L’honorable professeur Keba Mbaye nous enseignait que vouloir affirmer que l’éthique est une notion anodine en politique relève d’une mauvaise compréhension du concept d’Etat. Si des pays se sont relevés et ont « grandi » c’est justement parce qu’ils avaient comme « amiraux » des hommes d’éthique ; le contraire engendre ce qu’on est en train d’assister au Maghreb et dans les pays africains comme le Burkina Faso.
Pendant plus d’une vingtaine d’années, le président Compaoré dirige le pays d’une main de fer faisant fi aux appels de détresse de son peuple. En éliminant l’ « homme intègre » du pays, on espérait tous qu’il apporte une meilleure alternative ou qu’il se fasse pardonner en témoignant de sa bonne foi par rapport à ce qu’il appelait la rectification de la révolution en faisant preuve d’une bonne gouvernance et d’une bonne gestion de ce qu’est l’héritage Sankara. Son attitude est toute autre, Blaise Compaoré s’est érigé en monarque et adopte un comportement arrogant vis-à-vis de ses concitoyens. Réconforté par ses généraux et son réseau diplomatique, il se voyait à l’abri. Aujourd’hui ce qui se passe au Burkina n’est que l’extériorisation d’un long sentiment de frustration. Et l’on se demande même pourquoi attendre si longtemps pour se manifester. Peut-être que cela s’explique par l’intégrité des hommes (comme Boukary Kaboré) qu’il dirige.
Dans tous les cas, l’union africaine et la communauté internationale doivent se prononcer ouvertement sur cette question au lieu de cautionner de manière sournoise les dérives de cet « homme d’Etat ». Depuis la mort de Thomas Sankara (l’enfant prodige du continent et qui, malgré ce qu’il représente, est accueilli dans un cimetière qui ressemble à une décharge publique comme si on voulait l’abandonner aux oubliettes), Compaoré n’a jamais été l’objet d’une critique quelconque de la part de ces organisations. A la surprise générale, il est présenté comme un modèle voire comme un des sages du continent avec son homologue sénégalais Mr Wade (dont certains de ses comportements restent à désirer).
La disparition de Thomas a vu naître en Afrique un nouveau type de dirigeant : des « leaders suivistes ». Et quant on parle de Sankara, on entend aussi par là Lubumba, Amilcar cabral ou Jomo Kenyatta. Cela dit, il est du ressort de la jeunesse africaine de prendre à bras le corps son destin et de reprendre le flambeau entre les mains des vieux dinosaures qui taraudent l’avenir du continent. Ce qui est possible en Tunisie, en Egypte est aussi possible au Burkina fasso et ailleurs d’ailleurs. Ceux qui nous disent : « mais…ne comparez pas ce qui n’est pas comparable », se sont ceux là même qui n’ont pas intérêt à ce que la comparaison se fasse. Les « régimes millénaires » et les « républiques monarchiques » doivent cesser une fois pour toute.
Malao Kanté Nice (France).
Pendant plus d’une vingtaine d’années, le président Compaoré dirige le pays d’une main de fer faisant fi aux appels de détresse de son peuple. En éliminant l’ « homme intègre » du pays, on espérait tous qu’il apporte une meilleure alternative ou qu’il se fasse pardonner en témoignant de sa bonne foi par rapport à ce qu’il appelait la rectification de la révolution en faisant preuve d’une bonne gouvernance et d’une bonne gestion de ce qu’est l’héritage Sankara. Son attitude est toute autre, Blaise Compaoré s’est érigé en monarque et adopte un comportement arrogant vis-à-vis de ses concitoyens. Réconforté par ses généraux et son réseau diplomatique, il se voyait à l’abri. Aujourd’hui ce qui se passe au Burkina n’est que l’extériorisation d’un long sentiment de frustration. Et l’on se demande même pourquoi attendre si longtemps pour se manifester. Peut-être que cela s’explique par l’intégrité des hommes (comme Boukary Kaboré) qu’il dirige.
Dans tous les cas, l’union africaine et la communauté internationale doivent se prononcer ouvertement sur cette question au lieu de cautionner de manière sournoise les dérives de cet « homme d’Etat ». Depuis la mort de Thomas Sankara (l’enfant prodige du continent et qui, malgré ce qu’il représente, est accueilli dans un cimetière qui ressemble à une décharge publique comme si on voulait l’abandonner aux oubliettes), Compaoré n’a jamais été l’objet d’une critique quelconque de la part de ces organisations. A la surprise générale, il est présenté comme un modèle voire comme un des sages du continent avec son homologue sénégalais Mr Wade (dont certains de ses comportements restent à désirer).
La disparition de Thomas a vu naître en Afrique un nouveau type de dirigeant : des « leaders suivistes ». Et quant on parle de Sankara, on entend aussi par là Lubumba, Amilcar cabral ou Jomo Kenyatta. Cela dit, il est du ressort de la jeunesse africaine de prendre à bras le corps son destin et de reprendre le flambeau entre les mains des vieux dinosaures qui taraudent l’avenir du continent. Ce qui est possible en Tunisie, en Egypte est aussi possible au Burkina fasso et ailleurs d’ailleurs. Ceux qui nous disent : « mais…ne comparez pas ce qui n’est pas comparable », se sont ceux là même qui n’ont pas intérêt à ce que la comparaison se fasse. Les « régimes millénaires » et les « républiques monarchiques » doivent cesser une fois pour toute.
Malao Kanté Nice (France).