echos-Senegal : Monsieur Gaye nous sommes au mois de ramadan et l’année dernière à pareille heure les boulangers avaient menacé de priver les sénégalais de pain qu’en est il pour cette année ?
Mr GAYE : Le prix du pain est homologué et doit suivre les fluctuations des cours mondiaux du blé. Mais cette année nous avons pris nos responsabilités pour ne pas augmenter le prix. Normalement le prix devrait grimper, en Septembre 2010 le prix du sac de la farine est passé de 140.600 francs Cfa à 20.600 fcfa, on a eu un consensus avec le gouvernement pour l’augmentation du prix du pain de 1 francs. Actuellement le prix du gasoil a flambé, sans compter avec les coupures d’électricité, si nous n’avions pas prioriser les intérêts des populations le prix du pain connaitrait à cette heure une hausse. On a mené des actions d’alerte auprès des autorités pour l’arrêt des coupures d’électricité, et puis nous sommes sensibles aux souffrances des populations car le pain est un produit social.
echos-Sénégal : Concernant la crise énergétique, comment vivez vous les délestages ?
Mr GAYE : Très mal ! Les coupures ont des incidences très négatives sur l’économie. Le boulanger qui n’a pas de groupe électrogène est obligé de s’en procurer avec des coûts additionnels énormes. Rien que pour faire fonctionner le groupe on dépense environ 50 000 francs par jour en carburant. Actuellement dans la banlieue il y a des boulangeries qui connaissent des rushes et de longues queues parce que beaucoup de gérants n’ont pas de groupe et le courant est instable. Vraiment nous demandons que la situation revienne à la normale. On souffre vraiment de la situation.
echos-Sénégal : Le Sénégal va participer à la coupe du monde de la boulangerie racontez nous comment avez-vous réussi cette performance ?
Mr GAYE : La coupe du monde la boulangerie est une compétition prestigieuse aucun pays africain n’y a encore participé sauf les pays du Maghreb. En 2010 nous avons eu la chance de participer à « euro pain 2010 », et il faut souligner que nous avons du talent mais aussi de la chance en rencontrant un grand Monsieur du nom de Christian Vabret l’organisateur de ce concours depuis 2002, et qui est le meilleur ouvrier de France. Suite à cette rencontre il a accepté d’organiser une compétition en Afrique y compris le Moyen orient. Le Sénégal était parti comme outsider, nous faisions nos entrainements au niveau des Grands Moulins de Dakar et Monsieur Vabret nous a même supervisés avant notre départ pour le Maroc afin de s’assurer de notre bon niveau.
A la surprise générale on a remporté haut la main le trophée en viennoiserie, pâtisserie en pain et en pièce artistique. Notre équipe composée de quarte jeunes sénégalais a réalisé une case, un baobab et des scènes de vie quotidienne, mais ce qui nous a permis de remporté la première place c’est notre pain à base de céréale locale « le pain dolé » et ceci à cause de son goût extraordinaire. A notre retour la première réaction officielle nous est venue de Thierno Lo actuel ministre du tourisme, tandis qu’au ministère du commerce par l’intermédiaire du directeur du commerce nous a accompagnés moralement. Notre équipe a réussi à décrocher sa qualification et va représenter l’Afrique et le Moyen Orient en phase finale de la coupe du monde de la boulangerie du 03 au 08 mars 2012 à Paris.
echos-Sénégal : est-ce à dire que ce« pain dolé »pourrait être exporté dans les autres pays ?
Mr GAYE : Notre fédération en est consciente car face à la crise qu’on est entrain de vivre les céréales locales sont la solution idéale. Mais il faudrait que le prix des céréales soit moins élevé que celui du blé. Si on introduit les céréales locales dans la production du pain cela va freiner une partie des importations du blé, les meuniers et les producteurs locaux auront leur part de marché et le prix du maïs et du mil va aussi être revalorisé, ainsi le pain nommé « dolé » pourra être exporté. D’ailleurs c’est fort de cela qu’on a signé une convention avec la banque mondiale pour le financement du projet « pain dolé » à hauteur de 500 millions. Ce projet est piloté par les producteurs, les consommateurs et les boulangers. On va même monter des kiosques pour gérer un autre problème du secteur, la distribution du pain. Et en plus, nous allons mettre sur le marché le «pain dolé» ce sera alors aux Sénégalais de faire leur choix, je souligne que ce pain est de qualité exceptionnelle, nutritif et prisé de par le monde.
echos-Sénégal : Et l’Etat dans tout cela ?
Mr GAYE : Nous attendons de l’Etat un appui et un soutien conséquent. Comme on le dit en wolof « Ku déf lu Rey Am lu Rey » nous allons défendre les couleurs du Pays et de l’Afrique après notre victoire au Maroc, l’état doit nous accompagner. Je vous signale que même Monsieur Kamal Rahal l’organisateur du salon Crémai 2011 au Maroc, et qui est aussi le traiteur du roi Mohamed6 s’est montré très disponible pour nous aider à bien défendre le flambeau de l’Afrique, je le salue et le remercie au passage. Notre souhait c’est que les autorités, le président de la République et le Premier Ministre en premier nous entendent et nous aident car il y va même de l’intérêt de notre économie car si « le pain dolé » gagne on pourra même exporter du maïs et du mil sénégalais vers l’extérieur. Nous souhaitons que le président de la république nous remette en main propre le drapeau national. Et parlant de qualité, c’est ici le moment d’appeler l’Etat à nous accompagner pour l’ouverture d’une école de formation en boulangerie, ce qui va nous permettre d’appliquer la charte qualité et hygiène.
Entretien réalisé par BSN et AMD echos-Sénégal
Mr GAYE : Le prix du pain est homologué et doit suivre les fluctuations des cours mondiaux du blé. Mais cette année nous avons pris nos responsabilités pour ne pas augmenter le prix. Normalement le prix devrait grimper, en Septembre 2010 le prix du sac de la farine est passé de 140.600 francs Cfa à 20.600 fcfa, on a eu un consensus avec le gouvernement pour l’augmentation du prix du pain de 1 francs. Actuellement le prix du gasoil a flambé, sans compter avec les coupures d’électricité, si nous n’avions pas prioriser les intérêts des populations le prix du pain connaitrait à cette heure une hausse. On a mené des actions d’alerte auprès des autorités pour l’arrêt des coupures d’électricité, et puis nous sommes sensibles aux souffrances des populations car le pain est un produit social.
echos-Sénégal : Concernant la crise énergétique, comment vivez vous les délestages ?
Mr GAYE : Très mal ! Les coupures ont des incidences très négatives sur l’économie. Le boulanger qui n’a pas de groupe électrogène est obligé de s’en procurer avec des coûts additionnels énormes. Rien que pour faire fonctionner le groupe on dépense environ 50 000 francs par jour en carburant. Actuellement dans la banlieue il y a des boulangeries qui connaissent des rushes et de longues queues parce que beaucoup de gérants n’ont pas de groupe et le courant est instable. Vraiment nous demandons que la situation revienne à la normale. On souffre vraiment de la situation.
echos-Sénégal : Le Sénégal va participer à la coupe du monde de la boulangerie racontez nous comment avez-vous réussi cette performance ?
Mr GAYE : La coupe du monde la boulangerie est une compétition prestigieuse aucun pays africain n’y a encore participé sauf les pays du Maghreb. En 2010 nous avons eu la chance de participer à « euro pain 2010 », et il faut souligner que nous avons du talent mais aussi de la chance en rencontrant un grand Monsieur du nom de Christian Vabret l’organisateur de ce concours depuis 2002, et qui est le meilleur ouvrier de France. Suite à cette rencontre il a accepté d’organiser une compétition en Afrique y compris le Moyen orient. Le Sénégal était parti comme outsider, nous faisions nos entrainements au niveau des Grands Moulins de Dakar et Monsieur Vabret nous a même supervisés avant notre départ pour le Maroc afin de s’assurer de notre bon niveau.
A la surprise générale on a remporté haut la main le trophée en viennoiserie, pâtisserie en pain et en pièce artistique. Notre équipe composée de quarte jeunes sénégalais a réalisé une case, un baobab et des scènes de vie quotidienne, mais ce qui nous a permis de remporté la première place c’est notre pain à base de céréale locale « le pain dolé » et ceci à cause de son goût extraordinaire. A notre retour la première réaction officielle nous est venue de Thierno Lo actuel ministre du tourisme, tandis qu’au ministère du commerce par l’intermédiaire du directeur du commerce nous a accompagnés moralement. Notre équipe a réussi à décrocher sa qualification et va représenter l’Afrique et le Moyen Orient en phase finale de la coupe du monde de la boulangerie du 03 au 08 mars 2012 à Paris.
echos-Sénégal : est-ce à dire que ce« pain dolé »pourrait être exporté dans les autres pays ?
Mr GAYE : Notre fédération en est consciente car face à la crise qu’on est entrain de vivre les céréales locales sont la solution idéale. Mais il faudrait que le prix des céréales soit moins élevé que celui du blé. Si on introduit les céréales locales dans la production du pain cela va freiner une partie des importations du blé, les meuniers et les producteurs locaux auront leur part de marché et le prix du maïs et du mil va aussi être revalorisé, ainsi le pain nommé « dolé » pourra être exporté. D’ailleurs c’est fort de cela qu’on a signé une convention avec la banque mondiale pour le financement du projet « pain dolé » à hauteur de 500 millions. Ce projet est piloté par les producteurs, les consommateurs et les boulangers. On va même monter des kiosques pour gérer un autre problème du secteur, la distribution du pain. Et en plus, nous allons mettre sur le marché le «pain dolé» ce sera alors aux Sénégalais de faire leur choix, je souligne que ce pain est de qualité exceptionnelle, nutritif et prisé de par le monde.
echos-Sénégal : Et l’Etat dans tout cela ?
Mr GAYE : Nous attendons de l’Etat un appui et un soutien conséquent. Comme on le dit en wolof « Ku déf lu Rey Am lu Rey » nous allons défendre les couleurs du Pays et de l’Afrique après notre victoire au Maroc, l’état doit nous accompagner. Je vous signale que même Monsieur Kamal Rahal l’organisateur du salon Crémai 2011 au Maroc, et qui est aussi le traiteur du roi Mohamed6 s’est montré très disponible pour nous aider à bien défendre le flambeau de l’Afrique, je le salue et le remercie au passage. Notre souhait c’est que les autorités, le président de la République et le Premier Ministre en premier nous entendent et nous aident car il y va même de l’intérêt de notre économie car si « le pain dolé » gagne on pourra même exporter du maïs et du mil sénégalais vers l’extérieur. Nous souhaitons que le président de la république nous remette en main propre le drapeau national. Et parlant de qualité, c’est ici le moment d’appeler l’Etat à nous accompagner pour l’ouverture d’une école de formation en boulangerie, ce qui va nous permettre d’appliquer la charte qualité et hygiène.
Entretien réalisé par BSN et AMD echos-Sénégal