Ce qui se passe en Egypte est indescriptible et inqualifiable. Le peuple égyptien a démontré qu’il pouvait se conformer aux règles démocratiques universellement reconnues. A travers des élections libres et transparentes, les égyptiens ont porté au pouvoir le Président Mohamed MORSI. Ces élections n’ont pu avoir lieu, qu’après une farouche résistance contre le régime dictatorial du RaÏs égyptien Hosni MOUBARAK, qui en définitive, a été chassé du pouvoir.
C’est un coup d’ETAT.
Il est vrai, qu’à l’épreuve du pouvoir, les islamistes ont commis des erreurs stratégiques incompréhensibles. Mais, en démocratie, certains manquements ne doivent pas légitimer un coup d’Etat. Ce qui s’est passé dans le pays des Pharaons est un coup d’Etat militaire. Le processus démocratique a été interrompu par l’usage de la force armée. Le Président MORSI a été limogé et détenu dans un lieu gardé secret. Alors, c’est tout à fait normal que ses partisans descendent dans la rue pour dénoncer le putsch et réclamer le retour à l’ordre constitutionnel normal, y compris le retour de MORSI au pouvoir. Ce qui se passe dans ce pays rappelle à bien des égards, ce qui s’était passé en Algérie, avec la confiscation de la victoire du Front Islamique du Salut (FIS). En effet, les élections algériennes à l’assemblée nationale en 1991 furent annulées après le premier tour par le Haut Comité d’Etat(HCE) succédant à la direction du pays, à la démission du président de la république d’alors Chadli Bendjedid. Les premiers résultats indiquèrent que le Front Islamique du Salut était en passe de remporter 2/3 des sièges permettant de modifier la constitution. Il s’en suivra la guerre civile.
Le proche et moyen orient est en ébullition, avec la guerre en Syrie, en Irak, le terrorisme qui sévit au Yémen, au Liban et en Afghanistan ; sans compter la situation en Afrique du nord (Tunisie et Lybie). Par ailleurs, même si les négociations ont repris entre israéliens et palestiniens, rien ne présage de leur succès dans un tel contexte. La déstabilisation de l’Egypte peut avoir des conséquences incalculables sur le plan géopolitique dans cette région du monde. Ce pays pèse d’un poids certain sur les plans politique, économique et stratégique. Il est donc temps d’arrêter la folie meurtrière de l’armée égyptienne avec le massacre d’une partie de la population. Si on y prend garde, la crise peut basculer vers une guerre civile qui embrasera toute la région, en passant par Gaza, où le Hamas est proche des frères musulmans d’Egypte et ne restera pas sans réagir.
L’armée égyptienne est une organisation incontrôlable et qui a étendu ses tentacules dans tous les cercles de prise de décision de ce pays. C’est un monstre qu’il faut restructurer, qu’il faut refonder à la dimension des enjeux démocratiques et des attentes légitimes de son peuple.
La complicité de la communauté internationale.
Ce n’est pas un coup d’Etat, dixit John KERRY, secrétaire d’Etat américain. Les Etats-Unis ont donc cautionné la déposition du Président MORSI. Si cela s’était passé en Israël, KERRY n’aurait pas tenu le même langage. Mais, c’est vrai que pour les américains, ce qui est valable pour l’Egypte ne l’est pas forcément pour l’Etat Hébreu. C’est la politique du deux poids deux mesures. L’Egypte constitue pour eux une démocratie de seconde zone et tant qu’il s’agit d’islamistes, il est hors de question pour les Etats-Unis de parler de démocratie. L’Occident en général est réfractaire aux islamistes, il les stigmatise, même si, par la voie du suffrage universel ils accèdent au pouvoir, comme c’est le cas en Egypte.
Au demeurant, si la communauté internationale est d’une passivité coupable, qu’il faut dénoncer comme étant une forme de complicité, la société civile et les intellectuels africains toutes tendances confondues sont interpellés. Ils sont effectivement prompts à dénoncer les violations des droits de l’homme, mais ils le font souvent dans la direction indiquée par cette même communauté internationale. Il est temps de condamner avec la dernière énergie le massacre en cours en Egypte et d’agir pour arrêter la folie meurtrière de la soldatesque égyptienne avant qu’il ne soit trop tard.
Demain Al QaÏda.
Comme ce qui s’est passé en Algérie, faut-il toujours le rappeler, l’arrêt du processus démocratique en Egypte, peut conduire à une guerre civile aux conséquences incalculables pour la région, voire pour le monde en général. Le risque est d’assister à la migration des combattants d’Al QaÏda vers l’Egypte pour soutenir leurs frères islamistes, les frères musulmans, qui se verront forcer de radicaliser leur lutte et de tomber dans l’extrémisme. Une jonction des forces islamistes combattantes serait une catastrophe, qui n’épargnerait ni l’Europe jusqu’en Tchétchénie, ni le Pakistan, ni la Chine.
En ne prenant pas position de façon claire et nette pour le retour à l’ordre constitutionnel et du Président MORSI au pouvoir, la communauté internationale, donne aux islamistes du monde entier une occasion inespérée de légitimer leur lutte. Et bonjour l’Internationale Islamiste sous la houlette d’Al QaÏda.
L’Afrique ne sera pas épargnée, même si, pour le moment, le Nord Mali est relativement pacifié. Les islamistes pourraient revenir dans la région subsaharienne avec beaucoup plus de motivation.
Serigne Ousmane BEYE
beyeouse@ucad.sn/beyeouse@live.fr
C’est un coup d’ETAT.
Il est vrai, qu’à l’épreuve du pouvoir, les islamistes ont commis des erreurs stratégiques incompréhensibles. Mais, en démocratie, certains manquements ne doivent pas légitimer un coup d’Etat. Ce qui s’est passé dans le pays des Pharaons est un coup d’Etat militaire. Le processus démocratique a été interrompu par l’usage de la force armée. Le Président MORSI a été limogé et détenu dans un lieu gardé secret. Alors, c’est tout à fait normal que ses partisans descendent dans la rue pour dénoncer le putsch et réclamer le retour à l’ordre constitutionnel normal, y compris le retour de MORSI au pouvoir. Ce qui se passe dans ce pays rappelle à bien des égards, ce qui s’était passé en Algérie, avec la confiscation de la victoire du Front Islamique du Salut (FIS). En effet, les élections algériennes à l’assemblée nationale en 1991 furent annulées après le premier tour par le Haut Comité d’Etat(HCE) succédant à la direction du pays, à la démission du président de la république d’alors Chadli Bendjedid. Les premiers résultats indiquèrent que le Front Islamique du Salut était en passe de remporter 2/3 des sièges permettant de modifier la constitution. Il s’en suivra la guerre civile.
Le proche et moyen orient est en ébullition, avec la guerre en Syrie, en Irak, le terrorisme qui sévit au Yémen, au Liban et en Afghanistan ; sans compter la situation en Afrique du nord (Tunisie et Lybie). Par ailleurs, même si les négociations ont repris entre israéliens et palestiniens, rien ne présage de leur succès dans un tel contexte. La déstabilisation de l’Egypte peut avoir des conséquences incalculables sur le plan géopolitique dans cette région du monde. Ce pays pèse d’un poids certain sur les plans politique, économique et stratégique. Il est donc temps d’arrêter la folie meurtrière de l’armée égyptienne avec le massacre d’une partie de la population. Si on y prend garde, la crise peut basculer vers une guerre civile qui embrasera toute la région, en passant par Gaza, où le Hamas est proche des frères musulmans d’Egypte et ne restera pas sans réagir.
L’armée égyptienne est une organisation incontrôlable et qui a étendu ses tentacules dans tous les cercles de prise de décision de ce pays. C’est un monstre qu’il faut restructurer, qu’il faut refonder à la dimension des enjeux démocratiques et des attentes légitimes de son peuple.
La complicité de la communauté internationale.
Ce n’est pas un coup d’Etat, dixit John KERRY, secrétaire d’Etat américain. Les Etats-Unis ont donc cautionné la déposition du Président MORSI. Si cela s’était passé en Israël, KERRY n’aurait pas tenu le même langage. Mais, c’est vrai que pour les américains, ce qui est valable pour l’Egypte ne l’est pas forcément pour l’Etat Hébreu. C’est la politique du deux poids deux mesures. L’Egypte constitue pour eux une démocratie de seconde zone et tant qu’il s’agit d’islamistes, il est hors de question pour les Etats-Unis de parler de démocratie. L’Occident en général est réfractaire aux islamistes, il les stigmatise, même si, par la voie du suffrage universel ils accèdent au pouvoir, comme c’est le cas en Egypte.
Au demeurant, si la communauté internationale est d’une passivité coupable, qu’il faut dénoncer comme étant une forme de complicité, la société civile et les intellectuels africains toutes tendances confondues sont interpellés. Ils sont effectivement prompts à dénoncer les violations des droits de l’homme, mais ils le font souvent dans la direction indiquée par cette même communauté internationale. Il est temps de condamner avec la dernière énergie le massacre en cours en Egypte et d’agir pour arrêter la folie meurtrière de la soldatesque égyptienne avant qu’il ne soit trop tard.
Demain Al QaÏda.
Comme ce qui s’est passé en Algérie, faut-il toujours le rappeler, l’arrêt du processus démocratique en Egypte, peut conduire à une guerre civile aux conséquences incalculables pour la région, voire pour le monde en général. Le risque est d’assister à la migration des combattants d’Al QaÏda vers l’Egypte pour soutenir leurs frères islamistes, les frères musulmans, qui se verront forcer de radicaliser leur lutte et de tomber dans l’extrémisme. Une jonction des forces islamistes combattantes serait une catastrophe, qui n’épargnerait ni l’Europe jusqu’en Tchétchénie, ni le Pakistan, ni la Chine.
En ne prenant pas position de façon claire et nette pour le retour à l’ordre constitutionnel et du Président MORSI au pouvoir, la communauté internationale, donne aux islamistes du monde entier une occasion inespérée de légitimer leur lutte. Et bonjour l’Internationale Islamiste sous la houlette d’Al QaÏda.
L’Afrique ne sera pas épargnée, même si, pour le moment, le Nord Mali est relativement pacifié. Les islamistes pourraient revenir dans la région subsaharienne avec beaucoup plus de motivation.
Serigne Ousmane BEYE
beyeouse@ucad.sn/beyeouse@live.fr