Le people défile au tribunal : Une ex-miss Sénégal et son milliardaire de mari se déchirent à la barre. Du beau linge en promotion pour les voyeurs. Quand le people défile au tribunal, la presse s’en donne à cœur joie. Relisez cette description de l’ex-miss Sénégal sous la plume d’une consœur du groupe Walf : « Cheveux coupés ras, lunettes de soleil Coco Chanel sur la tête, faux cils, bien fardée, percing au nez, une longue boucle d’oreille à gauche, une autre en boule à droite, un tatouage à l’épaule, ensemble jupe et haut marron, grande ceinture assortie aux chaussures autour de la taille (...) » Rien à ajouter sinon qu’elle tient son rang, la miss (son milliardaire de mari lui allouerait deux millions de francs par mois, selon son avocat) et, surtout, elle a de beaux restes. La preuve, des fans enflammés, tee shirts à son effigie, ont débarqué au tribunal pour la soutenir. Ça ne se fait pas tribunal où l’on juge froidement. Les fans ont été interpellés. On ne sait pas s’ils ont été libérés, comme le prévoyait un des avocats de la miss. La presse n’a pas assuré le suivi de cette info.
Jo Ouakam : El Hadji Idrissa Fall dit Elou, ex-claviste du Super Diamono à qui Jo Ouakam avait offert, à la fin des années 1980, 70.000 francs, raconte dans la presse qu’il avait, avec ce don de Joe Ouakam, acheté un clavier au marché Sandaga. « Et que faisait Joe Ouakam à l’époque ? » demande le journaliste : « Comme il fait toujours. Voyez-le aller et venir, vous ne le comprendrez jamais. C’est dommage que les Sénégalais méconnaissent la valeur de Joe Ouakam ». Peut-être que Jo, ce personnage sorti d’une expo de l’artiste-sculpteur Dary Lo, finira bien par s’asseoir pour écrire ses mémoires. Pour notre plaisir et pour le comprendre. Enfin.
Dieu : Elou, ex-claviste du Super Diamono : « Je veux devenir un employé de Dieu qui a décidé de changer ma voie. » En ces temps de crise économique, ce « fou de Dieu » ne va pas chômer. Avec Dieu, le contrat est d’une durée éternelle et les gains s’obtiennent dans l’au-delà, même s’il faudra bien vivre sur le plancher des vaches.
Faux dévot : Coup de tonnerre dans un quartier ordinaire de Dakar, dans une maison ordinaire où vivent des gens ordinaires. L’imam dit, dans le Quotidien, son trouble : « l’homme était tellement ancré dans la religion (musulmane) qu’il disait tout le temps « haram ! », « haram ! » à tout ce qui était contraire à la religion. » Il parle d’un père incestueux, faut dévot, qui a imposé, cinq ans durant, des relations sexuelles à sa fille, âgée de 16 ans, aujourd’hui. La maîtresse de maison, une Chrétienne, est allée se confesser à l’église. Seigneur ! « Satan » vivait depuis une vingtaine d’années sous son toit. Le cœur des hommes est insondable.
Alex part avec ses cantines : Alex Segura, représentant du Fmi au Sénégal, est en fin de mandat, rapporte la presse. Il fait ses valises et empile ses cantines. Avant de quitter, il confie à un confrère : « j’ai critiqué parce que j’aime le pays et je sais qu’il a les ressources pour s’en sortir. » Comme dirait l’autre : « Al Hamdoulilahi, merci, au revoir ! »
Ce haut fonctionnaire international n’est pas un adepte de la langue de bois. Il a dû froisser beaucoup de monde. Le citoyen lambda et lecteur de la presse a apprécié son franc-parler. Pourfendeur de certaines subventions publiques, il a dit, un jour, à un confrère que le gouvernement devrait penser à « un élargissement des cantines scolaires où on donne aux enfants des écoles de la nourriture gratuite. Cela, on sait aussi qu’il a un impact positif sur le taux de scolarisation des enfants ; cela soulage le budget des ménages, puisque les enfants sont nourris à l’école. »
Segura a dit beaucoup de choses, mais ces mots sur la scolarisation des enfants de familles défavorisés m’ont touché. S’il avait été entendu, il nous aurait laissé ces cantines-là !
« Il y avait 60 millions de bulletins à confectionner ». C’est le ministre de l’Intérieur qui l’a rappelé l’autre jour en faisant, face à la presse, le bilan des dernières élections locales. Un petit calcul et on voit que cela ferait pour chaque électeur qui s’est déplacé le dimanche 22 mars 2009 un bon paquet d’au moins 22 bulletins à sa disposition. Une partie de ces bulletins est allée dans les urnes. Le gros lot sera recyclé au profit, entre autres, des vendeuses d’arachides grillées. Quel gâchis ! En attendant l’instauration du bulletin unique que le ministre de l’Intérieur appelle de ses vœux. LE SOLEIL
PAR El Bachir SOW
Jo Ouakam : El Hadji Idrissa Fall dit Elou, ex-claviste du Super Diamono à qui Jo Ouakam avait offert, à la fin des années 1980, 70.000 francs, raconte dans la presse qu’il avait, avec ce don de Joe Ouakam, acheté un clavier au marché Sandaga. « Et que faisait Joe Ouakam à l’époque ? » demande le journaliste : « Comme il fait toujours. Voyez-le aller et venir, vous ne le comprendrez jamais. C’est dommage que les Sénégalais méconnaissent la valeur de Joe Ouakam ». Peut-être que Jo, ce personnage sorti d’une expo de l’artiste-sculpteur Dary Lo, finira bien par s’asseoir pour écrire ses mémoires. Pour notre plaisir et pour le comprendre. Enfin.
Dieu : Elou, ex-claviste du Super Diamono : « Je veux devenir un employé de Dieu qui a décidé de changer ma voie. » En ces temps de crise économique, ce « fou de Dieu » ne va pas chômer. Avec Dieu, le contrat est d’une durée éternelle et les gains s’obtiennent dans l’au-delà, même s’il faudra bien vivre sur le plancher des vaches.
Faux dévot : Coup de tonnerre dans un quartier ordinaire de Dakar, dans une maison ordinaire où vivent des gens ordinaires. L’imam dit, dans le Quotidien, son trouble : « l’homme était tellement ancré dans la religion (musulmane) qu’il disait tout le temps « haram ! », « haram ! » à tout ce qui était contraire à la religion. » Il parle d’un père incestueux, faut dévot, qui a imposé, cinq ans durant, des relations sexuelles à sa fille, âgée de 16 ans, aujourd’hui. La maîtresse de maison, une Chrétienne, est allée se confesser à l’église. Seigneur ! « Satan » vivait depuis une vingtaine d’années sous son toit. Le cœur des hommes est insondable.
Alex part avec ses cantines : Alex Segura, représentant du Fmi au Sénégal, est en fin de mandat, rapporte la presse. Il fait ses valises et empile ses cantines. Avant de quitter, il confie à un confrère : « j’ai critiqué parce que j’aime le pays et je sais qu’il a les ressources pour s’en sortir. » Comme dirait l’autre : « Al Hamdoulilahi, merci, au revoir ! »
Ce haut fonctionnaire international n’est pas un adepte de la langue de bois. Il a dû froisser beaucoup de monde. Le citoyen lambda et lecteur de la presse a apprécié son franc-parler. Pourfendeur de certaines subventions publiques, il a dit, un jour, à un confrère que le gouvernement devrait penser à « un élargissement des cantines scolaires où on donne aux enfants des écoles de la nourriture gratuite. Cela, on sait aussi qu’il a un impact positif sur le taux de scolarisation des enfants ; cela soulage le budget des ménages, puisque les enfants sont nourris à l’école. »
Segura a dit beaucoup de choses, mais ces mots sur la scolarisation des enfants de familles défavorisés m’ont touché. S’il avait été entendu, il nous aurait laissé ces cantines-là !
« Il y avait 60 millions de bulletins à confectionner ». C’est le ministre de l’Intérieur qui l’a rappelé l’autre jour en faisant, face à la presse, le bilan des dernières élections locales. Un petit calcul et on voit que cela ferait pour chaque électeur qui s’est déplacé le dimanche 22 mars 2009 un bon paquet d’au moins 22 bulletins à sa disposition. Une partie de ces bulletins est allée dans les urnes. Le gros lot sera recyclé au profit, entre autres, des vendeuses d’arachides grillées. Quel gâchis ! En attendant l’instauration du bulletin unique que le ministre de l’Intérieur appelle de ses vœux. LE SOLEIL
PAR El Bachir SOW