L'embuscade d'Uzbin en Afghanistan a toujours ses zones d'ombre. C'est pour cette raison que la Cour de cassation vient d'autoriser l'ouverture d'une information judiciaire sur les circonstances de cette attaque sanglante. En août 2008, neuf soldats français étaient tombés dans le piège tendu par les insurgés talibans à l'est de Kaboul. Vingt et un soldats avaient également été blessés dans cet accrochage, à l'époque le plus meurtrier pour les troupes internationales depuis la chute du régime des talibans fin 2001.
Après de multiples rebondissements judiciaires, la Cour de cassation a finalement rejeté jeudi le pourvoi du parquet général de la cour d'appel de Paris contre la décision d'un juge d'enquêter sur l'embuscade d'Uzbin. «Aucune fin de non-recevoir ne peut être opposée à la mise en mouvement de l'action publique par la partie lésée, autre que celles prévues par les articles 85 et suivants du Code de procédure pénale», écrit ainsi la Cour de cassation dans son arrêt.
«L'affaire des militaires»
Le juge d'instruction va donc pouvoir mener son information judiciaire, ouverte pour homicides involontaires. «C'est une très grande satisfaction, estimait Me Gilbert Collard, joint dimanche par Le Figaro. Nous sortons d'un an et demi de bataille judiciaire: tout a été fait pour empêcher puis retarder l'ouverture d'une enquête.» Le ministre de la Défense sortant, Gérard Longuet, s'était en effet opposé à l'ouverture d'une enquête en estimant que celle-ci n'entrait «ni dans la culture, ni dans la tradition juridique», et estimant que la conduite de la guerre devait «rester l'affaire des militaires». En janvier, la cour d'appel avait estimé que, quand bien même l'ensemble des faits auraient été commis hors du territoire français, les parties civiles pouvaient valablement mettre en mouvement l'action publique. Elle avait également estimé qu'il y avait «pu avoir une maladresse, une imprudence, une inattention, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, ayant causé directement ou indirectement la mort des soldats français».
L'enquête devra dire pourquoi les hommes n'étaient pas avec leur capitaine, c'est-à-dire avec un officier capable de coordonner et de commander l'ensemble des forces engagées dans la reconnaissance de cette vallée. Autre question à laquelle les familles veulent une réponse: l'appui aérien était-il suffisant pour la sécurité des soldats déployés ce jour-là?
Les familles de victimes, qui attendent du nouveau président François Hollande qu'il clarifie ses positions sur un retrait anticipé des troupes françaises en Afghanistan, n'entendent pas en rester à cette première avancée judiciaire. Ils ont d'ores et déjà annoncé qu'ils demandaient la levée du secret défense. «Dès lundi, je saisirai le juge pour demander la levée du secret défense, explique Me Collard. C'est pour empêcher la levée de ce secret qu'on nous a mis toutes ces embûches depuis des mois.»
Après de multiples rebondissements judiciaires, la Cour de cassation a finalement rejeté jeudi le pourvoi du parquet général de la cour d'appel de Paris contre la décision d'un juge d'enquêter sur l'embuscade d'Uzbin. «Aucune fin de non-recevoir ne peut être opposée à la mise en mouvement de l'action publique par la partie lésée, autre que celles prévues par les articles 85 et suivants du Code de procédure pénale», écrit ainsi la Cour de cassation dans son arrêt.
«L'affaire des militaires»
Le juge d'instruction va donc pouvoir mener son information judiciaire, ouverte pour homicides involontaires. «C'est une très grande satisfaction, estimait Me Gilbert Collard, joint dimanche par Le Figaro. Nous sortons d'un an et demi de bataille judiciaire: tout a été fait pour empêcher puis retarder l'ouverture d'une enquête.» Le ministre de la Défense sortant, Gérard Longuet, s'était en effet opposé à l'ouverture d'une enquête en estimant que celle-ci n'entrait «ni dans la culture, ni dans la tradition juridique», et estimant que la conduite de la guerre devait «rester l'affaire des militaires». En janvier, la cour d'appel avait estimé que, quand bien même l'ensemble des faits auraient été commis hors du territoire français, les parties civiles pouvaient valablement mettre en mouvement l'action publique. Elle avait également estimé qu'il y avait «pu avoir une maladresse, une imprudence, une inattention, une négligence ou un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, ayant causé directement ou indirectement la mort des soldats français».
L'enquête devra dire pourquoi les hommes n'étaient pas avec leur capitaine, c'est-à-dire avec un officier capable de coordonner et de commander l'ensemble des forces engagées dans la reconnaissance de cette vallée. Autre question à laquelle les familles veulent une réponse: l'appui aérien était-il suffisant pour la sécurité des soldats déployés ce jour-là?
Les familles de victimes, qui attendent du nouveau président François Hollande qu'il clarifie ses positions sur un retrait anticipé des troupes françaises en Afghanistan, n'entendent pas en rester à cette première avancée judiciaire. Ils ont d'ores et déjà annoncé qu'ils demandaient la levée du secret défense. «Dès lundi, je saisirai le juge pour demander la levée du secret défense, explique Me Collard. C'est pour empêcher la levée de ce secret qu'on nous a mis toutes ces embûches depuis des mois.»