Serigne Cheikh Saliou Mbacké aurait retourné une enveloppe de 100 millions de francs Cfa à Me Wade lors du déplacement de celui-ci à Boustane. Qu’en est-il réellement ?
« Je ne confirme pas des choses de cette nature. D’abord, parce qu’au-delà de mes fonctions de Ministre et de Porte-parole du chef de l’Etat, je suis quand même un talibé. Et, pour moi, cela est plus important que toute autre considération. Je sais comment fonctionne la confrérie à laquelle j’appartiens (Mouride). Je sais la discipline et la discrétion qu’il y a au niveau de cette confrérie. Mais aussi, je connais les relations très étroites entre Me Abdoulaye Wade et la confrérie mouride en général et, en particulier, entre Me Wade et l’actuel Khalife général des Mourides. Donc, ce sont des choses que je ne veux pas du tout commenter. Pas du tout ! Nous sommes en présence de hautes personnalités du temporel et du spirituel qui ont des points de convergence extrêmement forts. Ceux-ci ne datent pas d’aujourd’hui. Alors, le talibé, citoyen sénégalais, serviteur du Président Wade que je suis aurait quand même souhaité de ne pas s’épancher sur cette question qui, en vérité, se résume à des considérations dénuées de tout fondement.
Le M23 a donné un ultimatum à Wade qui aurait jusqu’après la Tabaski pour se retirer de la présidentielle. Quelle est la position du camp présidentiel sur cette menace ?
La marche est autorisée parce qu’elle est inscrite dans notre Constitution. Donc, quiconque le veut n’a qu’à marcher ! Ils ont marché et nous avons marché (le 23 juillet 2011, ndlr). Ils ont organisé un rassemblement, nous en avons organisé. Et chacun a vu le résultat que l’épreuve de force a donné. Nous avons considéré que le rapport de force était largement défavorable au M23. C’est clair ! La politique, c’est la loi de la majorité. Maintenant, sur le plan du droit, comment peut-on demander à quelqu’un de renoncer à une candidature qui n’est même pas déposée au moment où nous parlons (mardi 18 octobre 2011, à la Présidence de la République). La Constitution dit, en son article 29, que les candidatures sont déposées et le Conseil constitutionnel se prononce 29 jours francs avant le jour du scrutin. Comment un homme qui croit à l’Etat de droit, un démocrate, peut-il demander à un autre Sénégalais, voire à un non Sénégalais, de renoncer à sa candidature ? Il appartient au Conseil constitutionnel de valider ou d’invalider quelque candidature que ce soit. Il faut qu’on soit un peu plus sérieux ! Je pense que derrière ce combat, il y a des non-dits. Il y a des engagements qui ont certainement été pris ailleurs.
Les promoteurs de l’idée d’un ultimatum sont tenus de tout faire pour donner l’impression d’avoir respecté le contrat signé avec certaines personnes. Nous sommes sur le terrain politique. Il n’est pas concevable que des gens qui ne sont pas théoriquement dans des partis politiques soient en position plus avancée que les partis politiques dans ce combat-là. C’est incompréhensible ! C’est la raison pour laquelle nous avons dit que la RADDHO n’est pas habilitée à superviser des élections au Sénégal, tout simplement parce qu’on ne peut être à la fois juge et partie. C’est clair ! Quand quelqu’un s’engage de cette façon, cela veut dire, quelque part, qu’il y a des engagements pris ailleurs pour faire partir Abdoulaye Wade. Et nous le savons. Abdoulaye Wade dérange beaucoup de gens à travers le monde. Il dérange des hommes d’affaires dont les intérêts sont menacés au Sénégal parce qu’ils ont toujours voulu faire du Sénégal une vache laitière.
Quand certains ont perdu des marchés qu’ils convoitaient au Sénégal, ils ont fait de Wade leur ennemi. Quand certains ont voulu, comme dans le passé, continuer à être un Etat néocolonial, dépendant des grandes puissances, prenant des ordres de l’Occident, Wade a dit : « NON ! » Quelqu’un qui, avant l’indépendance de notre pays, s’est battu aux cotés du FNL de l’Algérie, du MPLA d’Angola, pour l’indépendance du Sénégal, qui a fait 26 ans d’opposition… ne peut pas faire tous ces sacrifices pour arriver au pouvoir et accepter d’être un Etat néocolonial. Alors, pour tous ces gens-là, Me Wade est l’ennemi à abattre. Mais, heureusement pour nous, il est l’ami du peuple sénégalais. Il bénéficie de la protection et du soutien du peuple sénégalais.
Il y a beaucoup de leaders, à travers le monde, qui ont été pourchassés par de grandes puissances pendant de longues années. Cependant, personne n’a pu les déraciner parce que, tout simplement, ils bénéficient du soutien populaire (Cuba par exemple). L’essentiel, aujourd’hui, c’est d’être avec son peuple et Wade est avec son peuple. Il suffit de le voir quand il se déplace à travers le pays pour s’en rendre compte (Touba par exemple). Même pendant des deuils, il est accueilli par des applaudissements. Cela veut dire que tout ce qui se dit ne nous dérange pas du tout. Ce qui est important, pour nous, c’est l’assise populaire dont nous bénéficions, c’est la popularité de Wade et c’est ce qui va nous permettre de gagner.
Nous n’avons pas de plan anti-M23 parce que nous avons un calendrier, un programme que nous déroulons. Nous avons un candidat qui a été choisi par le parti. Nous sommes en train de préparer le congrès au mois de novembre. Il y a une forte coalition, les Forces alliées (FAL 2012). Dans les FAL 2012, il y a la Cap21 et d’autres partis qui soutiennent la candidature de Wade proposée par les femmes, les jeunes et soutenue par les chefs de villages, les élus locaux, par la plupart des chefs religieux. Au moment où je vous parle, nous sommes en train de mettre en place le dispositif pour la campagne électorale, le support sur le plan communicationnel. Tout est en train d’être organisé. Les gens constatent que nous avons plus qu’une longueur d’avance sur les eux. Ils sont en train de chercher un candidat. Alors, ils n’ont qu’à régler leur problème de candidature ! Notre plan, c’est d’être sur le terrain. Nous avons veillé sur les inscriptions sur les listes électorales de nos militants, sur le retrait des cartes et nous allons veiller sur leur présence effective dans les bureaux de vote. Nous allons sécuriser leur vote. C’est ça une élection ! Tout le reste, c’est de la broderie qui ne représente absolument rien. Mais, maintenant, quand on rien n’à faire sur le terrain politique, on transfère le combat sur le terrain de la parole. Ils n’ont qu’à continuer à parloter. Nous, nous sommes sur le terrain politique.
Mais, on sent que la minorité semble plus engagée sur le terrain que la majorité !
Non ! Elle n’est pas plus engagée. Le tonneau vide fait beaucoup plus de bruit que le tonneau plein. C’est simplement ça ! Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Vous avez constaté, vous-mêmes, toute l’opinion prise à témoin, ce qui s’est passé quand le parti et ses alliés ont voulu mobiliser les Sénégalais le 23 juillet 2011. A chaque fois que nous mettons en branle cette machine électorale, vous avez vu le résultat. Alors, il ne sert à rien de faire du bruit. Il faut qu’on comprenne que nous prendrons toutes les dispositions en tant que parti politique, mais également en tant qu’Etat, pour que force reste à la loi. Les Sénégalais auront la latitude de se prononcer en toute liberté. En vérité, le combat qui vaut la peine d’être mené, si on est des démocrates – et c’est l’appel que je lance à tout le monde -, c’est un combat pour le renforcement de notre démocratie, pour des élections plus transparentes, plus libres, plus démocratiques...
Dans le contexte sénégalais, il est impossible de procéder à une fraude électorale. Tout autre combat ne signifie absolument rien, d’autant plus que ceux qui prétendent mener ce combat, à 98%, ont eu à appartenir au gouvernement de Wade. Ils manquent, aujourd’hui, de crédibilité. Je le dis à haute et intelligible voix. Pourquoi ces Sénégalais ne sont pas levés, alors qu’ils étaient aux affaires, pour dire : "Monsieur le Président, nous quittons votre gouvernement parce que nous ne sommes pas d’accord sur la politique que vous êtes en train de mener, les deniers publics sont en train d’être pillés, les ressources nationales ne sont pas mises à la disposition de la Nation et des nationaux » ? Si tel était leur comportement, leurs propos auraient été crédibles. Ce sont des gens qui se sont accrochés au pouvoir jusqu’à l’ultime seconde ! Si Wade l’avait voulu, ils seraient encore dans le gouvernement. Ces gens-là n’ont aucune crédibilité pour essayer de contrecarrer la candidature de Me Wade. Les Sénégalais vont se prononcer le 26 février et ils diront s’ils vont renouveler leur confiance à Wade ou pas.
Wade a donné la garantie du respect de la décision du Conseil constitutionnel. Ne serait-t-il pas trop tard, pour vous, de trouver un candidat si le Conseil constitutionnel venait à invalider sa candidature ?
Puisqu’il vous dit qu’il respectera la décision du Conseil constitutionnel, il la respectera ! En tout cas, nous n’avons pas de Plan B, C, X, ou Y parce que nous sommes sûrs de ce que nous faisons. Si nous devions douter de la recevabilité de la candidature de Wade, nous ne l’aurions pas présentée. Maintenant, il ne nous appartient pas de nous prononcer sur un verdict. C’est comme dans un terrain de football. Lorsqu’un but est marqué, il appartient à l’arbitre de le valider ou non. Dans le cas d’espèce, c’est le Conseil constitutionnel. Nous restons à l’écoute du Conseil constitutionnel.
On a noté, en ces temps qui courent, des visites répétées de Me Wade chez les chefs religieux. Est-ce un aveu que Me Wade n’a plus confiance en ses alliés ?
Les relations entre Me Wade et ces chefs religieux ne datent pas d’aujourd’hui. J’ai eu l’occasion d’aller, avec lui, à Diacksao, en 1978. Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh racontait les conditions dans lesquelles il soutenait Abdoulaye Wade quand il était étudiant en France. L’autre fait est que tous les hommes politiques, sans exception, auraient souhaité bénéficier du soutien de ces chefs religieux. Seulement, les chefs religieux ne sont pas n’importe qui ! Ils savent qui soutenir et qui ne pas soutenir. Ils savent faire la part des choses. Ils sont, pour la plupart, beaucoup plus imprégnés des réalités du pays que nous ne le croyions. Donc, si des gens sont amenés à critiquer les déplacements de Me Wade, c’est parce qu’ils n’ont pas ce privilège d’être accueillis par ces chefs religieux comme Me Wade l’est. Encore une fois, tout le monde veut être soutenu par ces chefs religieux. La politique, c’est la loi de la majorité. Et l’écrasante majorité, dans ce pays, est contrôlée par les chefs religieux.
Il faut que les gens le comprennent bien. Un parti politique ne gagne pas une élection à lui seul. C’est un cadre, un outil d’encadrement, de préparation pour aller à une élection. Par exemple, pour inscrire les électeurs, il faut des militants dans les lieux de vote… L’électorat - allez le vérifier dans tous les pays du monde -, ce sont ces gens qui ne sont dans aucun parti politique. Ils sont dans des organisations, et parmi ces organisations, il y a les talibés qui sont avec les chefs religieux. Le candidat choisi par les chefs religieux gagnera les élections. C’est clair !
Que pensez-vous des cas Mes Massokhna Kane et Doudou Ndoye qui récusent la candidature de Me Wade ?
Je ne veux même pas m’attarder sur ces considérations. Nous avons un parti démocratique. Et, justement, c’est à l’honneur de Me Abdoulaye Wade. Nous avons vu des candidats ou secrétaires généraux qui ont été investis par des partis politiques. Par le congrès sans débat, des formations politiques, qui n’ont jamais organisé de véritable congrès, mais qui se disent de grands partis. Des gens, qui sont à la tête des partis depuis leur création, y règnent en maîtres.
Aujourd’hui, que des voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour exprimer un point de vue différent de celui de la majorité, est à l’honneur de ce parti. Même Idrissa Seck, aujourd’hui candidat déclaré, a été convoqué à une réunion du Comité directeur du parti et y a exprimé son point de vue sur la candidature de Me Wade. Elle serait anticonstitutionnelle, à son avis. Sur les 78 membres, 74 se sont prononcés pour la candidature de Me Wade.
Pensez-vous battre Idrissa Seck à Thiès en 2012…
Absolument ! Absolument ! Je ne vous laisserai même pas terminer la question. Nous avons absolument les moyens de battre Idrissa Seck à Thiès. Et lui-même le sait. Il ne s’y trompe pas. Le même jour où Idrissa Seck a été investi comme candidat à la présidentielle de 2012 ici à Dakar, une quarantaine de conseillers municipaux de la Capitale du Rail, parmi lesquels des adjoints aux maires des différentes communes d’arrondissement et de la Ville, se sont réunis devant la mairie de Thiès, sous une forte mobilisation de la population, pour exiger son départ de la mairie. Un maire, quand même, est logiquement l’élu le plus proche de la population. De ce fait, on ne peut avoir un maire qu’on ne voit qu’à travers la télévision, qu’on n’entend qu’à travers la radio, quelles que soient les difficultés rencontrées par les populations. Ces populations ont véritablement le droit de demander le départ de ce maire qu’on ne voit jamais.
A ce niveau, nous faisons tout ce qui doit être fait pour gagner l’élection présidentielle à Thiès. Nous avons les moyens de le faire et nous allons le démontrer.
Pour la division dont on parle à Thiès, l’idéal, c’est de fédérer les forces. Nous sommes en politique. Si on n’a pas la possibilité de fédérer les forces, l’essentiel est que toutes ces forces dispersées votent pour le candidat Wade. L’élection présidentielle, c’est le rendez-vous d’un homme avec son peuple. Cet homme dira : « voilà le directoire de campagne que je veux mettre à Thiès, voilà celui qui va coordonner ma campagne ». Ce jour-là, tout le monde se mettra derrière ce dernier. L’essentiel, encore une fois, est que toutes les voix soient favorables à Wade.
Nous ne sommes pas dans le cas d’élections législatives ou locales où chacun tire de son côté. Nous sommes dans le cadre d’une élection présidentielle. Je dis aux amis : « allons ensemble, c’est ce qui est préférable. Mais, si nous ne pouvons pas le faire, l’essentiel est de voter Wade ». Et ils voteront pour lui ! D’ailleurs, des gens, pour des raisons que j’ignore, n’ont pas apprécié ce qu’a dit le Président. Me Wade a dit : « il n’y a plus de responsables à Thiès, c’est une armée mexicaine, vous êtes tous des commandants. Allez monter des secteurs et restez à l’écoute ». C’est ce qu’il faut faire. Donc, aujourd’hui, montons les secteurs, renforçons les rangs, allons chercher des militants égarés et des Sénégalais qui n’étaient pas dans le parti pour les amener à voter Wade. C’est le seul combat qui mérite d’être mené.
C’est pourquoi je dis à tous les responsables, et je me le dis en premier : quelles que soient les critiques, plus que des critiques, quelles que soient les calomnies et les injures, il ne faut jamais répondre quand ça provient d’un frère ou d’une sœur du parti. Jamais, vous ne nous entendrez jamais, ni moi, ni ceux qui sont avec moi, répondre à une quelconque attaque venant d’un militant du PDS. Si nous avons une force, elle devra être mobilisée contre les adversaires mais pas contre les militants du parti. L’essentiel, pour nous, c’est d’amener Me Wade à une victoire à Thiès.
Que répondez-vous à Idrissa Seck qui récuse, sur Slateafrique.com, la capacité du président Wade à mener, avec lucidité, sa mission ?
Je ne le commente pas. Les Sénégalais sont témoins, ils ne sont pas amnésiques. Le reste, c’est l’avenir qui va nous juger. Je pense qu’il y a des propos qu’on ne devrait pas tenir, pas seulement à l’endroit du Président, mais à l’endroit de toute personne, et surtout quand cette personne, Idrissa Seck l’a dit et répété, vous a couvé, protégé, a tout fait pour vous. "Ce qu’il a fait pour moi, même mon père ne l’a pas fait", a-t-il dit. A cette personne, je pense, il faut respect et considération.
J’ai été invité, il y a quelques mois, à une manifestation durant laquelle Serigne Modou Kara a rendu un hommage à Karim Wade en ces termes : "il a au moins une qualité que tout le monde peut reconnaitre : c’est que c’est un homme poli, correct. Pourquoi je le dis ? Je vous prends tous à témoins. N’importe qui, parmi nous, prendrait le bâton ou se retrouverait au tribunal s’il se levait un beau matin pour entendre quelqu’un insulter son père. Tous les jours, les gens s’attaquent à son père, mais on n’a jamais vu, pour autant, Karim Wade réagir. Il est sur le terrain des réalisations". Je pense que c’est ce comportement que nous attendons d’un Sénégalais qui veut diriger le Sénégal parce que nous avons des vertus, des valeurs qu’il faut protéger. Mais, pour celui qui connait l’histoire de ce pays, certaines réactions, venant de certaines personnes, peuvent être compréhensibles.
Des rumeurs qui circulent vous accusent d’être à l’origine du limogeage de Faustin Diatta. Répondez-vous ?
(Rires) J’espère que Faustin Diatta, lui-même, ne le dise pas ! Nous sommes tous ministres autour de Me Wade, donc il appartient à ce dernier de prendre les décisions. Si je peux limoger, je peux nommer, non !
Me Wade a-t-il les chances de gagner si l’opposition retrouve son unité ?
Vous savez, 1+1+1+1=4. 10+10+10+10=40. Quelle que soit l’unité que l’opposition va retrouver en son sein, elle restera minoritaire. Peut-être, unie, l’opposition aura 10. Les Sénégalais savent qu’ils vont réélire Me Wade.
Quel commentaire faites-vous du dernier sondage qui classe Me Wade 2e avec moins de 25% ?
On ne peut pas commenter des sondages. Mieux encore, c’est un sondage commandité par qui, dans quelles conditions ? En 2007, tous les sondages donnaient Wade perdant. Certains disaient même qu’il ne sera pas au second tour. Et vous avez-vu ce qui s’est passé ! C’est exactement ce qui va encore se passer en 2012. Nous n’avons pas, actuellement, les difficultés que nous avions en 2007 pour faire décoller la machine et montrer les réalisations de Me Wade. Les quelques problèmes que nous avions, c’était dans le domaine de l’énergie. Nous avions des problèmes d’inondations ; cette année, on n’a pas connu le même phénomène que l’année passée parce que des efforts importants ont été faits. Du temps de Senghor et Diouf, pendant l’hivernage, ils allaient à l’étranger demander des vivres de soudure pour les distribuer aux populations.
Quand Wade a pris le pouvoir, il a mis fin à cela. Il a dit : « je ne tendrai jamais la main à l’extérieur pour nourrir mon peuple ». On donnait du matériel agricole et des semences à crédit. Si le paysan ne payait pas, il était mis dans un magasin pour être saupoudré. On les mettait sous le soleil et ils n’avaient pas le droit de quitter ce soleil-là. Abdou Diouf était Premier ministre et Habib Thiam ministre du Développement rural. Et ça, on ne l’a pas oublié ! Donc, aujourd’hui, il ne faut pas qu’on veuille transformer ce pays en enfer, alors que ce pays a quitté l’enfer et nous sommes très proches de l’émergence. Ces gens sont mal placés pour donner des leçons de morale à qui que se soit.
Mouth Bane et Chimère Junior Lopy
« Je ne confirme pas des choses de cette nature. D’abord, parce qu’au-delà de mes fonctions de Ministre et de Porte-parole du chef de l’Etat, je suis quand même un talibé. Et, pour moi, cela est plus important que toute autre considération. Je sais comment fonctionne la confrérie à laquelle j’appartiens (Mouride). Je sais la discipline et la discrétion qu’il y a au niveau de cette confrérie. Mais aussi, je connais les relations très étroites entre Me Abdoulaye Wade et la confrérie mouride en général et, en particulier, entre Me Wade et l’actuel Khalife général des Mourides. Donc, ce sont des choses que je ne veux pas du tout commenter. Pas du tout ! Nous sommes en présence de hautes personnalités du temporel et du spirituel qui ont des points de convergence extrêmement forts. Ceux-ci ne datent pas d’aujourd’hui. Alors, le talibé, citoyen sénégalais, serviteur du Président Wade que je suis aurait quand même souhaité de ne pas s’épancher sur cette question qui, en vérité, se résume à des considérations dénuées de tout fondement.
Le M23 a donné un ultimatum à Wade qui aurait jusqu’après la Tabaski pour se retirer de la présidentielle. Quelle est la position du camp présidentiel sur cette menace ?
La marche est autorisée parce qu’elle est inscrite dans notre Constitution. Donc, quiconque le veut n’a qu’à marcher ! Ils ont marché et nous avons marché (le 23 juillet 2011, ndlr). Ils ont organisé un rassemblement, nous en avons organisé. Et chacun a vu le résultat que l’épreuve de force a donné. Nous avons considéré que le rapport de force était largement défavorable au M23. C’est clair ! La politique, c’est la loi de la majorité. Maintenant, sur le plan du droit, comment peut-on demander à quelqu’un de renoncer à une candidature qui n’est même pas déposée au moment où nous parlons (mardi 18 octobre 2011, à la Présidence de la République). La Constitution dit, en son article 29, que les candidatures sont déposées et le Conseil constitutionnel se prononce 29 jours francs avant le jour du scrutin. Comment un homme qui croit à l’Etat de droit, un démocrate, peut-il demander à un autre Sénégalais, voire à un non Sénégalais, de renoncer à sa candidature ? Il appartient au Conseil constitutionnel de valider ou d’invalider quelque candidature que ce soit. Il faut qu’on soit un peu plus sérieux ! Je pense que derrière ce combat, il y a des non-dits. Il y a des engagements qui ont certainement été pris ailleurs.
Les promoteurs de l’idée d’un ultimatum sont tenus de tout faire pour donner l’impression d’avoir respecté le contrat signé avec certaines personnes. Nous sommes sur le terrain politique. Il n’est pas concevable que des gens qui ne sont pas théoriquement dans des partis politiques soient en position plus avancée que les partis politiques dans ce combat-là. C’est incompréhensible ! C’est la raison pour laquelle nous avons dit que la RADDHO n’est pas habilitée à superviser des élections au Sénégal, tout simplement parce qu’on ne peut être à la fois juge et partie. C’est clair ! Quand quelqu’un s’engage de cette façon, cela veut dire, quelque part, qu’il y a des engagements pris ailleurs pour faire partir Abdoulaye Wade. Et nous le savons. Abdoulaye Wade dérange beaucoup de gens à travers le monde. Il dérange des hommes d’affaires dont les intérêts sont menacés au Sénégal parce qu’ils ont toujours voulu faire du Sénégal une vache laitière.
Quand certains ont perdu des marchés qu’ils convoitaient au Sénégal, ils ont fait de Wade leur ennemi. Quand certains ont voulu, comme dans le passé, continuer à être un Etat néocolonial, dépendant des grandes puissances, prenant des ordres de l’Occident, Wade a dit : « NON ! » Quelqu’un qui, avant l’indépendance de notre pays, s’est battu aux cotés du FNL de l’Algérie, du MPLA d’Angola, pour l’indépendance du Sénégal, qui a fait 26 ans d’opposition… ne peut pas faire tous ces sacrifices pour arriver au pouvoir et accepter d’être un Etat néocolonial. Alors, pour tous ces gens-là, Me Wade est l’ennemi à abattre. Mais, heureusement pour nous, il est l’ami du peuple sénégalais. Il bénéficie de la protection et du soutien du peuple sénégalais.
Il y a beaucoup de leaders, à travers le monde, qui ont été pourchassés par de grandes puissances pendant de longues années. Cependant, personne n’a pu les déraciner parce que, tout simplement, ils bénéficient du soutien populaire (Cuba par exemple). L’essentiel, aujourd’hui, c’est d’être avec son peuple et Wade est avec son peuple. Il suffit de le voir quand il se déplace à travers le pays pour s’en rendre compte (Touba par exemple). Même pendant des deuils, il est accueilli par des applaudissements. Cela veut dire que tout ce qui se dit ne nous dérange pas du tout. Ce qui est important, pour nous, c’est l’assise populaire dont nous bénéficions, c’est la popularité de Wade et c’est ce qui va nous permettre de gagner.
Nous n’avons pas de plan anti-M23 parce que nous avons un calendrier, un programme que nous déroulons. Nous avons un candidat qui a été choisi par le parti. Nous sommes en train de préparer le congrès au mois de novembre. Il y a une forte coalition, les Forces alliées (FAL 2012). Dans les FAL 2012, il y a la Cap21 et d’autres partis qui soutiennent la candidature de Wade proposée par les femmes, les jeunes et soutenue par les chefs de villages, les élus locaux, par la plupart des chefs religieux. Au moment où je vous parle, nous sommes en train de mettre en place le dispositif pour la campagne électorale, le support sur le plan communicationnel. Tout est en train d’être organisé. Les gens constatent que nous avons plus qu’une longueur d’avance sur les eux. Ils sont en train de chercher un candidat. Alors, ils n’ont qu’à régler leur problème de candidature ! Notre plan, c’est d’être sur le terrain. Nous avons veillé sur les inscriptions sur les listes électorales de nos militants, sur le retrait des cartes et nous allons veiller sur leur présence effective dans les bureaux de vote. Nous allons sécuriser leur vote. C’est ça une élection ! Tout le reste, c’est de la broderie qui ne représente absolument rien. Mais, maintenant, quand on rien n’à faire sur le terrain politique, on transfère le combat sur le terrain de la parole. Ils n’ont qu’à continuer à parloter. Nous, nous sommes sur le terrain politique.
Mais, on sent que la minorité semble plus engagée sur le terrain que la majorité !
Non ! Elle n’est pas plus engagée. Le tonneau vide fait beaucoup plus de bruit que le tonneau plein. C’est simplement ça ! Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. Vous avez constaté, vous-mêmes, toute l’opinion prise à témoin, ce qui s’est passé quand le parti et ses alliés ont voulu mobiliser les Sénégalais le 23 juillet 2011. A chaque fois que nous mettons en branle cette machine électorale, vous avez vu le résultat. Alors, il ne sert à rien de faire du bruit. Il faut qu’on comprenne que nous prendrons toutes les dispositions en tant que parti politique, mais également en tant qu’Etat, pour que force reste à la loi. Les Sénégalais auront la latitude de se prononcer en toute liberté. En vérité, le combat qui vaut la peine d’être mené, si on est des démocrates – et c’est l’appel que je lance à tout le monde -, c’est un combat pour le renforcement de notre démocratie, pour des élections plus transparentes, plus libres, plus démocratiques...
Dans le contexte sénégalais, il est impossible de procéder à une fraude électorale. Tout autre combat ne signifie absolument rien, d’autant plus que ceux qui prétendent mener ce combat, à 98%, ont eu à appartenir au gouvernement de Wade. Ils manquent, aujourd’hui, de crédibilité. Je le dis à haute et intelligible voix. Pourquoi ces Sénégalais ne sont pas levés, alors qu’ils étaient aux affaires, pour dire : "Monsieur le Président, nous quittons votre gouvernement parce que nous ne sommes pas d’accord sur la politique que vous êtes en train de mener, les deniers publics sont en train d’être pillés, les ressources nationales ne sont pas mises à la disposition de la Nation et des nationaux » ? Si tel était leur comportement, leurs propos auraient été crédibles. Ce sont des gens qui se sont accrochés au pouvoir jusqu’à l’ultime seconde ! Si Wade l’avait voulu, ils seraient encore dans le gouvernement. Ces gens-là n’ont aucune crédibilité pour essayer de contrecarrer la candidature de Me Wade. Les Sénégalais vont se prononcer le 26 février et ils diront s’ils vont renouveler leur confiance à Wade ou pas.
Wade a donné la garantie du respect de la décision du Conseil constitutionnel. Ne serait-t-il pas trop tard, pour vous, de trouver un candidat si le Conseil constitutionnel venait à invalider sa candidature ?
Puisqu’il vous dit qu’il respectera la décision du Conseil constitutionnel, il la respectera ! En tout cas, nous n’avons pas de Plan B, C, X, ou Y parce que nous sommes sûrs de ce que nous faisons. Si nous devions douter de la recevabilité de la candidature de Wade, nous ne l’aurions pas présentée. Maintenant, il ne nous appartient pas de nous prononcer sur un verdict. C’est comme dans un terrain de football. Lorsqu’un but est marqué, il appartient à l’arbitre de le valider ou non. Dans le cas d’espèce, c’est le Conseil constitutionnel. Nous restons à l’écoute du Conseil constitutionnel.
On a noté, en ces temps qui courent, des visites répétées de Me Wade chez les chefs religieux. Est-ce un aveu que Me Wade n’a plus confiance en ses alliés ?
Les relations entre Me Wade et ces chefs religieux ne datent pas d’aujourd’hui. J’ai eu l’occasion d’aller, avec lui, à Diacksao, en 1978. Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh racontait les conditions dans lesquelles il soutenait Abdoulaye Wade quand il était étudiant en France. L’autre fait est que tous les hommes politiques, sans exception, auraient souhaité bénéficier du soutien de ces chefs religieux. Seulement, les chefs religieux ne sont pas n’importe qui ! Ils savent qui soutenir et qui ne pas soutenir. Ils savent faire la part des choses. Ils sont, pour la plupart, beaucoup plus imprégnés des réalités du pays que nous ne le croyions. Donc, si des gens sont amenés à critiquer les déplacements de Me Wade, c’est parce qu’ils n’ont pas ce privilège d’être accueillis par ces chefs religieux comme Me Wade l’est. Encore une fois, tout le monde veut être soutenu par ces chefs religieux. La politique, c’est la loi de la majorité. Et l’écrasante majorité, dans ce pays, est contrôlée par les chefs religieux.
Il faut que les gens le comprennent bien. Un parti politique ne gagne pas une élection à lui seul. C’est un cadre, un outil d’encadrement, de préparation pour aller à une élection. Par exemple, pour inscrire les électeurs, il faut des militants dans les lieux de vote… L’électorat - allez le vérifier dans tous les pays du monde -, ce sont ces gens qui ne sont dans aucun parti politique. Ils sont dans des organisations, et parmi ces organisations, il y a les talibés qui sont avec les chefs religieux. Le candidat choisi par les chefs religieux gagnera les élections. C’est clair !
Que pensez-vous des cas Mes Massokhna Kane et Doudou Ndoye qui récusent la candidature de Me Wade ?
Je ne veux même pas m’attarder sur ces considérations. Nous avons un parti démocratique. Et, justement, c’est à l’honneur de Me Abdoulaye Wade. Nous avons vu des candidats ou secrétaires généraux qui ont été investis par des partis politiques. Par le congrès sans débat, des formations politiques, qui n’ont jamais organisé de véritable congrès, mais qui se disent de grands partis. Des gens, qui sont à la tête des partis depuis leur création, y règnent en maîtres.
Aujourd’hui, que des voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour exprimer un point de vue différent de celui de la majorité, est à l’honneur de ce parti. Même Idrissa Seck, aujourd’hui candidat déclaré, a été convoqué à une réunion du Comité directeur du parti et y a exprimé son point de vue sur la candidature de Me Wade. Elle serait anticonstitutionnelle, à son avis. Sur les 78 membres, 74 se sont prononcés pour la candidature de Me Wade.
Pensez-vous battre Idrissa Seck à Thiès en 2012…
Absolument ! Absolument ! Je ne vous laisserai même pas terminer la question. Nous avons absolument les moyens de battre Idrissa Seck à Thiès. Et lui-même le sait. Il ne s’y trompe pas. Le même jour où Idrissa Seck a été investi comme candidat à la présidentielle de 2012 ici à Dakar, une quarantaine de conseillers municipaux de la Capitale du Rail, parmi lesquels des adjoints aux maires des différentes communes d’arrondissement et de la Ville, se sont réunis devant la mairie de Thiès, sous une forte mobilisation de la population, pour exiger son départ de la mairie. Un maire, quand même, est logiquement l’élu le plus proche de la population. De ce fait, on ne peut avoir un maire qu’on ne voit qu’à travers la télévision, qu’on n’entend qu’à travers la radio, quelles que soient les difficultés rencontrées par les populations. Ces populations ont véritablement le droit de demander le départ de ce maire qu’on ne voit jamais.
A ce niveau, nous faisons tout ce qui doit être fait pour gagner l’élection présidentielle à Thiès. Nous avons les moyens de le faire et nous allons le démontrer.
Pour la division dont on parle à Thiès, l’idéal, c’est de fédérer les forces. Nous sommes en politique. Si on n’a pas la possibilité de fédérer les forces, l’essentiel est que toutes ces forces dispersées votent pour le candidat Wade. L’élection présidentielle, c’est le rendez-vous d’un homme avec son peuple. Cet homme dira : « voilà le directoire de campagne que je veux mettre à Thiès, voilà celui qui va coordonner ma campagne ». Ce jour-là, tout le monde se mettra derrière ce dernier. L’essentiel, encore une fois, est que toutes les voix soient favorables à Wade.
Nous ne sommes pas dans le cas d’élections législatives ou locales où chacun tire de son côté. Nous sommes dans le cadre d’une élection présidentielle. Je dis aux amis : « allons ensemble, c’est ce qui est préférable. Mais, si nous ne pouvons pas le faire, l’essentiel est de voter Wade ». Et ils voteront pour lui ! D’ailleurs, des gens, pour des raisons que j’ignore, n’ont pas apprécié ce qu’a dit le Président. Me Wade a dit : « il n’y a plus de responsables à Thiès, c’est une armée mexicaine, vous êtes tous des commandants. Allez monter des secteurs et restez à l’écoute ». C’est ce qu’il faut faire. Donc, aujourd’hui, montons les secteurs, renforçons les rangs, allons chercher des militants égarés et des Sénégalais qui n’étaient pas dans le parti pour les amener à voter Wade. C’est le seul combat qui mérite d’être mené.
C’est pourquoi je dis à tous les responsables, et je me le dis en premier : quelles que soient les critiques, plus que des critiques, quelles que soient les calomnies et les injures, il ne faut jamais répondre quand ça provient d’un frère ou d’une sœur du parti. Jamais, vous ne nous entendrez jamais, ni moi, ni ceux qui sont avec moi, répondre à une quelconque attaque venant d’un militant du PDS. Si nous avons une force, elle devra être mobilisée contre les adversaires mais pas contre les militants du parti. L’essentiel, pour nous, c’est d’amener Me Wade à une victoire à Thiès.
Que répondez-vous à Idrissa Seck qui récuse, sur Slateafrique.com, la capacité du président Wade à mener, avec lucidité, sa mission ?
Je ne le commente pas. Les Sénégalais sont témoins, ils ne sont pas amnésiques. Le reste, c’est l’avenir qui va nous juger. Je pense qu’il y a des propos qu’on ne devrait pas tenir, pas seulement à l’endroit du Président, mais à l’endroit de toute personne, et surtout quand cette personne, Idrissa Seck l’a dit et répété, vous a couvé, protégé, a tout fait pour vous. "Ce qu’il a fait pour moi, même mon père ne l’a pas fait", a-t-il dit. A cette personne, je pense, il faut respect et considération.
J’ai été invité, il y a quelques mois, à une manifestation durant laquelle Serigne Modou Kara a rendu un hommage à Karim Wade en ces termes : "il a au moins une qualité que tout le monde peut reconnaitre : c’est que c’est un homme poli, correct. Pourquoi je le dis ? Je vous prends tous à témoins. N’importe qui, parmi nous, prendrait le bâton ou se retrouverait au tribunal s’il se levait un beau matin pour entendre quelqu’un insulter son père. Tous les jours, les gens s’attaquent à son père, mais on n’a jamais vu, pour autant, Karim Wade réagir. Il est sur le terrain des réalisations". Je pense que c’est ce comportement que nous attendons d’un Sénégalais qui veut diriger le Sénégal parce que nous avons des vertus, des valeurs qu’il faut protéger. Mais, pour celui qui connait l’histoire de ce pays, certaines réactions, venant de certaines personnes, peuvent être compréhensibles.
Des rumeurs qui circulent vous accusent d’être à l’origine du limogeage de Faustin Diatta. Répondez-vous ?
(Rires) J’espère que Faustin Diatta, lui-même, ne le dise pas ! Nous sommes tous ministres autour de Me Wade, donc il appartient à ce dernier de prendre les décisions. Si je peux limoger, je peux nommer, non !
Me Wade a-t-il les chances de gagner si l’opposition retrouve son unité ?
Vous savez, 1+1+1+1=4. 10+10+10+10=40. Quelle que soit l’unité que l’opposition va retrouver en son sein, elle restera minoritaire. Peut-être, unie, l’opposition aura 10. Les Sénégalais savent qu’ils vont réélire Me Wade.
Quel commentaire faites-vous du dernier sondage qui classe Me Wade 2e avec moins de 25% ?
On ne peut pas commenter des sondages. Mieux encore, c’est un sondage commandité par qui, dans quelles conditions ? En 2007, tous les sondages donnaient Wade perdant. Certains disaient même qu’il ne sera pas au second tour. Et vous avez-vu ce qui s’est passé ! C’est exactement ce qui va encore se passer en 2012. Nous n’avons pas, actuellement, les difficultés que nous avions en 2007 pour faire décoller la machine et montrer les réalisations de Me Wade. Les quelques problèmes que nous avions, c’était dans le domaine de l’énergie. Nous avions des problèmes d’inondations ; cette année, on n’a pas connu le même phénomène que l’année passée parce que des efforts importants ont été faits. Du temps de Senghor et Diouf, pendant l’hivernage, ils allaient à l’étranger demander des vivres de soudure pour les distribuer aux populations.
Quand Wade a pris le pouvoir, il a mis fin à cela. Il a dit : « je ne tendrai jamais la main à l’extérieur pour nourrir mon peuple ». On donnait du matériel agricole et des semences à crédit. Si le paysan ne payait pas, il était mis dans un magasin pour être saupoudré. On les mettait sous le soleil et ils n’avaient pas le droit de quitter ce soleil-là. Abdou Diouf était Premier ministre et Habib Thiam ministre du Développement rural. Et ça, on ne l’a pas oublié ! Donc, aujourd’hui, il ne faut pas qu’on veuille transformer ce pays en enfer, alors que ce pays a quitté l’enfer et nous sommes très proches de l’émergence. Ces gens sont mal placés pour donner des leçons de morale à qui que se soit.
Mouth Bane et Chimère Junior Lopy