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Entretien avec… Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps et maire de Kaffrine :La mairie me permettra de continuer à tisser ma toile vers d’autres ambitions

Six mois après avoir posé ses baluchons à la tête de la ville, le maire de tous les Kaffrinois, revient sur son nouveau statut, en dévoilant ses projets pour sa ville. Abdoulaye Wilane concède aussi qu’il a franchi un nouveau cap, et que le strapontin local pourrait lui servir de rampe de lancement vers des ambitions nationales plus importantes.


Rédigé par leral.net le Samedi 17 Octobre 2009 à 13:40 | | 1 commentaire(s)|

Entretien avec… Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps et maire de Kaffrine :La mairie me permettra de continuer à tisser ma toile vers d’autres ambitions
Quelles sont les raisons de votre séjour à Paris ?
Je suis venu en France dans le cadre d’une tournée de prospection pour démarcher des partenaires éventuels, tant au niveau de la communauté francophone que de la France, en vue d’offrir à ma ville une fenêtre de coopération décentralisée. Après cette prospection, je suis resté quelques jours pour me reposer et rencontrer des ressortissants de mon terroir et du Sénégal.
Quels sont les partenariats que vous avez eus à établir durant ce séjour ?
Je réserverai à mes collègues conseillers municipaux de Kaffrine la primeur des contacts que j’ai eus à prendre à Paris. J’ai fait autant que possible afin d’obtenir des contacts dans le cadre du co-développement, du jumelage. Une fois que le Conseil municipal décidera d’aller dans tel ou tel autre sens, nous le ferons avec eux dans le respect des lois et règlements en vigueur sur cette question.
Vous avez espoir que ces contacts aboutiront à quelque chose de concret ?
Oui. Vouloir c’est pouvoir. Nous allons essayer de nous donner les moyens pour y arriver.
Quels sont les grands chantiers de votre mandat que vous avez abordés depuis six mois ?
Nous avons abordé ce mandat avec beaucoup de modestie, partant du fait que nous ne savons rien, même si nous voulons tout pour Kaffrine. Nous partons donc de notre ignorance pour apprendre à entreprendre, à manager, à organiser et impulser. Nous avons d’abord trouvé un budget sur place que nous sommes en train d’expédier en tenant un peu compte des préoccupations des uns et des autres. Nous avons cherché des partenaires à Kaffrine pour faire des formations de mise à niveau, de renforcement de capacités. Nous avons mis à profit ces six premiers mois pour apprendre, en expédiant les affaires courantes et en respectant les règles d’éthique de bonne gestion et de transparence.
Mais quel est concrètement votre projet de développement qui vous a valu d’être élu à la tête de Kaffrine ?
L’impression que j’ai est que l’action municipale est une école complexe. Entre l’idée qu’on s’en fait et la réalité, il y a un grand fossé. Mais, il faut avoir des rapports de vérité. D’abord avec soi-même, cela vous amène à être humble et modeste. Ensuite avec les autres, cela vous amène à être attentif, à cultiver l’esprit d’écoute, de synthèse. L’idée que les populations se font d’un maire, c’est-à-dire une sorte d’assistant social ambulant, n’a rien à voir avec les possibilités d’un maire. Nous avons des indemnités qui ne suffisent même pas pour le carburant.
C’est quoi votre projet de développement ?
Nous voulons faire de Kaffrine une ville moderne, de son temps, de son rang, de sa vocation. C’est la capitale régionale. Il y a tout un ensemble d’aménagements d’infrastructures. Théoriquement, le budget de Kaffrine est de 507 millions francs Cfa ; réellement, c’est 300 et quelques millions mobilisables. Une fois qu’on aura renforcé les capacités, nous saurons comment accroître nos ressources. Et quand nous les aurons accrues, nous verrons de manière séquentielle, dans un à deux ans, ce que nous allons faire pour telle ou telle localité. En tous les cas, nous savons ce que nous avons indiqué -pas promis- comme offre de programme aux Kaffrinois, et à partir de quoi nous avons été élus. Aujourd’hui, si toutes les forces de Kaffrine se mettaient ensemble, on pourra savoir ce qu’on pourra faire dans le court, moyen et long termes. Nous avons déjà fait une première réunion de Conseil municipal qui a abouti à un virement de crédits, une sorte de remaniement budgétaire pour prendre des mesures qui vont dans le sens de satisfaire les demandes des populations.
Qu’est-ce qui différencie Abdoulaye Wilane d’avant les élections locales et celui d’aujourd’hui ?
Je dors beaucoup moins qu’avant, parce que je pense toujours à ce qui pèse sur mes épaules frêles. Aujourd’hui, je suis dans la posture d’un notable. Il n’y a pas plus important que d’être maire, un élu municipal. Je ne peux plus me permettre de parler ou d’agir comme je le faisais avant. Évidemment, je n’ai jamais été un homme qui fait dans la désinvolture, dans le je-m’en-foutisme, mais aujourd’hui je me rends compte que je suis le premier notable de Kaffrine, pour ne pas dire le premier magistrat. Je suis le maire de tous les Kaffrinois. Je vais davantage y séjourner que je ne le faisais auparavant. Cela me permettra peut-être de continuer à tisser ma toile d’araignée ou de continuer mon réseautage pour d’autres ambitions ou projets. Je vais prouver à partir de Kaffrine que je peux être au service du pays.
Nombre d’observateurs parient qu’il n’y aura pas une candidature unique de l’opposition à la Présidentielle de 2012. Est-ce votre avis ?
A travers la question, vous orientez le débat : la candidature unique. Vous auriez dû parler des projets de candidatures à la Présidentielle. A travers votre façon de poser les questions, on se rend compte que le landerneau médiatique veut imposer sa vision des choses à toute la classe politique. Je suis porte-parole du Parti socialiste avant d’être maire. Donc, je ne m’appartiens pas. Je suis actuellement à Paris je ne suis pas au contact du parti. De ce point de vue, je ne porte pas présentement la parole du parti sur cette question-là parce que c’est une question très délicate. (…).
Pourtant des voix au Ps ont dit ce qu’elles pensent de la question, Barthélémy Dias notamment...
Tout le monde n’est pas Abdoulaye Wilane ; tout le monde n’est pas Barthélémy Dias. Je respecte le point de vue des uns et des autres, leur façon de faire de la politique. Mais, tout le monde n’est pas porte-parole du Ps, moi je le suis. Je ne dois que porter la parole du parti sur ces questions-là. Si je dois donner mon point de vue, je me garderai bien de le dire ici et maintenant. Je ne suis pas en politique pour faire la courte échelle à des hommes qui n’ont pas les mêmes valeurs ni les mêmes principes que moi (…) Je ne suis pas de ceux qui veulent qu’il ait un débat biaisé. Si les Sénégalais veulent qu’on débatte de la démocratie, débattons de quelle offre il faut pour améliorer notre système démocratique, la nature de nos institutions. Est-ce qu’aujourd’hui on va continuer à faire des raccourcis du genre «tout sauf Wade» ? Notre pays regorge d’intellectuels, d’experts capables de nous inspirer des réflexions. Dans tous les cas, au niveau de Bennoo, comme on l’avait fait dans le cadre du Front Siggil Senegaal, on doit continuer à nous battre sur le procédé électoral, ensuite le mode du scrutin. Enfin, si nous voulons aller ensemble, il faut qu’on s’accorde sur ce que nous allons proposer au peuple sénégalais. Une fois qu’on s’accordera sur un programme et son mode opératoire, on pourra s’accorder sur un candidat en fonction d’un appel à candidatures. Si vous voulez, je n’écarte rien en tant que porte-parole du Ps. Mais en tant que simple citoyen, j’ai ma préférence que je développerai au sein de mon parti.
Vous devez quand même vous dire que telle stratégie est meilleure que telle autre pour faire triompher l’opposition.
Je suis de ceux qui pensent qu’il ne sert à rien, comme en 2000, de vouloir empêcher aux Sénégalais d’avoir un débat pluriel et d’avoir la possibilité de se mobiliser dès le premier tour. Et, une fois que les gens se seront mobilisés en grand nombre au premier tour, que les uns et les autres se seront accordés au préalable sur les accords de désistement ou les principes à partir desquels ils pourraient aller ensemble à un deuxième tour, ce serait plus facile de les engager pour un deuxième tour. Mais parler de candidature unique ici et maintenant, ce serait presque faire dans le débat de Abdoulaye Wade qui voudrait qu’on parle d’élection à un tour. Ensuite, qu’est-ce qui nous dit que Wade ne va pas écourter son mandat ? Il y a de cela quelques mois, il avait modifié la Constitution pour faire du prochain mandat un septennat et non plus un quinquennat. A l’époque il disait que cela ne l’intéressait pas. Et, il disait qu’il n’était même pas candidat ; aujourd’hui il l’est. Donc qu’est-ce qui vous dit qu’il ne va pas écourter son mandat, en organisant une élection présidentielle anticipée ou une Présidentielle couplée à des Législatives pour surprendre tout le monde pendant que nous, nous sommes en train de parler de candidature unique et d’autres choses ?
Vous ne croyez pas en la bonne foi de Wade, quand il dit qu’il est candidat en 2012 ?
La presse sénégalaise est trop pressée, et le débat politique sénégalais est très pauvre. Les Rédactions décident des sujets qu’elles posent tous les jours...
Mais elle est dans son rôle…
Si vous voulez. Mais il ne faut pas que ce dirigisme des médias fausse le débat. J’en suis à désespérer du débat politique, démocratique au Sénégal.
Vous avez assisté à Paris aux 6e anniversaire de l’agression de Talla Sylla. Que pensez-vous du classement de cette affaire ?
Cela m’inspire de l’indignation, de la révolte. Dans ce pays, c’est le règne de l’impunité, de la justice à deux vitesses. Que je sois à Paris le jour de l’anniversaire est un fait du hasard. J’encourage Talla et je lui dis : «Tiens bon bonhomme et résistes ! Prends soin de ta santé, l’avenir est à nous !» Pour le reste, il faut se battre maintenant pour enlever ce régime qui est un régime destructeur, déstabilisateur et dégradant.
source le quotidien

Pape Alé Niang


1.Posté par barak le 19/10/2009 12:58 | Alerter
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vous ete toute des salau vous fesait rien pour kaffrine vous avais que la bouche

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