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Et si on parlait d’émigration et d’emplois ?

Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Avril 2012 à 19:42 | | 0 commentaire(s)|

 Et si on parlait d’émigration et d’emplois ?
Dans le monde actuel, la misère n’est plus l’explication qu’il faut donner de la demande d’émigration des jeunes. il nous faut concevoir d’autres concepts.
L’expatriation de sa jeunesse en quête de qualification et de ressources est la possibilité offerte à un pays de prolonger toutes les actions de son gouvernement en direction de celle-ci, en utilisant les moyens des autres pays.
Exemple : lorsque un sénégalais émigre, il profite lui et sa famille, de tous les services et prestations offerts dans son pays d’accueil à la population en général. Ainsi, il se forme, travaille, apprend la culture de son pays d’accueil –ce qui est bon pour le commerce avec son pays d’origine- et à la retraite, souvent revient au Sénégal avec une pension importante qu’il y dépensera. Pendant son séjour à l’étranger, il apprend et se confronte à une autre culture du travail, il entretien dans son pays d’origine, une famille complètement, investit dans son village en y créant des infrastructures sociales qui permettent à la population de sa localité de départ de s ‘émanciper.
On ne peut pas cracher sur cela.
L’émigration fait partie des moyens de développement qui devrait être plus respectés que le tourisme, secteur où nous nous éreintons tant et pour quelles retombées ! Osons tout simplement comparer les recettes réelles du tourisme dans notre pays par rapport aux rapatriements de capitaux des émigrés sénégalais sur une période de 5 à 10 ans.

Nous devons nous évertuer à mettre en place une stratégie de facilitation de l’expatriation aux masses qui y aspirent. Vivre dans son pays ne peut être une obligation encore moins une contrainte lors que l’Etat ne peut pourvoir à tout pour chaque citoyen.
Refuser l’émigration aux sénégalais, c’est ignorer tout simplement les intérêts ne notre pays.
Nous avons le devoir de dissuader de l’émigration clandestine mais pas de l’expatriation. Nous y arriverons en formant de façon générale nos populations sur le respect des lois dans son pays et des lois des autres pays.il faut travailler pour la création d’une culture du respect du droit.

Le Sénégal doit aujourd’hui, tout faire pour renouveler partout, sa population expatriée; en renforcer le nombre et découvrir d’autres territoires d’accueil.
Nous faisons partie du monde et notre jeunesse a le droit de considérer que le monde entier est son champ ; le Sénégal est tout simplement le champ le plus près des domiciles. « adina bi , sounouy toll la » C’est cela la nouvelle vision du monde.

Dans tous les pays du monde qui ont vocation à accueillir des émigrants souvent du fait de leur passé colonial, ou des besoins temporaires en main d’œuvre, il y’a des structures chargées de les recevoir, de les informer, de faciliter leur séjour et quelquefois d’organiser leur retour ou exceptionnellement leur rapatriement.

Pourquoi de là où ils partent, il n’y ’a rien, même pas un commencement de stratégie ? Parce que l’émigration est tout simplement considérée comme une tare, une honte, un échec des politiques de développement ; le moyen pour les plus pauvres de « pouvoir devenir quelqu’un ». Non, l’émigration, ce n’est plus cela. Même les pays riches comptent sur l’expatriation pour réduire leur taux de chômage et conquérir de nouveaux marchés. Seulement, eux, ne s’y prennent pas comme des miséreux.

L’expatriation se conçoit mieux pour des personnes porteuses de métiers, de compétences qui leur permettent de travailler décemment dans leur pays d’accueil et d’échapper à la précarité et à la clochardisation.
Les pays du Nord ont et auront encore besoin de nos ouvriers et techniciens si nous arrivons à les former selon les standards internationaux.
Mais, nous aussi, nous avons besoin d’entrer dans leurs ateliers pour tous les métiers que l’on peut y apprendre ; d’entrer dans leurs usines et PME et PMI par rapport à leur spécificité et aux besoins de nos régions ; d’entrer dans leurs fermes et sociétés de transformation bouchères.
Il nous revient de trouver et de motiver les nouvelles raisons d’une émigration, d’en définir les termes et la durée ainsi que la philosophie.

Aucun pays ne refuse les expatriés. Tous les pays rejettent l’expatriation sauvage, dangereuse tant pour les vies qu’elle détruit mais aussi et surtout pour les retournements qu’elle crée au sein de l’opinion et des bouleversements et révisons qu’il entraîne au niveau des concepts humains que l’humanité a conçus et cherche vaille que vaille à préserver malgré la folie des économies : liberté, égalité, fraternité, sécurité. Même s’il faut reconnaître que la pression qui s’exerce aux frontières des pays riches par les vagues de l’émigration clandestine, est une exigence des ressortissants des pays pauvres pour une autre redistribution des richesses et une approche plus équitable des échanges commerciaux. Même si cela appelle en retour, que cette jeunesse soit plus exigeante en terme de civisme, de démocratie envers les hommes politiques de leur pays.

Nous devons mettre en place une stratégie d’émigration prenant en compte notre développement.
Cette nouvelle politique aura comme acteurs, les chambres des métiers, de commerce et d’agriculture de nos régions, sous la direction d’un grand Ministère chargé des questions d’expatriation. Ainsi, chaque région en fonction de ses programmes de développement, définira les besoins de formation et de projets qui nécessitent l’envoie de jeunes dans les pays qui acceptent de les accueillir.
Ces établissements devront au préalable, définir ensemble, un cahier de charge partagé dont les termes et conditions seront négociés par le ministère des émigrés avec ses multiples partenaires.
Ces questions que ce cahier prendra en charge sont nombreuses, diverses. Elles commencent au départ du pays, se prolongent dans le pays de séjour pour revenir par leurs incidences encore au pays de départ.

Encore une fois, je déclare tout haut que les candidats à l’expatriation clandestine ne sont pas des criminels encore moins de délinquants de droit commun.
la somme de tous les accords que nous signons partout en grimaçant à cause des budgets que l’on en retire, ne peut nous conduire à considérer ces aspects comme notre politique car, le pire c’est que l’Europe nous conduit à criminaliser et à pénaliser l’émigration de notre jeunesse au point que actuellement , la gestion de leur rapatriement confiée au Ministère de l’Intérieur et non plus aux Ministères des émigrés ni des affaires étrangères encore moins de la coopération décentralisée.
Le plus grave, c’est que la jeunesse du Sénégal n’est pas solidaire de tous ses compatriotes qui crèvent dans le Sahara encore moins ceux dont les corps jonchent souvent les plages d’Europe ; jamais elle ne manifeste ne serait-ce que pour réclamer à l’Etat du Sénégal de rapatrier leurs corps ou restes, de savoir combien croupissent dans les prisons européennes et qui sont –ils. Pourtant ceux qui réchappent de leur turpitude sont ceux qui entre autres expatriés, entretiennent nos familles. Mais, qui défend leur dignité ?

Le fait qu’aujourd’hui encore le gouvernement du Sénégal n’arrive pas à détacher cette question des émigrés pour en faire un ministère digne de ce nom, est toute simple : il n’arrive pas à lui donner un contenu substantiel. C’est une question subsidiaire.

Si l’on nous permet de nous y atteler avec nos compatriotes modou- modou et fatou- fatou, nous leur fournirons à suffisance ce contenu et demain, les émigrés apporteront à eux seuls au Sénégal, une contribution supérieure aux 2300 milliards qui en constituent actuellement le budget.

Dès à présent, les expatriés devront au Sénégal, être représentés dans tous les conseils d’administrations de sociétés ou département de ministères où l’on traite de sujets nous concernant directement ou relatifs à nos ayant- droit. Et en plus, considérer la Diaspora globalement comme la quinzième région du Sénégal ce qui nous permet d’avoir des mandats électifs.

Les expatriés sont demandeurs d’une banque plus soucieuse de leurs intérêts et depuis bientôt vingt ans, je m’évertue à leur expliquer que nous n’avons pas besoin d’en créer ; il nous faut acquérir une part des actions que l’Etat du Sénégal détient au niveau de la banque de l’habitat afin que celle-ci prenne mieux compte nos projets et préoccupations. Cette banque nous connaît pour nous fréquenter depuis des années et souvent jusque dans nos différents pays d’accueil.

Monsieur le Président, les émigrés sénégalais sont des sénégalais qui ont capté des emplois hors du Sénégal mais, qui, comme ceux qui en ont trouvé au Sénégal tant dans le secteur public que privé, sont plus nombreux et s’occupent de plus de familles. Respect !

La politique qui concerne ce groupe, mérite un grand Ministère.



M. Ibrahima DEME
Administrateur de sociétés
Président de ARIFA –France
Mail : arifasen@hotmail.com