En visite à Belfast mercredi, la reine rencontrera le numéro deux du Sinn Féin et ancien dirigeant de l'Armée républicaine irlandaise, Martin McGuiness. C'est la première fois que le Sinn Féin accepte une telle invitation.
Un an après la visite historique de la reine en République d'Irlande, le Sinn Féin a décidé de ne pas boycotter le déplacement d'Elizabeth II à Belfast cette semaine. Cette décision marque une rupture avec la politique adoptée par le parti nationaliste concernant la monarchie britannique. Le numéro deux du Sinn Féin et ex-cadre dirigeant de l'IRA, Martin McGuiness, assistera à la réception à laquelle est également conviée la souveraine britannique mercredi à Belfast. La décision a été prise vendredi soir au cours d'une réunion des instances dirigeantes du Sinn Féin. Gerry Adams, le numéro un du parti, a reconnu dans un communiqué que cela poserait «des difficultés réelles et compréhensibles pour certains et au premier chef [aux] victimes des forces de la couronne britannique en Irlande», mais il a affirmé qu'il s'agissait «d'une bonne décision, au bon moment et pour les bonnes raisons». Une poignée de main entre la reine et McGuiness devrait sceller ce rendez-vous très attendu auquel assisteront également le premier ministre nord-irlandais, Peter Robinson, et le président de la République irlandaise, Michael Higgins.
Le symbole est d'autant plus fort que Martin McGuiness, actuellement vice-premier ministre d'Irlande du Nord, était l'un des cadres dirigeants de l'IRA en 1979, l'année où le cousin de la reine, lord Mountbatten, a été tué dans un attentat alors qu'il pêchait au large des côtes irlandaises. L'acte terroriste, qui avait fait trois autres victimes, avait été revendiqué par l'IRA comme un moyen «d'attirer l'attention des Anglais sur l'occupation de [leur] pays».
Sentiments sincères
La visite de la reine en Irlande en mai dernier, une première depuis l'indépendance de l'Erre, a sans aucun doute influencé la décision prise vendredi par le Sinn Féin.
Lors de cette visite de quatre jours, Elizabeth II avait fait preuve d'un enthousiasme rare venant de sa part. Et, surtout, dans un discours prononcé au château de Dublin, elle avait surpris les Irlandais en exprimant «sa sincère compassion […] pour tous ceux qui ont souffert de notre passé tourmenté». Bien qu'opposé à la venue jugée «prématurée», Gerry Adams avait alors lui-même reconnu la sincérité des sentiments exprimés par la reine. Et, en septembre dernier, Martin McGuiness, alors candidat à la présidence de la République d'Irlande, avait fait savoir qu'il serait prêt à s'entretenir avec Elizabeth II en cas de victoire.
La rencontre annoncée entre Martin McGuiness et la reine a été saluée par de nombreuses personnalités nord-irlandaises et anglaises comme une étape importante du processus de paix entamé en 1998. Les unionistes, opposés à l'indépendance de l'Irlande du Nord, considèrent, eux, la fin du boycott de la monarchie britannique par le Sinn Féin comme logique, après le succès la visite de la reine en République d'Irlande l'an dernier.
Par amandine Alexandre
Un an après la visite historique de la reine en République d'Irlande, le Sinn Féin a décidé de ne pas boycotter le déplacement d'Elizabeth II à Belfast cette semaine. Cette décision marque une rupture avec la politique adoptée par le parti nationaliste concernant la monarchie britannique. Le numéro deux du Sinn Féin et ex-cadre dirigeant de l'IRA, Martin McGuiness, assistera à la réception à laquelle est également conviée la souveraine britannique mercredi à Belfast. La décision a été prise vendredi soir au cours d'une réunion des instances dirigeantes du Sinn Féin. Gerry Adams, le numéro un du parti, a reconnu dans un communiqué que cela poserait «des difficultés réelles et compréhensibles pour certains et au premier chef [aux] victimes des forces de la couronne britannique en Irlande», mais il a affirmé qu'il s'agissait «d'une bonne décision, au bon moment et pour les bonnes raisons». Une poignée de main entre la reine et McGuiness devrait sceller ce rendez-vous très attendu auquel assisteront également le premier ministre nord-irlandais, Peter Robinson, et le président de la République irlandaise, Michael Higgins.
Le symbole est d'autant plus fort que Martin McGuiness, actuellement vice-premier ministre d'Irlande du Nord, était l'un des cadres dirigeants de l'IRA en 1979, l'année où le cousin de la reine, lord Mountbatten, a été tué dans un attentat alors qu'il pêchait au large des côtes irlandaises. L'acte terroriste, qui avait fait trois autres victimes, avait été revendiqué par l'IRA comme un moyen «d'attirer l'attention des Anglais sur l'occupation de [leur] pays».
Sentiments sincères
La visite de la reine en Irlande en mai dernier, une première depuis l'indépendance de l'Erre, a sans aucun doute influencé la décision prise vendredi par le Sinn Féin.
Lors de cette visite de quatre jours, Elizabeth II avait fait preuve d'un enthousiasme rare venant de sa part. Et, surtout, dans un discours prononcé au château de Dublin, elle avait surpris les Irlandais en exprimant «sa sincère compassion […] pour tous ceux qui ont souffert de notre passé tourmenté». Bien qu'opposé à la venue jugée «prématurée», Gerry Adams avait alors lui-même reconnu la sincérité des sentiments exprimés par la reine. Et, en septembre dernier, Martin McGuiness, alors candidat à la présidence de la République d'Irlande, avait fait savoir qu'il serait prêt à s'entretenir avec Elizabeth II en cas de victoire.
La rencontre annoncée entre Martin McGuiness et la reine a été saluée par de nombreuses personnalités nord-irlandaises et anglaises comme une étape importante du processus de paix entamé en 1998. Les unionistes, opposés à l'indépendance de l'Irlande du Nord, considèrent, eux, la fin du boycott de la monarchie britannique par le Sinn Féin comme logique, après le succès la visite de la reine en République d'Irlande l'an dernier.
Par amandine Alexandre