Kabir Pène (à gauche) avec Malick Badiane
D'où vous est venuel'idée d'organiser ce camp de Basket à Thiès ?
Cette idée m'est venue d'une longue discussion entre Malick Badiane et moi. Chaque deux, on discute de ce qu'on est en train de vivre à l'étranger et nous avons fini par se dire pourquoi ne pas rendre au basket ce qu'il nous a donné. Et depuis, on en discute, tout murissant le projet et, finalement, on a décidé de l'organiser à Thiès.
Pourquoi le choix de Thiès ?
Comme dit l'adage : "Charité bien ordonné commence par soi-même". Nous sommes tous les deux natifs de cette ville, ensuite nous avons tous commencé ce sport dans cette ville et c'est dans cette ville que les gens ont commencé à nous connaître. C'est, entre autres raisons, ce qui nous a poussé à tenir ce camp de basket au Cat de Thiès.
Ce Camp de Basket est prévu pour quelle date ?
Nous le tiendrons les 4, 5 et 6 du mois de juillet prochain à Thiès. Il y aura une cinquantaine de jeunes, filles comme garçons, qui, pendant ces trois jours, seront formés aux techniques qui sont susceptibles, au moins, de faire d'eux de bons basketteurs. La tranche d'âge des participants choisis est de 10 à 13 ans, pour ce camp de basket.
Ce geste est-il symbolique pour vous ?
Bien sûr. Il marque le retour au bercail ou aux sources. C'est un moment fort pour nous de marquer cet événement à Thiès, notre ville natale. C'est ici que nous avons fait nos débuts dans le basket.
Quel est l'objectif visé pour cette manifestation sportive ?
Notre objectif est de rehausser le niveau du basket sénégalais, d'aider des jeunes, de les former. Après, nous nous préparons pour la 30 ème édition du Camp de Marseille prévu les 29 et 30 juillet 2014. Nous comptons y amener une vingtaine de jeunes (10 filles et 10 garçons). A travers cette demarche nous comptons en faire un pont afin que le basket sénégalais ait une vison représentative lui permettant de se développer d'avantage.
Avez-vous des partenaires pour être à la hauteur de ce budget ?
On n'a pas de partenaires spécifiques pour l'organisation de ce camp. Mais après que Malick et moi avons chacun lancé des informations sur le site de son club, nous avons pu avoir 80 paires de chaussures que nous allons donner aux jeunes.
Voulez-vous rendre hommage à la ville de Thiès ou à l'Us Rail ?
Les deux si vous voulez. Nous sommes natifs de Thiès et l'Us Rail est de Thiès. il n'y a pas de distinction. J'ai fait mes débuts à l'Us Rail depuis. C'est en 2003 que je suis arrivé à l'équipe nationale de basketball du Sénégal. Dans cette équipe, j'ai pris part à plusieurs championnats d'Afrique joués en Egypte, en Algérie, en Angola et en Libye en 2009. et depuis cette année, je ne suis pas venu jouer dans l'équipe nationale. Ce qui se passe c'est que soit on me convoque, je ne suis pas disponible, soit je n'ai pas été convoqué.
Peut-on alors savoir ce que vous avez fait depuis lors ?
Cette année, j'ai joué à Rennes. J'ai fait d'ailleurs une très bonne saison de basket. Je fait parti d'ailleurs des 10 meilleurs marqueurs de cette saison.
Que pensez-vous du problème de meneur de jeu au sein de l'équipe nationale du Sénégal?
Le problème de meneur se pose veritablement au sein de cette équipe. Si on le dit, ce n'est pas pour dénigrer qui que ce soit. Ce n'est par hasard que nous avons décidé d'organiser ce camp de basket. c'est pour qu' à l'issue nous puissions former des jeunes capables d'être des meneurs de jeu. Ce problème de meneur de jeu est récurant au Sénégal. Moi j'ai passé mes diplômes d'entraîneur, je détiens la réponse à ce problème de meneur de jeu. La solution n'est rien d'autre que la formation. La formation est à la base. Pour être meneur de jeu, il faut subir une formation en ce sens. Dans une équipe, le meneur de jeu est le détenteur du jeu, il n'est pas comme les ailliers ou les intérieurs. Ces postes nécessitent moins de réflexion. Il suffit juste d'être athlétique pour occuper ces postes. Le meneur de jeu doit être formé au bas-âge. En France, par exemple, il y a un centre de formation qui ne forme que des meneurs de jeu. Pourquoi pas avoir une école ou un centre de formation rien que pour la formation de meneurs de jeu si on veut résoudre ce problème-là?
Face à ce manque de meneur de jeu, avez-vous votre place dans cette équipe?
Ma place au sein de l'équipe nationale de basket du Sénégal, je ne peux pas la revendiquer. Je n'ai même pas envie de la réclamer. En tout cas, quand j'ai été convoqué, j'ai eu à apporter ce que je peux. Par contre, j'ai été convoqué pour jouer des coupes d'Afrique, j'étais nul à ch... Il nous faut avoir une réflexion avancée sur cette question, S'ils ont besoin de moi, ils vont me convoquer peut-être. S'ils ne l'ont pas encore fait, c'est peut-être qu'ils n'ont pas encore besoin de moi ou que je ne suis pas assez bon pour jouer dans l'équipe. Cette situation ne me gêne pas, car, au Sénégal, on est 12 millions d'habitants, alors il n'y a pas que moi comme basketteur. Mais, lorsqu'il s'agira de convoquer 25 personnes pour cette équipe, j'en ferai parti c'est très clair.
Après avoir obtenu votre diplôme d'entraîneur, vous avez été contacté par la Fédération de Basket ?
Non ! Pas pour le moment. Je ne suis pas encore contacté pour occuper ce poste d'entraîneur. En tout cas, je suis un Sénégalais comme tout autre natif de ce pays ; alors, je ne vais pas refuser cette proposition, si on me le donne. Mais actuellement, on n'en est pas encore là. Je ne veux pas trop m'apesantir sur ce poste mais on verra. Moi ce que je veux actuellement, c'est poursuivre en toute tranquillité mon chemin. Et après on verra ce que cela va donner comme résultat.
Pour l'avoir connu, pensez vous que Cheikh Sarr peut faire de bons résultats ?
On verra de toutes les façons ce que cela va donner. Cheikh Sarr était mon coach quand j'étais dans l'équipe nationale. Il est quelqu'un de bien qui s'y connait, il a des qualités. Ce n'est pas des qualités qui manquent au Sénégal ; c'est plutôt que notre basket manque de vision. Il nous faut une vision lointaine. Il faut d'abord travailler pour arriver à construire quelque chose de solide de pérenne. Qui peut nous dire ce que c'est la philosophie du basket sénégalais ? Aujourd'hui, plusieurs pays ont su se faire une image. Par exemple, en Angola, il y a un jeu angolais, en France, il y a un jeu français, en Amérique, il y a un jeu américain, en Europe de l'Est aussi. Pourquoi pas un jeu sénégalais ? C'est cette vision qui manque à notre pays. Il faut que le Sénégal puisse parvenir à avoir un jeu qui lui est propre, une philosophie de jeu qui lui appartient. Et pour cela il faut une formation. En France, quand on faisait la formation, on nous donnait des brochures qui ne s'appliquent qu'aux poussins, ensuite au benjamins et aux cadets. Chaque catégorie nécessite une formation qui lui est servie. Et c'est cette même formation qui est enseigné en Belgique entre autres pays d'Europe. Un entraîneur qui vient de la Grande Bretagne, arrivé en France, pas de problème. Car, il sait quelle formation il doit livrer à telle catégorie. Pourquoi le Sénégal ne peut pas appliquer cette forme de formation ? Si nous arrivons à le faire, les résultats vont suivre. A travers ce programme, vous voyez , en France, chez les filles ou les garçons, qu'ils font de bons résultats. C'est ce qu'ils ont fait pour en arriver là. Il faut que les Sénégalais se posent aussi cette même question, s'ils veulent que les résultats suivent. Et c'est un travail qui demande de la patience. C'est pourquoi il faut qu'on laisse travailler nos entraîneurs. Même s'ils font des erreurs, qu'on les laisse travailler. Il faut, dans cette démarche, que l'on puisse savoir où est ce qu'ils veulent amener le basket aussi. Il leur faut une vision claire. S'ils arrivent à se poser ces questions et tenter d'appliquer leurs réponses, c'est sûr et certain que les gens vont non seulement travailler mais feront aussi de bons résultats, c'est impératif.
On dirait que vous êtes en train de préparer votre retraite?
Ah non ! Il me reste encore cinq à six ans à faire. Je suis dans le basket. Je reste encore dans ce sport. Après ces années, on verra. Je ne suis pas pressé. Pour le moment, je suis tranquillement mon chemin et on verra après ce que cela va donner comme résultat.
Entretien réalisé par Tapa Tounkara (www.leral. net)
Cette idée m'est venue d'une longue discussion entre Malick Badiane et moi. Chaque deux, on discute de ce qu'on est en train de vivre à l'étranger et nous avons fini par se dire pourquoi ne pas rendre au basket ce qu'il nous a donné. Et depuis, on en discute, tout murissant le projet et, finalement, on a décidé de l'organiser à Thiès.
Pourquoi le choix de Thiès ?
Comme dit l'adage : "Charité bien ordonné commence par soi-même". Nous sommes tous les deux natifs de cette ville, ensuite nous avons tous commencé ce sport dans cette ville et c'est dans cette ville que les gens ont commencé à nous connaître. C'est, entre autres raisons, ce qui nous a poussé à tenir ce camp de basket au Cat de Thiès.
Ce Camp de Basket est prévu pour quelle date ?
Nous le tiendrons les 4, 5 et 6 du mois de juillet prochain à Thiès. Il y aura une cinquantaine de jeunes, filles comme garçons, qui, pendant ces trois jours, seront formés aux techniques qui sont susceptibles, au moins, de faire d'eux de bons basketteurs. La tranche d'âge des participants choisis est de 10 à 13 ans, pour ce camp de basket.
Ce geste est-il symbolique pour vous ?
Bien sûr. Il marque le retour au bercail ou aux sources. C'est un moment fort pour nous de marquer cet événement à Thiès, notre ville natale. C'est ici que nous avons fait nos débuts dans le basket.
Quel est l'objectif visé pour cette manifestation sportive ?
Notre objectif est de rehausser le niveau du basket sénégalais, d'aider des jeunes, de les former. Après, nous nous préparons pour la 30 ème édition du Camp de Marseille prévu les 29 et 30 juillet 2014. Nous comptons y amener une vingtaine de jeunes (10 filles et 10 garçons). A travers cette demarche nous comptons en faire un pont afin que le basket sénégalais ait une vison représentative lui permettant de se développer d'avantage.
Avez-vous des partenaires pour être à la hauteur de ce budget ?
On n'a pas de partenaires spécifiques pour l'organisation de ce camp. Mais après que Malick et moi avons chacun lancé des informations sur le site de son club, nous avons pu avoir 80 paires de chaussures que nous allons donner aux jeunes.
Voulez-vous rendre hommage à la ville de Thiès ou à l'Us Rail ?
Les deux si vous voulez. Nous sommes natifs de Thiès et l'Us Rail est de Thiès. il n'y a pas de distinction. J'ai fait mes débuts à l'Us Rail depuis. C'est en 2003 que je suis arrivé à l'équipe nationale de basketball du Sénégal. Dans cette équipe, j'ai pris part à plusieurs championnats d'Afrique joués en Egypte, en Algérie, en Angola et en Libye en 2009. et depuis cette année, je ne suis pas venu jouer dans l'équipe nationale. Ce qui se passe c'est que soit on me convoque, je ne suis pas disponible, soit je n'ai pas été convoqué.
Peut-on alors savoir ce que vous avez fait depuis lors ?
Cette année, j'ai joué à Rennes. J'ai fait d'ailleurs une très bonne saison de basket. Je fait parti d'ailleurs des 10 meilleurs marqueurs de cette saison.
Que pensez-vous du problème de meneur de jeu au sein de l'équipe nationale du Sénégal?
Le problème de meneur se pose veritablement au sein de cette équipe. Si on le dit, ce n'est pas pour dénigrer qui que ce soit. Ce n'est par hasard que nous avons décidé d'organiser ce camp de basket. c'est pour qu' à l'issue nous puissions former des jeunes capables d'être des meneurs de jeu. Ce problème de meneur de jeu est récurant au Sénégal. Moi j'ai passé mes diplômes d'entraîneur, je détiens la réponse à ce problème de meneur de jeu. La solution n'est rien d'autre que la formation. La formation est à la base. Pour être meneur de jeu, il faut subir une formation en ce sens. Dans une équipe, le meneur de jeu est le détenteur du jeu, il n'est pas comme les ailliers ou les intérieurs. Ces postes nécessitent moins de réflexion. Il suffit juste d'être athlétique pour occuper ces postes. Le meneur de jeu doit être formé au bas-âge. En France, par exemple, il y a un centre de formation qui ne forme que des meneurs de jeu. Pourquoi pas avoir une école ou un centre de formation rien que pour la formation de meneurs de jeu si on veut résoudre ce problème-là?
Face à ce manque de meneur de jeu, avez-vous votre place dans cette équipe?
Ma place au sein de l'équipe nationale de basket du Sénégal, je ne peux pas la revendiquer. Je n'ai même pas envie de la réclamer. En tout cas, quand j'ai été convoqué, j'ai eu à apporter ce que je peux. Par contre, j'ai été convoqué pour jouer des coupes d'Afrique, j'étais nul à ch... Il nous faut avoir une réflexion avancée sur cette question, S'ils ont besoin de moi, ils vont me convoquer peut-être. S'ils ne l'ont pas encore fait, c'est peut-être qu'ils n'ont pas encore besoin de moi ou que je ne suis pas assez bon pour jouer dans l'équipe. Cette situation ne me gêne pas, car, au Sénégal, on est 12 millions d'habitants, alors il n'y a pas que moi comme basketteur. Mais, lorsqu'il s'agira de convoquer 25 personnes pour cette équipe, j'en ferai parti c'est très clair.
Après avoir obtenu votre diplôme d'entraîneur, vous avez été contacté par la Fédération de Basket ?
Non ! Pas pour le moment. Je ne suis pas encore contacté pour occuper ce poste d'entraîneur. En tout cas, je suis un Sénégalais comme tout autre natif de ce pays ; alors, je ne vais pas refuser cette proposition, si on me le donne. Mais actuellement, on n'en est pas encore là. Je ne veux pas trop m'apesantir sur ce poste mais on verra. Moi ce que je veux actuellement, c'est poursuivre en toute tranquillité mon chemin. Et après on verra ce que cela va donner comme résultat.
Pour l'avoir connu, pensez vous que Cheikh Sarr peut faire de bons résultats ?
On verra de toutes les façons ce que cela va donner. Cheikh Sarr était mon coach quand j'étais dans l'équipe nationale. Il est quelqu'un de bien qui s'y connait, il a des qualités. Ce n'est pas des qualités qui manquent au Sénégal ; c'est plutôt que notre basket manque de vision. Il nous faut une vision lointaine. Il faut d'abord travailler pour arriver à construire quelque chose de solide de pérenne. Qui peut nous dire ce que c'est la philosophie du basket sénégalais ? Aujourd'hui, plusieurs pays ont su se faire une image. Par exemple, en Angola, il y a un jeu angolais, en France, il y a un jeu français, en Amérique, il y a un jeu américain, en Europe de l'Est aussi. Pourquoi pas un jeu sénégalais ? C'est cette vision qui manque à notre pays. Il faut que le Sénégal puisse parvenir à avoir un jeu qui lui est propre, une philosophie de jeu qui lui appartient. Et pour cela il faut une formation. En France, quand on faisait la formation, on nous donnait des brochures qui ne s'appliquent qu'aux poussins, ensuite au benjamins et aux cadets. Chaque catégorie nécessite une formation qui lui est servie. Et c'est cette même formation qui est enseigné en Belgique entre autres pays d'Europe. Un entraîneur qui vient de la Grande Bretagne, arrivé en France, pas de problème. Car, il sait quelle formation il doit livrer à telle catégorie. Pourquoi le Sénégal ne peut pas appliquer cette forme de formation ? Si nous arrivons à le faire, les résultats vont suivre. A travers ce programme, vous voyez , en France, chez les filles ou les garçons, qu'ils font de bons résultats. C'est ce qu'ils ont fait pour en arriver là. Il faut que les Sénégalais se posent aussi cette même question, s'ils veulent que les résultats suivent. Et c'est un travail qui demande de la patience. C'est pourquoi il faut qu'on laisse travailler nos entraîneurs. Même s'ils font des erreurs, qu'on les laisse travailler. Il faut, dans cette démarche, que l'on puisse savoir où est ce qu'ils veulent amener le basket aussi. Il leur faut une vision claire. S'ils arrivent à se poser ces questions et tenter d'appliquer leurs réponses, c'est sûr et certain que les gens vont non seulement travailler mais feront aussi de bons résultats, c'est impératif.
On dirait que vous êtes en train de préparer votre retraite?
Ah non ! Il me reste encore cinq à six ans à faire. Je suis dans le basket. Je reste encore dans ce sport. Après ces années, on verra. Je ne suis pas pressé. Pour le moment, je suis tranquillement mon chemin et on verra après ce que cela va donner comme résultat.
Entretien réalisé par Tapa Tounkara (www.leral. net)