"Au Sénégal les mêmes artistes qui se sont fait connaitre et qui se sont imposés, sont les mêmes qui occupent le terrain. Après les gros piliers comme Youssou Ndour, Souleymane Faye, Cheikh Lo, Omar Pène, il n'y a que quelques personnes qui passent entre les mailles du filet. Si on y regarde de près, ce sont des gens qui ont côtoyé de grands musiciens. J'en tire la conclusion que le public sénégalais aime consommer des choses qu'il connait déjà, sans trop aller à la découverte d'autres choses. Prenez le cas de Madou Diabaté qui a percé avant de disparaître. Il n'a pas la force de frappe de grands musiciens. Il y a ensuite le fait que la musique est liée au phénomène ethnique et religieux. Si vous ne chantez pas en wolof, c'est déjà un problème.En chantant en wolof, vous êtes entendu par toutes les ethnies du Sénégal. La connotation religieuse vient quelque fois jeter le trouble. C'est mon constat. Si on veut faire de la musique religieuse, il faut aller là ou on fait ce genre de musique. Sinon cela fait très bizarre quand on chante ce genre de musique dans les boites. Faire de la musique au Sénégal, c'est très compliqué", se désole Edu Bocandé lors d'un entretien qu'il a eu avec Le quotidien.