Que reste-t-il du Pds un an après avoir perdu le pouvoir le 25 mars dernier?
Nous avons repris le rythme de notre travail. Nous allons vers un congrès. C’est un processus et une procédure. Nous avons procédé à la modification de notre programme fondamental. Nous sommes en train de procéder à une évaluation et une modification de nos statuts. Après cela, nous allons procéder à la vente des cartes pour mettre en place les structures de notre parti et aller vers un congrès pour changer de direction. Dans ces attentes, le secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade continue de diriger le parti. Mais, il a nommé un coordonnateur général (Ndlr, Oumar Sarr) qui est chargé de conduire le parti.
Mais de grands responsables comme Pape Diop, Abdoulaye Baldé… sont partis et ont créé leur parti…
Ecoutez ! C’est toujours pénible de perdre un membre de sa famille. Mais si nous revenons à cette situation, là où il ne faut pas oublier c’est que le personnel politique de Bokk Gis Gis a pris une décision juste après la défaite.
C’est-à-dire?
Mais c’est un constat. Les principaux responsables du parti, tous ceux qui ont eu tout du parti ont décidé de partir. Certains d’entre eux ont fait une déclaration pour affronter le parti.
Vous voulez dire qu’ils vous ont trahis ?
Attendez ! (Il coupe un instant). Donc les élections législatives devraient être un baromètre pour qu’ils puissent revenir dans le parti. C’est ça le message qu’ils ont véhiculé… Mais les résultats des Législatives…
A Dakar, le Pds est arrivé deuxième, Bokk Gis Gis est classé quatrième ou cinquième dans ses principales circonscriptions. Cela veut dire concrètement que ceux qui sont partis n’ont pas la légitimité du parti. Par conséquent, il leur appartient de faire un mea-culpa et de revenir dans le parti. C’est ça la sagesse.
La sagesse voudrait qu’eux-mêmes après avoir déterminé la date et le moment d’appréciation des forces du parti, de designer comme arbitre les élections législatives et d’avoir perdu très loin derrière le Pds, il faut qu’ils se rendent à l’évidence et revenir dans leur parti originel. La création d’un parti politique ne les arrange pas tout comme elle ne nous arrange pas. Nous devons donc, nous retrouver dans la même famille et continuer le combat.
D’autant plus que j’ai entendu Baldé dire qu’il n’a jamais été anti-wadiste, il le demeure. Donc moi je leur conseille de revenir dans le parti.
Mais, ils ont quitté le parti quand vous avez perdu le pouvoir. N’est-ce pas là une trahison?
C’est à vous d’apprécier.
Que pensez-vous de cette nouvelle Législature. Est-ce vous sentez réellement la rupture tant annoncée ?
Mais non. Qu’est-ce qu’on vous disait ? Qu’il y a une majorité mécanique. Par exemple lorsqu’il y avait la loi pour dissoudre le Sénat j’ai adressé moi-même une lettre à Macky Sall pour lui dire que la loi n’était pas bonne, qu’elle était mal écrite. Et avant moi, des spécialistes du droit comme El Hadji Mbodji ont dit : «si on supprime le Sénat, il va falloir supprimer au minimum une quarantaine d’articles dans la Constitution ». Le jour de la plénière, j’ai adressé une autre lettre au Président Macky Sall, lettre publiée dans la presse. Seydou Guèye, invité du journal (Ndrl : de la Rts), s’est aventuré à raconter des histoires en oubliant qu’à ce moment précis, ils ont fait modifier plus de trente-trois articles du texte. Il y a eu même deux articles en omission.
Et si c’était sous votre législature ?
D’abord le texte, n’irait pas en commission mais nous l’aurions modifié ou le retourner au gouvernement. Parce qu’au moins, il y avait des sentinelles comme El Hadji Diouf, Moussa Sy, El Hadji Wack Ly, Tafsir Thioye, Joseph Ndong. S’il y a une loi qui n’est pas conforme aux textes, tous se soulevaient pour dire que ce n’est pas bon. C’est dire que dans notre majorité, tout le monde a constaté qu’il y avait une liberté de parole.
Pourtant pendant votre législature, vous étiez sous les ordres de l’exécutif…
Je vais vous faire une révélation. Le jour de la plénière sur la suppression du Sénat, le président de la République, Macky Sall avait reçu son groupe parlementaire pour leur donner des indications. Ce que Wade n’a jamais fait.
Malgré cela, après le vote de la loi et compte tenu de certaines déclarations fracassantes de certains députés traitant l’Etat de voyou, parlant de problèmes qu’ils ne maitrisent pas, notamment sur les forces armées, le Président a dit : « vous n’avez pas le droit de m’affaiblir ». Vous avez une fois entendu Abdoulaye Wade dire ça ? C’est tout à fait le contraire. Abdoulaye Wade dit : « J’ai adopté le nouveau code de la presse, je l’ai accepté comme tel qu’il a été accepté par les journalistes de manière et par consultation de tous les secteurs, mais malheureusement mon groupe parlementaire n’est pas d’accord ». Voilà les faits qui montrent qu’il n’y a pas de rupture et qu’il ne peut pas y en avoir.
Mais, cette Assemblée a été installée il y a juste quelques mois...
J’en suis sûr et certain qu’il y en aura pas de rupture. Et, l’avenir nous le dira. D’ailleurs, vous avez vu leur première revendication c’était une revendication d’argent…
Durant votre Législature, les Sénégalais ont remarqué qu’il y a trop absents durant les plénières.
D’abord, il faut connaitre la tâche d’un député. Le député c’est celui-là qui fait des travaux en commission, les plénières, la représentation, les études pour se documenter sur la drogue, la santé, le nucléaire etc. Alors tout cela demande du temps et de la compétence et des ressources personnelles pour pouvoir faire correctement son travail.
Qui de Moustapha Niasse où de Moustapha Cissé Lô allez-vous choisir comme président de l’Assemblée, si vous étiez député?
J’ai été pour l’élection de Moustapha Niasse à la présidence de l’Assemblée nationale.
Pourquoi ?
J’avais estimé qu’à la présidence de l’Assemblée nationale pour remplacer Cissé Dia, Daouda Sow, Abdoul Aziz Kébé, Abdoul Aziz de Mékhé, Habib Thiam, Pape Diop, Mamadou Seck, ce n’est pas une personne qu’il faut choisir mais une personnalité. Et, j’ai fait un texte dans ce sens et compte tenu de la demande même et du désir du président de la République, Niasse était meilleur candidat. Pour monter tout simplement que dans l’élection du Président de l’assemblée, il y a une influence du président de la République parce que c’est lui qui a d’abord choisi avant même que l’assemblé fut convoquée lors de sa première session. Moustapha Cissé Lô a beaucoup de mérite. Ce mérite c’est d’avoir cru en Macky Sall de l’avoir suivi et de s’être battu corps et âme pour qu’il (Macky) soit à ce niveau. Contrairement à Moustapha Niasse n’a jamais cru en Macky.
Mais, je pense que pour le poste de Président de l’Assemblée nationale, il fallait Moustapha Niasse. L’autre question c’est que si nous voulons un Président de l’Assemblée nationale qui pourrait impulser un travail parlementaire normal, un dialogue entre les différentes partis et composantes de l’Assemblée nationale, on ne doit pas le confier à un député qui en sept ans ne s’est présenté 10 heures au totale à l’Assemblée nationale.
De qui vous parlez?
De Moustapha Niasse. Combien de fois pendant les sept qu’il avait été député, vous l’avez vu prendre la parole ? C’est dire qu’il a été absent pendant toute la période. Il ne venait que le début pour dire « présent » et repartir. Qu’est-ce qu’il connait de l’Assemblée nationale ? Rien du tout. Je pense qu’il y a eu une erreur de coaching de la part de l’Apr .
Qui devait être Président de l’Assemblée nationale selon vous ?
J’avais dit à Mbaye Ndiaye que sa place n’était pas au ministère de l’Intérieur. Et un de ses partisans, je veux parler de Mody Niang, lui a même dit qu’il n’a pas le profil de l’emploi. Et mon avis. Certes, il a eu a diriger la structure de réflexion et contrôle des opérations électorales au niveau du Pds, mais je pense qu’il devrait être député. Il aimait le travail de parlementaire. Mbaye Ndiaye a été un bon parlementaire. Il était présent lors de la réunion des commissions. En plénière également, il a fait un excellent boulot. Aussi, c’est quelqu’un qui s’évertuait à connaitre son règlement intérieur.
Donc, pour vous c’est lui qui devait diriger cette Assemblée nationale ?
C’est lui que l’Apr devrait choisir. Mais malheureusement il n’ya aucun ministre de l’Apr qui a osé aller aux élections législatives pour prendre un département.
Vous avez été président du Groupe parlementaire libéral durant plus d’une décennie. Expliquez-nous le travail d’un président de Groupe parlementaire.
Le président du groupe parlementaire de la majorité n’a pas d’influence à l’Assemblée nationale. C’est le président d’un groupe qui est composé de plusieurs partis et qui peuvent avoir des orientations différentes.
Certains vous comparent à Moustapha Diakhaté, le président du Groupe parlementaire de l’actuelle majorité. Vous le pensez aussi ?
En ce qui me concerne, j’écoutais tout le monde et je choisis toujours les moments de les écouter, d’essayer d’arrondir les angles. Parce que notre rôle en tant que député c’était de voter les lois. Et l’Assemblée nationale n’est pas assez outillée pour faire les lois.
C’est aussi simple. On a reçu plus de lois entre 2000 à 2012 que de 1960 à 2000. Aujourd’hui ce gouvernement ou ce groupe parlementaire aurait pu faire des propositions de lois. Moi, toutes les propositions de Wade, je les traduis en loi.
Par exemple, Macky Sall était d’accord qu’on pouvait diminuer l’essence à 65%. Sur la durée de la présidence de l’Assemblée nationale, il a dit que c’était une injustice de la ramener à un an. Si j’étais lui (Moustapha Diakhaté), j’aurais pris une proposition de loi et la ramener à 5 ans. Mais il ne le fera pas. Parce que la réalité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui.
Mais je vous dis une chose : Moustapha Diakhaté est mon jeune frère, nous avons d’excellentes relations. Il demeure Moustapha Diakhaté et moi je reste Doudou Wade. Il n’y a pas de comparaison possible.
Est-ce que vous avez bien fait votre travail tant que président du Groupe parlementaire libéral ?
Vous savez quand vous partez à un examen, on vous donne un sujet, vous le faites et vous sortez. A 95% vous devez savoir si vous devez être admis ou pas. C’est pour vous dire que j’ai bien fait mon travail. Je le dis tout de suite sans gêne et sans fausse modestie. Je me suis consacré durant les 14 années rien qu’à mon travail parlementaire, rien que ça. J’ai au pendant 15 ans une collaboration très étroite, très franche avec tous les députés de mon groupe ; ceux qui étaient dans mon parti et ceux qui ne l’étaient pas, ceux avec qui nous n’avons pas partagé les mêmes positions. Je veux nommer Imam Mbaye Niang, Mously Diakhaté et autres. J’ai noué des relations fraternelles avec tout mon groupe. Et, si c’était à recommencer, j’allais faire plus.
Donc vous n’avez pas commis d’erreur ?
Je ne pense pas avoir pas commis d’erreur. Je pense que j’ai bien fait mon travail de président du Groupe parlementaire. Je dis et je le répète si j’ai été président du Groupe parlementaire, c’est en grande partie grâce à Idrissa Seck.
Ah bon ! Pourtant sa mise en accusation a été votée en 2005 à l'Assemblée nationale, vous avez sauté de joie…
Mais Abdoul Mbaye est mon ami. Mais, il a avoué qu’il a blanchi de l’argent de Hissène Habré. Idrissa Seck était un élément de mon parti, un collaborateur du Président Wade, très proche. Il l’a aidé dans ses démarches pour être à ses niveaux. Il a été son homme de confiance. Mais quand nous avons reçu le rapport de l’inspection général d’Etat (Ige), étions obligés de le confier à la justice. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Posez la même question à Macky Sall qui a remplacé Idrissa Seck et qui a déclassé le dossier.
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Nous avons repris le rythme de notre travail. Nous allons vers un congrès. C’est un processus et une procédure. Nous avons procédé à la modification de notre programme fondamental. Nous sommes en train de procéder à une évaluation et une modification de nos statuts. Après cela, nous allons procéder à la vente des cartes pour mettre en place les structures de notre parti et aller vers un congrès pour changer de direction. Dans ces attentes, le secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade continue de diriger le parti. Mais, il a nommé un coordonnateur général (Ndlr, Oumar Sarr) qui est chargé de conduire le parti.
Mais de grands responsables comme Pape Diop, Abdoulaye Baldé… sont partis et ont créé leur parti…
Ecoutez ! C’est toujours pénible de perdre un membre de sa famille. Mais si nous revenons à cette situation, là où il ne faut pas oublier c’est que le personnel politique de Bokk Gis Gis a pris une décision juste après la défaite.
C’est-à-dire?
Mais c’est un constat. Les principaux responsables du parti, tous ceux qui ont eu tout du parti ont décidé de partir. Certains d’entre eux ont fait une déclaration pour affronter le parti.
Vous voulez dire qu’ils vous ont trahis ?
Attendez ! (Il coupe un instant). Donc les élections législatives devraient être un baromètre pour qu’ils puissent revenir dans le parti. C’est ça le message qu’ils ont véhiculé… Mais les résultats des Législatives…
A Dakar, le Pds est arrivé deuxième, Bokk Gis Gis est classé quatrième ou cinquième dans ses principales circonscriptions. Cela veut dire concrètement que ceux qui sont partis n’ont pas la légitimité du parti. Par conséquent, il leur appartient de faire un mea-culpa et de revenir dans le parti. C’est ça la sagesse.
La sagesse voudrait qu’eux-mêmes après avoir déterminé la date et le moment d’appréciation des forces du parti, de designer comme arbitre les élections législatives et d’avoir perdu très loin derrière le Pds, il faut qu’ils se rendent à l’évidence et revenir dans leur parti originel. La création d’un parti politique ne les arrange pas tout comme elle ne nous arrange pas. Nous devons donc, nous retrouver dans la même famille et continuer le combat.
D’autant plus que j’ai entendu Baldé dire qu’il n’a jamais été anti-wadiste, il le demeure. Donc moi je leur conseille de revenir dans le parti.
Mais, ils ont quitté le parti quand vous avez perdu le pouvoir. N’est-ce pas là une trahison?
C’est à vous d’apprécier.
Que pensez-vous de cette nouvelle Législature. Est-ce vous sentez réellement la rupture tant annoncée ?
Mais non. Qu’est-ce qu’on vous disait ? Qu’il y a une majorité mécanique. Par exemple lorsqu’il y avait la loi pour dissoudre le Sénat j’ai adressé moi-même une lettre à Macky Sall pour lui dire que la loi n’était pas bonne, qu’elle était mal écrite. Et avant moi, des spécialistes du droit comme El Hadji Mbodji ont dit : «si on supprime le Sénat, il va falloir supprimer au minimum une quarantaine d’articles dans la Constitution ». Le jour de la plénière, j’ai adressé une autre lettre au Président Macky Sall, lettre publiée dans la presse. Seydou Guèye, invité du journal (Ndrl : de la Rts), s’est aventuré à raconter des histoires en oubliant qu’à ce moment précis, ils ont fait modifier plus de trente-trois articles du texte. Il y a eu même deux articles en omission.
Et si c’était sous votre législature ?
D’abord le texte, n’irait pas en commission mais nous l’aurions modifié ou le retourner au gouvernement. Parce qu’au moins, il y avait des sentinelles comme El Hadji Diouf, Moussa Sy, El Hadji Wack Ly, Tafsir Thioye, Joseph Ndong. S’il y a une loi qui n’est pas conforme aux textes, tous se soulevaient pour dire que ce n’est pas bon. C’est dire que dans notre majorité, tout le monde a constaté qu’il y avait une liberté de parole.
Pourtant pendant votre législature, vous étiez sous les ordres de l’exécutif…
Je vais vous faire une révélation. Le jour de la plénière sur la suppression du Sénat, le président de la République, Macky Sall avait reçu son groupe parlementaire pour leur donner des indications. Ce que Wade n’a jamais fait.
Malgré cela, après le vote de la loi et compte tenu de certaines déclarations fracassantes de certains députés traitant l’Etat de voyou, parlant de problèmes qu’ils ne maitrisent pas, notamment sur les forces armées, le Président a dit : « vous n’avez pas le droit de m’affaiblir ». Vous avez une fois entendu Abdoulaye Wade dire ça ? C’est tout à fait le contraire. Abdoulaye Wade dit : « J’ai adopté le nouveau code de la presse, je l’ai accepté comme tel qu’il a été accepté par les journalistes de manière et par consultation de tous les secteurs, mais malheureusement mon groupe parlementaire n’est pas d’accord ». Voilà les faits qui montrent qu’il n’y a pas de rupture et qu’il ne peut pas y en avoir.
Mais, cette Assemblée a été installée il y a juste quelques mois...
J’en suis sûr et certain qu’il y en aura pas de rupture. Et, l’avenir nous le dira. D’ailleurs, vous avez vu leur première revendication c’était une revendication d’argent…
Durant votre Législature, les Sénégalais ont remarqué qu’il y a trop absents durant les plénières.
D’abord, il faut connaitre la tâche d’un député. Le député c’est celui-là qui fait des travaux en commission, les plénières, la représentation, les études pour se documenter sur la drogue, la santé, le nucléaire etc. Alors tout cela demande du temps et de la compétence et des ressources personnelles pour pouvoir faire correctement son travail.
Qui de Moustapha Niasse où de Moustapha Cissé Lô allez-vous choisir comme président de l’Assemblée, si vous étiez député?
J’ai été pour l’élection de Moustapha Niasse à la présidence de l’Assemblée nationale.
Pourquoi ?
J’avais estimé qu’à la présidence de l’Assemblée nationale pour remplacer Cissé Dia, Daouda Sow, Abdoul Aziz Kébé, Abdoul Aziz de Mékhé, Habib Thiam, Pape Diop, Mamadou Seck, ce n’est pas une personne qu’il faut choisir mais une personnalité. Et, j’ai fait un texte dans ce sens et compte tenu de la demande même et du désir du président de la République, Niasse était meilleur candidat. Pour monter tout simplement que dans l’élection du Président de l’assemblée, il y a une influence du président de la République parce que c’est lui qui a d’abord choisi avant même que l’assemblé fut convoquée lors de sa première session. Moustapha Cissé Lô a beaucoup de mérite. Ce mérite c’est d’avoir cru en Macky Sall de l’avoir suivi et de s’être battu corps et âme pour qu’il (Macky) soit à ce niveau. Contrairement à Moustapha Niasse n’a jamais cru en Macky.
Mais, je pense que pour le poste de Président de l’Assemblée nationale, il fallait Moustapha Niasse. L’autre question c’est que si nous voulons un Président de l’Assemblée nationale qui pourrait impulser un travail parlementaire normal, un dialogue entre les différentes partis et composantes de l’Assemblée nationale, on ne doit pas le confier à un député qui en sept ans ne s’est présenté 10 heures au totale à l’Assemblée nationale.
De qui vous parlez?
De Moustapha Niasse. Combien de fois pendant les sept qu’il avait été député, vous l’avez vu prendre la parole ? C’est dire qu’il a été absent pendant toute la période. Il ne venait que le début pour dire « présent » et repartir. Qu’est-ce qu’il connait de l’Assemblée nationale ? Rien du tout. Je pense qu’il y a eu une erreur de coaching de la part de l’Apr .
Qui devait être Président de l’Assemblée nationale selon vous ?
J’avais dit à Mbaye Ndiaye que sa place n’était pas au ministère de l’Intérieur. Et un de ses partisans, je veux parler de Mody Niang, lui a même dit qu’il n’a pas le profil de l’emploi. Et mon avis. Certes, il a eu a diriger la structure de réflexion et contrôle des opérations électorales au niveau du Pds, mais je pense qu’il devrait être député. Il aimait le travail de parlementaire. Mbaye Ndiaye a été un bon parlementaire. Il était présent lors de la réunion des commissions. En plénière également, il a fait un excellent boulot. Aussi, c’est quelqu’un qui s’évertuait à connaitre son règlement intérieur.
Donc, pour vous c’est lui qui devait diriger cette Assemblée nationale ?
C’est lui que l’Apr devrait choisir. Mais malheureusement il n’ya aucun ministre de l’Apr qui a osé aller aux élections législatives pour prendre un département.
Vous avez été président du Groupe parlementaire libéral durant plus d’une décennie. Expliquez-nous le travail d’un président de Groupe parlementaire.
Le président du groupe parlementaire de la majorité n’a pas d’influence à l’Assemblée nationale. C’est le président d’un groupe qui est composé de plusieurs partis et qui peuvent avoir des orientations différentes.
Certains vous comparent à Moustapha Diakhaté, le président du Groupe parlementaire de l’actuelle majorité. Vous le pensez aussi ?
En ce qui me concerne, j’écoutais tout le monde et je choisis toujours les moments de les écouter, d’essayer d’arrondir les angles. Parce que notre rôle en tant que député c’était de voter les lois. Et l’Assemblée nationale n’est pas assez outillée pour faire les lois.
C’est aussi simple. On a reçu plus de lois entre 2000 à 2012 que de 1960 à 2000. Aujourd’hui ce gouvernement ou ce groupe parlementaire aurait pu faire des propositions de lois. Moi, toutes les propositions de Wade, je les traduis en loi.
Par exemple, Macky Sall était d’accord qu’on pouvait diminuer l’essence à 65%. Sur la durée de la présidence de l’Assemblée nationale, il a dit que c’était une injustice de la ramener à un an. Si j’étais lui (Moustapha Diakhaté), j’aurais pris une proposition de loi et la ramener à 5 ans. Mais il ne le fera pas. Parce que la réalité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui.
Mais je vous dis une chose : Moustapha Diakhaté est mon jeune frère, nous avons d’excellentes relations. Il demeure Moustapha Diakhaté et moi je reste Doudou Wade. Il n’y a pas de comparaison possible.
Est-ce que vous avez bien fait votre travail tant que président du Groupe parlementaire libéral ?
Vous savez quand vous partez à un examen, on vous donne un sujet, vous le faites et vous sortez. A 95% vous devez savoir si vous devez être admis ou pas. C’est pour vous dire que j’ai bien fait mon travail. Je le dis tout de suite sans gêne et sans fausse modestie. Je me suis consacré durant les 14 années rien qu’à mon travail parlementaire, rien que ça. J’ai au pendant 15 ans une collaboration très étroite, très franche avec tous les députés de mon groupe ; ceux qui étaient dans mon parti et ceux qui ne l’étaient pas, ceux avec qui nous n’avons pas partagé les mêmes positions. Je veux nommer Imam Mbaye Niang, Mously Diakhaté et autres. J’ai noué des relations fraternelles avec tout mon groupe. Et, si c’était à recommencer, j’allais faire plus.
Donc vous n’avez pas commis d’erreur ?
Je ne pense pas avoir pas commis d’erreur. Je pense que j’ai bien fait mon travail de président du Groupe parlementaire. Je dis et je le répète si j’ai été président du Groupe parlementaire, c’est en grande partie grâce à Idrissa Seck.
Ah bon ! Pourtant sa mise en accusation a été votée en 2005 à l'Assemblée nationale, vous avez sauté de joie…
Mais Abdoul Mbaye est mon ami. Mais, il a avoué qu’il a blanchi de l’argent de Hissène Habré. Idrissa Seck était un élément de mon parti, un collaborateur du Président Wade, très proche. Il l’a aidé dans ses démarches pour être à ses niveaux. Il a été son homme de confiance. Mais quand nous avons reçu le rapport de l’inspection général d’Etat (Ige), étions obligés de le confier à la justice. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Posez la même question à Macky Sall qui a remplacé Idrissa Seck et qui a déclassé le dossier.
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