« La covid-19 a diminué nos revenus »
C'est un cri du cœur que les commerçants du marché de Pikine Nord (Marché Zinc) ont émis en donnant leur point de vue sur la situation qu'ils traversent au moment où la flambée des cas de covid-19 se fait de plus en plus sentir. C'est clairement un calvaire qu'ils vivent quand ils voient leur bénéfices diminuer de jour en jour sans pour autant qu'ils puissent trouver des mécanismes pouvant atténuer ces difficultés financières qui caractérisent le marché.
En effet, si l'on considère les statistiques de l'ANSD qui estiment que plus de 63% des ménages de Pikine ont été rangés parmi les ménages ayant un revenu inférieur au seuil de pauvreté́, il est donc clair que cette marge de la population devra faire recours à du "Taaba-Taaba" pour s'en sortir. D'où cette activité liée au commerce que cette population a la possibilité de faire. Mais en cette période où l'incertitude plane sur la tête des populations, la chance de survie économique est dérisoire.
Sokhna Fall, une commerçante trouvée sur place tente de nous expliquer leur inquiétude dans une période de crise sanitaire sans précédent. "Quand nous nous déplaçons pour venir en ces lieux, c'est pour au moins, régler quelques besoins primaires à la maison. Malheureusement, la covid-19 reste un frein pour y parvenir", confie la dame au visage sans espoir.
D'habitude, le marché grouillait de personnes et la journée était satisfaisante. Mais depuis le début de la pandémie et surtout cette phase plus dangereuse, le marché ne vit plus que du 'quasi inexistant' obtenu à la fin de la journée.
Un relâchement inquiétant
Tout au début de la pandémie de covid-19, les responsables du marché avaient fini par obtenir le soutien des autorités qui avaient déployé un dispositif sanitaire très important. Malheureusement, il sera question de regretter ce manque de suivi qui est souvent reproché aux autorités. "Un ensemble de lavage de mains, de gel hydroalcoolique et de savon nous ont été offerts par la municipalité. Aujourd'hui personne ne les voit. C'est tout simplement inadmissible dans un contexte où on parle de deuxième vague qui est d'ailleurs plus meurtrière", aura déploré Fatou Fall, une vendeuse de légumes qui a fait ses débuts au marché à l'âge de 7 ans.
Le port de masque est toutefois respecté même si certains trahissent cette recommandation.
Concernant les heures de fermeture du marché, les avis restent unanimes. "Depuis que les autorités ont décidé de fermer les marchés à 17h, c'est la catastrophe dans les maisons. Nous avons des enfants à nourrir, qui doivent aller à l'école et d'autres obligations familiales à accomplir. Malheureusement ces heures que la pandémie nous a imposées ne sont pas suffisantes pour y parvenir", s’est plaint un vendeur de viande.
Leurs économies complètement fragilisées, ces commerçants interpellent les autorités pour une prise en charge prenant compte du contexte de covid-19 suffisamment dévastateur.
Source : https://www.dakaractu.com/Entre-relachement-manque...