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Entretien : Dr Mame Aby Sèye, Directrice Générale 3FPT

Face à la vague de jeunes qui arrivaient sur le marché du travail sans les compétences attendues des diplômes, les entreprises étaient obligées de monter au front : il fallait (re)former les profils ciblés, les formater, avant de les recruter.

Cela, dans le meilleur des cas. Au pire, les demandes d’emploi ne correspondaient pas du tout aux offres. Cette
anomalie impactait négativement les entreprises et, par conséquent, limitait les performances de l’économie nationale dont elles sont le levier principal. Sans compter les conséquences sur le taux de chômage. L’Etat décida alors de mettre les choses à l’endroit en créant, en 2014, le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT).

Source : http://reussirbusiness.com/


Rédigé par leral.net le Dimanche 4 Avril 2021 à 18:10 | | 0 commentaire(s)|

Au seuil de la cinquième année d’exercice du 3FPT, sa Directrice générale, Dr Mame Aby Sèye, en poste depuis avril 2019, fait le point pour Réussir Business. Si elle laisse entendre que le chantier reste immense, la patronne du Fonds salue les pas déjà accomplis en vue de faire correspondre les offres de formation à la demande du marché de l’emploi et, au bout du compte, aux objectifs du Plan Sénégal Emergent (PSE), du Plan de Relance de l’Economie Nationale (PREN), les référentiels des politiques publiques. Entretien.

Réussir Business : Quelle est la pertinence du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3FPT), créé par décret en 2014 ?

 

Dr Mame Aby Sèye : Le renforcement du capital humain constitue un des axes prioritaires de la politique du gouvernement. L’un des fondements de cette orientation réside dans l’insuffisance notoire de ressources humaines qualifiées constatée dans tous les secteurs de l’économie (6% seulement de la population active a une qualification professionnelle et moins de 10% des jeunes de la tranche d’âge 15-24 ans sont dans des dispositifs de formation). A cela, s’ajoute l’insuffisance des financements alloués jusque-là au secteur de la formation professionnelle. C’est dans ce contexte qu’une réforme a été entreprise et a abouti à la création du 3FPT en 2014. Le 3FPT a pour missions essentielles le renforcement de la compétitivité des entreprises, la hausse de leur productivité, mais aussi l’accroissement de la qualification professionnelle des jeunes et leur employabilité. Il s’agit ainsi de mettre en adéquation les besoins des entreprises, donc de l’économie nationale, avec la formation, afin d’agir sur l’employabilité des jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Un constat avait été fait : on retrouvait sur le marché de l’emploi des jeunes avec des compétences qui n’étaient pas forcément adaptées aux besoins des entreprises. Elles étaient ainsi obligées de reformer ou de reformater ces jeunes. Sous ce rapport, la mise à la disposition des entreprises de jeunes formés, formatés avec toutes les compétences et qualifications requises pour développer l’économie nationale était un défi majeur à relever. Un défi que le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky Sall, a décidé de relever. Ainsi, dans le cadre du PSE (Plan Sénégal Emergent, Ndlr), à travers notamment l’axe stratégique « Renforcement du capital humain », le Président Macky Sall a décidé de la mise en place du Fonds avec l’accompagnement soutenu du secteur privé, des organisations professionnelles et syndicales et des partenaires au développement.

Les pouvoirs publics ont toujours clamé que la nécessité de faire correspondre les offres de formation à la demande des entreprises constitue une priorité dans leurs politiques. Le 3FPT ne constitue-t-il pas simplement une entité de plus ? 

La création du 3FPT est l’aboutissement d’une réforme profonde du système de financement de la formation professionnelle conduite par le gouvernement du Sénégal avec l’appui de partenaires au développement. Il a été mis en place afin d’optimiser les moyens disponibles, mais aussi de mobiliser des ressources additionnelles pour répondre aux besoins sans cesse croissants de financement de la formation. Le 3FPT est donc une banque pour le secteur de la formation professionnelle. Il est organisé autour de trois guichets de financement. Le premier -le guichet phare, même si on n’en parle pas souvent- est celui qui accompagne les entreprises et les membres d’organisations professionnelles. La ressource principale du Fonds, c’est la CFCE (Contribution forfaitaire à la charge de l’employeur, Ndlr), c’est une taxe représentant 3% de la masse salariale des entreprises. Cette taxe est intégralement dédiée à la formation professionnelle et technique. C’est une volonté de l’autorité, le Président Macky Sall, accompagnée par les partenaires du Sénégal. Aujourd’hui, dans nos investissements, il faut savoir que 50% de la CFCE sont dédiés au guichet « Entreprises et organisations professionnelles ». Le deuxième guichet, qui occupe une place centrale dans le déploiement de l’action publique, est celui qui accompagne les jeunes. Aujourd’hui, tout jeune en quête de formation professionnelle, de qualification, de métier… peut valablement prétendre à un accompagnement et à un financement émanant de ce guichet.  Nous avons un troisième guichet opérationnel, qui accompagne les établissements de formation professionnelle et technique. Vous comprendrez la pertinence de la mise en place de ce guichet : on ne peut pas envoyer des jeunes dans des centres de formation professionnelle et technique si ces centres n’ont pas un plateau technique relevé.

Le faible niveau des plateaux techniques des établissements de formation ne constitue-t-il pas le reflet d’une croyance qui réduit la formation professionnelle et technique au rang de simple choix par défaut ?

Dans l’inconscient collectif, l’idée que la formation professionnelle est réservée à ceux qui ont échoué dans le système classique est malheureusement encore ancrée. Mais nous assistons progressivement à un changement de paradigme : en mettant en place le 3FPT, le Président Macky Sall a voulu impulser un souffle nouveau et une dynamique plus conforme aux besoins de l’économie évolutifs de l’économie. A l’image d’autres pays émergents ou développés où la formation professionnelle occupe une place de choix. Désormais, la formation professionnelle n’est plus l’école de la deuxième chance, c’est l’école de la première chance. C’est dans cet esprit qu’on est en train d’accompagner les établissements de formation professionnelle pour en faire progressivement des opportunités d’épanouissement professionnelles et sociales au profit de l’économie.

Comment cet accompagnement des établissements de formation professionnelle se traduit-il concrètement ?

La mise en place d’un guichet dédié aux établissements de formation constitue une des innovations majeures dans la création du 3FPT. L’objectif visé consiste à accroitre les ressources financières qui leur sont destinées pour accroitre leur autonomie afin d’améliorer qualitativement et quantitativement l’offre existante, de développer de nouvelles filières de formation répondant aux besoins de leurs localités d’implantation, mais aussi de disposer d’outils de gestion et de pilotage performants. Nous accompagnons les établissements en finançant la conception de plans stratégiques opérationnalisés à travers la mise en œuvre de différents produits, comme les projets de formation-insertion, la formation des formateurs, l’écriture de curricula de formation, mais aussi la construction de salles de classe, l’acquisition d’équipements….

L’emploi et l’auto-emploi des femmes et des jeunes sont une priorité du gouvernement. Le chef de l’Etat l’a rappelé lors de son message de Nouvel An à la Nation. Comment cette préoccupation est-elle prise en charge dans les interventions du 3FPT ?

L’employabilité des jeunes et des femmes a toujours été au cœur des priorités du 3FPT depuis sa création en octobre 2014. Cette option a été concrétisée par la mise en place d’un guichet spécifique dédié aux financements des demandeurs individuels de formation. Les financements sont orientés vers les secteurs prioritaires de l’économie et à fort potentiel de création d’emplois. Nous offrons aussi une gamme assez diversifiée avec des formations longues et de courte durée (certificats 

professionnels de spécialisation) dans le but d’être en adéquation avec les besoins en ressources humaines exprimés par l’économie. Nous soutenons fortement l’auto-emploi des jeunes et des femmes en collaboration avec des structures publiques, des partenaires au développement, des ONG à travers le financement du parcours d’insertion, notamment les formations en entrepreneuriat, leadership, gestion d’entreprise, mais aussi de coaching individualisé. L’importance du budget alloué à l’employabilité des jeunes et femmes pour l’exercice 2021, près de 11 milliards de Francs Cfa, illustre parfaitement la priorité que constitue l’emploi des jeunes et femmes pour le 3FPT.

Les financements injectés par le 3FPT ont contribué considérablement à booster l’accès à la formation professionnelle avec des effectifs d’apprenants qui sont passés de 48 116 en 2013 à plus de 80 000 apprenants en 2020. Depuis 2016, le 3FPT a financé directement la formation professionnelle de plus de 25 000 jeunes et femmes sénégalais et leur a permis d’accéder aux niveaux de qualification d’ouvriers qualifiés, de techniciens, de techniciens supérieurs dans des secteurs porteurs de notre économie.

Le 3FPT a également participé à la diversification de l’offre en finançant la mise en place de plus de soixante (60) nouvelles offres de formation de courte durée qui a permis la formation de plus de sept mille (7000) jeunes et femmes sénégalais.

Les plateaux techniques ainsi que les infrastructures au niveau des établissements publics de formation ont été améliorés et renforcés avec 82 projets d’investissement financés par le 3FPT, favorisant ainsi la mise à niveau d’un dispositif de formation recréant l’environnement professionnel.

Au Sénégal, malgré les nombreuses structures chargées de sa collecte et de son analyse, et les nombreuses études sectorielles menées à l’échelle nationale ou régionale, la maîtrise de l’information sur les besoins en qualifications du marché du travail reste un défi à relever. Comment comptez-vous y arriver ?

L’Etat du Sénégal, dans le cadre du PSE, accorde une place essentielle à l’approche factuelle pour la prise de décisions. C’est ainsi que nous nous appuyons sur des documents de planification nationale comme le PSE (Plan Sénégal Emergent, Ndlr), le PREN, la Lettre de Politique Sectorielle, mais aussi sur les Plans départementaux de développement conçus au niveau territorial. En outre, des structures dédiées comme l’ANSD (Agence nationale de la statistique et de la démographie, Ndlr), fournissent des informations de base pour cerner les secteurs et préciser leurs besoins évolutifs.

Cependant, nous projetons d’aller plus loin dans la précision et l’affinement de l’information liée aux besoins de formations à travers la mise en place, depuis novembre 2020, d’un département chargé des études et de la stratégie au sein du 3FPT. Ce département va assurer la veille stratégique et aura entre autres missions, la collecte et l’analyse des informations sur les besoins en ressources humaines du marché du travail.

L’Etat, via son budget, et le secteur privé, par le biais de la Contribution forfaitaire à la charge de l’employeur (CFCE) et la Taxe à la formation professionnelle (TFP), assurent le financement de la formation professionnelle et technique au Sénégal. Les collectivités locales et la société civile sont identifiées comme des niches de financements supplémentaires. Comment comptez-vous exploiter ces niches ?

Effectivement, les collectivités locales et la société civile sont des niches potentielles de financements supplémentaires. En ce qui concerne la société civile, elle est déjà mise à contribution, car les financements du 3FPT ne sont pas à 100%, il y a une contrepartie financière qui varie entre 10 et 30% selon les cibles. Les collectivités locales sont visées pour

être des parties prenantes intégrantes dans le processus d’identification et de financement des bénéficiaires

Lorsque l’on parle de financement de la formation professionnelle et technique, des divergences surgissent à propos de l’utilisation de la TFP. Le secteur privé estime que cette taxe devrait financer la formation continue de leurs employés, tandis que d’autres plaident pour une approche plus large, un financement de la formation initiale. Quelle est votre position ?

Ce point de vue a fortement évolué et il est important de souligner que le 3FPT a une gouvernance tripartite, pilotée par le secteur privé qui en assure la présidence. A cet effet, toute la stratégie d’intervention du 3FPT est discutée et validée par le secteur privé en relation avec l’Etat et les organisations syndicales de travailleurs. Les entreprises sénégalaises ont tout à fait intérêt que la Taxe finance aussi bien la formation initiale que la formation continue, car les produits qui sont formés à travers la formation initiale seront recrutés après leur formation par les entreprises et donc tout le gain leur revient au bout du compte. A mon avis, financer la formation initiale constitue un investissement très rentable pour les entreprises. Elles l’ont d’ailleurs très bien compris et c’est ce qui justifie leur forte adhésion aux orientations du 3FPT qui, depuis son démarrage, a prôné l’élargissement du financement à la formation initiale.

A côté de l’Office national de la formation professionnelle (ONFP), d’autres structures interviennent en matière de formation professionnelle et technique : l’Agence nationale de la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ), le Bureau de la formation professionnelle agricole, les Inspections d’académie et les Inspections de l’éducation et de la formation, qui sont responsables du dispositif de formation professionnelle et technique aux niveaux régional et départemental, et les collectivités locales. Comment se passe la coordination entre ces différents segments du dispositif national de formation professionnelle et technique ?

Nous sommes conscients de l’importance d’une coordination entre acteurs pour plus d’efficacité. Ainsi, au sein du 3FPT, il est mis en place un système de gouvernance partenariale, multi-niveaux et multi-acteurs. Et cela s’est traduit par une délégation de la prise de décision, une implication et une responsabilisation des parties prenantes, en particulier au niveau régional et local. Cette gouvernance partenariale permet de renforcer la coordination, le partenariat public-public et particulièrement le partenariat public-privé. L’objectif est d’impulser des actions en vue de promouvoir la synergie des interventions de tous les acteurs impliqués dans le développement de l’offre de la formation professionnelle et technique. Parmi ces acteurs, on peut en citer l’ONFP, ANPEJ, le Bureau de la formation professionnelle agricole, les structures déconcentrées et décentralisées, telles que les Gouvernances, Préfectures, Sous-préfectures, les Inspections d’académie et les Inspections de l’éducation et de la formation, les Collectivités locales, les Organisations professionnelles, les ONG, les Organisations de la société civile…

Avez-vous des exemples de concrétisation de ces synergies ?

Le 3FPT a signé des accords de partenariat avec plusieurs structures gouvernementales, comme l’ONFP, l’ANPEJ, le PRODAC (Programme national des domaines agricoles, Ndlr), l’ANA (Agence nationale de l’aquaculture, Ndlr)… Le 3FPT est aujourd’hui l’instrument principal du gouvernement du Sénégal pour le financement de la formation professionnelle et technique. En effet, le ministère en charge de la Formation professionnelle, le secteur privé national ainsi que les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux (Banque Mondiale, Agence française de développement, Lux développement, Union Européenne…), s’appuie de plus en plus sur le 3FPT pour la mise en place des financements dans le secteur de la formation professionnelle. Tout récemment, la mise en place du CNIEJ (Conseil national pour l’insertion des jeunes, Ndlr), instance stratégique de pilotage et d’optimisation de politiques d’emplois et de formation, démontre ainsi l’importance accordée, au plus haut niveau étatique, à la coordination des activités liées à la formation et à l’insertion professionnelle.

Quelle est la nature du partenariat avec les autorités locales ?

Les autorités locales sont impliquées dans le processus de définition des besoins de formation de leurs localités, mais dans la validation et la mise en œuvre de certains projets financés au niveau de leurs territoires. Les autorités locales participent aux comités de validation des PFI (Projet formation-insertion, Ndlr), à la conception des plans stratégiques de développement des établissements et à la validation des idées de projet des établissements. Elles accompagnent aussi les apprenants vers l’insertion en facilitant par exemple leur accès au foncier et aux financements.

Avez-vous établi un lien formel avec la DER/FJ, qui est le pivot national du financement de l’entrepreneuriat ? 

Absolument ! Dans le but de développer davantage de synergies, de favoriser la cohérence et la complémentarité dans l’action gouvernementale, le 3FPT développe beaucoup de partenariats avec des structures gouvernementales de financement de l’entrepreneuriat. C’est dans ce cadre que nous avons signé, en février 2019, une convention de partenariat avec la DER afin d’assurer le continuum formation-insertion et faire bénéficier les jeunes Sénégalais de nos services respectifs. Dans ce cadre, plus de 170 personnes formées par le 3FPT ont bénéficié de financements de la DER pour un montant de 229 290 539 FCFA. En retour, 516 bénéficiaires de financement de la DER ont été formés par le 3FPT sur les techniques de gestion financière et comptable d’une entreprise. D’autres partenariats sont en vue avec des structures comme l’ADEPME (Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises, Ndlr), le FONGIP (Fonds de garantie des investissements prioritaires, Ndlr)…

Le Partenariat public-privé est un levier important de développement de la formation professionnelle et technique au Sénégal. Où en êtes-vous dans la mise en place des organes partenariaux aux niveaux central et déconcentré ?

La pertinence de la formation professionnelle et technique est adossée à sa capacité à répondre à la problématique de l’employabilité des jeunes, à contribuer à la compétitivité des entreprises et à la performance de l’économie sénégalaise. La conjugaison de plusieurs facteurs, parmi lesquels la mobilisation et la coopération d’une pluralité d’acteurs, est essentielle dans notre secteur. Il s’agit de ceux de la formation, du secteur productif et

des services, de la société civile, des collectivités locales et des bénéficiaires. Aujourd’hui, la principale force du 3FPT réside dans sa capacité à mobiliser les partenaires au développement, le secteur privé et les collectivités locales pour mieux adapter l’offre de formation aux besoins socioéconomiques du pays. Cette dynamique impulsée par l’Etat du Sénégal avec, entre autres, la création du 3FPT, a été matérialisée par le partage des responsabilités dans le pilotage et la gestion du Fonds. Ainsi, le Conseil d’administration du 3FPT, organe de concertation Public-Privé, est composé des organisations patronales, des centrales syndicales et de l’Administration publique. La présidence du conseil est assurée par le Patronat. Le 3FPT constitue ainsi un cadre qui concrétise réellement le partenariat public-privé et la responsabilisation du secteur privé dans la gouvernance de la formation professionnelle.

Qu’en est-il aux niveaux déconcentré et local ?

Au niveau déconcentré, l’approche partenariale se manifeste à travers la participation du 3FPT à la table de concertation formation-emploi au niveau de chaque région. Cette instance regroupe l’ensemble des acteurs de développement et les structures déconcentrées et traite les questions liées à la formation et à l’insertion des jeunes. Au niveau local, la concertation avec le secteur privé tourne autour du développement de nouvelles offres de formation en adéquation avec les besoins du secteur privé local et les potentialités économiques.

Les représentants des organisations professionnelles au niveau des organes partenariaux sont issus du secteur formel, alors que le secteur informel, non représenté dans ces entités, joue un rôle central dans l’économie sénégalaise. Comment comptez-vous corriger ce paradoxe ?

Lors du dernier recensement des entreprises en 2017, l’ANSD a montré que 93% des unités économiques sont informelles. Ainsi, le secteur informel est le plus gros pourvoyeur d’emplois au Sénégal. L’emploi dans ce secteur est le plus souvent de type auto-emploi. Cependant, des études ont encore montré que la productivité des unités informelles est souvent très faible. Ceci est dû à un déficit de qualification des travailleurs du secteur. La prise en charge de leurs besoins de formation passe par le financement des plans de formation des organisations professionnelles et des chambres de métiers qui regroupent ces acteurs. Cette préoccupation est bel et bien prise en compte au niveau du Guichet qui finance la Formation dédiée aux salariés des entreprises et aux membres d’organisations professionnelles.

Au-delà de l’aspect «genre» qui lui est souvent rattaché, l’équité suppose aussi la reconnaissance des parcours informels d’acquisition de compétences. Dans quelle mesure et comment le 3FPT prend-il en compte cette question ?

La prise en compte de l’équité au sens large du terme constitue une des priorités du 3FPT. Pour ce qui concerne la validation des acquis de l’expérience, les principes et modalités pratiques de mise en œuvre sont définis au niveau du ministère en charge de la Formation professionnelle. Le 3FPT prévoit dans le financement de la formation, la certification ; ce qui signifie que nous sommes bien dans les dispositions d’accompagner toutes les mesures allant dans le sens de promouvoir la reconnaissance des acquis de l’expérience.

 

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