L’IVV d’urgence du Président
Dakar assoiffée, Dakar asséchée, Dakar déshydratée, Dakar déshonorée mais Dakar résiste. La quasi-totalité de l’appareil d’Etat sénégalais est vent debout contre ce tuyau qui, depuis plusieurs jours, exerce sa tyrannie sur une population dakaroise en révolte préventive. Barricades dressées, pneus brûlés, l'heure est grave. Si grave que Macky Sall, en visite à New York, devra se fendre d'une IVV (interruption volontaire de voyage) d’urgence pour rentrer au pays. Et l'on se dit que ce satané tuyau allait voir ce qu’il allait voir. Il était bien temps car les Dakarois avaient atteint les extrêmes limites de leurs capacités à supporter les caprices de cet indomptable cylindre qui rechigne à se laisser souder ou colmater.
Macky en mode conquistador
La "crise du tuyau" a installé la panique jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. A situation d'exception, réaction exceptionnelle. Pour l’occasion, les stratèges du Palais ont sorti de leurs cartons, l'arme de séduction massive. Une idée de communication tout droit sortie des plus grands laboratoires de génétique de la bêtise: déguiser le chef de l'Etat en chef de guerre à l'assaut du cylindre Momar sarrois.
Ces images de Macky Sall maîtrisant de moins en moins une silhouette de plus en plus encombrante et caricaturée en commando d'élite dans le terrible maquis Lougatois, ont eu un effet désastreux dans l’opinion. Pire encore, c’est l’institution présidentielle qui a été tournée en dérision. Si cette sortie avait pour objectif de nous vendre l’image d’un président conquistador et d’une Premier ministre amazone, prêts à nous jouer les «martyrs de Keur Momar», c’est plutôt piteusement raté. Parce qu’à l’arrivée, les Sénégalais ont découvert des chefs de guerre émollients et un couple exécutif sans prise sur les événements. Cet épisode grotesque du débarquement de Keur Momar Sarr aura été un marqueur indélébile de l'impréparation du pouvoir à gérer une crise aussi grave comme celle du tuyau de Keur Momar Sarr.
Macky Sall et Aminata Touré ont été à leur corps défendant, les vedettes et victimes combinées de mauvais fabricants de sketchs qui sont à la communication présidentielle, ce que Souleymane Ndéné Ndiaye fut à la primature sénégalaise: une calamité.
Quand un train déraille, il s’arrête. Et Macky Sall?
Mais au fait, qui sont ces communicants en dérive qui ont voulu transformer le Président de la République en une caricature d'un général en toc, à l’assaut d’un petit bout de tuyau défaillant? Qui a poussé le Chef de l’État à s’infliger cet attentat vestimentaire en revêtant ses habits de Commandant suprême des Forces armées, pour aller constater sa propre impuissance et l’incurie de son gouvernement face à ce redoutable ennemi d’à peine quelques centaines de millimètres? Ni une goutte d’eau, ni même l'annonce d’une date de retour à la normale, l’opération «MAMI» (MAcky et MImi) aura plutôt accouché d’une avalanche de réactions sur la toile et surtout déclenché l’hilarité de centaines d’internautes qui s'en sont donnés à cœur joie.
On n'aurait pu en rire si tout cela n’impliquait la première de nos institutions: le Président de la République et tout si tout cela n’allait durablement écorner l’image de notre pays dans le monde.
La responsabilité de Macky Sall n'est certes et en rien, directement engagée dans le gravissime incident de Keur Momar Sarr. Mais de leur Président, les Sénégalais attendaient autre chose que ce piètre et grotesque exercice de communication.
Une anthologie de l'incompétence
Les gourous du Palais ont commis une grossière erreur d’appréciation en voulant impressionner les Sénégalais avec l’opération «MAMI» au moment où les Dakarois n'avaient qu'une seule et même obsession: le retour rapide de l’eau. Ils ont surtout oublié que la communication peut changer une perception, mais pas la réalité d’un gouvernement inefficace et incapable de dire la vérité à ses populations. Cette faillite politique a un visage et même un nom : Aminata Touré, la Chef du gouvernement dont le charme n'opère désormais plus. Celle qui est chargée d'accélérer la cadence des "avaries présidentielles" devrait et de suite, arrêter sa machine infernale qui va droit dans le mur. Avec 13 millions de Sénégalais à bord, les dégâts risquent d'être incommensurables.
Macky Sall était avant cette "crise du tuyau", au bord du précipice politique, la gestion de la pénurie par le gouvernement ajoutée à l’opération commando héliportée et surtout avortée de Keur Momar Sarr lui ont fait faire un grand bond en avant.
Lorsqu'un train déraille, il s’arrête. Les communicants du Palais sont sortis des rails avec leur représentation théâtrale lors de la "crise du tuyau". Macky Sall va t-il les immobiliser pour passer en mode IVC (interruption volontaire de communication), même momentanée. Le temps pour le Président de se remettre du magistral camouflet de Keur Momar Sarr. Un grand moment de burlesque cathodique et d’anthologie de l’incompétence.
Malick SY
Journaliste
Dakar assoiffée, Dakar asséchée, Dakar déshydratée, Dakar déshonorée mais Dakar résiste. La quasi-totalité de l’appareil d’Etat sénégalais est vent debout contre ce tuyau qui, depuis plusieurs jours, exerce sa tyrannie sur une population dakaroise en révolte préventive. Barricades dressées, pneus brûlés, l'heure est grave. Si grave que Macky Sall, en visite à New York, devra se fendre d'une IVV (interruption volontaire de voyage) d’urgence pour rentrer au pays. Et l'on se dit que ce satané tuyau allait voir ce qu’il allait voir. Il était bien temps car les Dakarois avaient atteint les extrêmes limites de leurs capacités à supporter les caprices de cet indomptable cylindre qui rechigne à se laisser souder ou colmater.
Macky en mode conquistador
La "crise du tuyau" a installé la panique jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. A situation d'exception, réaction exceptionnelle. Pour l’occasion, les stratèges du Palais ont sorti de leurs cartons, l'arme de séduction massive. Une idée de communication tout droit sortie des plus grands laboratoires de génétique de la bêtise: déguiser le chef de l'Etat en chef de guerre à l'assaut du cylindre Momar sarrois.
Ces images de Macky Sall maîtrisant de moins en moins une silhouette de plus en plus encombrante et caricaturée en commando d'élite dans le terrible maquis Lougatois, ont eu un effet désastreux dans l’opinion. Pire encore, c’est l’institution présidentielle qui a été tournée en dérision. Si cette sortie avait pour objectif de nous vendre l’image d’un président conquistador et d’une Premier ministre amazone, prêts à nous jouer les «martyrs de Keur Momar», c’est plutôt piteusement raté. Parce qu’à l’arrivée, les Sénégalais ont découvert des chefs de guerre émollients et un couple exécutif sans prise sur les événements. Cet épisode grotesque du débarquement de Keur Momar Sarr aura été un marqueur indélébile de l'impréparation du pouvoir à gérer une crise aussi grave comme celle du tuyau de Keur Momar Sarr.
Macky Sall et Aminata Touré ont été à leur corps défendant, les vedettes et victimes combinées de mauvais fabricants de sketchs qui sont à la communication présidentielle, ce que Souleymane Ndéné Ndiaye fut à la primature sénégalaise: une calamité.
Quand un train déraille, il s’arrête. Et Macky Sall?
Mais au fait, qui sont ces communicants en dérive qui ont voulu transformer le Président de la République en une caricature d'un général en toc, à l’assaut d’un petit bout de tuyau défaillant? Qui a poussé le Chef de l’État à s’infliger cet attentat vestimentaire en revêtant ses habits de Commandant suprême des Forces armées, pour aller constater sa propre impuissance et l’incurie de son gouvernement face à ce redoutable ennemi d’à peine quelques centaines de millimètres? Ni une goutte d’eau, ni même l'annonce d’une date de retour à la normale, l’opération «MAMI» (MAcky et MImi) aura plutôt accouché d’une avalanche de réactions sur la toile et surtout déclenché l’hilarité de centaines d’internautes qui s'en sont donnés à cœur joie.
On n'aurait pu en rire si tout cela n’impliquait la première de nos institutions: le Président de la République et tout si tout cela n’allait durablement écorner l’image de notre pays dans le monde.
La responsabilité de Macky Sall n'est certes et en rien, directement engagée dans le gravissime incident de Keur Momar Sarr. Mais de leur Président, les Sénégalais attendaient autre chose que ce piètre et grotesque exercice de communication.
Une anthologie de l'incompétence
Les gourous du Palais ont commis une grossière erreur d’appréciation en voulant impressionner les Sénégalais avec l’opération «MAMI» au moment où les Dakarois n'avaient qu'une seule et même obsession: le retour rapide de l’eau. Ils ont surtout oublié que la communication peut changer une perception, mais pas la réalité d’un gouvernement inefficace et incapable de dire la vérité à ses populations. Cette faillite politique a un visage et même un nom : Aminata Touré, la Chef du gouvernement dont le charme n'opère désormais plus. Celle qui est chargée d'accélérer la cadence des "avaries présidentielles" devrait et de suite, arrêter sa machine infernale qui va droit dans le mur. Avec 13 millions de Sénégalais à bord, les dégâts risquent d'être incommensurables.
Macky Sall était avant cette "crise du tuyau", au bord du précipice politique, la gestion de la pénurie par le gouvernement ajoutée à l’opération commando héliportée et surtout avortée de Keur Momar Sarr lui ont fait faire un grand bond en avant.
Lorsqu'un train déraille, il s’arrête. Les communicants du Palais sont sortis des rails avec leur représentation théâtrale lors de la "crise du tuyau". Macky Sall va t-il les immobiliser pour passer en mode IVC (interruption volontaire de communication), même momentanée. Le temps pour le Président de se remettre du magistral camouflet de Keur Momar Sarr. Un grand moment de burlesque cathodique et d’anthologie de l’incompétence.
Malick SY
Journaliste