Selon l’OMS, le tabac représente la principale cause de mort évitable dans le monde avec, chaque année, le décès de 5 millions de personnes dont 70% dans les pays en voie de développement. Il serait aussi responsable du décès de plus de dix millions de personnes annuellement vers la fin de 2020.
On estime à plus de deux milliards de cigarette vendues au Sénégal pour plus de 50 milliards de francs Cfa. Et à 32 milliards les recettes fiscales tirées annuellement de l’industrie du tabac dans notre pays. D’après les statistiques du service de pneumologie de l’hôpital de Fann à Dakar (Sénégal), le taux de mortalité suite à des maladies liées au tabac est estimé à 97%. Mais pour l’heure, on note une inefficacité sur la prévalence du tabagisme chez les jeunes. Car depuis plusieurs années, un projet de Loi sur le tabac n’est pas encore voté par l’Assemblée nationale. Pis, selon le mouvement anti-tabac(Mat) qui s’en offusque, «jusqu’ici, la Loi N°85-23 du 25 février 1985, modifiant celle N°81-58 du 9 novembre 1981 portant interdiction de la publicité en faveur du tabac et de son usage dans certains lieux publics, n’est pas encore publiée».
L’hebdomadaire Jeune Afrique classe le Sénégal dans le cercle des «principaux pays producteurs de cigarettes». Les différentes études montrent que le comportement tabagique s’acquiert à l’âge de l’adolescence. C’est à cette période que la très grande majorité des fumeurs à long terme commencent à fumer, avec un âge de la première cigarette en moyenne entre 11 et 12 ans, au moment de l’entrée au collège. Cette nouvelle tendance tabagique juvénile constitue un véritable problème de santé publique. On évoque même une épidémie pédiatrique avant 18 ans.
L’accessibilité à la cigarette ne semble cependant poser aucun problème pour nos adolescents, puisque la quasi-totalité n’éprouve pas vraiment de difficulté à s’en procurer. Ils achètent les cigarettes avec leur argent de poche et expriment une forte solidarité vis-à-vis de leurs camarades fumeurs qui n’en ont pas les moyens.
L’aspect psychologique reste un élément déterminant dans le fait de fumer pour les jeunes. Pour certains, la cigarette constitue un moyen d’évasion, d’affirmation familiale et sociale, d’expression de leur liberté, leur maturité pour ceux qui ont atteint un certain âge; pour d’autres, c’est juste un feeling ou une simple imitation qui finit par les dominer et les rendre dépendant.
Les facteurs extérieurs
Le principal facteur de prédiction du tabagisme est la présence de fumeurs parmi les amis ou les membres de la famille proche. Les parents, les camarades et autres modèles influencent la façon de penser et d’agir des adolescents. Ici l’image des parents et des proches est très important. Mais aussi les facteurs personnels : l’image de soi, les résultats scolaire, la vie sociale, l’opinion des autres peuvent inciter les ados à fumer. En milieu scolaire les élèves fument pour lutter contre le stress causé par les problèmes d’ordre scolaire ou émotifs «Les jeunes garçons fument pour séduire et avoir l’air plus macho, alors que les filles c’est souvent sous l’effet de la mode ou pour se faire accepter dans un groupe», indique Aba DIEUDHIOU. Ce que confirme Anta SAMB lorsqu’elle nous fait savoir, « J’ai commencé à fumer pour être accepté parmi la bande des branchée de mon quartier».
L’école constitue un lieu d’apprentissage de nouveaux comportements pour les enfants. Loin de la surveillance quotidienne des parents, elle constitue le lieu idéal pour user de la drogue. Les médias jouent aussi un rôle déterminant dans la consommation du tabac par les adolescents. C’est dans ce sens que l’industrie du tabac a compris qu’il fallait passer par ce canal à travers des publicités pour vendre son produit comme le dit Philip Morris, « Les adolescents d’aujourd’hui sont les consommateurs réguliers potentiels de demain, et la très grande majorité des fumeurs commence à fumer à l’adolescence» (Philip Morris, 1981). Elle se livre aussi à des activités de blanchiment moral qui consiste à donner une apparence légitime à des opérations dites de «préventions», «écologiques» ou plus globalement des actions «citoyennes» qui sont rien d’autres que des campagnes de publicité déguisées.
Les mesures de préventions
Si le tabagisme s’installe durant l’adolescence, l’arrêt du tabac est alors plus difficile et le risque de ne pas laisser l’organisme indemne après le sevrage est plus grand. Ainsi, la prévention primaire est la moins coûteuse et la plus efficace. Pour que le tabagisme ne devienne une maladie infantile, nous devons unir nos efforts vers un seul objectif : communiquer et sensibiliser les adolescents sur les effets néfastes du tabagisme pour la santé. Ceci à travers des campagnes de sensibilisation nationales afin d’atteindre une plus grande cible.
Les études montrent que le milieu scolaire est de plus en plus affecté par ce fléau. Il convient dès lors, dans le cadre de la lutte contre le cancer, de faire des campagnes de sensibilisation fréquentes au niveau des établissements scolaires. D’autre part, s’inspirer des Lois Badinter et Evin en interdisant l’usage du tabac dans les lieux publics comme la France. Ou tout simplement interdire toute forme de «publicité directe ou indirecte» en faveur du tabac, telle que la promotion et le parrainage des marques de cigarettes, lors de manifestations ou d’activités sportives ou culturelles en milieu scolaire surtout, mais aussi au sein même de la société de façon générale.
Les médecins ont préconisé la «prévention légale» avec des lois fermes. En attendant l’effectivité de ces lois, il y a lieu de voir la possibilité de création de centres d’accueil, d’assistance et de désintoxication au niveau national pour venir en aide aux jeunes victimes de ce fléau.
Vincent GOMIS
SENENEWS.COM –
On estime à plus de deux milliards de cigarette vendues au Sénégal pour plus de 50 milliards de francs Cfa. Et à 32 milliards les recettes fiscales tirées annuellement de l’industrie du tabac dans notre pays. D’après les statistiques du service de pneumologie de l’hôpital de Fann à Dakar (Sénégal), le taux de mortalité suite à des maladies liées au tabac est estimé à 97%. Mais pour l’heure, on note une inefficacité sur la prévalence du tabagisme chez les jeunes. Car depuis plusieurs années, un projet de Loi sur le tabac n’est pas encore voté par l’Assemblée nationale. Pis, selon le mouvement anti-tabac(Mat) qui s’en offusque, «jusqu’ici, la Loi N°85-23 du 25 février 1985, modifiant celle N°81-58 du 9 novembre 1981 portant interdiction de la publicité en faveur du tabac et de son usage dans certains lieux publics, n’est pas encore publiée».
L’hebdomadaire Jeune Afrique classe le Sénégal dans le cercle des «principaux pays producteurs de cigarettes». Les différentes études montrent que le comportement tabagique s’acquiert à l’âge de l’adolescence. C’est à cette période que la très grande majorité des fumeurs à long terme commencent à fumer, avec un âge de la première cigarette en moyenne entre 11 et 12 ans, au moment de l’entrée au collège. Cette nouvelle tendance tabagique juvénile constitue un véritable problème de santé publique. On évoque même une épidémie pédiatrique avant 18 ans.
L’accessibilité à la cigarette ne semble cependant poser aucun problème pour nos adolescents, puisque la quasi-totalité n’éprouve pas vraiment de difficulté à s’en procurer. Ils achètent les cigarettes avec leur argent de poche et expriment une forte solidarité vis-à-vis de leurs camarades fumeurs qui n’en ont pas les moyens.
L’aspect psychologique reste un élément déterminant dans le fait de fumer pour les jeunes. Pour certains, la cigarette constitue un moyen d’évasion, d’affirmation familiale et sociale, d’expression de leur liberté, leur maturité pour ceux qui ont atteint un certain âge; pour d’autres, c’est juste un feeling ou une simple imitation qui finit par les dominer et les rendre dépendant.
Les facteurs extérieurs
Le principal facteur de prédiction du tabagisme est la présence de fumeurs parmi les amis ou les membres de la famille proche. Les parents, les camarades et autres modèles influencent la façon de penser et d’agir des adolescents. Ici l’image des parents et des proches est très important. Mais aussi les facteurs personnels : l’image de soi, les résultats scolaire, la vie sociale, l’opinion des autres peuvent inciter les ados à fumer. En milieu scolaire les élèves fument pour lutter contre le stress causé par les problèmes d’ordre scolaire ou émotifs «Les jeunes garçons fument pour séduire et avoir l’air plus macho, alors que les filles c’est souvent sous l’effet de la mode ou pour se faire accepter dans un groupe», indique Aba DIEUDHIOU. Ce que confirme Anta SAMB lorsqu’elle nous fait savoir, « J’ai commencé à fumer pour être accepté parmi la bande des branchée de mon quartier».
L’école constitue un lieu d’apprentissage de nouveaux comportements pour les enfants. Loin de la surveillance quotidienne des parents, elle constitue le lieu idéal pour user de la drogue. Les médias jouent aussi un rôle déterminant dans la consommation du tabac par les adolescents. C’est dans ce sens que l’industrie du tabac a compris qu’il fallait passer par ce canal à travers des publicités pour vendre son produit comme le dit Philip Morris, « Les adolescents d’aujourd’hui sont les consommateurs réguliers potentiels de demain, et la très grande majorité des fumeurs commence à fumer à l’adolescence» (Philip Morris, 1981). Elle se livre aussi à des activités de blanchiment moral qui consiste à donner une apparence légitime à des opérations dites de «préventions», «écologiques» ou plus globalement des actions «citoyennes» qui sont rien d’autres que des campagnes de publicité déguisées.
Les mesures de préventions
Si le tabagisme s’installe durant l’adolescence, l’arrêt du tabac est alors plus difficile et le risque de ne pas laisser l’organisme indemne après le sevrage est plus grand. Ainsi, la prévention primaire est la moins coûteuse et la plus efficace. Pour que le tabagisme ne devienne une maladie infantile, nous devons unir nos efforts vers un seul objectif : communiquer et sensibiliser les adolescents sur les effets néfastes du tabagisme pour la santé. Ceci à travers des campagnes de sensibilisation nationales afin d’atteindre une plus grande cible.
Les études montrent que le milieu scolaire est de plus en plus affecté par ce fléau. Il convient dès lors, dans le cadre de la lutte contre le cancer, de faire des campagnes de sensibilisation fréquentes au niveau des établissements scolaires. D’autre part, s’inspirer des Lois Badinter et Evin en interdisant l’usage du tabac dans les lieux publics comme la France. Ou tout simplement interdire toute forme de «publicité directe ou indirecte» en faveur du tabac, telle que la promotion et le parrainage des marques de cigarettes, lors de manifestations ou d’activités sportives ou culturelles en milieu scolaire surtout, mais aussi au sein même de la société de façon générale.
Les médecins ont préconisé la «prévention légale» avec des lois fermes. En attendant l’effectivité de ces lois, il y a lieu de voir la possibilité de création de centres d’accueil, d’assistance et de désintoxication au niveau national pour venir en aide aux jeunes victimes de ce fléau.
Vincent GOMIS
SENENEWS.COM –