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Emigration clandestine: «L’Atlantique tue plus que la Covid» rappelle le «Collectif 480», déplorant «le silence de l’Etat»

Le «Collectif 480», qui regroupe différentes organisations de la société et mouvements citoyens, parmi lesquels le Collectif Doyna et le mouvement Y en a marre, entre autres, a fait face à la presse, hier, pour déplorer «la tragédie humaine innommable» que constitue l’émigration clandestine, mais surtout, le silence des autorités face à cette situation.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Novembre 2020 à 08:29 | | 0 commentaire(s)|

Emigration clandestine: «L’Atlantique tue plus que la Covid» rappelle le «Collectif 480», déplorant «le silence de l’Etat»
Pour changer la donne, le Collectif annonce la tenue d’une marche silencieuse, samedi, à la Place de la Nation (ex-Obélisque), pour commémorer la mémoire des victimes.

« Depuis quelques mois, notre pays a replongé dans une tragédie humaine innommable, que constitue le lancinant problème des pirogues qui tentent de rallier l’Europe. Malheureusement, certains de nos concitoyens qui les empruntent finissent dans les entrailles de l’Atlantique. Nous sommes assaillis par des images bouleversantes et traumatisantes qui nous interpellent tous (…). L’Atlantique tue beaucoup plus que la Covid», a martelé d’emblée Mme Aïda Niang, membre du «Collectif 480».

«Malgré tout cela, nos autorités ne prennent pas la juste mesure de ce drame et continuent leurs activités, comme si ce spectacle insoutenable relevait de l’anecdote ou du fait divers. Face à cette situation, nous avons jugé qu’il est temps de prendre le taureau par les cornes et d’attirer l’attention des décideurs publics et de la population et d’essayer de trouver des solutions face à cette situation macabre», a-t-elle ajouté au nom du Collectif.

Décidée à briser cette «chaîne du silence», elle a annoncé une action d’envergure. A savoir «la tenue d’une marche, samedi prochain, de la place de l’Obélisque au Triangle sud de la RTS, pour commémorer leurs décès, attirer l’attention des autorités et pour faire en sorte de sensibiliser les jeunes à ceux qu’ils puissent rester, pour qu’on puisse ensemble trouver les solutions pour qu’il n’y ait plus de cas».

«Nous voulons nous faire entendre. Parce que c’est un deuil pour la mémoire de ces jeunes, de nos frères et soeurs restés dans l’océan. Donc, il est important de le marquer et de leur dire que ce n’est pas une manifestation politique, c’est une manifestation citoyenne pour s’asseoir autour d’une table et trouver des solutions», a-t-elle expliqué.

Pour ce qui est du nom du Collectif, elle souligne qu’à ce moment, il y avait 480 jeunes qui avaient péri en mer. «C’est un chiffre symbolique, un chiffre d’indignation que le Collectif de différents membres a pris pour rendre hommage à ces premières victimes qui sont décédées en mer», a-t-elle justifié.

Saliou Ndiaye de relever à sa suite que «parmi les morts, nous avons des mineurs qui n’ont même pas 18 ans. Certains disent que dans les îles Canaries, il y a des femmes avec leurs enfants.

Beaucoup de familles sénégalaises sont endeuillées, surtout dans les villes côtières, où on perd 5 membres dans une même famille en moyenne. Face à cette situation, nous allons décider d’organiser cette procession silencieuse, pour manifester notre indignation
».





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