Plusieurs bâtiments administratifs – notamment des postes de police – et des œuvres d’art ont été saccagés dans plusieurs quartiers populaires de l’ouest de Tunis ainsi que dans la chic banlieue nord, à La Marsa, Carthage et le Kram. L’incident le plus grave s’est produit à Essijoumi où le tribunal a été attaqué et le bureau du procureur totalement incendié. Les policiers ont riposté à coups de gaz lacrimogènes et certains d’entre eux ont même confirmé, discrètement, qu’ils manquaient d’ordres pour faire réellement leur travail. Plus de 160 personnes ont été arrêtées et une centaine blessées.
Le ministère tunisien de la Justice a estimé, ce mardi 12 juin, que ces violences constituaient des « actes terroristes » et que les personnes arrêtées seraient jugées en vertu des lois anti-terroristes établies sous le régime Ben Ali.
Interdire l’atteinte au sacré dans la Constitution
Malgré les arrestations, des citoyens accusent le gouvernement de laxisme et ils attendent une réaction ferme contre les émeutiers, d’autant plus qu’il y a une semaine, le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, affirmait que « tous les moyens seraient bons pour assurer la sécurité du pays, même tirer des balles réelles, surtout en cas d’atteinte aux institutions souveraines du pays », avait-il dit.
Malgré ces propos musclés tenus par les autorités, la passivité du pouvoir est d’autant plus troublante que le parti Ennahda, qui domine le Parlement et le gouvernement, a annoncé, ce mardi 12 juin, qu’il veut introduire, dans la Constitution, une loi incriminant l’atteinte au sacré. Selon Ennahda, « les symboles religieux sont au-dessus de toute dérision, ironie ou violation ».
L’annonce intervient après les actes de violence de ce week-end, commis par des groupes de salafistes et des casseurs qui protestaient contre l’exposition « Printemps des Arts » dans un palais de La Marsa, dans la banlieue de Tunis. Des œuvres considérées comme blasphématoires ont été saccagées et des artistes agressés. Ni les autorités, ni le ministère de la Culture ne sont montés au créneau pour défendre l’exposition. Ils ont, au contraire, dénoncé toute forme d’agression contre les valeurs sacrées. Le ministre tunisien de la Culture, Mehdi Mabrouk, a annoncé, ce mardi 12 juin, qu’il allait porter plainte contre les organisateurs de l’exposition en question et que le palais où étaient exposées les œuvres serait fermé jusqu’à la désignation d’une administration.
Les intellectuels tunisiens craignent de voir les islamistes prendre peu à peu le contrôle des espaces publics que sont les écoles, les universités et les lieux d’expression artistique.
Poursuite des violences
Le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a dit s’attendre à une poursuite des violences dans les jours à venir. « Les manifestations sont une réaction à l’exposition mais peut-être aussi aux récents commentaires d’Ayman al-Zawahiri », a-t-il déclaré ce mardi 12 juin devant les députés. Ali Larayedh faisait allusion à l’appel de cet Egyptien qui a succédé à Oussama ben Laden à la tête d’al-Qaïda et qui a appelé, dimanche dernier, les Tunisiens à défendre la charia et a accusé les islamistes modérés d’Ennahda de s’être reniés et d’avoir trahi l’islam.
De son côté, le mouvement salafiste radical tunisien Ansar Al Charia a appelé, quant à lui, « tous les Tunisiens à manifester vendredi prochain, après la prière, contre les atteintes à l’islam », a déclaré Sami Essid, un proche du leader radical Abou Iyadh, issu de la tendance salafiste jihadiste et qui a démenti toute implication de ses membres dans les violences nocturnes à Tunis.
SOURCE:France24
Le ministère tunisien de la Justice a estimé, ce mardi 12 juin, que ces violences constituaient des « actes terroristes » et que les personnes arrêtées seraient jugées en vertu des lois anti-terroristes établies sous le régime Ben Ali.
Interdire l’atteinte au sacré dans la Constitution
Malgré les arrestations, des citoyens accusent le gouvernement de laxisme et ils attendent une réaction ferme contre les émeutiers, d’autant plus qu’il y a une semaine, le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, affirmait que « tous les moyens seraient bons pour assurer la sécurité du pays, même tirer des balles réelles, surtout en cas d’atteinte aux institutions souveraines du pays », avait-il dit.
Malgré ces propos musclés tenus par les autorités, la passivité du pouvoir est d’autant plus troublante que le parti Ennahda, qui domine le Parlement et le gouvernement, a annoncé, ce mardi 12 juin, qu’il veut introduire, dans la Constitution, une loi incriminant l’atteinte au sacré. Selon Ennahda, « les symboles religieux sont au-dessus de toute dérision, ironie ou violation ».
L’annonce intervient après les actes de violence de ce week-end, commis par des groupes de salafistes et des casseurs qui protestaient contre l’exposition « Printemps des Arts » dans un palais de La Marsa, dans la banlieue de Tunis. Des œuvres considérées comme blasphématoires ont été saccagées et des artistes agressés. Ni les autorités, ni le ministère de la Culture ne sont montés au créneau pour défendre l’exposition. Ils ont, au contraire, dénoncé toute forme d’agression contre les valeurs sacrées. Le ministre tunisien de la Culture, Mehdi Mabrouk, a annoncé, ce mardi 12 juin, qu’il allait porter plainte contre les organisateurs de l’exposition en question et que le palais où étaient exposées les œuvres serait fermé jusqu’à la désignation d’une administration.
Les intellectuels tunisiens craignent de voir les islamistes prendre peu à peu le contrôle des espaces publics que sont les écoles, les universités et les lieux d’expression artistique.
Poursuite des violences
Le ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh, a dit s’attendre à une poursuite des violences dans les jours à venir. « Les manifestations sont une réaction à l’exposition mais peut-être aussi aux récents commentaires d’Ayman al-Zawahiri », a-t-il déclaré ce mardi 12 juin devant les députés. Ali Larayedh faisait allusion à l’appel de cet Egyptien qui a succédé à Oussama ben Laden à la tête d’al-Qaïda et qui a appelé, dimanche dernier, les Tunisiens à défendre la charia et a accusé les islamistes modérés d’Ennahda de s’être reniés et d’avoir trahi l’islam.
De son côté, le mouvement salafiste radical tunisien Ansar Al Charia a appelé, quant à lui, « tous les Tunisiens à manifester vendredi prochain, après la prière, contre les atteintes à l’islam », a déclaré Sami Essid, un proche du leader radical Abou Iyadh, issu de la tendance salafiste jihadiste et qui a démenti toute implication de ses membres dans les violences nocturnes à Tunis.
SOURCE:France24