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Eric Zemmour condamné pour injure raciale

Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Mars 2025 à 12:22 | | 0 commentaire(s)|

Eric Zemmour condamné pour injure raciale
Le président du parti d’extrême droite Reconquête, Eric Zemmour a été condamné mercredi à une peine de 9.000 euros d’amende, qui faute de versement, peut donner lieu à son incarcération, pour injure raciale concernant des propos où il opposait “deux France” dans l’affaire de Crépol.

Dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023, Thomas, un lycéen de 16 ans, avait été tué à coups de couteau lors d’une rixe entre des jeunes de ce village de la Drôme et un groupe d’autres jeunes arrivés dans la soirée.

L’affaire avait suscité une vive polémique, la droite et l’extrême droite l’élevant en emblème d’une insécurité dans les zones rurales due, selon elles, à des habitants de quartiers urbains défavorisés.

Poursuivi et condamné à plusieurs reprises

Interrogé sur une expédition punitive de militants d’ultradroite qui avait suivi, Eric Zemmour avait reproché aux “médias” et au “gouvernement”, un “écran de fumée”, “ridicule” par rapport “au meurtre de Thomas” et aux “dizaines de morts de la main des racailles arabo-musulmanes”.

“Nous avons, aujourd’hui, une situation où nous avons deux peuples, deux France, deux jeunesses, celle de Thomas, celle de Chahid”, avait déclaré Eric Zemmour,, le 30 novembre 2023 sur RMC et BFMTV.

Ces propos avaient été signalés par le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), SOS Racisme, deux députés LFI et un particulier.

Devant les enquêteurs, Eric Zemmour, déjà poursuivi et condamné à plusieurs reprises pour ses sorties sur l’islam, l’immigration ou l’histoire de France, avait contesté le caractère injurieux de ses propos et revendiqué sa liberté de parole.

Le tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé une peine de 60 jours amende à 150 euros, a souligné que l’ex-candidat à la présidentielle tient un “discours essentialiste, en déduisant l’origine des individus des prénoms qu’ils portent” et “désigne comme assassins (...), les personnes d’origine arabe et de confession musulmane qu’il traite de ‘racailles’”.

Eric Zemmour “véhicule sciemment l’image d’une France divisée (...) entre, d’une part, un groupe de ‘prédateurs’, au sens d’une prédation meurtrière, composée des personnes d’origine arabe, qu’il désigne de manière caricaturale, comme la France des +Chahid+” et de l’autre, celle des “Thomas”, “qu’il dépeint, en contraste, de façon idyllique et tendre”, selon le tribunal.

De “graves injures” en direct

Il a ainsi proféré “de graves injures”, “en direct” dans “des émissions de grande écoute (...), dans une démarche globalisante et véhiculant un discours de haine venant encore aggraver les dissensions et aiguiser les ressentiments”, selon les juges. Et ce “à un moment très tendu, où deux camps antagonistes étaient susceptibles de commettre des actions violentes et où les pouvoirs publics craignaient des actions de représailles voire des phénomènes d’émeutes”.

Le tribunal a en revanche relaxé M. Zemmour pour un autre passage de l’interview, malgré son utilisation de “termes clivants et excessifs, en convoquant les notions d’+invasion+ et d’+islamisation+”.

Dans un jugement distinct, Eric Zemmour a également été relaxé mercredi, pour des messages sur Twitter (devenu X) dans lesquels il évoquait en octobre 2022, le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans.






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