Il a suivi l’Euro sur place, en Pologne et en Ukraine, en tant que membre d’un groupe de « légendes du football » formé par l’UEFA pour désigner « l’homme du match » après chaque rencontre. Christian Karembeu a donc livré ses premières impressions dans les colonnes de L’Equipe Mag où il parle d’un « Euro porté sur l’attaque » qui s’est « détourné des tactiques hermétiques » à l’instar d’une Italie « nouvelle » qui a « fait sa révolution ». Il déplore en revanche « la guerre des égos » qui, selon lui, « mène à l’échec », comme l’ont montré avec constance et conviction les Néerlandais. Et quid des Français dans tout ça ?
Son point de départ pour juger la performance des Bleus ? « Le respect des anciens » qui, quand il est oublié, mène l’équipe « à la dérive » et dont la France est, selon lui, « un exemple » parmi d’autres. « Je trouve que la génération 1987 (Nasri, Ménez, Ben Arfa, Benzema) se repose trop sur ses acquis : un contrat pro, un bon salaire, l’équipe de France, une certaine renommée… Comme si le reste – la passion, la construction de la carrière, la recherche du progrès, etc… - leur était égal. Ils sont tellement doués à la base, plus que de nombreux piliers de 1998, on le leur a dit tellement souvent… Ce confort a empêché toute remise en question. Pour eux, jouer en équipe de France est normal. Pour moi et d’autres, à l’époque, c’était un Everest. »
Et son regret dans tout ça ? « Ce qui est frappant, c’est que personne ne protège l’équipe de France. L’autocritique existe peu et la façon de communiquer de certains fragilise l’ensemble. (…) Qui paie ? Les Bleus, qui s’éloignent encore des amateurs de foot ! En 1998-2000, il était impossible qu’un jeune ouvre sa bouche à l’extérieur, les anciens et le coach ne l’auraient pas permis, l’unité du groupe prévalait sans exception possible. » Et selon lui, le problème aujourd’hui est « culturel ». Nos jeunes se voient « trop beaux » et « partent vite à l’étranger » au détriment de leur apprentissage d’une « philosophie de jeu la française ». Un « manque de culture commune » qui coûte cher aux Bleus.
Néanmoins, Karembeu se dit « partisan du maintien de Lolo (Blanc) » à la tête des Bleus, estimant que deux ans ne suffisent pas à « construire une équipe nationale », mais déplore certains de ses choix, comme celui de faire le « pari du talent individuel », peut-être au détriment du collectif. Et de conclure : « Laurent et son staff devront faire des efforts pour mieux comprendre les codes de cette génération… Il faut trouver des idées pour mieux se comprendre. » Et peut-être révéler enfin cette fameuse « intelligence de jeu » qui manque parfois cruellement aux Bleus.
Amaury de Bonneval
Son point de départ pour juger la performance des Bleus ? « Le respect des anciens » qui, quand il est oublié, mène l’équipe « à la dérive » et dont la France est, selon lui, « un exemple » parmi d’autres. « Je trouve que la génération 1987 (Nasri, Ménez, Ben Arfa, Benzema) se repose trop sur ses acquis : un contrat pro, un bon salaire, l’équipe de France, une certaine renommée… Comme si le reste – la passion, la construction de la carrière, la recherche du progrès, etc… - leur était égal. Ils sont tellement doués à la base, plus que de nombreux piliers de 1998, on le leur a dit tellement souvent… Ce confort a empêché toute remise en question. Pour eux, jouer en équipe de France est normal. Pour moi et d’autres, à l’époque, c’était un Everest. »
Et son regret dans tout ça ? « Ce qui est frappant, c’est que personne ne protège l’équipe de France. L’autocritique existe peu et la façon de communiquer de certains fragilise l’ensemble. (…) Qui paie ? Les Bleus, qui s’éloignent encore des amateurs de foot ! En 1998-2000, il était impossible qu’un jeune ouvre sa bouche à l’extérieur, les anciens et le coach ne l’auraient pas permis, l’unité du groupe prévalait sans exception possible. » Et selon lui, le problème aujourd’hui est « culturel ». Nos jeunes se voient « trop beaux » et « partent vite à l’étranger » au détriment de leur apprentissage d’une « philosophie de jeu la française ». Un « manque de culture commune » qui coûte cher aux Bleus.
Néanmoins, Karembeu se dit « partisan du maintien de Lolo (Blanc) » à la tête des Bleus, estimant que deux ans ne suffisent pas à « construire une équipe nationale », mais déplore certains de ses choix, comme celui de faire le « pari du talent individuel », peut-être au détriment du collectif. Et de conclure : « Laurent et son staff devront faire des efforts pour mieux comprendre les codes de cette génération… Il faut trouver des idées pour mieux se comprendre. » Et peut-être révéler enfin cette fameuse « intelligence de jeu » qui manque parfois cruellement aux Bleus.
Amaury de Bonneval