Le destin ne les loge pas toutes au même étage. Il y a ces femmes qui carburent au rêve pile, forcées de ses donner à vie pour (sur) vivre. Celles qui forcent sur le blush, obligées de se maquiller pour se faire un grain de beauté. Et les autres… Belles aux âmes bien nées dont le destin s’écrit sur du papier de soie. Aïda Coulibaly, 33 ans épouse de Youssou Ndour, mulâtresse glamour aux manières raffinées, fait sabler son « Champagne » ai sein de cette fine race des plantes privilégiées. Dont la vie, sans rides, vogue sur un lac de plénitude.
Mais si le destin auréolé de la femme du « Roi du Mbalax » n’a jamais fait l’ombre d’un doute du fait de ses origines aisées, et surtout de sa beauté labellisée « Champagne », le destin d’Aïda Coulibaly a pris racine dans un endroit improbable, dans les méandres de la banlieue dakaroise. A Pikine Tally Boumack, dans le coin crasseux de Cognou Falaye Baldé, ancienne gloire de la lutte sénégalaise. « C’est ici dans la grande maison familiale que son papa, Ibrahima qui était professeur de maths et sa maman Francine, médecin généraliste, sont venus vivre à leur arrivée à Dakar », souffle sa tante Ourèye Coulibaly, épouse du petit-frère de son papa. Dans ce quartier déshérité du bas-fond dakarois, les filles progressent dans la vie comme dans un escalier éclairé d’une simple ampoule. Elles lavent leur petit linge à la main, étendent elles-mêmes leur pagnes sur le fil. Et ne rêvent, pour la plupart, que de la profession de « femme au foyer ». Un écrin douteux d’où le destin d’Aïda s’est naturellement échappé pour attraper la lumière.
Assises dans un coin du salon XXL aux couleurs sobres et aux portes peintes en jaune, où trône au dessus du grand bahut une grande photo de la môme Aïda Coulibaly, tante Ourèye, teint clair et tempes scarifiées, susurre d’une voix presque inaudible : « Je n’ai pas trop connu Aida. Quand j’ai rejoint cette maison, il y a plus de 22 ans, elle avait déjà déménagé avec ses parents. Je l’ai connue sur le tard, quand elle venait avec son papa rendre visite à la famille. C’est mon époux, le frère de son papa, qui l’a vu grandir. Il est à la mosquée, je vais envoyer quelqu’un l’informer de votre venue. Mais je ne crois pas qu’il puisse vous parler. Parce qu’Aïda n’aime pas qu’on parle d’elle dans la presse. »
Une dizaine de minutes s’écroulent, interminables. Puis le téléphone grésille. Au bout du fil, son mari : « Je ne peux rien dire sans l’aval d’Aïda, s’excuse le petite-frère à son papa. Je n’aimerai pas faire des révélations qui ne seront pas de son goût. Aida est devenue une grande personne (sic). »
Aujourd’hui, Aïda Coulibaly partage la vie de la plus grande star du Sénégal. Elle est célébrée comme la douce moitié de l’artiste africain du siècle, la confidente de celui qui a été élu en 2007 parmi 100 personnes les plus influentes dans le monde par le magazine américain Time. Mais elle demeure, aux yeux de beaucoup de Sénégalais, un mystérieux objet de curiosité. Que cache sa vie ? Essaie-t-elle de brouiller les pistes sur son passé qui a nourri les fantasmes les plus fous et les ragots les moins reluisants ? Ou cherche-t-elle simplement à rester digne du trône où l’a installé son « Roi » de mari ? « Depuis qu’elle a épousé Youssou Ndour, elle a complètement changé de mode de vie, confie une de ses amies d’enfance. Elle, qui était un peu trop indépendante d’esprit, un peu trop « je m’en fous de ce que les gens racontent », un peu trop libre, est devenue plus attentive à ses faits et gestes. Sa vie aujourd’hui est aussi cadenassée qu’un coffre-fort de banque. Et la majeure partie de ceux qui en parlent, racontent que des contrevérités. C’est souvent des histoires fabriquées de toutes pièces. »
Principal. On est au début des années 70. Fraîchement sortis de l’Université de Nancy, les Coulibaly, Ibrahima et Francine, respectivement diplômés de Mathématiques et de Médecine, débarquent à Dakar pour apporter leurs pierres à l’édifice de la jeune nation sénégalaise qui baigne dans la fièvre du soleil des indépendances. Le couple mixte franco-sénégalais s’installe à Pikine, fief de l’époux, en attendant de dégotter un logis. Un cocon familial où naîtra un garçon Amadou. Puis, une fille. Elle s’appellera Aida, du nom de sa grand-mère. « contrairement à ce que racontent les gens, ma fille n’est pas née à Pikine, rectifie sa maman, Francine Coulibaly, surprise dans son cabinet médical à la rue Blanchot en plein centre ville dakarois. Elle est née en 1977 à la maternité de l’hôpital Principal. A Pikine on y est juste restés quelques temps avant de déménager. » C’est le quartier de Liberté 1 qui accueille les Coulibaly. La famille s’y est trouvée une cossue villa, nichée dans une impasse juste dernière la rue qui jouxte le magasin Casino (ex-score). C’est dans ce coin jadis aseptisé de Dakar, situé entre le boulevard du Président Habib Bourguiba et le stade Demba Diop que va pousser la môme Aida Coulibaly. « Elle a passé une enfance heureuse avec son grand-frère et sa petite sœur, raconte sa maman. Son père et moi avions tenu à ce qu’ils ne manquent de rien. Nous tenions aussi à ce qu’ils soient éduqués avec une double culture (sénégalaise et française). » Comme presque tous les mômes Franco-sénégalais, la petite Aida est envoyée à l’école primaire franco-sénégalais de Dakar-plateau. Puis au lycée Jean Mermoz de Dakar. Sa maman : « Elle aimait les études. Je ne le dis pas parce que c’est ma fille, mais elle a toujours été brillante. » Dedans comme en dehors de l’école.
Aïda Coulibaly a…15 ans, quand elle soulève ses premières vagues. Fille de son temps, la jeune métisse au teint diaphane et au corps de rêve affole presque tous les mâles de son age. « A l’école, elle faisait l’objet de toutes les convoitises, se souvient un de ses camarades de classe, aujourd’hui cadre de banque. C’était une fierté pour nous les garçons de sortir avec elle. Mais pour dire vrai, elle nous envoyait tous paître. »
Dans son quartier, Aida est presque une star. Ses sorties sont épiées, sa beauté est célébrée, mais les garçons du coin, foudroyés par tant de grâce précoce, la matent en contre-plongée. « Nous l’aimions tous, mais ne savions pas comment s’y prendre avec elle, raconte un de ses anciens voisins à Liberté 1. Elle dégageait une certaine assurance qui faisait un peu peur. Nous nous sentions petit face à elle. Personnellement, j’avais décidé un jour de lui déclarer mon amour. J’étais assis sur le trottoir qui fait face à chez elle à l’attendre et quand elle est sortie pour aller à la boutique, je l’ai suivie quelques mètres avant de renoncer à mon projet. J’avais peur qu’elle me dise non et après croiser son regard dans le quartier. »
Le Bac à 17 ans. Portée par son aura et sûre de ses charmes, la jeune Aida Coulibaly paiera quelque peu les frais de son adolescence un peu trop célébrée. Moins concentrée sur les études, elle réussit son Bac littéraire en 1994, à l’âge de 17 ans, mais oublie de ramener à ses parents, surtout à son enseignant de père, la mention qui devrait aller avec. « En terminale, toutes les filles de la classe avaient changé physiquement et mentalement, se remémore un de ses anciens camarades de classe au Lycée Jean Mermoz. Elles avaient presque toutes importé de nouvelles valeurs. Ce n’était plus la course à celle qui était la plus brillante, la meilleure dans les études, mais qui était la plus branchée, qui s’habillait le mieux, qui avait le plus beau copain ou qui était invité à manger dans un restau chic. Je pense qu’Aïda a été victime de ça. Mais, je confirme les propos de sa maman, elle a toujours été une bonne élève. » Mais aussi adulée par une maman qui tient à lui faire découvrir sa culture.
Quand ses camarades de classe, après une longue année scolaire, se transformaient en reine de plage, boîtes et autres lieux de villégiature de Dakar, Aida, elle, était envoyée se ressourcer à Nancy, fief maternel. « Je faisais tout pour toujours envoyer mes enfants passer les vacances chez mes parents à Nancy, explique la maman Francine. Il était rare qu’ils restent à Dakar pendant les vacances. Et Aida, après son Bac, je l’ai envoyée poursuivre ses études en France. Au pays de Chardon, Aida fréquente la même Université que ses parents. Et se rêve en grande juriste. Avant de bifurquer dans la communication. « Elle a eu sa maîtrise en Droit international, quatre ans après son bas, renseigne sa maman. Puis, elle s’est inscrite à l’Université de Nice pour faire la communication. »
« Elle a longtemps vécu en concubinage »
De retour au Sénégal, elle est recrutée par une société de la place. Héritier d’une culture occidentale où les femmes peuvent prendre leur indépendance, Aida Coulibaly quitte la maison familiale quelques temps après le décès de son papa en 1999. Elle se prend en charge et affiche une liberté assumée. « Elle a vécu longtemps en concubinage avec un diplomate Italien, croit savoir une vieille connaissance. Ils vivaient ensemble à l’immeuble Ibrahima Coulibaly qui appartient aux parents de Aida. »
Dans cet immeuble de quatre étages aux couleurs immaculées, posé en plein centre-ville dakarois, à l’angle Victor Hugo sur la rue Moussé Diop, le jeune couple donnera naissance à une fille dont ils se disputent la garde aujourd’hui. « C’est vrai que ma fille a vécu pendant longtemps avec un jeune métis sénégalo-italien, mais ils n’ont jamais été mariés, confirme sa maman. Il n’était pas diplomate comme on l’a écrit dans la presse et n’a jamais travaillé au Consulat d’Italie au Sénégal. Mais ça, c’est la vie privée d’Aïda. Je ne peux pas me permettre d’en parler. » C’est dans ces moments de sa vie un peu olé olé que la jeune Aida Coulibaly, participant aux Trophées Mousso, une course de voiture réservée aux filles, choppera son curieux surnom de « Champagne ». « Tout est parti de l’article du (journal) Témoin, explique sa maman. Ils l’avaient photographiée avec une participante, posant à coté d’une bouteille de coca. Et après, ils ont placardé la photo et ont en gros titre : « Aida, champagne ! » Ce n’est pas ma fille qui aime le champagne, mais moi, sa maman, qui adore le vin de luxe. »
Rencontre avec You. Courue par la jet-set dakaroise, Aida Coulibaly, fraîchement remise d’une maternité qui lui a offert des courbes un peu plus généreuses, est presque traquée par tous les mâles au gros compte bancaire. Un soir de l’année 2005, invitée à un dîner par un ami commun, elle sera présentée au « Roi du Mbalax » qui se pâme subitement devant autant de classe et de grâce. « Aida m’a révélé que Youssou Ndour avait, face à elle, perdu tous ses moyens lors de leur première rencontre, raconte sa confidente. Elle-même avait été un peu étonnée par son comportement. Youssou était tout excité, comme un jeune de 25 ans. Et dès cette première rencontre, il avait commencé à lui parler de mariage. » Les deux tourtereaux sortiront en cachette pendant longtemps, loin des yeux indiscrets des dakarois. Et surtout loin des radars de Mami Camara, alors unique épouse du musicien. Amoureux éperdu, le patron du Super Etoile multiplie les gâteries à l’endroit de sa nouvelle dulcinée. « Il lui a offert lors de ses fêtes d’anniversaire, je ne sais plus laquelle, un véhicule Citroën C4, révèle son amie. Il lui payait aussi des voyages de luxe pour qu’elle aille passer des vacances en Europe où ils se retrouvaient le plus souvent. »
Mariée au « Roi du Mbalax » En février 2006 comme seconde épouse avant que ou ne divorce de sa première femme, Mami Camara, Aida Coulibaly, qui raffole de cuisine italienne et de grandes fêtes, est aujourd’hui devenue un mère au foyer, toujours aux petits soin pour ses trois filles. Dont les deux dernières, issues de son mariage avec You. « Elle est très proche de ses filles et occupent la plupart de son temps. Elles sont au centre de sa vie actuelle. » Naguère, épicurienne revendiquée qui butinait au gré de ses envies, Aida serait aujourd’hui à l’étroit dans sa « fonction » de compagne de la plus grande star de la musique sénégalaise. « Si elle ne craque pas, c’est grâce à ses filles avec qui elle meuble son temps, confie son amie et confidente. Mais, elle s’ennuie un peu, c’est pourquoi d’ailleurs elle se tue dans son job de directrice de la Fondation Youssou Ndour et ne rate jamais l’occasion d’accompagner son mari dans ses voyages où dans des fêtes mondaines pour retrouver le monde. Mais elle souffre beaucoup du traitement de la presse sénégalaise qui épie ses faits et gestes. Elle ne comprend pas souvent l’acharnement fait sur sa personne. Quand a éclaté l’affaire du divorce You-Mami Camara, elle ne voulait même plus lire la presse. Parce qu’elle est tout le temps insultée par les journalistes qui jusque-là ne connaissaient rien de son histoire. Sa maman, Francine, entre deux bouffées de cigarette : « Si j’étais sensible à tout le mal qui se dit sur ma famille, je ne me serai pas mariée à un Noir. A l’époque, j’étais un jeune médecin, fraîchement sortie de l’Université, qui pouvait travailler en France, mais j’avais décidé d’épouser un Africain et de le suivre dans son pays, malgré tout ce qui se disait sur moi. Je n’ai jamais flanché. Heureusement, ma fille Aida est tout comme moi, elle se fout mal de beaucoup de choses. » « Aida n’a de référence que sa maman, conclut son amie. Elle a tout pris de sa maman. »
Pape Sambaré Ndour, psn@weekend.sn
Source : Weekend Mag
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Mais si le destin auréolé de la femme du « Roi du Mbalax » n’a jamais fait l’ombre d’un doute du fait de ses origines aisées, et surtout de sa beauté labellisée « Champagne », le destin d’Aïda Coulibaly a pris racine dans un endroit improbable, dans les méandres de la banlieue dakaroise. A Pikine Tally Boumack, dans le coin crasseux de Cognou Falaye Baldé, ancienne gloire de la lutte sénégalaise. « C’est ici dans la grande maison familiale que son papa, Ibrahima qui était professeur de maths et sa maman Francine, médecin généraliste, sont venus vivre à leur arrivée à Dakar », souffle sa tante Ourèye Coulibaly, épouse du petit-frère de son papa. Dans ce quartier déshérité du bas-fond dakarois, les filles progressent dans la vie comme dans un escalier éclairé d’une simple ampoule. Elles lavent leur petit linge à la main, étendent elles-mêmes leur pagnes sur le fil. Et ne rêvent, pour la plupart, que de la profession de « femme au foyer ». Un écrin douteux d’où le destin d’Aïda s’est naturellement échappé pour attraper la lumière.
Assises dans un coin du salon XXL aux couleurs sobres et aux portes peintes en jaune, où trône au dessus du grand bahut une grande photo de la môme Aïda Coulibaly, tante Ourèye, teint clair et tempes scarifiées, susurre d’une voix presque inaudible : « Je n’ai pas trop connu Aida. Quand j’ai rejoint cette maison, il y a plus de 22 ans, elle avait déjà déménagé avec ses parents. Je l’ai connue sur le tard, quand elle venait avec son papa rendre visite à la famille. C’est mon époux, le frère de son papa, qui l’a vu grandir. Il est à la mosquée, je vais envoyer quelqu’un l’informer de votre venue. Mais je ne crois pas qu’il puisse vous parler. Parce qu’Aïda n’aime pas qu’on parle d’elle dans la presse. »
Une dizaine de minutes s’écroulent, interminables. Puis le téléphone grésille. Au bout du fil, son mari : « Je ne peux rien dire sans l’aval d’Aïda, s’excuse le petite-frère à son papa. Je n’aimerai pas faire des révélations qui ne seront pas de son goût. Aida est devenue une grande personne (sic). »
Aujourd’hui, Aïda Coulibaly partage la vie de la plus grande star du Sénégal. Elle est célébrée comme la douce moitié de l’artiste africain du siècle, la confidente de celui qui a été élu en 2007 parmi 100 personnes les plus influentes dans le monde par le magazine américain Time. Mais elle demeure, aux yeux de beaucoup de Sénégalais, un mystérieux objet de curiosité. Que cache sa vie ? Essaie-t-elle de brouiller les pistes sur son passé qui a nourri les fantasmes les plus fous et les ragots les moins reluisants ? Ou cherche-t-elle simplement à rester digne du trône où l’a installé son « Roi » de mari ? « Depuis qu’elle a épousé Youssou Ndour, elle a complètement changé de mode de vie, confie une de ses amies d’enfance. Elle, qui était un peu trop indépendante d’esprit, un peu trop « je m’en fous de ce que les gens racontent », un peu trop libre, est devenue plus attentive à ses faits et gestes. Sa vie aujourd’hui est aussi cadenassée qu’un coffre-fort de banque. Et la majeure partie de ceux qui en parlent, racontent que des contrevérités. C’est souvent des histoires fabriquées de toutes pièces. »
Principal. On est au début des années 70. Fraîchement sortis de l’Université de Nancy, les Coulibaly, Ibrahima et Francine, respectivement diplômés de Mathématiques et de Médecine, débarquent à Dakar pour apporter leurs pierres à l’édifice de la jeune nation sénégalaise qui baigne dans la fièvre du soleil des indépendances. Le couple mixte franco-sénégalais s’installe à Pikine, fief de l’époux, en attendant de dégotter un logis. Un cocon familial où naîtra un garçon Amadou. Puis, une fille. Elle s’appellera Aida, du nom de sa grand-mère. « contrairement à ce que racontent les gens, ma fille n’est pas née à Pikine, rectifie sa maman, Francine Coulibaly, surprise dans son cabinet médical à la rue Blanchot en plein centre ville dakarois. Elle est née en 1977 à la maternité de l’hôpital Principal. A Pikine on y est juste restés quelques temps avant de déménager. » C’est le quartier de Liberté 1 qui accueille les Coulibaly. La famille s’y est trouvée une cossue villa, nichée dans une impasse juste dernière la rue qui jouxte le magasin Casino (ex-score). C’est dans ce coin jadis aseptisé de Dakar, situé entre le boulevard du Président Habib Bourguiba et le stade Demba Diop que va pousser la môme Aida Coulibaly. « Elle a passé une enfance heureuse avec son grand-frère et sa petite sœur, raconte sa maman. Son père et moi avions tenu à ce qu’ils ne manquent de rien. Nous tenions aussi à ce qu’ils soient éduqués avec une double culture (sénégalaise et française). » Comme presque tous les mômes Franco-sénégalais, la petite Aida est envoyée à l’école primaire franco-sénégalais de Dakar-plateau. Puis au lycée Jean Mermoz de Dakar. Sa maman : « Elle aimait les études. Je ne le dis pas parce que c’est ma fille, mais elle a toujours été brillante. » Dedans comme en dehors de l’école.
Aïda Coulibaly a…15 ans, quand elle soulève ses premières vagues. Fille de son temps, la jeune métisse au teint diaphane et au corps de rêve affole presque tous les mâles de son age. « A l’école, elle faisait l’objet de toutes les convoitises, se souvient un de ses camarades de classe, aujourd’hui cadre de banque. C’était une fierté pour nous les garçons de sortir avec elle. Mais pour dire vrai, elle nous envoyait tous paître. »
Dans son quartier, Aida est presque une star. Ses sorties sont épiées, sa beauté est célébrée, mais les garçons du coin, foudroyés par tant de grâce précoce, la matent en contre-plongée. « Nous l’aimions tous, mais ne savions pas comment s’y prendre avec elle, raconte un de ses anciens voisins à Liberté 1. Elle dégageait une certaine assurance qui faisait un peu peur. Nous nous sentions petit face à elle. Personnellement, j’avais décidé un jour de lui déclarer mon amour. J’étais assis sur le trottoir qui fait face à chez elle à l’attendre et quand elle est sortie pour aller à la boutique, je l’ai suivie quelques mètres avant de renoncer à mon projet. J’avais peur qu’elle me dise non et après croiser son regard dans le quartier. »
Le Bac à 17 ans. Portée par son aura et sûre de ses charmes, la jeune Aida Coulibaly paiera quelque peu les frais de son adolescence un peu trop célébrée. Moins concentrée sur les études, elle réussit son Bac littéraire en 1994, à l’âge de 17 ans, mais oublie de ramener à ses parents, surtout à son enseignant de père, la mention qui devrait aller avec. « En terminale, toutes les filles de la classe avaient changé physiquement et mentalement, se remémore un de ses anciens camarades de classe au Lycée Jean Mermoz. Elles avaient presque toutes importé de nouvelles valeurs. Ce n’était plus la course à celle qui était la plus brillante, la meilleure dans les études, mais qui était la plus branchée, qui s’habillait le mieux, qui avait le plus beau copain ou qui était invité à manger dans un restau chic. Je pense qu’Aïda a été victime de ça. Mais, je confirme les propos de sa maman, elle a toujours été une bonne élève. » Mais aussi adulée par une maman qui tient à lui faire découvrir sa culture.
Quand ses camarades de classe, après une longue année scolaire, se transformaient en reine de plage, boîtes et autres lieux de villégiature de Dakar, Aida, elle, était envoyée se ressourcer à Nancy, fief maternel. « Je faisais tout pour toujours envoyer mes enfants passer les vacances chez mes parents à Nancy, explique la maman Francine. Il était rare qu’ils restent à Dakar pendant les vacances. Et Aida, après son Bac, je l’ai envoyée poursuivre ses études en France. Au pays de Chardon, Aida fréquente la même Université que ses parents. Et se rêve en grande juriste. Avant de bifurquer dans la communication. « Elle a eu sa maîtrise en Droit international, quatre ans après son bas, renseigne sa maman. Puis, elle s’est inscrite à l’Université de Nice pour faire la communication. »
« Elle a longtemps vécu en concubinage »
De retour au Sénégal, elle est recrutée par une société de la place. Héritier d’une culture occidentale où les femmes peuvent prendre leur indépendance, Aida Coulibaly quitte la maison familiale quelques temps après le décès de son papa en 1999. Elle se prend en charge et affiche une liberté assumée. « Elle a vécu longtemps en concubinage avec un diplomate Italien, croit savoir une vieille connaissance. Ils vivaient ensemble à l’immeuble Ibrahima Coulibaly qui appartient aux parents de Aida. »
Dans cet immeuble de quatre étages aux couleurs immaculées, posé en plein centre-ville dakarois, à l’angle Victor Hugo sur la rue Moussé Diop, le jeune couple donnera naissance à une fille dont ils se disputent la garde aujourd’hui. « C’est vrai que ma fille a vécu pendant longtemps avec un jeune métis sénégalo-italien, mais ils n’ont jamais été mariés, confirme sa maman. Il n’était pas diplomate comme on l’a écrit dans la presse et n’a jamais travaillé au Consulat d’Italie au Sénégal. Mais ça, c’est la vie privée d’Aïda. Je ne peux pas me permettre d’en parler. » C’est dans ces moments de sa vie un peu olé olé que la jeune Aida Coulibaly, participant aux Trophées Mousso, une course de voiture réservée aux filles, choppera son curieux surnom de « Champagne ». « Tout est parti de l’article du (journal) Témoin, explique sa maman. Ils l’avaient photographiée avec une participante, posant à coté d’une bouteille de coca. Et après, ils ont placardé la photo et ont en gros titre : « Aida, champagne ! » Ce n’est pas ma fille qui aime le champagne, mais moi, sa maman, qui adore le vin de luxe. »
Rencontre avec You. Courue par la jet-set dakaroise, Aida Coulibaly, fraîchement remise d’une maternité qui lui a offert des courbes un peu plus généreuses, est presque traquée par tous les mâles au gros compte bancaire. Un soir de l’année 2005, invitée à un dîner par un ami commun, elle sera présentée au « Roi du Mbalax » qui se pâme subitement devant autant de classe et de grâce. « Aida m’a révélé que Youssou Ndour avait, face à elle, perdu tous ses moyens lors de leur première rencontre, raconte sa confidente. Elle-même avait été un peu étonnée par son comportement. Youssou était tout excité, comme un jeune de 25 ans. Et dès cette première rencontre, il avait commencé à lui parler de mariage. » Les deux tourtereaux sortiront en cachette pendant longtemps, loin des yeux indiscrets des dakarois. Et surtout loin des radars de Mami Camara, alors unique épouse du musicien. Amoureux éperdu, le patron du Super Etoile multiplie les gâteries à l’endroit de sa nouvelle dulcinée. « Il lui a offert lors de ses fêtes d’anniversaire, je ne sais plus laquelle, un véhicule Citroën C4, révèle son amie. Il lui payait aussi des voyages de luxe pour qu’elle aille passer des vacances en Europe où ils se retrouvaient le plus souvent. »
Mariée au « Roi du Mbalax » En février 2006 comme seconde épouse avant que ou ne divorce de sa première femme, Mami Camara, Aida Coulibaly, qui raffole de cuisine italienne et de grandes fêtes, est aujourd’hui devenue un mère au foyer, toujours aux petits soin pour ses trois filles. Dont les deux dernières, issues de son mariage avec You. « Elle est très proche de ses filles et occupent la plupart de son temps. Elles sont au centre de sa vie actuelle. » Naguère, épicurienne revendiquée qui butinait au gré de ses envies, Aida serait aujourd’hui à l’étroit dans sa « fonction » de compagne de la plus grande star de la musique sénégalaise. « Si elle ne craque pas, c’est grâce à ses filles avec qui elle meuble son temps, confie son amie et confidente. Mais, elle s’ennuie un peu, c’est pourquoi d’ailleurs elle se tue dans son job de directrice de la Fondation Youssou Ndour et ne rate jamais l’occasion d’accompagner son mari dans ses voyages où dans des fêtes mondaines pour retrouver le monde. Mais elle souffre beaucoup du traitement de la presse sénégalaise qui épie ses faits et gestes. Elle ne comprend pas souvent l’acharnement fait sur sa personne. Quand a éclaté l’affaire du divorce You-Mami Camara, elle ne voulait même plus lire la presse. Parce qu’elle est tout le temps insultée par les journalistes qui jusque-là ne connaissaient rien de son histoire. Sa maman, Francine, entre deux bouffées de cigarette : « Si j’étais sensible à tout le mal qui se dit sur ma famille, je ne me serai pas mariée à un Noir. A l’époque, j’étais un jeune médecin, fraîchement sortie de l’Université, qui pouvait travailler en France, mais j’avais décidé d’épouser un Africain et de le suivre dans son pays, malgré tout ce qui se disait sur moi. Je n’ai jamais flanché. Heureusement, ma fille Aida est tout comme moi, elle se fout mal de beaucoup de choses. » « Aida n’a de référence que sa maman, conclut son amie. Elle a tout pris de sa maman. »
Pape Sambaré Ndour, psn@weekend.sn
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