Depuis plus d’une heure que nous sommes dans cette agence Western Union qu’abrite une célèbre banque panafricaine, il n’y a que trois clients qui sont venus récupérer un envoi financier : l’une est une Sénégalaise d’un âge assez mûr, les deux autres sont des étudiantes ivoiriennes. C’est la même chose que nous avons notée dans une autre institution financière qui offre des produits de transferts d’argent comme Western Union ou Money express. Les agents interrogés ne veulent pas se prononcer sur cette baisse d’activité constatée dans le transfert d’argent, notamment dans un contexte de crise financière structurelle en Europe et aux Usa. Or, le transfert d’argent est tellement rentable que toutes les institutions financières ou même de simples privés s’y sont mis. D’ailleurs, on a comme l’impression que le secteur est saturé, car à tous les coins de rue on peut envoyer ou retirer de l’argent par le truchement de ces transferts rapides d’argent. Mais, il n’en est rien. Cela traduit simplement une certaine vitalité à laquelle la conjoncture financière difficile est sur le point de donner un cinglant coup d’arrêt.
Nous avons tout fait pour avoir l’exacte mesure de la situation des transferts d’argent de la diaspora sénégalaise, mais partout nous nous sommes heurtés à un mur de silence. Un des rares agents avec qui nous avons discuté et qui officie dans une agence située à la Médina est lui déprimé par les longues journées qu’il reste pour ne s’occuper que de quelques clients alors qu’avant, c’était le rush au niveau de toutes les institutions financières où l’on fait en même temps du transfert d’argent. ‘D’ordinaire, nous avons environ cent cinquante clients par jour. Mais depuis le déclenchement de la crise financière, il faut reconnaître que nos compatriotes établis en Europe ou aux Usa envoient de moins en moins d’argent. D’ailleurs, nous sommes tombés à moins de cinquante clients par jour. Or, nous recevons des bonus quand il y a beaucoup de clients. C’est vous dire que si cette tendance se poursuit, c’est un manque à gagner énorme pour nous’. Un témoignage qui preuve à suffisance que contrairement à ce que certains économistes ont soutenu, et dans une moindre mesure le président Wade à savoir que la crise économique qui frappe la finance privée qui est partie des Usa n’atteindra pas l’Afrique ne correspond pas à la réalité. L’onde de choc de la tempête financière commence véritablement à se faire sentir en Afrique et particulièrement au Sénégal où la grande majorité des ménages urbains et ruraux survivent grâce aux transferts d’argent d’un ou des membres de la famille établis à l’étranger. D’ailleurs ont dit même que le volume des transferts financiers de la diaspora sénégalaise estimé à près de 400 milliards est supérieur à l’aide publique au développement (Apd). Alors, faute de clients, les agents de ces banques ou mutuelles d’épargne et de crédit qui font du transfert d’argent se tournent les pouces.
Un agent de la Poste qui a requis l’anonymat, interrogé sur la question tente une autre explication. ‘Je pense que cette prétendue baisse peut être mise en rapport avec la Korité et la rentrée scolaire qui viennent de passer. Les Sénégalais de la diaspora ont eu à faire des transferts d’argent importants, c’est logique qu’il y ait un répit’, explique-t-il. Il nous renseigne qu’au niveau de la Poste, la clientèle des produits de transfert d’argent comme Werstern union ou Money express est constituée majoritairement d’étudiants originaires de pays africains. Leurs pays sont supposés être à l’abri de crise. Tout le contraire de l’Europe et des Usa en pleine débâcle financière avec son lot d’entreprises en faillite, de baisse du pouvoir d’achat et les inévitables suppression d’emplois.
Mamadou SARR
source walfadjri
Nous avons tout fait pour avoir l’exacte mesure de la situation des transferts d’argent de la diaspora sénégalaise, mais partout nous nous sommes heurtés à un mur de silence. Un des rares agents avec qui nous avons discuté et qui officie dans une agence située à la Médina est lui déprimé par les longues journées qu’il reste pour ne s’occuper que de quelques clients alors qu’avant, c’était le rush au niveau de toutes les institutions financières où l’on fait en même temps du transfert d’argent. ‘D’ordinaire, nous avons environ cent cinquante clients par jour. Mais depuis le déclenchement de la crise financière, il faut reconnaître que nos compatriotes établis en Europe ou aux Usa envoient de moins en moins d’argent. D’ailleurs, nous sommes tombés à moins de cinquante clients par jour. Or, nous recevons des bonus quand il y a beaucoup de clients. C’est vous dire que si cette tendance se poursuit, c’est un manque à gagner énorme pour nous’. Un témoignage qui preuve à suffisance que contrairement à ce que certains économistes ont soutenu, et dans une moindre mesure le président Wade à savoir que la crise économique qui frappe la finance privée qui est partie des Usa n’atteindra pas l’Afrique ne correspond pas à la réalité. L’onde de choc de la tempête financière commence véritablement à se faire sentir en Afrique et particulièrement au Sénégal où la grande majorité des ménages urbains et ruraux survivent grâce aux transferts d’argent d’un ou des membres de la famille établis à l’étranger. D’ailleurs ont dit même que le volume des transferts financiers de la diaspora sénégalaise estimé à près de 400 milliards est supérieur à l’aide publique au développement (Apd). Alors, faute de clients, les agents de ces banques ou mutuelles d’épargne et de crédit qui font du transfert d’argent se tournent les pouces.
Un agent de la Poste qui a requis l’anonymat, interrogé sur la question tente une autre explication. ‘Je pense que cette prétendue baisse peut être mise en rapport avec la Korité et la rentrée scolaire qui viennent de passer. Les Sénégalais de la diaspora ont eu à faire des transferts d’argent importants, c’est logique qu’il y ait un répit’, explique-t-il. Il nous renseigne qu’au niveau de la Poste, la clientèle des produits de transfert d’argent comme Werstern union ou Money express est constituée majoritairement d’étudiants originaires de pays africains. Leurs pays sont supposés être à l’abri de crise. Tout le contraire de l’Europe et des Usa en pleine débâcle financière avec son lot d’entreprises en faillite, de baisse du pouvoir d’achat et les inévitables suppression d’emplois.
Mamadou SARR
source walfadjri