Un portrait de Mohamed Morsi flotte entre deux immeubles dans une ruelle du quartier Shoubra au Caire, où résident de nombreux coptes de la capitale égyptienne. Mais ici, rares sont ceux qui prêtent un regard au visage du nouveau président élu. « Il est le président de tous les Egyptiens, mais il aura surtout à cœur de défendre les intérêts des Frères musulmans », lâche Samir, désabusé. Enseignant dans une école chrétienne, Samir ne s’est pas déplacé pour voter. « Entre un représentant de l’ancien régime et un islamiste, je ne pouvais pas me prononcer », explique-t-il. A la sortie d’une petite église qui émerge entre deux immeubles délabrés, Jacqueline, vernis à ongles bleu azur et crucifix en broche sur son corsage, se veut plus combattante. « Si Morsi mène une politique qui nous opprime, nous ferons comme ses partisans, nous irons occuper la place Tahrir ! », lance-t-elle avec le sourire.
Changer de garde-robe
Devant la grande cathédrale copte d’Abassia, l’inquiétude est plus palpable. Les fidèles qui sortent de l’office matinal s’éparpillent rapidement. Les rares qui acceptent de s’exprimer le font à l’abri des regards. « J’ai peur, je suis terrifiée, parce que Morsi a donné aux islamistes l’autorisation de surveiller nos tenues, notre comportement. S’ils le pouvaient, ils nous tueraient », estime une jeune femme qui refuse de dire son nom. Le torse moulé dans un tee-shirt noir, de nombreux bracelets dorés autour de ses bras nus, Hanen acquiesce : « Nous allons être obligées de mettre des manches longues, des vêtements longs, amples. » Et en chœur, les deux femmes s’exclament : « Mais porter un foulard, couvrir nos cheveux, nous ne le ferons jamais ! Cela serait renier notre religion ! »
Des craintes pour le tourisme
A la terrasse d’un café de l’autre côté du Nil, Michel, copte lui aussi et documentaliste, souhaite conserver de l’espoir : « Morsi est sans doute un homme bien. J’espère qu’il gérera le pays en fonction des intérêts de l’Egypte et pas en fonction de sa religion. » Le tourisme est un secteur capital de l’économie, rappelle le jeune homme, et il ajoute : « Il serait contre-productif d’interdire le port du bikini sur nos plages et si les Russes ne peuvent plus boire de vodka au bord des piscines de nos hôtels, ils ne viendront plus ! » Mais il conclut : « Ce que je crains en fait, ce n’est pas Morsi lui-même, mais les islamistes qui se sentent tout permis du fait de son élection. Hier, deux magasins qui vendaient de l’alcool ont dû fermer à cause de menaces sur leur commerce. »
SOURCE:RFI
Changer de garde-robe
Devant la grande cathédrale copte d’Abassia, l’inquiétude est plus palpable. Les fidèles qui sortent de l’office matinal s’éparpillent rapidement. Les rares qui acceptent de s’exprimer le font à l’abri des regards. « J’ai peur, je suis terrifiée, parce que Morsi a donné aux islamistes l’autorisation de surveiller nos tenues, notre comportement. S’ils le pouvaient, ils nous tueraient », estime une jeune femme qui refuse de dire son nom. Le torse moulé dans un tee-shirt noir, de nombreux bracelets dorés autour de ses bras nus, Hanen acquiesce : « Nous allons être obligées de mettre des manches longues, des vêtements longs, amples. » Et en chœur, les deux femmes s’exclament : « Mais porter un foulard, couvrir nos cheveux, nous ne le ferons jamais ! Cela serait renier notre religion ! »
Des craintes pour le tourisme
A la terrasse d’un café de l’autre côté du Nil, Michel, copte lui aussi et documentaliste, souhaite conserver de l’espoir : « Morsi est sans doute un homme bien. J’espère qu’il gérera le pays en fonction des intérêts de l’Egypte et pas en fonction de sa religion. » Le tourisme est un secteur capital de l’économie, rappelle le jeune homme, et il ajoute : « Il serait contre-productif d’interdire le port du bikini sur nos plages et si les Russes ne peuvent plus boire de vodka au bord des piscines de nos hôtels, ils ne viendront plus ! » Mais il conclut : « Ce que je crains en fait, ce n’est pas Morsi lui-même, mais les islamistes qui se sentent tout permis du fait de son élection. Hier, deux magasins qui vendaient de l’alcool ont dû fermer à cause de menaces sur leur commerce. »
SOURCE:RFI