«…Les Officiers de police judiciaire (Opj) ont abouti à des indices suffisants et probants et tiennent une piste solide et crédible», avait annoncé, lundi le procureur de la République près le Tribunal régional Hors classe de Dakar, Ousmane Diagne. Cette piste dont il parlait, lors de son face-à-face avec la presse, serait-elle celle du ministre de l’Artisanat et des Transports aériens, Farba Senghor ? En tout cas, une enquête policière, après audition des suspects arrêtés dans l’affaire L’AS et 24 Heures Chrono, a accouché d’un… éléphant. Des sources proches de l’enquête révèlent que la responsabilité du chargé de la propagande du Parti démocratique sénégalais (Pds) est «gravement engagée». On se rappelle qu’à la suite de l’agression perpétrée contre les deux journaux, le 17 août dernier, les victimes avaient pointé du doigt le ministre, qui avait eu l’audace quelques jours auparavant de menacer de représailles physiques, en plus desdits journaux, les canards Pic et Le Courrier. C’est vrai que, comme le soulignait le procureur de la République, l’enquête avance «à grands pas» puisque, à en croire les mêmes sources policières, Farba Senghor, serait le «commanditaire des opérations par le biais d’un certain Gorgui Ndiaye, qui serait vigile à la mairie de Dakar-Plateau». Ce dernier est considéré par les enquêteurs comme «l’intermédiaire» entre Farba et les nervis qui ont d’ailleurs avoué, après être passés à la table, que le ministre est leur «recruteur».
Ces révélations, pour le moins ahurissantes, permettront aux autorités judiciaires d’appuyer sur l’accélérateur. Car, rassure une source judiciaire, «une fois l’enquête de la police bouclée, le Parquet pourra alors, ouvrir une information judiciaire». Et, malheur aux personnes mises en causes qui, souligne-t-on, du reste comme l’avait prédit le Maître des poursuites, «n’ont absolument, sur le plan légal, aucune chance d’échapper à la détention provisoire».
UN RAPPORT AU
PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE POUR FAIRE ENTENDRE FARBA
Parmi les déclarations du procureur de la République, celle qui avait le plus ému nombre de citoyens, c’est son aveu d’incompétence - la ligne Maginot étant tracée par le législateur - pour entendre un ministre. «Ils ont ce qu’on appelle le privilège de juridiction. Même en tant que témoin, le procureur de la République que je suis n’a pas le pouvoir d’interroger ou de faire entendre un ministre, sauf sur autorisation du président de la République. Je n’ai pas qualité à entendre le ministre et au cas où il serait susceptible d’être poursuivi, je ne suis pas compétent pour le poursuivre», se désolait Ousmane Diagne. Encore qu’il se voulait prudent, estimant que «la justice est trop sérieuse pour ne pas entrer dans ce jeu de conjectures» sur l’opportunité de poursuivre le ministre en question et son chef de Cabinet, Assane Bâ, qui ne serait que «complice».
Si la Police est arrivée à ce stade, l’arrestation, lundi, des vigiles préposés à la sécurité du Groupe Futurs médias n’y est pas étrangère. Quelques-uns d’entre eux dont les noms seraient familiers aux services de la Sureté urbaine, sont identifiés. On parle de Ibou Diouf, El Hadj Diouf, Pape Ndiaye et un certain Madou. L’évolution de l’enquête qui sonne comme un coup de théâtre, après les révélations des nervis arrêtés, devra faire sauter le verrou du privilège de juridiction dont bénéficie Farba Senghor. D’ailleurs, l’on informe qu’un des gardes du corps du ministre fait partie des nervis qui sont entre les mains des enquêteurs.
Des sources judiciaires indiquent que «le Parquet va faire un rapport circonstancié adressé au ministre de la Justice qui, à son tour, va le déposer sur le bu-reau du président de la République». Les magistrats, soucieux de leur «crédibilité» et de leur «indépendance» ont déjà clamé, de toutes les manières, toute leur détermination à situer les responsabilités et rendre justice dans cette affaire.
Par Hamath KANE: LE QUOTIDIEN
Ces révélations, pour le moins ahurissantes, permettront aux autorités judiciaires d’appuyer sur l’accélérateur. Car, rassure une source judiciaire, «une fois l’enquête de la police bouclée, le Parquet pourra alors, ouvrir une information judiciaire». Et, malheur aux personnes mises en causes qui, souligne-t-on, du reste comme l’avait prédit le Maître des poursuites, «n’ont absolument, sur le plan légal, aucune chance d’échapper à la détention provisoire».
UN RAPPORT AU
PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE POUR FAIRE ENTENDRE FARBA
Parmi les déclarations du procureur de la République, celle qui avait le plus ému nombre de citoyens, c’est son aveu d’incompétence - la ligne Maginot étant tracée par le législateur - pour entendre un ministre. «Ils ont ce qu’on appelle le privilège de juridiction. Même en tant que témoin, le procureur de la République que je suis n’a pas le pouvoir d’interroger ou de faire entendre un ministre, sauf sur autorisation du président de la République. Je n’ai pas qualité à entendre le ministre et au cas où il serait susceptible d’être poursuivi, je ne suis pas compétent pour le poursuivre», se désolait Ousmane Diagne. Encore qu’il se voulait prudent, estimant que «la justice est trop sérieuse pour ne pas entrer dans ce jeu de conjectures» sur l’opportunité de poursuivre le ministre en question et son chef de Cabinet, Assane Bâ, qui ne serait que «complice».
Si la Police est arrivée à ce stade, l’arrestation, lundi, des vigiles préposés à la sécurité du Groupe Futurs médias n’y est pas étrangère. Quelques-uns d’entre eux dont les noms seraient familiers aux services de la Sureté urbaine, sont identifiés. On parle de Ibou Diouf, El Hadj Diouf, Pape Ndiaye et un certain Madou. L’évolution de l’enquête qui sonne comme un coup de théâtre, après les révélations des nervis arrêtés, devra faire sauter le verrou du privilège de juridiction dont bénéficie Farba Senghor. D’ailleurs, l’on informe qu’un des gardes du corps du ministre fait partie des nervis qui sont entre les mains des enquêteurs.
Des sources judiciaires indiquent que «le Parquet va faire un rapport circonstancié adressé au ministre de la Justice qui, à son tour, va le déposer sur le bu-reau du président de la République». Les magistrats, soucieux de leur «crédibilité» et de leur «indépendance» ont déjà clamé, de toutes les manières, toute leur détermination à situer les responsabilités et rendre justice dans cette affaire.
Par Hamath KANE: LE QUOTIDIEN