« Ferland Mendy a un vrai potentiel, et même par rapport à l’équipe de France, tu sens que tu vas le retrouver après la Coupe du monde, ça c’est clair. » Le présage, délivré en avril sur RMC, est signé William Gallas. Un type qui, avec ses 84 capes chez les Bleus, sait plutôt de quoi il parle. Sauf qu’entre-temps, un groupe est né en Russie, et puisqu’il est jeune et qu’il gagne déjà, Didier Deschamps a au moins deux bonnes raisons de ne pas vouloir y toucher pour l’instant.
Les copains d’abord
À la faveur des blessures de Rami, Umtiti, Benjamin Mendy et Tolisso, la porte s’est entrouverte, toutefois. Mais à la façon d’un videur de boîte, DD y a passé la tête, repéré les visages familiers, demandé aux importuns de s’écarter et les a invités à couper la file pour se mêler au cercle d’habitués.
Méritants depuis la reprise, Kurt Zouma, Mamadou Sakho et Lucas Digne n’étaient pas jusqu’ici les Français les plus performants à leur poste pour autant.
Mais ils étaient réservistes avant le Mondial et connaissent la maison bleue, et ce vécu a plaidé en leur faveur. Tant pis pour la forme du moment, souvent érigée par Deschamps comme un facteur de choix déterminant. Comme Aymeric Laporte ou Clément Lenglet, Ferland Mendy attendra.
Mais il a de quoi être frustré : cela fait déjà un an que l'ancien Havrais a reçu sa première pré-convocation chez les A, quelques jours après que Benjamin Mendy s'est fait les croisés. À l’époque, le Lyonnais n’avait pourtant qu’une saison pleine de Ligue 2 et cinq matchs de L1 dans les pattes. Personne ne s’était d’ailleurs vraiment offusqué que la Dèche lui préfère Jordan Amavi pour pallier, ensuite, la défection de Layvin Kurzawa.
Le simple fait d’enchaîner les matchs et de confirmer devait suffire, tôt ou tard, à faire de lui un nouveau visage d’un groupe France alors encore en mutation. Confirmer, c’est justement ce que le natif de Meulan a fait, facturant 35 matchs et 5 passes décisives pour sa première saison dans le Rhône. Et balayant au passage la concurrence du Brésilien Marçal, arrivé à l’OL en titulaire mais dont Mendy a presque fait oublier l’existence.
Aliou Cissé au pressing
Cette saison, le garçon formé au HAC semble avoir passé un nouveau cap. Si cela ne se ressent pas encore dans ses stats, sa plus grande régularité tranche avec son équipe, tantôt éblouissante, tantôt crispante. Une impression d’ensemble confirmée et par les Gones, et par Mendy le 2 octobre face au Shakhtar Donetsk en Ligue des Champions (2-2), une compétition en forme d’argument supplémentaire en faveur du numéro 22 rhodanien.
Il en faudra plus, visiblement, pour convaincre le sélectionneur national d’en faire le numéro 3 dans la hiérarchie des arrières gauches chez les Bleus derrière Lucas Hernandez et Benjamin Mendy. Pas sûr qu’il en ait le temps. Car si Deschamps a eu du flair en le pré-convoquant en octobre 2017, il avait déjà une longueur de retard sur son homologue sénégalais Aliou Cissé, qui a branché le joueur six mois plus tôt.
En mars dernier, le joueur de 23 ans n’avait « pas encore tranché » , comme il l’assurait à Lyon Capitale. Mais le manque d’empressement de Deschamps pourrait bien finir par faire le jeu du Sénégal. D’autant que s’il jurait l’an dernier ne pas vouloir « lui mettre la pression » , Cissé lui a balancé en avril ce qui ressemble fort à un ultimatum, via la chaîne de télé sénégalaise RTS 4 : « Je lui cours après depuis un certain temps, mais je ne vais pas continuer à le faire indéfiniment » .
Sauf que Mendy n’a jamais trop écouté l’avis des autres. Jugé perdu pour le football à 14 ans par certains médecins après une blessure à la hanche, et lourdé par le PSG à 17 ans, cela ne l'a pas empêché de se fabriquer un destin qui l'a rapproché de l'équipe de France. Le genre de types qui revient par la fenêtre quand on le sort par la porte, en somme. C’est peut-être là la chance de la France : les videurs surveillent rarement les fenêtres.
So foot
Les copains d’abord
À la faveur des blessures de Rami, Umtiti, Benjamin Mendy et Tolisso, la porte s’est entrouverte, toutefois. Mais à la façon d’un videur de boîte, DD y a passé la tête, repéré les visages familiers, demandé aux importuns de s’écarter et les a invités à couper la file pour se mêler au cercle d’habitués.
Méritants depuis la reprise, Kurt Zouma, Mamadou Sakho et Lucas Digne n’étaient pas jusqu’ici les Français les plus performants à leur poste pour autant.
Mais ils étaient réservistes avant le Mondial et connaissent la maison bleue, et ce vécu a plaidé en leur faveur. Tant pis pour la forme du moment, souvent érigée par Deschamps comme un facteur de choix déterminant. Comme Aymeric Laporte ou Clément Lenglet, Ferland Mendy attendra.
Mais il a de quoi être frustré : cela fait déjà un an que l'ancien Havrais a reçu sa première pré-convocation chez les A, quelques jours après que Benjamin Mendy s'est fait les croisés. À l’époque, le Lyonnais n’avait pourtant qu’une saison pleine de Ligue 2 et cinq matchs de L1 dans les pattes. Personne ne s’était d’ailleurs vraiment offusqué que la Dèche lui préfère Jordan Amavi pour pallier, ensuite, la défection de Layvin Kurzawa.
Le simple fait d’enchaîner les matchs et de confirmer devait suffire, tôt ou tard, à faire de lui un nouveau visage d’un groupe France alors encore en mutation. Confirmer, c’est justement ce que le natif de Meulan a fait, facturant 35 matchs et 5 passes décisives pour sa première saison dans le Rhône. Et balayant au passage la concurrence du Brésilien Marçal, arrivé à l’OL en titulaire mais dont Mendy a presque fait oublier l’existence.
Aliou Cissé au pressing
Cette saison, le garçon formé au HAC semble avoir passé un nouveau cap. Si cela ne se ressent pas encore dans ses stats, sa plus grande régularité tranche avec son équipe, tantôt éblouissante, tantôt crispante. Une impression d’ensemble confirmée et par les Gones, et par Mendy le 2 octobre face au Shakhtar Donetsk en Ligue des Champions (2-2), une compétition en forme d’argument supplémentaire en faveur du numéro 22 rhodanien.
Il en faudra plus, visiblement, pour convaincre le sélectionneur national d’en faire le numéro 3 dans la hiérarchie des arrières gauches chez les Bleus derrière Lucas Hernandez et Benjamin Mendy. Pas sûr qu’il en ait le temps. Car si Deschamps a eu du flair en le pré-convoquant en octobre 2017, il avait déjà une longueur de retard sur son homologue sénégalais Aliou Cissé, qui a branché le joueur six mois plus tôt.
En mars dernier, le joueur de 23 ans n’avait « pas encore tranché » , comme il l’assurait à Lyon Capitale. Mais le manque d’empressement de Deschamps pourrait bien finir par faire le jeu du Sénégal. D’autant que s’il jurait l’an dernier ne pas vouloir « lui mettre la pression » , Cissé lui a balancé en avril ce qui ressemble fort à un ultimatum, via la chaîne de télé sénégalaise RTS 4 : « Je lui cours après depuis un certain temps, mais je ne vais pas continuer à le faire indéfiniment » .
Sauf que Mendy n’a jamais trop écouté l’avis des autres. Jugé perdu pour le football à 14 ans par certains médecins après une blessure à la hanche, et lourdé par le PSG à 17 ans, cela ne l'a pas empêché de se fabriquer un destin qui l'a rapproché de l'équipe de France. Le genre de types qui revient par la fenêtre quand on le sort par la porte, en somme. C’est peut-être là la chance de la France : les videurs surveillent rarement les fenêtres.
So foot