C’est tard dans la nuit d’avant-hier que Cheikh Béthio Thioune a été évacué au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec, pour des soins médicaux. L’administration pénitentiaire en a décidé ainsi parce que la santé du Cheikh s’était dégradée au point que son évacuation ait été un impératif. Autrement dit, une nécessité absolue. Ses avocats craignent le pire : «Il existe des motifs légitimes d’avoir des craintes sur sa vie et son intégrité physique d’autant que ce dernier a eu à rater un rendez-vous médical en France, le 24 octobre 2012 à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière de Paris, sur demande urgente et insistante de son médecin personnel qui s’inquiète de trois rendez-vous médicaux manqués». Ce combat pour que Béthio puisse être évacué en France a valu à ses avocats une procédure devant l’Ordre des avocats du Sénégal. Parce que «les avocats de Cheikh Béthio utilisent ce prétexte de la santé d’un détenu pour alimenter des rumeurs alarmistes qui poussent des fidèles à manifester», soutenait le ministre de la Justice, Aminata Touré, qui les avait traduits devant le Bâtonnier. «Le guide des Cantakuun est un détenu qui bénéficie du même traitement que les autres. Sa santé est prise en compte, et confiée aux médecins de l’administration pénitentiaire qui sont largement compétents pour prévenir ses maux ou les soigner», rassurait Mme le Garde des sceaux.
Mes Ciré Clédor Ly, Ousmane Sèye, Bamba Cissé et Cie comptaient sur la réunion avec le régisseur de la prison de Rebeuss pour le convaincre de laisser leur client effectuer ses visites médicales. Ils invitaient même le directeur de l’administration pénitentiaire à prendre les mesures afin que leur client puisse se rendre en France, pour répondre à son médecin. «Nous vous interpellons personnellement puisque, vous avez endossé la responsabilité de l’avoir déplacé sans base légale, de prendre toutes les mesures afin qu’il puisse se rendre en France, pour répondre à son médecin traitant qui lui a fixé un rendez-vous médical», note-t-on dans la lettre adressée à Cheikh Tidiane Diallo. Hélas, pour les deux démarches, les résultats attendus n’ont pas été au rendez-vous.
Pour certains observateurs, l’évacuation de Cheikh Béthio Thioune n’est pas sans rappeler le cas de Serigne Khadim Bousso. Ce marabout-homme d’affaires avait profité d’un passage au pavillon spécial des détenus de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar pour s’évader. Après des jours de recherches, la Dic parvenait à le localiser à Touba où il avait trouvé refuge. Condamné le 2 mai 2002, pour escroquerie portant sur deux milliards de francs au préjudice de la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal (Bicis), les autorités n’arrêteront Khadim Bousso que le 5 mars 2003, soit un peu plus de dix mois après. Non sans avoir demandé et obtenu, dit-on à l’époque, le feu vert préalable du Khalife général des mourides. Khadim Bousso faisait l’objet d’une réquisition d’incarcération et d’un mandat d’arrêt suite à son évasion de la prison le 29 avril de la même année. Sa mort avait suscité, en son temps, bien des interrogations…
Pape NDIAYE
Walfadjiri
Mes Ciré Clédor Ly, Ousmane Sèye, Bamba Cissé et Cie comptaient sur la réunion avec le régisseur de la prison de Rebeuss pour le convaincre de laisser leur client effectuer ses visites médicales. Ils invitaient même le directeur de l’administration pénitentiaire à prendre les mesures afin que leur client puisse se rendre en France, pour répondre à son médecin. «Nous vous interpellons personnellement puisque, vous avez endossé la responsabilité de l’avoir déplacé sans base légale, de prendre toutes les mesures afin qu’il puisse se rendre en France, pour répondre à son médecin traitant qui lui a fixé un rendez-vous médical», note-t-on dans la lettre adressée à Cheikh Tidiane Diallo. Hélas, pour les deux démarches, les résultats attendus n’ont pas été au rendez-vous.
Pour certains observateurs, l’évacuation de Cheikh Béthio Thioune n’est pas sans rappeler le cas de Serigne Khadim Bousso. Ce marabout-homme d’affaires avait profité d’un passage au pavillon spécial des détenus de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar pour s’évader. Après des jours de recherches, la Dic parvenait à le localiser à Touba où il avait trouvé refuge. Condamné le 2 mai 2002, pour escroquerie portant sur deux milliards de francs au préjudice de la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Sénégal (Bicis), les autorités n’arrêteront Khadim Bousso que le 5 mars 2003, soit un peu plus de dix mois après. Non sans avoir demandé et obtenu, dit-on à l’époque, le feu vert préalable du Khalife général des mourides. Khadim Bousso faisait l’objet d’une réquisition d’incarcération et d’un mandat d’arrêt suite à son évasion de la prison le 29 avril de la même année. Sa mort avait suscité, en son temps, bien des interrogations…
Pape NDIAYE
Walfadjiri