Bonjour Rabia, comment pourriez-vous vous présenter ?
Je suis Rabia Diallo, née Diallo. Je suis née au Maroc, à Casablanca, il y a de cela 29 ans. Je suis mariée et mère de deux adorables petits anges. Je suis sénégalo-marocaine, africaine et citoyenne du monde. Je suis jeune auteur chroniqueuse depuis six ans. En septembre 2012, j’ai publié, avec la maison d’édition l’harmattan, un roman intitulé « Amours cruelles Beauté coupable.
Racontez-nous un peu quand et comment l’amour pour la littérature vous a habité ?
J’ai eu l’amour pour la littérature depuis mes débuts à l’école. Nos instituteurs nous formataient à cela. Lire est important pour la rédaction, la dictée, la dissertation, et même pour les chiffres, car pour comprendre un « problème », il faut comprendre d’abord la langue. J’ai commencé comme ça. J’allais très souvent dans la bibliothèque de l’école et chez moi, je me réfugiais dans le salon et je me mettais à lire. Il y avait des encyclopédies, des ouvrages religieux, des classiques de la littérature française, etc.… J’ai appris à aimer tout ça parce que j’apprenais tout temps de nouvelles choses. Je trouvais toujours des explications à des questions que je n’osais pas poser. Quand je me mettais à lire un roman, je me projetais dans l’histoire, je la vivais… Pour tout dire, j’aimais lire et écrire.
Venons-en au livre qui nous réunit ici. « Amours cruelles Beauté coupable », de quoi s’agit-il ?
C’est l’histoire, en fait, d’une fille qui s’appelle Imaan, J’ai choisi ce prénom parce que c’est très symbolique et ceux qui le liront jusqu’à la fin comprendront pourquoi je l’ai appelé ainsi. Imaan en arabe signifie la foi et dans la religion musulmane, la foi est le premier pilier. On dit aussi que la foi peut soulever des montages, j’ai voulu choisir cette symbolique pour parler d’une héroïne, extrêmement belle extérieurement, qui vit dans une famille un peu trop protectrice. Elle essayera de s’échapper de sa prison « dorée », pour découvrir la réalité. Elle n’a aucune expérience mais, elle veut savoir ce qu’est l’amour, la jeunesse la liberté. Elle fait la connaissance de Karim, cet homme, qui, finalement, l’a, disons, « mal aimé ». Elle se retrouve au milieu d’un tourbillon de tragédies, entre un viol, une grossesse non désirée, et un mariage impossible avec Karim, car il est « casté ». Avec ses parents, elle vit le classique conflit de génération, une absence de communication qui a failli lui être fatal, car son père ne trouve pas d’autres moyens que de la battre, pour la punir. Et pourtant elle les aime, et eux aussi, l’aiment. Karim l’aime. Mais, personne ne l’aime comme elle, elle souhaite être aimée parce que personne ne lui ouvre son cœur, et elle non plus, elle ne leur ouvre pas le sien. Ce qui fait que j’ai failli intituler le livre : «A Cœurs fermés ».
S’agissant du personnage de Anna, par où commence et se termine son rôle ?
Anna joue un rôle essentiel dans ce roman. Elle est l’amie d’Imaan, qui a une vie totalement opposée à la sienne. Elles font tout ensemble. Son père est décédé, sa mère est moins regardante et plus compréhensive. Paradoxalement Anna finit, disons relativement mal, parce qu’elle est justement trop libre. Elle s’engouffre dans une histoire de maraboutage qui après, l’amène à un mariage qu’elle a forcé « mystiquement » et qui se retourne contre elle. Imaan et Anna sont quand même restées amies, juste pour dire que parfois deux personnes peuvent avoir des personnalités opposées, des destins opposés mais restent liées.
Quel est le déclic qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?
En fait je ne parlerai pas de déclic, pour moi ça toujours été une évidence, qu’un jour ou l’autre j’allais sortir un roman. J’ai toujours aimé écrire et lire, ça m’a toujours fasciné, donc c’est venu naturellement, c’était comme une suite logique en fait. J’ai voulu sensibiliser, dénoncer, décrire, mais surtout, éveiller, créer ce « tilt » afin que les parents puissent se rendre compte qu’un enfant, il faut savoir l’écouter, et surtout, l’entendre, et le comprendre. Chacun de nous a vécu, à un moment donné, durant son adolescence, un conflit, ponctuel, ou permanent avec ses parents ou enfants, qui aurait pu être évité, si la communication avait été la base de la relation. J’ai des enfants. J’ai donc eu à vivre sous les deux perspectives : Enfant d’abord, parent, maintenant.
Je suis Rabia Diallo, née Diallo. Je suis née au Maroc, à Casablanca, il y a de cela 29 ans. Je suis mariée et mère de deux adorables petits anges. Je suis sénégalo-marocaine, africaine et citoyenne du monde. Je suis jeune auteur chroniqueuse depuis six ans. En septembre 2012, j’ai publié, avec la maison d’édition l’harmattan, un roman intitulé « Amours cruelles Beauté coupable.
Racontez-nous un peu quand et comment l’amour pour la littérature vous a habité ?
J’ai eu l’amour pour la littérature depuis mes débuts à l’école. Nos instituteurs nous formataient à cela. Lire est important pour la rédaction, la dictée, la dissertation, et même pour les chiffres, car pour comprendre un « problème », il faut comprendre d’abord la langue. J’ai commencé comme ça. J’allais très souvent dans la bibliothèque de l’école et chez moi, je me réfugiais dans le salon et je me mettais à lire. Il y avait des encyclopédies, des ouvrages religieux, des classiques de la littérature française, etc.… J’ai appris à aimer tout ça parce que j’apprenais tout temps de nouvelles choses. Je trouvais toujours des explications à des questions que je n’osais pas poser. Quand je me mettais à lire un roman, je me projetais dans l’histoire, je la vivais… Pour tout dire, j’aimais lire et écrire.
Venons-en au livre qui nous réunit ici. « Amours cruelles Beauté coupable », de quoi s’agit-il ?
C’est l’histoire, en fait, d’une fille qui s’appelle Imaan, J’ai choisi ce prénom parce que c’est très symbolique et ceux qui le liront jusqu’à la fin comprendront pourquoi je l’ai appelé ainsi. Imaan en arabe signifie la foi et dans la religion musulmane, la foi est le premier pilier. On dit aussi que la foi peut soulever des montages, j’ai voulu choisir cette symbolique pour parler d’une héroïne, extrêmement belle extérieurement, qui vit dans une famille un peu trop protectrice. Elle essayera de s’échapper de sa prison « dorée », pour découvrir la réalité. Elle n’a aucune expérience mais, elle veut savoir ce qu’est l’amour, la jeunesse la liberté. Elle fait la connaissance de Karim, cet homme, qui, finalement, l’a, disons, « mal aimé ». Elle se retrouve au milieu d’un tourbillon de tragédies, entre un viol, une grossesse non désirée, et un mariage impossible avec Karim, car il est « casté ». Avec ses parents, elle vit le classique conflit de génération, une absence de communication qui a failli lui être fatal, car son père ne trouve pas d’autres moyens que de la battre, pour la punir. Et pourtant elle les aime, et eux aussi, l’aiment. Karim l’aime. Mais, personne ne l’aime comme elle, elle souhaite être aimée parce que personne ne lui ouvre son cœur, et elle non plus, elle ne leur ouvre pas le sien. Ce qui fait que j’ai failli intituler le livre : «A Cœurs fermés ».
S’agissant du personnage de Anna, par où commence et se termine son rôle ?
Anna joue un rôle essentiel dans ce roman. Elle est l’amie d’Imaan, qui a une vie totalement opposée à la sienne. Elles font tout ensemble. Son père est décédé, sa mère est moins regardante et plus compréhensive. Paradoxalement Anna finit, disons relativement mal, parce qu’elle est justement trop libre. Elle s’engouffre dans une histoire de maraboutage qui après, l’amène à un mariage qu’elle a forcé « mystiquement » et qui se retourne contre elle. Imaan et Anna sont quand même restées amies, juste pour dire que parfois deux personnes peuvent avoir des personnalités opposées, des destins opposés mais restent liées.
Quel est le déclic qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?
En fait je ne parlerai pas de déclic, pour moi ça toujours été une évidence, qu’un jour ou l’autre j’allais sortir un roman. J’ai toujours aimé écrire et lire, ça m’a toujours fasciné, donc c’est venu naturellement, c’était comme une suite logique en fait. J’ai voulu sensibiliser, dénoncer, décrire, mais surtout, éveiller, créer ce « tilt » afin que les parents puissent se rendre compte qu’un enfant, il faut savoir l’écouter, et surtout, l’entendre, et le comprendre. Chacun de nous a vécu, à un moment donné, durant son adolescence, un conflit, ponctuel, ou permanent avec ses parents ou enfants, qui aurait pu être évité, si la communication avait été la base de la relation. J’ai des enfants. J’ai donc eu à vivre sous les deux perspectives : Enfant d’abord, parent, maintenant.
La civilisation arabe d’où vous êtes originaire, a-t-elle influencé sur le choix des noms des personnages ?
Ce n’est pas forcément une influence orientale qui explique ce choix. Il faut comprendre que j’ai parlé d’un environnement typiquement sénégalais, il n’y rien d’oriental. J’ai toujours vécu au Sénégal et ma mère s’est facilement intégrée. Mais au-delà de ça on a la religion comme point commun. Et au Sénégal, les prénoms arabes sont très fréquents, et ceci, à cause de l’influence de la religion musulmane.
Rabia est-elle une femme engagée ?
Je me dis que nul n’est venu sur terre par hasard, chacun à une mission, moi, je n’essaie pas de changer la face du monde car je n’y arriverai jamais. J’essaie juste de dénoncer, de sensibiliser, de montrer du doigt ce que qui se passe réellement. Il existe une injustice qui est vécue de plusieurs façons dans ce pays et même dans le monde. Quand je parle d’injustice, je parle par exemple d’une personne qui est pauvre, qui n’arrive pas à se soigner parce qu’elle n’a pas les moyens de survivre, je parle de ces gens qui meurent de faim tous les jours, dorment dans la rue, de ces pauvres talibés qu’on laisse trainer et pour qui, on n’essaie pas de trouver de solution. Mes sujets sont divers. Je peux autant parler de la mort, d’un fait social comme par exemple le « Maslaa » que d’un fait politique. Je suis engagée pour que les choses changent. Mais il faut tout d’abord que les mentalités changent, il faudrait que chaque Sénégalais puisse aimer son pays pour qu’on puisse l’inculquer à nos enfants et qu’on puisse leur faire comprendre que le Sénégal « gnounn gnoko mom » (nous appartient). Qu’on n’essaie pas toujours de copier ailleurs, d’avoir d’autres inspirations et aspirations. Il faudrait inculquer l’amour de ce pays aux Sénégalais. Tant que ça ne se fera pas, on ne pourra jamais se développer.
En lisant ce livre, on se demande ce qui tient de la réalité et de votre imagination. Pouvez-vous nous éclairez un peu ?
C’est de la fiction, mais il y a aussi un fond de vécu parce qu’on ne peut pas écrire des choses qu’on ne maitrise pas, on ne peut pas exprimer des choses qu’on ne ressent pas. Il y a une part de ressenti qui a existé. Nous tous on l’a vécu: quand on vit avec nos parents, il y a un conflit de génération qui est inévitable et qui continuera à exister, parce que le monde évolue et les esprits aussi. Moi par exemple à mon âge, quand je vois des jeunes se parler sur Facebook, utiliser certains termes, je sens un grand décalage. Maintenant le challenge des parents c’est de pouvoir prendre de la hauteur et essayer de se mettre au niveau des enfants, même s’il faut parfois être ferme. Il faut leur inculquer la confiance en soi, leur faire comprendre qui ils sont et d’où ils viennent, mais aussi leur faire comprendre qu’un jour, ils prendront la relève et auront le devoir d’éduquer leurs enfants. Le but premier de ce roman, c’est de pouvoir sensibiliser les gens pour qu’ils puissent communiquer avec leurs enfants et vice versa.
Quel fut votre premier coup de cœur littéraire ?
J’en ai quelques-uns, il s’agit d’ « Une Vie de boy » de Ferdinand Oyono, je me rappelle, il m’avait tellement fait rire dans le bus, qu’après, j’avais eu honte. J’ai lu aussi un livre qui m’a marqué qui s’appelle « Le Prix du pardon » de Mbissane Ngom et je me disais que, quand je serai grande, j’en ferai un film. Mansour Sora Wade en a fait un chef d’œuvre. Un peu plus tard j’ai commencé à m’intéresser à Danielle Steel, c’est l’auteur qui m’inspire le plus. J’ai commencé par « Cinq Jours à Paris », qui parle de politique et plus précisément du mode de vie des politiciens. Après ce livre, j’ai porté un regard différent sur les hommes politiques. Cette femme a le don de vous toucher, de vous faire pleurer, rire, de parler à votre cœur et d’interpeller votre esprit… « Kaleidoscope » m’a fait pleurer. Il s’agit d’un homme qui tue sa femme et qui se suicide, laissant livrées à elles seules 3 petites filles, obligées de se séparer et qui se retrouvent plusieurs années plus tard, chacune ayant vécu un destin différent et parfois tragique.
Vous venez d’évoquer politique. Justement quel regard portez-vous sur la politique au Sénégal ? Avez-vous des ambitions politiques ?
Pour l’instant je ne m’y vois pas évoluer parce que c’est un milieu dans lequel il faudrait savoir jouer, faire semblant de temps en temps. Je ne sais pas faire semblant. Malheureusement, quand je vois comment les choses se déroulent, je ne sens pas trop de patriotisme chez les politiques en général. Ici la politique, c’est plus un partage « du » gâteau. C’est-à-dire, distribuer des postes par loyauté, ou par pure stratégie. Après on se demande qui s’occupe vraiment de nos intérêts, nous peuple sénégalais, nous qui payons des impôts, qui participons quand même au développement de notre pays. Est-ce qu’on s’occupe réellement de nos intérêts quotidiens, nos vécus, nos douleurs, nos inquiétudes, nos souffrances, nos galères? Je me demande qui pense vraiment à nous ? Parce que, c’est toujours des tiraillements, ils se focalisent tellement sur leurs propres intérêts qu’ils oublient que c’est nous qui les avons mis là où ils sont. Personnellement je ne sens pas cet amour inconditionnel du Sénégal.
Ce roman vous a pris combien de temps ?
C’est difficile à dire parce que j’ai l’habitude d’écrire avec le cœur. Je n’écris jamais par contrainte, j’écris quand j’en ressens l’envie. Donc je peux rester plusieurs mois sans écrire, c’est comme un artiste qui s’inspire. Quand j’ai de l’inspiration, j’écris. J’ai commencé en 2007 et c’est grâce à mon mari que j’ai eu le courage et la motivation de le terminer.
A quand le prochain roman?
C’est quelque chose que je suis en train d’écrire, je croise les doigts et j’espère que j’arriverai à le terminer. Je parle de la situation des gens qui se retrouvent esseulés et pauvres du jour au lendemain, parce que la solidarité n’existe plus comme avant…
Nous sommes aux termes de l’entretien, qu’ajouteriez en guise de conclusion ?
Je voudrai remercier le professeur El hadj Ibrahima Sall, mon préfacier du fond du cœur pour sa confiance, son soutien et sa disponibilité. Il a fait honneur à ma modeste personne en acceptant de me préfacer, avec talent et un génie hors pairs, mon roman, et mettant en évidence la dimension philosophique de cet ouvrage. Merci à mes parents, à mon cher et tendre époux, à tous ceux qui apprécient ce que je fais, à tous ceux qui m’aiment, je vous aime aussi. Comptant sur vos prières.
Ce n’est pas forcément une influence orientale qui explique ce choix. Il faut comprendre que j’ai parlé d’un environnement typiquement sénégalais, il n’y rien d’oriental. J’ai toujours vécu au Sénégal et ma mère s’est facilement intégrée. Mais au-delà de ça on a la religion comme point commun. Et au Sénégal, les prénoms arabes sont très fréquents, et ceci, à cause de l’influence de la religion musulmane.
Rabia est-elle une femme engagée ?
Je me dis que nul n’est venu sur terre par hasard, chacun à une mission, moi, je n’essaie pas de changer la face du monde car je n’y arriverai jamais. J’essaie juste de dénoncer, de sensibiliser, de montrer du doigt ce que qui se passe réellement. Il existe une injustice qui est vécue de plusieurs façons dans ce pays et même dans le monde. Quand je parle d’injustice, je parle par exemple d’une personne qui est pauvre, qui n’arrive pas à se soigner parce qu’elle n’a pas les moyens de survivre, je parle de ces gens qui meurent de faim tous les jours, dorment dans la rue, de ces pauvres talibés qu’on laisse trainer et pour qui, on n’essaie pas de trouver de solution. Mes sujets sont divers. Je peux autant parler de la mort, d’un fait social comme par exemple le « Maslaa » que d’un fait politique. Je suis engagée pour que les choses changent. Mais il faut tout d’abord que les mentalités changent, il faudrait que chaque Sénégalais puisse aimer son pays pour qu’on puisse l’inculquer à nos enfants et qu’on puisse leur faire comprendre que le Sénégal « gnounn gnoko mom » (nous appartient). Qu’on n’essaie pas toujours de copier ailleurs, d’avoir d’autres inspirations et aspirations. Il faudrait inculquer l’amour de ce pays aux Sénégalais. Tant que ça ne se fera pas, on ne pourra jamais se développer.
En lisant ce livre, on se demande ce qui tient de la réalité et de votre imagination. Pouvez-vous nous éclairez un peu ?
C’est de la fiction, mais il y a aussi un fond de vécu parce qu’on ne peut pas écrire des choses qu’on ne maitrise pas, on ne peut pas exprimer des choses qu’on ne ressent pas. Il y a une part de ressenti qui a existé. Nous tous on l’a vécu: quand on vit avec nos parents, il y a un conflit de génération qui est inévitable et qui continuera à exister, parce que le monde évolue et les esprits aussi. Moi par exemple à mon âge, quand je vois des jeunes se parler sur Facebook, utiliser certains termes, je sens un grand décalage. Maintenant le challenge des parents c’est de pouvoir prendre de la hauteur et essayer de se mettre au niveau des enfants, même s’il faut parfois être ferme. Il faut leur inculquer la confiance en soi, leur faire comprendre qui ils sont et d’où ils viennent, mais aussi leur faire comprendre qu’un jour, ils prendront la relève et auront le devoir d’éduquer leurs enfants. Le but premier de ce roman, c’est de pouvoir sensibiliser les gens pour qu’ils puissent communiquer avec leurs enfants et vice versa.
Quel fut votre premier coup de cœur littéraire ?
J’en ai quelques-uns, il s’agit d’ « Une Vie de boy » de Ferdinand Oyono, je me rappelle, il m’avait tellement fait rire dans le bus, qu’après, j’avais eu honte. J’ai lu aussi un livre qui m’a marqué qui s’appelle « Le Prix du pardon » de Mbissane Ngom et je me disais que, quand je serai grande, j’en ferai un film. Mansour Sora Wade en a fait un chef d’œuvre. Un peu plus tard j’ai commencé à m’intéresser à Danielle Steel, c’est l’auteur qui m’inspire le plus. J’ai commencé par « Cinq Jours à Paris », qui parle de politique et plus précisément du mode de vie des politiciens. Après ce livre, j’ai porté un regard différent sur les hommes politiques. Cette femme a le don de vous toucher, de vous faire pleurer, rire, de parler à votre cœur et d’interpeller votre esprit… « Kaleidoscope » m’a fait pleurer. Il s’agit d’un homme qui tue sa femme et qui se suicide, laissant livrées à elles seules 3 petites filles, obligées de se séparer et qui se retrouvent plusieurs années plus tard, chacune ayant vécu un destin différent et parfois tragique.
Vous venez d’évoquer politique. Justement quel regard portez-vous sur la politique au Sénégal ? Avez-vous des ambitions politiques ?
Pour l’instant je ne m’y vois pas évoluer parce que c’est un milieu dans lequel il faudrait savoir jouer, faire semblant de temps en temps. Je ne sais pas faire semblant. Malheureusement, quand je vois comment les choses se déroulent, je ne sens pas trop de patriotisme chez les politiques en général. Ici la politique, c’est plus un partage « du » gâteau. C’est-à-dire, distribuer des postes par loyauté, ou par pure stratégie. Après on se demande qui s’occupe vraiment de nos intérêts, nous peuple sénégalais, nous qui payons des impôts, qui participons quand même au développement de notre pays. Est-ce qu’on s’occupe réellement de nos intérêts quotidiens, nos vécus, nos douleurs, nos inquiétudes, nos souffrances, nos galères? Je me demande qui pense vraiment à nous ? Parce que, c’est toujours des tiraillements, ils se focalisent tellement sur leurs propres intérêts qu’ils oublient que c’est nous qui les avons mis là où ils sont. Personnellement je ne sens pas cet amour inconditionnel du Sénégal.
Ce roman vous a pris combien de temps ?
C’est difficile à dire parce que j’ai l’habitude d’écrire avec le cœur. Je n’écris jamais par contrainte, j’écris quand j’en ressens l’envie. Donc je peux rester plusieurs mois sans écrire, c’est comme un artiste qui s’inspire. Quand j’ai de l’inspiration, j’écris. J’ai commencé en 2007 et c’est grâce à mon mari que j’ai eu le courage et la motivation de le terminer.
A quand le prochain roman?
C’est quelque chose que je suis en train d’écrire, je croise les doigts et j’espère que j’arriverai à le terminer. Je parle de la situation des gens qui se retrouvent esseulés et pauvres du jour au lendemain, parce que la solidarité n’existe plus comme avant…
Nous sommes aux termes de l’entretien, qu’ajouteriez en guise de conclusion ?
Je voudrai remercier le professeur El hadj Ibrahima Sall, mon préfacier du fond du cœur pour sa confiance, son soutien et sa disponibilité. Il a fait honneur à ma modeste personne en acceptant de me préfacer, avec talent et un génie hors pairs, mon roman, et mettant en évidence la dimension philosophique de cet ouvrage. Merci à mes parents, à mon cher et tendre époux, à tous ceux qui apprécient ce que je fais, à tous ceux qui m’aiment, je vous aime aussi. Comptant sur vos prières.