Abou Kane a été appelé mardi devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Agent à la société immobilière Thiabi Bi, il est poursuivi pour escroquerie portant sur près de 40 millions de francs Cfa. Les parties civiles Lary Ndiaye, l’épouse d’Amara Konaté et Mame Diouma Touré ont raconté devant les juges comment ils se sont fait gruger par le prévenu.
Selon Lary Ndiaye, elle a remis 8 millions de francs Cfa à l’agent commercial de la société, Mouhamed Sarr. Elle dit avoir remis un acompte par chèque à la société et devait verser le reliquat par tranche, à chaque fin du mois. À l’en croire, le frère du prévenu, en l’occurrence Thierno Bocar Kane, le directeur de la société, a demandé à sa femme de lui faire visiter le site. C’est ainsi qu’une maison témoin lui a été montrée. Au bout de quelque temps, poursuit-elle, elle est retournée sur le site et a découvert l’arnaque. D’ailleurs, elle informe que Mouhamed avait été arrêté, mais n’a jamais été condamné.
Quant à Mame Diouma Touré, elle affirme avoir donné 6 millions 250 mille francs Cfa à Mouhamed qui l’a persuadée que c’est un projet sûr et rentable. “Depuis 2021, je n’ai rien vu de concret. Je n’ai reçu aucun document”, a-t-elle regretté.
L’épouse d’Amara Konaté, Hortense, qui était commerciale dans la société, dit avoir fait adhérer son époux au projet. Si elle avoue avoir reçu une partie des 5 millions FCfa versés, elle renseigne qu’elle court derrière ses anciens patrons, depuis plusieurs mois, pour remboursement de l’intégrité de la somme due.
Selon elle, lors de la visite, on lui a montré une maison en construction. Mais quand son mari, qui vit à l’étranger, est venu, on lui a montré un terrain nu.
Entendu, Abou Kane a nié le chef d’escroquerie qui lui est reproché. Selon lui, la société appartient à son frère qui est parti au Maroc. À l’en croire, il est propriétaire de seulement 30 % des parts.
“C’est mon frère qui gérait tout. Je suis devenu son associé en 2024, car la société était confrontée à des difficultés. J’ai remboursé plus de 500 millions de francs Cfa. J’ai même recruté un auditeur pour faire l’état financier de la structure. Lary, son problème aurait pu se régler si elle s'était présentée à moi, quand elle est venue remettre la convocation. Hortense, qui était commerciale, lors de la transaction, a reçu une commission. S’agissant des sœurs Touré, je ne les ai jamais vues”, a-t-il soutenu.
Ensuite, il a souligné que leur problème a été causé par une mauvaise communication. “Nous avons une assiette foncière partout, notamment à Tivaouane. Mais les actes de propriété ne sont disponibles qu'après versement de la totalité de la somme”, a-t-il précisé. Maitre Dièye, avocat d’Amara Konaté, a réclamé la somme de 5 millions de francs Cfa pour désintéresser son client. Selon la robe noire, la société n’a jamais existé.
Me Mamadou Guèye, pour le compte de Mame Diarra Touré, Mame Diouma Touré et Lary Ndiaye, a estimé que l’escroquerie est suffisamment établie. Il a aussi réclamé remboursement des sommes dues pour dédommager ses clientes. En ce qui le concerne, le maitre des poursuites a indiqué que la culpabilité du prévenu ne souffre d’aucune contestation. Il a requis deux ans, dont six mois d’emprisonnement ferme contre Abou Kane.
Dans sa plaidoirie, Me Aïssata Bâ a déclaré que son client Abou Kane a hérité des problèmes de son frère, même s’il est dirigeant social. Son confrère, Me Ousseynou Gaye a rappelé, lui, que la responsabilité pénale est individuelle. Il a rassuré que les terrains existent, même s’il reconnaît que certaines parties civiles ont subi un tort. Et Me Aboubacry Barro a, à son tour, souligné que certains plaignants ont été désintéressés. Ce qui démontre, à ses yeux, la bonne foi de son client
Après avoir relaxé le prévenu Abou Kane en ce qui concerne l’escroquerie à l’encontre des parties civiles, le tribunal a reconnu Abou Kane coupable d’escroquerie au préjudice de Thieyacine Niang, qui n’a pas déféré à la convocation. Il a écopé d’une peine de trois mois avec sursis.
EnQuête
Selon Lary Ndiaye, elle a remis 8 millions de francs Cfa à l’agent commercial de la société, Mouhamed Sarr. Elle dit avoir remis un acompte par chèque à la société et devait verser le reliquat par tranche, à chaque fin du mois. À l’en croire, le frère du prévenu, en l’occurrence Thierno Bocar Kane, le directeur de la société, a demandé à sa femme de lui faire visiter le site. C’est ainsi qu’une maison témoin lui a été montrée. Au bout de quelque temps, poursuit-elle, elle est retournée sur le site et a découvert l’arnaque. D’ailleurs, elle informe que Mouhamed avait été arrêté, mais n’a jamais été condamné.
Quant à Mame Diouma Touré, elle affirme avoir donné 6 millions 250 mille francs Cfa à Mouhamed qui l’a persuadée que c’est un projet sûr et rentable. “Depuis 2021, je n’ai rien vu de concret. Je n’ai reçu aucun document”, a-t-elle regretté.
L’épouse d’Amara Konaté, Hortense, qui était commerciale dans la société, dit avoir fait adhérer son époux au projet. Si elle avoue avoir reçu une partie des 5 millions FCfa versés, elle renseigne qu’elle court derrière ses anciens patrons, depuis plusieurs mois, pour remboursement de l’intégrité de la somme due.
Selon elle, lors de la visite, on lui a montré une maison en construction. Mais quand son mari, qui vit à l’étranger, est venu, on lui a montré un terrain nu.
Entendu, Abou Kane a nié le chef d’escroquerie qui lui est reproché. Selon lui, la société appartient à son frère qui est parti au Maroc. À l’en croire, il est propriétaire de seulement 30 % des parts.
“C’est mon frère qui gérait tout. Je suis devenu son associé en 2024, car la société était confrontée à des difficultés. J’ai remboursé plus de 500 millions de francs Cfa. J’ai même recruté un auditeur pour faire l’état financier de la structure. Lary, son problème aurait pu se régler si elle s'était présentée à moi, quand elle est venue remettre la convocation. Hortense, qui était commerciale, lors de la transaction, a reçu une commission. S’agissant des sœurs Touré, je ne les ai jamais vues”, a-t-il soutenu.
Ensuite, il a souligné que leur problème a été causé par une mauvaise communication. “Nous avons une assiette foncière partout, notamment à Tivaouane. Mais les actes de propriété ne sont disponibles qu'après versement de la totalité de la somme”, a-t-il précisé. Maitre Dièye, avocat d’Amara Konaté, a réclamé la somme de 5 millions de francs Cfa pour désintéresser son client. Selon la robe noire, la société n’a jamais existé.
Me Mamadou Guèye, pour le compte de Mame Diarra Touré, Mame Diouma Touré et Lary Ndiaye, a estimé que l’escroquerie est suffisamment établie. Il a aussi réclamé remboursement des sommes dues pour dédommager ses clientes. En ce qui le concerne, le maitre des poursuites a indiqué que la culpabilité du prévenu ne souffre d’aucune contestation. Il a requis deux ans, dont six mois d’emprisonnement ferme contre Abou Kane.
Dans sa plaidoirie, Me Aïssata Bâ a déclaré que son client Abou Kane a hérité des problèmes de son frère, même s’il est dirigeant social. Son confrère, Me Ousseynou Gaye a rappelé, lui, que la responsabilité pénale est individuelle. Il a rassuré que les terrains existent, même s’il reconnaît que certaines parties civiles ont subi un tort. Et Me Aboubacry Barro a, à son tour, souligné que certains plaignants ont été désintéressés. Ce qui démontre, à ses yeux, la bonne foi de son client
Après avoir relaxé le prévenu Abou Kane en ce qui concerne l’escroquerie à l’encontre des parties civiles, le tribunal a reconnu Abou Kane coupable d’escroquerie au préjudice de Thieyacine Niang, qui n’a pas déféré à la convocation. Il a écopé d’une peine de trois mois avec sursis.
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