Conscient du désir de bon nombre de nos concitoyens de quitter ce beau pays par tous les moyens, le sieur Malick Ngom a approché son ami Ndiaga Sylla, à qui il a fait savoir qu’il dispose d’une pirogue en mesure de convoyer des candidats à l’émigration en Europe.
La confiance aidant, Ndiaga s’en ouvre à son épouse. Il parvient même à convaincre ses deux beaux-frères et son cousin, qui ne se font pas prier pour décaisser la somme exigée par l’organisateur du voyage et tenter l’aventure, dans l’espoir de sortir de la galère.
C’est ainsi que les nommés Ismaïla Camara, Cheikh Omar Sylla, Pathé Tall et d’autres personnes, ont décaissé des sommes comprises entre 35 000 FCfa et 300 000 FCfa, pour verser au convoyeur les sommes représentant les frais du voyage. Pour ce faire, certains n’ont pas hésité à vendre leurs motos Jakarta, qui leur servaient à assurer le transport de clients.
Après avoir noué les contacts, un rendez-vous a été fixé avec le présumé convoyeur, chez Ndiaga Dione. En tout, la somme de 4. 445. 000 FCfa a été collectée et remise à Malick Ngom par Ndiaga Dione, devant les candidats au voyage.
Le jour de la remise, Malick très content, a offert un billet de 10 000 FCfa à son ami Ndiaga Dione, en guise de récompense. Avant de prendre congé de ses hôtes, il leur a laissé croire que, pour le voyage, il a acheté deux moteurs pour pirogue, l’un de 60 CV et l’autre de 40 CV, ainsi qu’une pirogue à 12 millions FCfa.
Le voyage était programmé le 27 avril, mais n’a pu avoir lieu à cette date, sous le prétexte qu’il y a eu dix candidats qui devaient venir de Saint-Louis et qui n’ont pas répondu à l’appel. Flairant tout de suite une arnaque et conscients des intempéries en mer ne sont plus favorables pour un tel voyage, les candidats demandent illico presto le remboursement de leur argent.
Ils acculent Malick Ngom, qui finit par rembourser la somme de 2.150.000 francs Cfa au nommé Pathé Fall, qui lui avait remis 2 150 000 FCfa pour six candidats. Malheureusement, il n’a pas pu rembourser la somme de 4. 445. 000 FCfa due aux autres candidats.
Les jours ont passé après ce rendez-vous faussé. Lasses d’attendre, les supposées victimes appellent Malick qui leur fait croire qu’il est à Touba, dans le but d’y rencontrer un marabout chargé de faire des prières pour que le voyage soit sans encombre. Les candidats au voyage se rendent donc chez Ndiaga, où se trouve leur sœur, Fatou Sall, qui a appelé la femme de Malick.
Joint au téléphone, ce dernier change de version et dit qu’il est à Karang, toujours à la recherche d’un marabout. Pas convaincus par ses explications et décidés à récupérer leur argent, les candidats restent à Mbour. Tard dans la nuit, ils se rendent de nouveau chez Malick, qu’ils trouvent sur place et qui leur promet un remboursement, une fois qu’il vendra le gasoil et les moteurs.
Cependant, craignant d’être roulés de nouveau dans la farine, ils maintiennent la pression malgré les fermes garanties de Malick. Devant leur entêtement, une dispute éclate, provoquant l’intervention de la Police, alertée. Durant l’enquête de police, le convoyeur reconnaît sans ambages les faits à lui reprochés.
Mais, mardi devant la barre du Tribunal de Grande Instance de Mbour, l’accusé a changé de fusil d’épaule, niant systématiquement ce qu’il avait reconnu auparavant. Pour le maître des poursuites, il y a une mauvaise foi manifeste du prévenu, qui a nié les propos des témoins, dont son épouse et l’épouse de son ami, Ndiaga, ainsi que les victimes.
«Ce monsieur est malhonnête. Il refuse d’accepter ce qu’on lui reproche. A l’unanimité, les témoins ont soutenu la même version. Mieux, il a dans un premier temps reconnu les propos de ses accusateurs, avant de faire volte-face», a soutenu le procureur Camara, qui a requis contre le prévenu Malick Ngom, une peine d’emprisonnement de trois ans.
Représentant la partie civile, Me Dei a réclamé une enveloppe de 6 millions FCfa en guise de dommages et intérêts. Par contre, son confrère Me Tall, qui est l’avocat du prévenu, a rejeté le délit d’escroquerie.
« Mon client est fautif, même s’il refuse de l’accepter. Il a honte de ce qu’il a fait, surtout que la salle est pleine à craquer de ses parents, amis et voisins. Même s’il a menti, cela ne suffit pas, monsieur le juge, pour qualifier les faits d’escroquerie parce que, jusque-là, personne n’a vu ni pirogue, ni moteur ni gasoil. Mon client a abusé de la naïveté de son ami pour lui soutirer de l’argent. Monsieur le juge, mon client est un délinquant primaire, je demande la clémence de la loi», a plaidé l’avocat de la défense.
C’est mardi prochain, le 28 novembre 2023, que le sieur Malick Ngom devrait être fixé sur son sort.
Le Témoin
La confiance aidant, Ndiaga s’en ouvre à son épouse. Il parvient même à convaincre ses deux beaux-frères et son cousin, qui ne se font pas prier pour décaisser la somme exigée par l’organisateur du voyage et tenter l’aventure, dans l’espoir de sortir de la galère.
C’est ainsi que les nommés Ismaïla Camara, Cheikh Omar Sylla, Pathé Tall et d’autres personnes, ont décaissé des sommes comprises entre 35 000 FCfa et 300 000 FCfa, pour verser au convoyeur les sommes représentant les frais du voyage. Pour ce faire, certains n’ont pas hésité à vendre leurs motos Jakarta, qui leur servaient à assurer le transport de clients.
Après avoir noué les contacts, un rendez-vous a été fixé avec le présumé convoyeur, chez Ndiaga Dione. En tout, la somme de 4. 445. 000 FCfa a été collectée et remise à Malick Ngom par Ndiaga Dione, devant les candidats au voyage.
Le jour de la remise, Malick très content, a offert un billet de 10 000 FCfa à son ami Ndiaga Dione, en guise de récompense. Avant de prendre congé de ses hôtes, il leur a laissé croire que, pour le voyage, il a acheté deux moteurs pour pirogue, l’un de 60 CV et l’autre de 40 CV, ainsi qu’une pirogue à 12 millions FCfa.
Le voyage était programmé le 27 avril, mais n’a pu avoir lieu à cette date, sous le prétexte qu’il y a eu dix candidats qui devaient venir de Saint-Louis et qui n’ont pas répondu à l’appel. Flairant tout de suite une arnaque et conscients des intempéries en mer ne sont plus favorables pour un tel voyage, les candidats demandent illico presto le remboursement de leur argent.
Ils acculent Malick Ngom, qui finit par rembourser la somme de 2.150.000 francs Cfa au nommé Pathé Fall, qui lui avait remis 2 150 000 FCfa pour six candidats. Malheureusement, il n’a pas pu rembourser la somme de 4. 445. 000 FCfa due aux autres candidats.
Les jours ont passé après ce rendez-vous faussé. Lasses d’attendre, les supposées victimes appellent Malick qui leur fait croire qu’il est à Touba, dans le but d’y rencontrer un marabout chargé de faire des prières pour que le voyage soit sans encombre. Les candidats au voyage se rendent donc chez Ndiaga, où se trouve leur sœur, Fatou Sall, qui a appelé la femme de Malick.
Joint au téléphone, ce dernier change de version et dit qu’il est à Karang, toujours à la recherche d’un marabout. Pas convaincus par ses explications et décidés à récupérer leur argent, les candidats restent à Mbour. Tard dans la nuit, ils se rendent de nouveau chez Malick, qu’ils trouvent sur place et qui leur promet un remboursement, une fois qu’il vendra le gasoil et les moteurs.
Cependant, craignant d’être roulés de nouveau dans la farine, ils maintiennent la pression malgré les fermes garanties de Malick. Devant leur entêtement, une dispute éclate, provoquant l’intervention de la Police, alertée. Durant l’enquête de police, le convoyeur reconnaît sans ambages les faits à lui reprochés.
Mais, mardi devant la barre du Tribunal de Grande Instance de Mbour, l’accusé a changé de fusil d’épaule, niant systématiquement ce qu’il avait reconnu auparavant. Pour le maître des poursuites, il y a une mauvaise foi manifeste du prévenu, qui a nié les propos des témoins, dont son épouse et l’épouse de son ami, Ndiaga, ainsi que les victimes.
«Ce monsieur est malhonnête. Il refuse d’accepter ce qu’on lui reproche. A l’unanimité, les témoins ont soutenu la même version. Mieux, il a dans un premier temps reconnu les propos de ses accusateurs, avant de faire volte-face», a soutenu le procureur Camara, qui a requis contre le prévenu Malick Ngom, une peine d’emprisonnement de trois ans.
Représentant la partie civile, Me Dei a réclamé une enveloppe de 6 millions FCfa en guise de dommages et intérêts. Par contre, son confrère Me Tall, qui est l’avocat du prévenu, a rejeté le délit d’escroquerie.
« Mon client est fautif, même s’il refuse de l’accepter. Il a honte de ce qu’il a fait, surtout que la salle est pleine à craquer de ses parents, amis et voisins. Même s’il a menti, cela ne suffit pas, monsieur le juge, pour qualifier les faits d’escroquerie parce que, jusque-là, personne n’a vu ni pirogue, ni moteur ni gasoil. Mon client a abusé de la naïveté de son ami pour lui soutirer de l’argent. Monsieur le juge, mon client est un délinquant primaire, je demande la clémence de la loi», a plaidé l’avocat de la défense.
C’est mardi prochain, le 28 novembre 2023, que le sieur Malick Ngom devrait être fixé sur son sort.
Le Témoin