On dit qu’il y a, parmi les fils de Serigne Bara, certains d’entre eux qui l’influençaient négativement. Etes-vous au courant de cela ?
En tout cas, moi je rends grâce à Dieu d’avoir accompli mon devoir. Je n’ai jamais été impliqué dans des scandales financiers ou autres. C’est un secret de Polichinelle que j’ai été combattu par le régime qui était en place. Mais Alhamdoulillah !
Est-ce que ce n’était pas lié à la sortie que vous aviez faite contre le régime de l'époque ?
Vous savez, ça c’était le résultat d’un long processus. Ils (les dirigeants de l'époque) s’étaient rendu compte que j’étais quelqu’un qu’ils ne pouvaient pas influencer, quelqu’un qui était prêt à défendre l’islam et à jouer son rôle dans la charge qui était dévolue à son ascendant. Ce qui a été à l’origine d’incompréhensions et de beaucoup de difficultés entre mon entourage, certains de mes proches et moi.
Je considère que l'ancien régime avait une mission à accomplir. De la même manière, je suis convaincu que c’est Dieu qui m’a donné la charge de remplir mon devoir, ce n’est ni un décret présidentiel ni gouvernemental, et c’est à moi qu’incombe la responsabilité d’œuvrer pour être à la hauteur. Aujourd’hui, la situation et le statut de nombre d’entre eux ont changé. C’est ce que j’avais compris, et j’ai cherché à connaitre qui je suis pour pouvoir me comporter en conséquence. Je ne dis pas que j’ai réussi à accomplir la mission qui m’est assignée à 100% mais du fait de ma situation et de ma position, j’ai pu éviter, par la grâce de Dieu, certaines choses qui auraient pu ternir mon image ou celle de ma famille.
Il y a également la visite de Serigne Bara au Palais que beaucoup avaient du mal à comprendre…
Ce que je peux dire à ce propos, c’est que, lorsque j’ai fait une déclaration, certains Medias de la place l’avaient montré, pour manifester clairement ma désapprobation, beaucoup ne m’avaient pas compris, certains m‘avaient même taxé d’indiscipliné, d’autres affirmaient que j’étais contre le régime. Mais, après cette visite et les déclarations qui en sont suivies, des gens sont venus me dire qu’on me devait des excuses. Je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont répondu que les gens n’avaient pas compris et que c’est à leur retour qu’ils ont pris conscience que c’est moi qui avais raison. Parce que je savais que c’était de la manipulation politique car ce qu’ils disaient au Khalife pour le persuader d’aller à Dakar et ce qu’ils disaient au Président Wade était différent. Mon intuition ne me trompe jamais et Dieu m’a donné le don de pouvoir faire des analyses et de tirer des conclusions. Je savais donc que leurs motivations n’étaient pas aussi nobles qu’ils le prétendaient. Et, ce que je voulais surtout éviter, c’est qu’ils aient une certaine emprise sur le Khalife pour pouvoir le manipuler comme ils veulent. Il y a peu de personnes qui me soutenaient, j’étais donc presque seul dans mon combat. Finalement, lorsque la donne a changé, les gens se sont rendus compte, y compris ceux qui me mettaient des bâtons dans les roues, que c’est moi qui avais raison. Ils avaient le devoir de me soutenir puisque c’est là que résidait leur intérêt mais en ce moment ils n’y voyaient pas leur compte. Et moi je voyais les choses venir car j’avais une vision plus lointaine.
En tout cas, moi je rends grâce à Dieu d’avoir accompli mon devoir. Je n’ai jamais été impliqué dans des scandales financiers ou autres. C’est un secret de Polichinelle que j’ai été combattu par le régime qui était en place. Mais Alhamdoulillah !
Est-ce que ce n’était pas lié à la sortie que vous aviez faite contre le régime de l'époque ?
Vous savez, ça c’était le résultat d’un long processus. Ils (les dirigeants de l'époque) s’étaient rendu compte que j’étais quelqu’un qu’ils ne pouvaient pas influencer, quelqu’un qui était prêt à défendre l’islam et à jouer son rôle dans la charge qui était dévolue à son ascendant. Ce qui a été à l’origine d’incompréhensions et de beaucoup de difficultés entre mon entourage, certains de mes proches et moi.
Je considère que l'ancien régime avait une mission à accomplir. De la même manière, je suis convaincu que c’est Dieu qui m’a donné la charge de remplir mon devoir, ce n’est ni un décret présidentiel ni gouvernemental, et c’est à moi qu’incombe la responsabilité d’œuvrer pour être à la hauteur. Aujourd’hui, la situation et le statut de nombre d’entre eux ont changé. C’est ce que j’avais compris, et j’ai cherché à connaitre qui je suis pour pouvoir me comporter en conséquence. Je ne dis pas que j’ai réussi à accomplir la mission qui m’est assignée à 100% mais du fait de ma situation et de ma position, j’ai pu éviter, par la grâce de Dieu, certaines choses qui auraient pu ternir mon image ou celle de ma famille.
Il y a également la visite de Serigne Bara au Palais que beaucoup avaient du mal à comprendre…
Ce que je peux dire à ce propos, c’est que, lorsque j’ai fait une déclaration, certains Medias de la place l’avaient montré, pour manifester clairement ma désapprobation, beaucoup ne m’avaient pas compris, certains m‘avaient même taxé d’indiscipliné, d’autres affirmaient que j’étais contre le régime. Mais, après cette visite et les déclarations qui en sont suivies, des gens sont venus me dire qu’on me devait des excuses. Je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont répondu que les gens n’avaient pas compris et que c’est à leur retour qu’ils ont pris conscience que c’est moi qui avais raison. Parce que je savais que c’était de la manipulation politique car ce qu’ils disaient au Khalife pour le persuader d’aller à Dakar et ce qu’ils disaient au Président Wade était différent. Mon intuition ne me trompe jamais et Dieu m’a donné le don de pouvoir faire des analyses et de tirer des conclusions. Je savais donc que leurs motivations n’étaient pas aussi nobles qu’ils le prétendaient. Et, ce que je voulais surtout éviter, c’est qu’ils aient une certaine emprise sur le Khalife pour pouvoir le manipuler comme ils veulent. Il y a peu de personnes qui me soutenaient, j’étais donc presque seul dans mon combat. Finalement, lorsque la donne a changé, les gens se sont rendus compte, y compris ceux qui me mettaient des bâtons dans les roues, que c’est moi qui avais raison. Ils avaient le devoir de me soutenir puisque c’est là que résidait leur intérêt mais en ce moment ils n’y voyaient pas leur compte. Et moi je voyais les choses venir car j’avais une vision plus lointaine.
Serigne Cheikhouna sur le plateau Leerlu avec ses invités
On a constaté que les hommes politiques aiment beaucoup se tourner vers Touba. Comment voyez-vous cette ruée vers la ville sainte ?
Mais c’est évident ! Tout le monde sait que Dieu a doté cette ville d’hommes véridiques qui ont une influence certaine. Les hommes politiques le savent et c’est tout ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin des populations car ce sont elles qui peuvent leur donner ce qu’ils veulent. Et ils sont conscients de la force qui se cache derrière Touba. Maintenant, ce sont les habitants de la ville qui doivent savoir qui ils sont et où mettre les pieds, prendre conscience de leur poids et savoir comment en user pour contribuer à l’accomplissement de la mission de Cheikhoul Khadim. Malheureusement, beaucoup d’entre eux se laissent manipuler par les politiciens, je ne dirai pas tous, qui passent par certains canaux pour obtenir ce qu’ils veulent même si ce n’est pas conforme aux enseignements de Serigne Touba. Mais heureusement qu’il y en a certains qui ne bafoueront jamais les préceptes de l’islam ou les recommandations de Khadimou Rassoul.
Dernièrement, on faisait état de retrait de passeports diplomatiques de certains chefs religieux. Comment analysez-vous cette situation ?
Sur cette question, je ne dirai pas que les guides religieux devraient assumer leurs responsabilités, car je suis très petit pour être un exemple. Mais quand une personne est réduite à ne plus pouvoir accomplir des choses, qu’elle avait l’habitude de faire, sans l’obtention d’un passeport diplomatique, elle doit se remettre en question. Je considère que ce sont des détails et personne ne devrait dépendre dans sa vie des faveurs qu’on lui fait. Peut-être que j’en ai pas besoin, mais j’estime que tout le monde devrait travailler à être indépendant et autonome.
Donc, pour vous un guide religieux doit travailler ?
Oui bien sûr ! C’est ce que faisait Serigne Touba. Il enseignait que le savoir et le travail sont l’essence même de la vie et que c’est la seule voie qui mène vers le salut éternel. C’est cette voie qu’avaient empruntée nos ancêtres. Pour preuve, la mosquée de Touba a été construite, en dehors de l’aide d’organismes internationaux, avec l’argent des populations. Lorsque Serigne Touba a donné l’instruction de construire la mosquée, si nos aînés avaient opté pour la facilité, l’édifice n’aurait jamais pu être sur pied. Comme j’ai l’habitude de le dire à travers les médias, il faut qu’on arrête de se focaliser sur les épopées. On doit analyser les actions de Cheikh Ahmadou Bamba, bien qu’on y ait déjà beaucoup travaillées, à étudier la manière de se comporter de ceux qu’il a éduqués pour s’en inspirer. J’ai une fois dit que 80% des discours que j’entends portent sur des épopées. Et lorsque je l’ai dit, je savais bien de quoi je parlais. Il y a des gens qui répliquent dès fois au cours de certaines cérémonies, mais je persiste et signe. Pour exemple, ils sont nombreux les médecins qui fument pourtant, ils savent que fumer nuit à la Sante mais ils n’ont pas la foi. Maintenant, lorsqu’on passe son temps à parler des hauts faits de Serigne Touba et que les gens se mettent à entrer en transe et à crier sans les analyser, on donne l’opportunité à certains de parler de Khadimoul Khadim sans croire un mot de ce qu’ils disent. Si je prends l’exemple du Saint homme, à la disparition de son père, on lui a demandé d’aller chercher de l’aide chez Lat Dior. Mais il leur a dit qu’il éprouvait des scrupules à demander de l’aide à un roi qui avait ses propres soucis. C’est très important. On doit raconter cette anecdote lorsqu’on n’a pas besoin de l’Etat. Or, garder de l’argent illicite du régime précédant, qui n’est pas issu de la sueur de son front, et vouloir enseigner des recommandations de Serigne Touba, c’est un manque de bon sens et c’est très grave. Je dis donc qu’il faut arrêter de vivre de légendes. Car, passer son temps à ne raconter que des faits épiques sans les analyser, c’est un manque d’arguments. Tout cela c’est l’œuvre des Toubabs, ce sont eux qui ont manipulé et dévié la société au point qu’on ne pense plus qu’au privilège d’être un proche de Serigne Touba. Alors que cette proximité est plus une responsabilité qu’un privilège. Avoir comme nom de famille Mbacké est un grand privilège, mais le plus important est d’acquérir ce privilège chez des gens qui ne connaissent pas la valeur symbolique de ce nom. On ne doit pas se focaliser sur notre naissance pour ne rien faire. Serigne Touba a tout fait pour nous, c’est notre tour maintenant de voir ce qu’on peut faire pour lui.
Mais c’est évident ! Tout le monde sait que Dieu a doté cette ville d’hommes véridiques qui ont une influence certaine. Les hommes politiques le savent et c’est tout ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin des populations car ce sont elles qui peuvent leur donner ce qu’ils veulent. Et ils sont conscients de la force qui se cache derrière Touba. Maintenant, ce sont les habitants de la ville qui doivent savoir qui ils sont et où mettre les pieds, prendre conscience de leur poids et savoir comment en user pour contribuer à l’accomplissement de la mission de Cheikhoul Khadim. Malheureusement, beaucoup d’entre eux se laissent manipuler par les politiciens, je ne dirai pas tous, qui passent par certains canaux pour obtenir ce qu’ils veulent même si ce n’est pas conforme aux enseignements de Serigne Touba. Mais heureusement qu’il y en a certains qui ne bafoueront jamais les préceptes de l’islam ou les recommandations de Khadimou Rassoul.
Dernièrement, on faisait état de retrait de passeports diplomatiques de certains chefs religieux. Comment analysez-vous cette situation ?
Sur cette question, je ne dirai pas que les guides religieux devraient assumer leurs responsabilités, car je suis très petit pour être un exemple. Mais quand une personne est réduite à ne plus pouvoir accomplir des choses, qu’elle avait l’habitude de faire, sans l’obtention d’un passeport diplomatique, elle doit se remettre en question. Je considère que ce sont des détails et personne ne devrait dépendre dans sa vie des faveurs qu’on lui fait. Peut-être que j’en ai pas besoin, mais j’estime que tout le monde devrait travailler à être indépendant et autonome.
Donc, pour vous un guide religieux doit travailler ?
Oui bien sûr ! C’est ce que faisait Serigne Touba. Il enseignait que le savoir et le travail sont l’essence même de la vie et que c’est la seule voie qui mène vers le salut éternel. C’est cette voie qu’avaient empruntée nos ancêtres. Pour preuve, la mosquée de Touba a été construite, en dehors de l’aide d’organismes internationaux, avec l’argent des populations. Lorsque Serigne Touba a donné l’instruction de construire la mosquée, si nos aînés avaient opté pour la facilité, l’édifice n’aurait jamais pu être sur pied. Comme j’ai l’habitude de le dire à travers les médias, il faut qu’on arrête de se focaliser sur les épopées. On doit analyser les actions de Cheikh Ahmadou Bamba, bien qu’on y ait déjà beaucoup travaillées, à étudier la manière de se comporter de ceux qu’il a éduqués pour s’en inspirer. J’ai une fois dit que 80% des discours que j’entends portent sur des épopées. Et lorsque je l’ai dit, je savais bien de quoi je parlais. Il y a des gens qui répliquent dès fois au cours de certaines cérémonies, mais je persiste et signe. Pour exemple, ils sont nombreux les médecins qui fument pourtant, ils savent que fumer nuit à la Sante mais ils n’ont pas la foi. Maintenant, lorsqu’on passe son temps à parler des hauts faits de Serigne Touba et que les gens se mettent à entrer en transe et à crier sans les analyser, on donne l’opportunité à certains de parler de Khadimoul Khadim sans croire un mot de ce qu’ils disent. Si je prends l’exemple du Saint homme, à la disparition de son père, on lui a demandé d’aller chercher de l’aide chez Lat Dior. Mais il leur a dit qu’il éprouvait des scrupules à demander de l’aide à un roi qui avait ses propres soucis. C’est très important. On doit raconter cette anecdote lorsqu’on n’a pas besoin de l’Etat. Or, garder de l’argent illicite du régime précédant, qui n’est pas issu de la sueur de son front, et vouloir enseigner des recommandations de Serigne Touba, c’est un manque de bon sens et c’est très grave. Je dis donc qu’il faut arrêter de vivre de légendes. Car, passer son temps à ne raconter que des faits épiques sans les analyser, c’est un manque d’arguments. Tout cela c’est l’œuvre des Toubabs, ce sont eux qui ont manipulé et dévié la société au point qu’on ne pense plus qu’au privilège d’être un proche de Serigne Touba. Alors que cette proximité est plus une responsabilité qu’un privilège. Avoir comme nom de famille Mbacké est un grand privilège, mais le plus important est d’acquérir ce privilège chez des gens qui ne connaissent pas la valeur symbolique de ce nom. On ne doit pas se focaliser sur notre naissance pour ne rien faire. Serigne Touba a tout fait pour nous, c’est notre tour maintenant de voir ce qu’on peut faire pour lui.
Serigne Cheikhouna au Forum international de la Finance islamique en Afrique de l'Ouest
En somme, vous conseillez aux guides religieux de prendre leur distance par rapport au pouvoir?
Bien sûr ! Que chacun joue son rôle. Qu’on sache, même si les Blancs nous ont imposé la laïcité, que l’islam c’est tout un système. C’est pourquoi les chefs religieux doivent s’immiscer dans la politique, en parler, parce que ce sont les Toubabs qui nous imposent la séparation des pouvoirs alors que celle-ci n’existe pas dans l’islam. Si les occidentaux sont allés jusqu’à adopter le système économique islamique à plus forte raison nous qui sommes à 95% musulmans. On ne doit donc pas accepter que les Français nous disent que notre religion est uniquement une religion de rituels alors que la plupart des articles du code civil français s’est inspirée de la jurisprudence malikite. Lorsque la France élaborait ses lois, on a avait déjà établi les lois islamiques et commencé à les appliquer. Lorsqu’ils sont venus ici, ils avaient trouvé un système bien solide que les Almamy appliquaient dans leurs royaumes. Ils nous ont bernés et enlevés tout cela en nous faisant croire que tout ce qu’il y a ici, c’est grâce à eux. Il y a même des Sénégalais qui croient tellement à la laïcité que quand vous leur parlez de l’islam, ils se mettent en colère. Ce, parce que lorsque les Blancs se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas nuire à l’islam, ils ont formé des gens pour s’en charger en leur faisant subir un lavage de cerveau. Même la laïcité appliquée en France est différente de celle en vigueur en Angleterre, en Allemagne, etc. Pourquoi prend-t-on à tout bout de champ pour référence Karl Marx, Mao Tzedong, qui étaient athées, en refusant de parler de Serigne Touba ou El Hadj MalickSy sur les questions politiques ? C’est parce qu’on est complexé ! C’est la raison pour laquelle j’exhorte les guides religieux à aller étudier, car l’éducation et la culture sont essentielles. Malheureusement beaucoup d’entre eux ne le comprennent pas. Ce n’est pas en passant notre temps à raconter des légendes que nous arriverons à bout de la domination française qui semble plus forte aujourd’hui et se manifeste par un lavage de cerveau visant à semer la zizanie entre les familles religieuses. Donc j’invite tout le monde à laisser de côté les contes et à opérer un retour à la source, en analysant les comportements de nos ancêtres et en nous y inspirant, au risque de voir nos œuvres rester vaines.
Entretien réalisé par Serigne Talla Diaw (www.leral.net)
Bien sûr ! Que chacun joue son rôle. Qu’on sache, même si les Blancs nous ont imposé la laïcité, que l’islam c’est tout un système. C’est pourquoi les chefs religieux doivent s’immiscer dans la politique, en parler, parce que ce sont les Toubabs qui nous imposent la séparation des pouvoirs alors que celle-ci n’existe pas dans l’islam. Si les occidentaux sont allés jusqu’à adopter le système économique islamique à plus forte raison nous qui sommes à 95% musulmans. On ne doit donc pas accepter que les Français nous disent que notre religion est uniquement une religion de rituels alors que la plupart des articles du code civil français s’est inspirée de la jurisprudence malikite. Lorsque la France élaborait ses lois, on a avait déjà établi les lois islamiques et commencé à les appliquer. Lorsqu’ils sont venus ici, ils avaient trouvé un système bien solide que les Almamy appliquaient dans leurs royaumes. Ils nous ont bernés et enlevés tout cela en nous faisant croire que tout ce qu’il y a ici, c’est grâce à eux. Il y a même des Sénégalais qui croient tellement à la laïcité que quand vous leur parlez de l’islam, ils se mettent en colère. Ce, parce que lorsque les Blancs se sont rendu compte qu’ils ne pouvaient pas nuire à l’islam, ils ont formé des gens pour s’en charger en leur faisant subir un lavage de cerveau. Même la laïcité appliquée en France est différente de celle en vigueur en Angleterre, en Allemagne, etc. Pourquoi prend-t-on à tout bout de champ pour référence Karl Marx, Mao Tzedong, qui étaient athées, en refusant de parler de Serigne Touba ou El Hadj MalickSy sur les questions politiques ? C’est parce qu’on est complexé ! C’est la raison pour laquelle j’exhorte les guides religieux à aller étudier, car l’éducation et la culture sont essentielles. Malheureusement beaucoup d’entre eux ne le comprennent pas. Ce n’est pas en passant notre temps à raconter des légendes que nous arriverons à bout de la domination française qui semble plus forte aujourd’hui et se manifeste par un lavage de cerveau visant à semer la zizanie entre les familles religieuses. Donc j’invite tout le monde à laisser de côté les contes et à opérer un retour à la source, en analysant les comportements de nos ancêtres et en nous y inspirant, au risque de voir nos œuvres rester vaines.
Entretien réalisé par Serigne Talla Diaw (www.leral.net)