Entretien avec Oumou Sow: "Je suis une artiste digne de ce nom"

Depuis un certain temps on n’entend plus parler de vous; que se passe-t-il ?

Il ne se passe rien. J’ai besoin de m’isoler un tout petit peu afin de bien m’occuper d’autres activités. C’est pourquoi, après la célébration du dixième anniversaire de mon groupe « Les Amazones », je suis en train de réfléchir sur d’autres activités qui sont susceptibles d’augmenter ma notoriété. Elles seront une occasion pour moi et mon groupe de faire plaisir aux fans d’ici et d’ailleurs. Même si pour l’instant, je n’ai pas encore retenu une date pour ces activités que je préfère garder secrètes pour le moment, je dois vous dire que je compte rendre un second hommage à mes parents Hal Pulaar. Ce sera dans mon nouvel album, je me suis promis de leur rendre à nouveau cet hommage. Nous comptons même, si possible, aller tourner le clip au Fouta pour l’occasion. Car, dans ce titre, il s’agira de faire ressortir encore une fois les richesses de la culture Hal Pulaar.

Beaucoup de vos fans vous attendaient sur le podium du Grand Bégué de Pape Diouf au Zénith, pourquoi vous ne vous êtes pas rendue à Paris ?

C’est vrai. Mais vous savez, ces gens qui y sont allés font partie d’un label. Je ne suis pas partie au Zénith parce que je ne fais pas partie de ce label. Moi, j’ai un groupe qui s’appelle Oumou Sow et les Amazones. Je ne refuse pas d’être dans un label, mais moi Oumou Sow ce n’est pas à moi d’aller vers un label, c’est au label de venir vers moi. Car, je suis une star qui a fait ses preuves sur la scène musicale sénégalaise. Si un label a besoin de moi pour son événement, il suffit qu’il m’appelle pour qu’on discute du cachet. S’il me fait une bonne offre, il y aura aucun problème pour qu’Oumou Sow prenne part à cet événement, qu’importe le lieu où il va se tenir.

Quels sont les genres de manifestations susceptibles de faire monter Oumou Sow sur scène ?

Je ne fais pas de distinction. Mais je tiens juste à préciser qu’il faut que cet événement soit à la fois d’une importance capitale et financière pour moi. Mais, s’il s’agit de voyager pour qu’uniquement les gens disent qu’Oumou Sow fait partie de l’organisation d’un événement, je ne suis pas intéressée. Moi, je suis une artiste digne de ce nom. Par conséquent, si je dois voyager pour ce genre d’événement, je dois discuter du cachet avec le ou les organisateur(s) avant, afin que je puisse savoir ce que je ferai de l’argent au retour. Mais je ne discute pas des cachets après l’événement. Car, si le ou les organisateur(s) prétendent après qu’ils n’ont pas eu de bénéfices qu’allez-vous faire ? Vous avez donc effectué un voyage pour votre simple plaisir car au final vous n’aurez rien gagné. Ce métier est mon gagne-pain, donc je le respecte. Si je n’ai rien à faire, je reste dans ma boutique de prêt à porter et si je dois voyager pour mon propre compte, j’y vais sans attirer l’attention sur moi. Je préfère rester dans mon coin et travailler en toute tranquillité.

Pourquoi Oumou Sow ne fait pas de la télé comme les autres célébrités ?

(Elle marque une petite pause) Ça fait partie de mes projets. Celles qui font actuellement des émissions à la télévision n’ont rien de plus que moi. Je suis capable de faire ce qu’elles font. Je vous dis une chose : Dans la vie, il faut opter pour l’avancement sinon les gens vont vous rattraper. Je vais faire la télé comme elles.

Pensez-vous pouvoir apporter des innovations dans l’animation ?

Bien sûr que oui ! Je promets d’apporter des choses que les téléspectateurs n’ont pas encore vues. Je vais apporter une grande innovation aux programmes de cette télévision. Il y a des gens qui sont incapables de zapper quand Oumou Sow apparait à la télé à plus forte raison si c’est elle qui anime une émission. « Dina deff lou kenn moussoul deff si télé yi » (Je vais faire ce que personne n’a pas encore fait à la télé).

A vous entendre parler, on a l’impression que vous avez déjà une émission ?

Bien sûr, je vais animer une émission à la télé. C’est une émission inédite ! Tout ce que je peux vous dire pour l’instant c’est que vous verrez l’émission d’ici la fin de 2013.

Quel sera son nom ?

Je suis encore dans le projet, je ne peux pas vous en dire trop. Car, si les gens connaissent votre itinéraire, vous n’arriverez jamais à destination, ou alors ils vous mettront les bâtons dans les roues. Donc, je m’en tiens là. « Kham nga gayi bou bakh sakh » (Vous connaissez bien les gens), (a-t-elle dit avant de s’éclater de rire).

Que conseillez-vous aux femmes ?

Je demande aux femmes de respecter leurs maris. Elles doivent comprendre qu’actuellement la vie n’est pas facile surtout la vie en couple. Les temps sont durs, et la hausse des prix des denrées de première nécessité, le manque d’emploi, entre autres, n’arrangent rien. Tout est difficile. Les hommes et les femmes vivent pratiquement les mêmes calvaires. Les femmes doivent être encore plus tolérantes dans leur foyer. Elles doivent s’occuper de leurs enfants, leur donner une bonne éducation en leur inculquant des valeurs cardinales. Quels que puissent être les problèmes, elles doivent s’accrocher et faire preuve de compréhension à l’égard de leur famille.

Entretien réalisé par Tapa Tounkara