Élections au Sénégal: Quand les analphabètes votent plus que les instruis

En collaboration avec la fondation Konrad Adenauer, le Mouvement citoyen, à travers leur étude sur «le comportement électoral des jeunes sénégalais», après la présidentielle de février 2007 a démontré que les jeunes analphabètes sont beaucoup plus mobilisés dans le processus électoral que les instruis. Dans l’analyse de ce comportement, l’étude révèle que la classe ouvrière, vote massivement dans l’attente de l’amélioration de leurs conditions de vie ou de travail. «Les jeunes qui militent dans les associations ou dans le mouvement religieux et culturel sont les plus mobilisés dans le processus», soutient le Professeur Gomis. Et ce dernier d’ajouter : «les jeunes, en associant l’utilité de leur vote au changement, ont choisi Me Wade par ce qu’ils n’ont pas trouvé un successeur à celui-ci dans l’opposition». Mais Gomis ne comprend pas l’attitude de ces derniers qui réclament l’alternance générationnelle avec des responsables jeunes dans les différentes formations politiques. Le mouvement précise que durant leurs investigations, les jeunes ont clamé «nous voulons qu’ils partent tous», parlant des vieux. Ce comportement électoral des jeunes sénégalais dans les milieux ruraux, s’explique, selon le mouvement citoyen par le simple fait que ces derniers sont soit sous l’influence de leur chef religieux, soit ils votent pour le «sopi», c’est-à-dire le changement. Pour ce qui est de la participation massive des jeunes aux élections de février 2007, Monsieur Barry du mouvement se demande que «si ce sont les jeunes qui ont reconduit Wade au palais, pour quoi donc n’ont-ils pas manifesté la victoire, suite à la proclamation des résultats». Selon le mouvement citoyen, les jeunes ont de coutume de manifester leur joie aprés la victoire comme celle de 2000. Cependant le mouvement juge l’importance du poids démographique des jeunes et la forte participation de ces derniers dans le processus électoral. Les conférenciers informent ainsi les jeunes que «voter un droit et un devoir civique» surtout que ces jeunes (entre 20 et 34 ans) representent 36 pour cent de la population.

Mamadou Konaté (stagiaire)