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Echanges tendus entre Paris et Bamako à l’ONU : «la France a la mémoire sélective», charge le Mali

Rédigé par leral.net le Dimanche 16 Avril 2023 à 16:47 | | 0 commentaire(s)|

Le mercredi 12 avril dernier, le Mali et la France se sont encore écharpés devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est à l’occasion de l’examen du rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali. Nicolas de Rivière, le représentant permanent de la France au Conseil de sécurité, a vertement dénoncé les violations des Droits de l’homme dans le pays sahélien. Le Grand Panel


Echanges tendus entre Paris et Bamako à l’ONU : «la France a la mémoire sélective», charge le Mali
«Nous devons être plus exigeants envers la Minusma. Le mandat est robuste et il faut le mettre en œuvre : protéger les civils, appuyer l’accord de paix, garantir l’accès humanitaire aux milliers de déplacés. Il n’est pas normal que nous ne soyons pas toujours informés sur le massacre de Moura, commis il y a plus d’un an avec, nous le savons, l’implication du groupe Wagner», a-t-il déclaré, un peu comme pour lancer les hostilités.

«Le Mali se dressera avec force contre…»

Son homologue malien Issa Konfourou a répliqué en dénonçant une instrumentalisation de la question des Droits de l’homme. «Le Mali se dressera avec force contre toute utilisation des questions des Droits de l’homme à des fins politiques ou de déstabilisation», a-t-il déclaré avant de rappeler à Paris ses «bavures» au Mali.

«Si l’ambassadeur de France n’a pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce Conseil qu’en janvier 2021, les forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil au Mali, à Bounty. J’aurais aimé qu’il dise à ce Conseil les efforts qu’ils ont fait pour donner suite aux deux rapports qui ont été publiés à cet effet», a lancé l'officiel malien.

«Tout ce qui est excessif est insignifiant»

Nicolas de Rivière a rejeté ces accusations arguant que les premiers rapports de l’ONU sur cet incident étaient «inexacts et infondés». «Tout ce qui est excessif est insignifiant», ajoutera le diplomate français, un peu comme pour souligner l’acharnement du Mali contre la France.

Il estime que Bamako ne pourrait même pas parler de souveraineté aujourd’hui, sans l’intervention française en 2013. Cinquante soldats français ont, selon lui, donné leur vie pour le Mali. Inutile de rappeler qu’il n’existe plus de relations diplomatiques entre la France et le Mali.


Une France «jalouse des succès» de la coopération Bamako-Moscou ?
L’ambassadeur français a été chassé et les forces françaises dans le pays ont décidé de se retirer. Depuis, Paris critique le partenariat entre la Russie et le Mali, et soutient que Bamako s’est attaché les services du groupe paramilitaire privé Wagner.

Pour Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de transition au Mali, la France est «jalouse» des «succès» de la coopération militaire entre Bamako et Moscou. Elle sait que les autres pays du Sahel sont en train de «suivre l’exemple du Mali et de se tourner vers la Russie».

Selon lui, l'Hexagone a «armé des terroristes» au Mali, alors que la Russie aide Bamako à «repousser les terroristes hors des villages et contrées». Fousseynou Ouattara va ensuite conseiller à la France de se mêler de ses affaires.
LGP