El Hadji Elimane Ndour
b[Commençons par quelques questions relativement au thème de ce numéro. Croyez-vous aux castes ?
Je ne crois pas aux histoires de castes. Pour moi, nous sommes tous des êtres humains. Je suis wolof d’origine sérère et la maman de Youssou Ndour, qui n’est pas ma première femme- ma mère était une ‘Walo Wal’- une griotte. Je le savais avant de l’épouser, mais pour moi, je n’ai pas épousé une griotte mais une personne digne ; une musulmane comme moi. Le Coran est notre référence et il n’y est nullement mentionné ces histoires de castes.
Comment vos parents respectifs ont pris votre décision de vous unir ?
Certains de mes parents n’étaient pas d’accord parce que, selon eux, en tant que fils de « guélewar », je n’ai pas le droit d’épouser une griotte. Mais heureusement pour moi car j’ai appris le Coran comme tout bon musulman. Je sais que Dieu n’est pas d’accord avec de telles pratiques discriminatoires et nous sommes tous égaux devant Lui. Aujourd’hui qui oserait la traiter de guéweul ? Les même qui décourageaient notre relation sont ceux qui lui font des courbettes présentement. Ils viennent tous les jours solliciter son aide sur tous les plans et elle leur rend service sans arrières pensées. S’ils croient réellement à ces problèmes de caste, pourquoi acceptent-ils son argent ?
Ils ont fait la paix avec elle par intérêt ?
Je pense qu’ils n’ont pas accepté notre mariage parce qu’ils manquaient de culture. Il est heureux qu’ils aient repris conscience. Pour ma part, qu’une femme soit « teug », « guéweul » ou « gueer » etc, ce n’est pas mon problème. Youssou Ndour est de père « guélewar » et de mère « guéweul ». Aujourd’hui c’est l’un des hommes les plus respectés dans ce pays. Il est une référence et pourtant il a du sang « guéweul ».
Dans le cadre du mariage, il faut faire très attention. Avant de vous engager assurez-vous que c’est par amour sincère. Si l’amour est sincère, vous êtes unis pour le meilleur et pour le pire et vous allez cueillir les fruits juteux de votre amour. L’amour ce n’est pas avoir des rapports sexuels, l’amour c’est ce qui fait qu’à chaque fois que vous êtes en face de la personne que vous aimez, une vague de bonheur vous envahit.
Selon vous, pourquoi cette question est-elle toujours d’actualité ?
Ceux qui y croient veulent continuer à y croire. Ils veulent le faire aux gens, mais personne n’est dupe. Au cimetière, on ne fait pas de distinction entre « Gueer » et « guéweul ».
El Hadji Elimane Ndour, vous êtes le père de Youssou Ndour, la star internationale de la musique, mais on ne vous voit jamais au-devant de la scène contrairement à d’autres parents d’artistes ?
Ces parents dont vous parlez et moi nous n’avons pas la même vision du monde. Moi, je crois qu’en Dieu, pas en une personne. Dieu même a dit que si vous vous appuyez sur quelqu’un, vous tombez avec lui, mais si vous vous appuyez sur moi vous ne tomberez jamais. C’est pourquoi je ne m’appuie sur personne.
C’est la raison pour laquelle vous continuez à exercer le métier d’ouvrier métallique alors que Youssou Ndour vous demande de ne plus travailler ?
Il ne veut pas que je travaille mais, il a oublié que Dieu a dit qu’il nous a créé pour que nous travaillions et cela, jusqu’à notre mort. Le Tout-puissant nous interdit de tendre la main, et je ne m’inclinerai jamais devant qui que ce soit.
Quels sont vos rapports avec lui et avec vos enfants en général ?
Youssou Ndour n’a pas de problèmes, parce qu’il a été bien éduqué tout comme ses frères et sœurs. J’entretiens avec lui les mêmes rapports que j’entretiens avec tous mes enfants. Je n’ai jamais levé la main ni sur mes femmes ni sur mes petits. Cela dit, il me parait absurde de me montrer derrière mon fils pour me venter des milliards qu’il a gagné à la sueur de son front. J’ai commencé à travailler très tôt pour aider mes parents et aujourd’hui je ne le regrette pas. J’ai toujours voulu faire en sorte que ma femme et mes enfants mangent à leur faim et qu’ils ne manquent de rien. Je pense que mes vœux ont été exaucés. Mes enfants ont su suivre cette voie à commencer par Youssou Ndour qui est l’aîné. Ce qui me différencie sûrement des autres dont vous faites allusion, c’est que moi, je ne vois pas l’argent de mon fils. Je suis son père et il n’est pas mon maître. Je ne lui tends pas la main, mais si j’ai un problème, il le règle sur le champ. Mes enfants me respectent parce qu’ils connaissent mon caractère. Ils ont peur de moi de même que mes femmes. Et pourtant je n’ai jamais levé la main sur eux. Si j’ai adopté cette attitude envers eux c’est pour qu’ils puissent avoir le courage d’affronter la vie et compter sur eux-mêmes. Youssou, ses frères et sœurs le respectent, mais ils ne lui tendent pas la main parce qu’ils savent qu’ils ont aussi leur mission à eux.
Justement, le propos circule comme quoi Youssou Ndour ignore ses demi-frères ?
Il ne doit rien à personne, et c’est la philosophie de la famille. Chacun doit gagner son pain à la sueur de son front. Le jour du jugement dernier, Dieu ne va pas condamner Youssou Ndour pour ça. Je ne veux pas que mes enfants se basent sur leur frère pour vivre. Moi qui suis leur père je ne le fais pas. J’ajoute que ceux qui raisonnent en termes de demi-frères ne comprennent rien. La plupart de mes enfants travaillent avec Youssou Ndour et il s paie honnêtement. Ngoné, Aby, la cadette Fatou Kiné qui tient son salon de coiffure, pour ne parler que des filles…il les a soutenus et c’est à eux de faire le reste. Chez moi, c’est la bonne ambiance car personne n’emmerde personne.
Vous vouliez que votre fils devienne chanteur ?
Je ne voulais pas qu’il devienne chanteur. Parce que je n’ai jamais chanté. Je voulais qu’il soit un intellectuel, mais les études ne l’ont jamais intéressé. J’ai entendu des gens dire que je frappais Youssou Ndour parce qu’il ne voulait pas aller à l’école ; c’est faux, je n’ai jamais frappé mes enfants. Un jour, accompagné de son oncle et de sa mère, il est venu me demander de le laisser faire de la musique. Ce jour-là, il m’a demandé de prier pour lui et m’a juré qu’il ne prendrait pas d’alcool et qu’il ne fréquenterait pas les bars. Il m’a dit qu’il voulait juste faire de la musique un métier. J’ai eu confiance et je l’ai laissé vivre sa vie.
Ses problèmes avec le patron d’un groupe de presse de la place et toutes ces histoires auxquelles il serait mêlé ont du vous affecter aussi ?
]b
J’en ai effectivement souffert, mais je ne vais pas entrer dans les détails, Sidy Lamine Niass de Walfadjri, puisque c’est à lui que vous faites allusion, est comme un frère pour moi et il a même baptisé quelques uns de ms enfants. Je ne vais jamais accepter de me disputer avec lui. Et même s’il cherchait la confrontation, il ne me trouvera pas sur ce chemin. Nul n’est parfait et ce qui s’est passé entre lui et mes enfants, je le mets sur le compte du malentendu. Mais je crois que lorsqu’on est responsable, il faut éviter de tomber dans certains travers en faisant preuve de retenue.
Quant à Thione Seck, il est mon fils et c’est le grand frère de Youssou Ndour. Ce qui s’est passé entre eux n’était pas de la jalousie mais un malentendu. Et avec le temps, comme j’ai l’habitude de le dire, les choses se résolvent d’elles-mêmes. Personnellement, je ne suis jamais intervenu dans leurs problèmes. Et puis, il ne faut pas oublier que Thione Seck et moi avons en commun Aby Ndour comme préférée (rires).
Je ne crois pas aux histoires de castes. Pour moi, nous sommes tous des êtres humains. Je suis wolof d’origine sérère et la maman de Youssou Ndour, qui n’est pas ma première femme- ma mère était une ‘Walo Wal’- une griotte. Je le savais avant de l’épouser, mais pour moi, je n’ai pas épousé une griotte mais une personne digne ; une musulmane comme moi. Le Coran est notre référence et il n’y est nullement mentionné ces histoires de castes.
Comment vos parents respectifs ont pris votre décision de vous unir ?
Certains de mes parents n’étaient pas d’accord parce que, selon eux, en tant que fils de « guélewar », je n’ai pas le droit d’épouser une griotte. Mais heureusement pour moi car j’ai appris le Coran comme tout bon musulman. Je sais que Dieu n’est pas d’accord avec de telles pratiques discriminatoires et nous sommes tous égaux devant Lui. Aujourd’hui qui oserait la traiter de guéweul ? Les même qui décourageaient notre relation sont ceux qui lui font des courbettes présentement. Ils viennent tous les jours solliciter son aide sur tous les plans et elle leur rend service sans arrières pensées. S’ils croient réellement à ces problèmes de caste, pourquoi acceptent-ils son argent ?
Ils ont fait la paix avec elle par intérêt ?
Je pense qu’ils n’ont pas accepté notre mariage parce qu’ils manquaient de culture. Il est heureux qu’ils aient repris conscience. Pour ma part, qu’une femme soit « teug », « guéweul » ou « gueer » etc, ce n’est pas mon problème. Youssou Ndour est de père « guélewar » et de mère « guéweul ». Aujourd’hui c’est l’un des hommes les plus respectés dans ce pays. Il est une référence et pourtant il a du sang « guéweul ».
Dans le cadre du mariage, il faut faire très attention. Avant de vous engager assurez-vous que c’est par amour sincère. Si l’amour est sincère, vous êtes unis pour le meilleur et pour le pire et vous allez cueillir les fruits juteux de votre amour. L’amour ce n’est pas avoir des rapports sexuels, l’amour c’est ce qui fait qu’à chaque fois que vous êtes en face de la personne que vous aimez, une vague de bonheur vous envahit.
Selon vous, pourquoi cette question est-elle toujours d’actualité ?
Ceux qui y croient veulent continuer à y croire. Ils veulent le faire aux gens, mais personne n’est dupe. Au cimetière, on ne fait pas de distinction entre « Gueer » et « guéweul ».
El Hadji Elimane Ndour, vous êtes le père de Youssou Ndour, la star internationale de la musique, mais on ne vous voit jamais au-devant de la scène contrairement à d’autres parents d’artistes ?
Ces parents dont vous parlez et moi nous n’avons pas la même vision du monde. Moi, je crois qu’en Dieu, pas en une personne. Dieu même a dit que si vous vous appuyez sur quelqu’un, vous tombez avec lui, mais si vous vous appuyez sur moi vous ne tomberez jamais. C’est pourquoi je ne m’appuie sur personne.
C’est la raison pour laquelle vous continuez à exercer le métier d’ouvrier métallique alors que Youssou Ndour vous demande de ne plus travailler ?
Il ne veut pas que je travaille mais, il a oublié que Dieu a dit qu’il nous a créé pour que nous travaillions et cela, jusqu’à notre mort. Le Tout-puissant nous interdit de tendre la main, et je ne m’inclinerai jamais devant qui que ce soit.
Quels sont vos rapports avec lui et avec vos enfants en général ?
Youssou Ndour n’a pas de problèmes, parce qu’il a été bien éduqué tout comme ses frères et sœurs. J’entretiens avec lui les mêmes rapports que j’entretiens avec tous mes enfants. Je n’ai jamais levé la main ni sur mes femmes ni sur mes petits. Cela dit, il me parait absurde de me montrer derrière mon fils pour me venter des milliards qu’il a gagné à la sueur de son front. J’ai commencé à travailler très tôt pour aider mes parents et aujourd’hui je ne le regrette pas. J’ai toujours voulu faire en sorte que ma femme et mes enfants mangent à leur faim et qu’ils ne manquent de rien. Je pense que mes vœux ont été exaucés. Mes enfants ont su suivre cette voie à commencer par Youssou Ndour qui est l’aîné. Ce qui me différencie sûrement des autres dont vous faites allusion, c’est que moi, je ne vois pas l’argent de mon fils. Je suis son père et il n’est pas mon maître. Je ne lui tends pas la main, mais si j’ai un problème, il le règle sur le champ. Mes enfants me respectent parce qu’ils connaissent mon caractère. Ils ont peur de moi de même que mes femmes. Et pourtant je n’ai jamais levé la main sur eux. Si j’ai adopté cette attitude envers eux c’est pour qu’ils puissent avoir le courage d’affronter la vie et compter sur eux-mêmes. Youssou, ses frères et sœurs le respectent, mais ils ne lui tendent pas la main parce qu’ils savent qu’ils ont aussi leur mission à eux.
Justement, le propos circule comme quoi Youssou Ndour ignore ses demi-frères ?
Il ne doit rien à personne, et c’est la philosophie de la famille. Chacun doit gagner son pain à la sueur de son front. Le jour du jugement dernier, Dieu ne va pas condamner Youssou Ndour pour ça. Je ne veux pas que mes enfants se basent sur leur frère pour vivre. Moi qui suis leur père je ne le fais pas. J’ajoute que ceux qui raisonnent en termes de demi-frères ne comprennent rien. La plupart de mes enfants travaillent avec Youssou Ndour et il s paie honnêtement. Ngoné, Aby, la cadette Fatou Kiné qui tient son salon de coiffure, pour ne parler que des filles…il les a soutenus et c’est à eux de faire le reste. Chez moi, c’est la bonne ambiance car personne n’emmerde personne.
Vous vouliez que votre fils devienne chanteur ?
Je ne voulais pas qu’il devienne chanteur. Parce que je n’ai jamais chanté. Je voulais qu’il soit un intellectuel, mais les études ne l’ont jamais intéressé. J’ai entendu des gens dire que je frappais Youssou Ndour parce qu’il ne voulait pas aller à l’école ; c’est faux, je n’ai jamais frappé mes enfants. Un jour, accompagné de son oncle et de sa mère, il est venu me demander de le laisser faire de la musique. Ce jour-là, il m’a demandé de prier pour lui et m’a juré qu’il ne prendrait pas d’alcool et qu’il ne fréquenterait pas les bars. Il m’a dit qu’il voulait juste faire de la musique un métier. J’ai eu confiance et je l’ai laissé vivre sa vie.
Ses problèmes avec le patron d’un groupe de presse de la place et toutes ces histoires auxquelles il serait mêlé ont du vous affecter aussi ?
]b
J’en ai effectivement souffert, mais je ne vais pas entrer dans les détails, Sidy Lamine Niass de Walfadjri, puisque c’est à lui que vous faites allusion, est comme un frère pour moi et il a même baptisé quelques uns de ms enfants. Je ne vais jamais accepter de me disputer avec lui. Et même s’il cherchait la confrontation, il ne me trouvera pas sur ce chemin. Nul n’est parfait et ce qui s’est passé entre lui et mes enfants, je le mets sur le compte du malentendu. Mais je crois que lorsqu’on est responsable, il faut éviter de tomber dans certains travers en faisant preuve de retenue.
Quant à Thione Seck, il est mon fils et c’est le grand frère de Youssou Ndour. Ce qui s’est passé entre eux n’était pas de la jalousie mais un malentendu. Et avec le temps, comme j’ai l’habitude de le dire, les choses se résolvent d’elles-mêmes. Personnellement, je ne suis jamais intervenu dans leurs problèmes. Et puis, il ne faut pas oublier que Thione Seck et moi avons en commun Aby Ndour comme préférée (rires).
Autre chose, si vous le voulez bien…a partir de quel moment étiez-vous mis au courant que Youssou Ndour a pris une deuxième femme ?
Mais c’est moi qui suis allé demander la main de Aida Coulibaly. Et avant le mariage, Youssou l’a amené pour me la présenter.
Vous n’aviez pas tenté de l’en dissuader discrètement compte tenu du fait que Mamy, sa première, serait votre grande amie ?
Non, je m’interdis de m’immiscer dans les affaires de mes fils ; ils sont responsables, ils prennent leurs décisions en toute conscience. Toutefois, en tant que père, je peux, si on me le demande, donner mon avis sur tel ou tel problème qu’on me pose.
Youssou et Mamy m’ont caché leurs problèmes et n’ont jamais rien dit. C’est quand l’affaire est devenu plus grave que Youssou m’a dit qu’ils allaient se séparer. Mamy s’est toujours très bien occupée de moi et elle restera toujours cette grande amie qu’elle est pour moi.
Vous vous voyez toujours ?
Puisqu’elle n’est plus la femme de Youssou Ndour, je n’ose pas lui rendre visite par peur de trouver chez elle quelque chose qui pourrait éventuellement empêcher sa réconciliation avec mon fils. Parce que si cela ne dépendait que de moi, je serai allé la chercher en courant pour la ramener chez Youssou. Mais puisque c’est le problème de mon fils, je me tiens à distance.
Mamy vous a-t-elle avoué qu’elle a été traumatisée par cette histoire ?
Vous savez, je la comprends, c’est toujours très dur de voir quelqu’un d’autre profiter des fruits de l’arbre que tu as planté. Je respecte beaucoup Aida, je n’ai pas de problème avec elle, mais j’ai le droit de dire que Mamy est une grande amie et que je veux qu’elle revienne à la maison. Et si, comme je l’ai dit, Youssou me demande de la ramener, je serai même capable de voler jusqu’à chez elle. Les rapports que j’avais avec Mamy en tant que beau-père, je ne pense pas que je pourrai les avoir avec une autre. J’espère qu’avec le temps, Dieu va les unir à nouveau. En tout cas, je le souhaite.
El Hadji Elimane Ndour fait-il de la politique ?
Oui.
Vous êtes dans quel parti ?
Ma politique ne s’inscrit pas dans le cadre d’un parti. Au Sénégal, on a tendance à penser que pour faire de la politique, il faut nécessairement être dans un parti. Les vrais hommes politiques, on ne les connaît pas parce qu’on ne les écoute pas. Et moi je déplore beaucoup de choses dans ce pays.
Mais c’est moi qui suis allé demander la main de Aida Coulibaly. Et avant le mariage, Youssou l’a amené pour me la présenter.
Vous n’aviez pas tenté de l’en dissuader discrètement compte tenu du fait que Mamy, sa première, serait votre grande amie ?
Non, je m’interdis de m’immiscer dans les affaires de mes fils ; ils sont responsables, ils prennent leurs décisions en toute conscience. Toutefois, en tant que père, je peux, si on me le demande, donner mon avis sur tel ou tel problème qu’on me pose.
Youssou et Mamy m’ont caché leurs problèmes et n’ont jamais rien dit. C’est quand l’affaire est devenu plus grave que Youssou m’a dit qu’ils allaient se séparer. Mamy s’est toujours très bien occupée de moi et elle restera toujours cette grande amie qu’elle est pour moi.
Vous vous voyez toujours ?
Puisqu’elle n’est plus la femme de Youssou Ndour, je n’ose pas lui rendre visite par peur de trouver chez elle quelque chose qui pourrait éventuellement empêcher sa réconciliation avec mon fils. Parce que si cela ne dépendait que de moi, je serai allé la chercher en courant pour la ramener chez Youssou. Mais puisque c’est le problème de mon fils, je me tiens à distance.
Mamy vous a-t-elle avoué qu’elle a été traumatisée par cette histoire ?
Vous savez, je la comprends, c’est toujours très dur de voir quelqu’un d’autre profiter des fruits de l’arbre que tu as planté. Je respecte beaucoup Aida, je n’ai pas de problème avec elle, mais j’ai le droit de dire que Mamy est une grande amie et que je veux qu’elle revienne à la maison. Et si, comme je l’ai dit, Youssou me demande de la ramener, je serai même capable de voler jusqu’à chez elle. Les rapports que j’avais avec Mamy en tant que beau-père, je ne pense pas que je pourrai les avoir avec une autre. J’espère qu’avec le temps, Dieu va les unir à nouveau. En tout cas, je le souhaite.
El Hadji Elimane Ndour fait-il de la politique ?
Oui.
Vous êtes dans quel parti ?
Ma politique ne s’inscrit pas dans le cadre d’un parti. Au Sénégal, on a tendance à penser que pour faire de la politique, il faut nécessairement être dans un parti. Les vrais hommes politiques, on ne les connaît pas parce qu’on ne les écoute pas. Et moi je déplore beaucoup de choses dans ce pays.
Comme quoi ?
La manière dont Wade dirige ce pays par exemple. En ce qui concerne lui-même, je pense qu’il est bien, mais son entourage est vraiment problématique. Le président est entouré de chasseurs de primes qui salissent et sabotent sa politique. D’ailleurs je cherche à rencontrer le chef de l’Etat.
Qu’allez-vous lui dire ?
Lui demander de balayer devant sa porte et de s’entourer de gens qui lui permettront une sortie honorable. Trop d’erreurs ont été commises, mais il est toujours possible de se rattraper.
Il y a des choses fondamentales et confidentielles dont j’aimerai lui faire part aussi.
Vous avez laissé entendre que vous n’êtes dans aucun parti, mais selon nos informations, vous êtes du Pds de Wade après avoir quitté le Parti socialiste ?
J’ai quitté le Parti socialiste au second tour de l’élection présidentielle de 2000 parce que j’avais la certitude que c’est le Pds qui allait remporter les élections et qu’il fallait vraiment reconstruire ce pays.
La seule fois que j’ai vu Abdoulaye Wade, c’était à cette époque-là, et en tant que délégué de quartier. Il ne me connaissait pas et c’est Ousmane Ngom qui lui a soufflé que j’étais le père de Youssou Ndour. Je profite de l’occasion pour dire à son fils Karim et Abdoulaye Baldé que les habitants des abords de la Corniche attendent toujours les dédommagements promis dans le cadre des travaux de l’Anoci (ndlr : Agence nationale pour l’organisation de la Conférence islamique).
Karim serait aussi votre « fils », il vous a d’ailleurs offert deux billets pour la Mecque ?
C’est vrai. Avant le pèlerinage à la Mecque, c’est le secrétaire de Karim qui m’a appelé pour me dire que ce dernier m’a offert deux billets plus des devises. Quand je suis allé retirer les billets, j’ai trouvé une grande foule sur place ; son directeur de cabinet m’a accompagné jusqu’à ma place, un grand fauteuil avec un micro devant moi. A ce moment, j’ai compris qu’il voulait me faire parler. Quelques minutes après, Karim et Abdoulaye Baldé se présentent devant moi. C’est Abdoulaye Baldé (Ndlr : secrétaire exécutif de l’Anoci) qui m’a confirmé que Karim m’a offert deux billets et que je pouvais prendre le micro pour dire un mot. Je me suis exécuté. Après salutations et remerciement, j’ai fait part à Karim de mon accord par rapport à la manière dont il veut satisfaire ses ambitions. Et je lui ai conseillé de ne suivre ceux qui passent leur temps à l’applaudir. Je lui ai fait savoir que l’heure était au travail et non à ce genre de rassemblement car il n’avait encore rien prouvé.
Et vous avez pris les billets et l’argent ?
Il me les a offerts sans que je lui demande. Mais accepter ces billets ne signifie pas ne pas lui dire la vérité.
Comment avez-vous accepté d’être membre de la « Génération du concret », mouvement dans lequel vous militez activement comme un des coordonnateurs nationaux ?
J’ai juste voulu lui renvoyer l’ascenseur vu qu’il m’a rendu un service sans que je le lui demande. Comme vous le dites, la « génération du concret » est un mouvement. Ce n’est pas un parti politique, il n’a pas de récépissé qui lui garantisse ce statut. Je n’étais donc pas d’accord pour aller aux élections dans ce cas ; nous devions y aller sous la bannière du Parti démocratique sénégalais. Et je le dis clairement : j’ai voté Pds aux élections locales dernières. Mais il faut que les gens sachent que Karim Wade est sénégalais et qu’il a le droit de se présenter comme candidat aux élections qu’il voudra.
Pensez-vous que Youssou Ndour fera un jour de la politique au sens partisan du terme ?
Oui, et cela à très court terme. En fait, nous sommes arrivés à un moment où c’est le pays qui a besoin de lui. Il ne fera pas de la politique pour gagner de l’argent, mais pour servir son pays. Plus particulièrement, il devra se présenter comme candidat a la mairie, et nous nous y préparons.
Vous avez déjà été à Bercy pour le « grand show » ?
Non, je n’y ai jamais été. Ce n’est pas dans l’ordre de mes désirs.
Il se dit pourtant que vous êtes un excellent danseur… (Il coupe par un fou rire)
Par Félix Nzalé
Dakar Life Magazine/ Galsentv.com
La manière dont Wade dirige ce pays par exemple. En ce qui concerne lui-même, je pense qu’il est bien, mais son entourage est vraiment problématique. Le président est entouré de chasseurs de primes qui salissent et sabotent sa politique. D’ailleurs je cherche à rencontrer le chef de l’Etat.
Qu’allez-vous lui dire ?
Lui demander de balayer devant sa porte et de s’entourer de gens qui lui permettront une sortie honorable. Trop d’erreurs ont été commises, mais il est toujours possible de se rattraper.
Il y a des choses fondamentales et confidentielles dont j’aimerai lui faire part aussi.
Vous avez laissé entendre que vous n’êtes dans aucun parti, mais selon nos informations, vous êtes du Pds de Wade après avoir quitté le Parti socialiste ?
J’ai quitté le Parti socialiste au second tour de l’élection présidentielle de 2000 parce que j’avais la certitude que c’est le Pds qui allait remporter les élections et qu’il fallait vraiment reconstruire ce pays.
La seule fois que j’ai vu Abdoulaye Wade, c’était à cette époque-là, et en tant que délégué de quartier. Il ne me connaissait pas et c’est Ousmane Ngom qui lui a soufflé que j’étais le père de Youssou Ndour. Je profite de l’occasion pour dire à son fils Karim et Abdoulaye Baldé que les habitants des abords de la Corniche attendent toujours les dédommagements promis dans le cadre des travaux de l’Anoci (ndlr : Agence nationale pour l’organisation de la Conférence islamique).
Karim serait aussi votre « fils », il vous a d’ailleurs offert deux billets pour la Mecque ?
C’est vrai. Avant le pèlerinage à la Mecque, c’est le secrétaire de Karim qui m’a appelé pour me dire que ce dernier m’a offert deux billets plus des devises. Quand je suis allé retirer les billets, j’ai trouvé une grande foule sur place ; son directeur de cabinet m’a accompagné jusqu’à ma place, un grand fauteuil avec un micro devant moi. A ce moment, j’ai compris qu’il voulait me faire parler. Quelques minutes après, Karim et Abdoulaye Baldé se présentent devant moi. C’est Abdoulaye Baldé (Ndlr : secrétaire exécutif de l’Anoci) qui m’a confirmé que Karim m’a offert deux billets et que je pouvais prendre le micro pour dire un mot. Je me suis exécuté. Après salutations et remerciement, j’ai fait part à Karim de mon accord par rapport à la manière dont il veut satisfaire ses ambitions. Et je lui ai conseillé de ne suivre ceux qui passent leur temps à l’applaudir. Je lui ai fait savoir que l’heure était au travail et non à ce genre de rassemblement car il n’avait encore rien prouvé.
Et vous avez pris les billets et l’argent ?
Il me les a offerts sans que je lui demande. Mais accepter ces billets ne signifie pas ne pas lui dire la vérité.
Comment avez-vous accepté d’être membre de la « Génération du concret », mouvement dans lequel vous militez activement comme un des coordonnateurs nationaux ?
J’ai juste voulu lui renvoyer l’ascenseur vu qu’il m’a rendu un service sans que je le lui demande. Comme vous le dites, la « génération du concret » est un mouvement. Ce n’est pas un parti politique, il n’a pas de récépissé qui lui garantisse ce statut. Je n’étais donc pas d’accord pour aller aux élections dans ce cas ; nous devions y aller sous la bannière du Parti démocratique sénégalais. Et je le dis clairement : j’ai voté Pds aux élections locales dernières. Mais il faut que les gens sachent que Karim Wade est sénégalais et qu’il a le droit de se présenter comme candidat aux élections qu’il voudra.
Pensez-vous que Youssou Ndour fera un jour de la politique au sens partisan du terme ?
Oui, et cela à très court terme. En fait, nous sommes arrivés à un moment où c’est le pays qui a besoin de lui. Il ne fera pas de la politique pour gagner de l’argent, mais pour servir son pays. Plus particulièrement, il devra se présenter comme candidat a la mairie, et nous nous y préparons.
Vous avez déjà été à Bercy pour le « grand show » ?
Non, je n’y ai jamais été. Ce n’est pas dans l’ordre de mes désirs.
Il se dit pourtant que vous êtes un excellent danseur… (Il coupe par un fou rire)
Par Félix Nzalé
Dakar Life Magazine/ Galsentv.com