Votre mentor Idrissa Seck a soulevé la question de la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale. Quelle est la pertinence d’un tel débat actuellement ? Ne pensez-vous pas que les urgences sont ailleurs ?
Il faut d'abord préciser que cette question à été soulevée lors d'une réunion du Secrétariat national de Rewmi. Il a été demandé aux députés d'engager une discussion pour l'abrogation de la loi "Sada Ndiaye" et de ramener le mandat du Président de l'Assemblée nationale à cinq ans. C'est une loi qu'il fallait abroger depuis longtemps. Une fois au pouvoir, les premiers actes à poser doivent être le respect des engagements et la réparation des injustices. Justement, ce qui est incompréhensible c'est qu'on tarde a réparer une injustice qu'on a soi-même subie. Même si on change de poste, une injustice demeure une injustice. La loi "Sada Ndiaye" est une anomalie qui s'est greffée dans la réglementation parlementaire. Cette disposition, qui est le fruit de pratiques politiciennes pour régler des comptes, n'a pas besoin d'attendre la réforme des institutions pour être extirpée des dispositions de la loi parlementaire. Maintenant, il reste entendu que les urgences sont nombreuses. Il faudra s'atteler à la satisfaction des besoins des populations sénégalaises. Mais cela n'enlève en rien le devoir de veiller particulièrement à la stabilité de nos institutions.
Moustapha Diakhaté a accusé le président de Rewmi de vouloir semer la zizanie au sein de BBY, mais n’a-t-il pas raison vu que cela peut engendrer des tensions entre l’Afp et l’Apr ?
Malheureusement quand, à Rewmi, on désigne le soleil, eux, ils regardent le doigt qui le désigne. Les hommes partent les institutions demeurent. Ce n'est donc pas une question d'hommes ou de partis politiques. Il s'agit de veiller à la stabilité des institutions et à sa crédibilité. Il ne faut plus que des dispositions de la loi puissent servir d'épée de Damoclès à un pouvoir exécutif envahissant. Nous avons la responsabilité de régler définitivement la question de la stabilité de nos institutions.
Et qu'en est-il du mandat du président de la République qui doit être réduit à cinq ans ?
Le respect de l'engagement du Président de réduire son mandat à cinq ans doit être matérialisé. C'est une promesse qu'il faut évacuer en matérialisant son respect. On n'a pas besoin d'attendre la réforme des institutions pour le faire et on n'a pas besoin de référendum pour cela. La disposition qui avait consacré le mandat à cinq ans avait été logée dans la Constitution de 2001 qui a fait l'objet de référendum. Donc, le peuple s'est déjà prononcé sur cette question. La procédure parlementaire est très indiquée pour respecter cette promesse puisque c'est à travers cette même procédure que la disposition avait été changée.
Que pensez-vous du Comité sur la réforme des institutions confié à Amadou Makhtar Mbow?
Ce comité est une curiosité. C'est quoi sa feuille de route? quelle est sa composition? comment compte t-il mener la réflexion? avec qui? On nous dit qu'il va bientôt déposer ses conclusions alors que ni les partis politiques (majorité et opposition) ni les acteurs de la société civile ne semblent être impliqués. Ensuite, la logique aurait voulu que Amadou Makhtar Mbow, qui a piloté les Assises nationales, milite d'abord pour le respect de ces assises qui a été le fruit d'une large concertation avant d'engager une réflexion solitaire sur d'éventuelles réformes des institutions.
Il se dit qu’une fronde se prépare au sein du groupe parlementaire BBY. Qu’en est-il exactement ?
Il ne peut pas y avoir de fronde. Ce qui peut y avoir c'est une prise de responsabilité quand certains segments considèrent qu'ils ne peuvent plus cheminer ensemble. Pour l'instant, tant qu'on acceptera de se dire des vérités, on ira loin. Si par contre on veut réduire les députes à de simples exécutants, il ne faudra pas compter sur Rewmi.
Entretien réalisé par Serigne Diaw, Leral
Il faut d'abord préciser que cette question à été soulevée lors d'une réunion du Secrétariat national de Rewmi. Il a été demandé aux députés d'engager une discussion pour l'abrogation de la loi "Sada Ndiaye" et de ramener le mandat du Président de l'Assemblée nationale à cinq ans. C'est une loi qu'il fallait abroger depuis longtemps. Une fois au pouvoir, les premiers actes à poser doivent être le respect des engagements et la réparation des injustices. Justement, ce qui est incompréhensible c'est qu'on tarde a réparer une injustice qu'on a soi-même subie. Même si on change de poste, une injustice demeure une injustice. La loi "Sada Ndiaye" est une anomalie qui s'est greffée dans la réglementation parlementaire. Cette disposition, qui est le fruit de pratiques politiciennes pour régler des comptes, n'a pas besoin d'attendre la réforme des institutions pour être extirpée des dispositions de la loi parlementaire. Maintenant, il reste entendu que les urgences sont nombreuses. Il faudra s'atteler à la satisfaction des besoins des populations sénégalaises. Mais cela n'enlève en rien le devoir de veiller particulièrement à la stabilité de nos institutions.
Moustapha Diakhaté a accusé le président de Rewmi de vouloir semer la zizanie au sein de BBY, mais n’a-t-il pas raison vu que cela peut engendrer des tensions entre l’Afp et l’Apr ?
Malheureusement quand, à Rewmi, on désigne le soleil, eux, ils regardent le doigt qui le désigne. Les hommes partent les institutions demeurent. Ce n'est donc pas une question d'hommes ou de partis politiques. Il s'agit de veiller à la stabilité des institutions et à sa crédibilité. Il ne faut plus que des dispositions de la loi puissent servir d'épée de Damoclès à un pouvoir exécutif envahissant. Nous avons la responsabilité de régler définitivement la question de la stabilité de nos institutions.
Et qu'en est-il du mandat du président de la République qui doit être réduit à cinq ans ?
Le respect de l'engagement du Président de réduire son mandat à cinq ans doit être matérialisé. C'est une promesse qu'il faut évacuer en matérialisant son respect. On n'a pas besoin d'attendre la réforme des institutions pour le faire et on n'a pas besoin de référendum pour cela. La disposition qui avait consacré le mandat à cinq ans avait été logée dans la Constitution de 2001 qui a fait l'objet de référendum. Donc, le peuple s'est déjà prononcé sur cette question. La procédure parlementaire est très indiquée pour respecter cette promesse puisque c'est à travers cette même procédure que la disposition avait été changée.
Que pensez-vous du Comité sur la réforme des institutions confié à Amadou Makhtar Mbow?
Ce comité est une curiosité. C'est quoi sa feuille de route? quelle est sa composition? comment compte t-il mener la réflexion? avec qui? On nous dit qu'il va bientôt déposer ses conclusions alors que ni les partis politiques (majorité et opposition) ni les acteurs de la société civile ne semblent être impliqués. Ensuite, la logique aurait voulu que Amadou Makhtar Mbow, qui a piloté les Assises nationales, milite d'abord pour le respect de ces assises qui a été le fruit d'une large concertation avant d'engager une réflexion solitaire sur d'éventuelles réformes des institutions.
Il se dit qu’une fronde se prépare au sein du groupe parlementaire BBY. Qu’en est-il exactement ?
Il ne peut pas y avoir de fronde. Ce qui peut y avoir c'est une prise de responsabilité quand certains segments considèrent qu'ils ne peuvent plus cheminer ensemble. Pour l'instant, tant qu'on acceptera de se dire des vérités, on ira loin. Si par contre on veut réduire les députes à de simples exécutants, il ne faudra pas compter sur Rewmi.
Entretien réalisé par Serigne Diaw, Leral