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Évolution des projets pétroliers et gaziers: Gta et Sangomar quasi bouclés, Yakaar/Téranga dans l’attente

Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Mars 2024 à 22:42 | | 0 commentaire(s)|

Face à la presse, lundi 4 mars, dans la soirée, le Ministre du Pétrole et des Énergies, Antoine Félix Diome, a abordé les questions de l’heure liées à son Département, particulièrement, le niveau d’exécution des trois projets pétroliers et gaziers en cours. Gta et Sangomar sont très avancés et devraient livrer leurs premières productions incessamment, […]

Face à la presse, lundi 4 mars, dans la soirée, le Ministre du Pétrole et des Énergies, Antoine Félix Diome, a abordé les questions de l’heure liées à son Département, particulièrement, le niveau d’exécution des trois projets pétroliers et gaziers en cours. Gta et Sangomar sont très avancés et devraient livrer leurs premières productions incessamment, alors que Yakaar/Téranga doit d’abord s’adapter à la nouvelle configuration après le départ de BP du projet. 

Après les périodes de découvertes, entre 2014 et 2015, et les étapes cruciales de développement des gisements, le temps de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières est, peut-être, enfin arrivé pour le Sénégal. Après deux ou trois reports, l’année 2024 semble être la bonne. En tout cas, si l’on en croit aux taux d’exécution révélés, lundi 4 mars, par le Ministre du Pétrole et des Énergies lors d’une rencontre avec la presse. Des échanges à bâtons rompus autour d’un dîner ont permis à Antoine Félix Diome de se prononcer sur des sujets d’actualité relatifs au secteur du pétrole, du gaz et des énergies en général.

Il est ressorti des échanges qu’il existe 32 blocs au Sénégal, dont 11 attribués et trois en cours de développement et bientôt d’exploitation. Le premier auquel a fait référence le Ministre est le champ gazier Grande Tortue Ahmeyim que le Sénégal a en partage avec la Mauritanie. « Le taux d’exécution de ce projet à date est de 92 % », a indiqué Antoine Félix Diome. « Comme dans tout projet pétrolier et gazier, il comporte plusieurs composantes. Il y a la composante subsea qui concerne les installations sous-marines, la composante Fpso qui est l’unité de traitement et de production du gaz et la composante Fnlg ayant trait à l’unité en charge de liquéfier le gaz naturel », a-t-il détaillé. M. Diome a précisé que de ces trois composantes, la seule fausse note est venue du Fpso, car ayant subi quelques avaries. « Il est en réparation presque achevé à Tenerife, en Espagne, d’après les dernières informations que nous avons, et devrait regagner le champ gazier bientôt », a-t-il tenu à rassurer. Le Ministre d’indiquer que le first gaz, c’est-à-dire les premiers m3 de gaz, est attendu au troisième trimestre, voire au début du quatrième trimestre de 2024.

Quant au projet pétrolier Sangomar, son niveau d’exécution est plus avancé que Gta. Il est de 95 % et une étape importante a été franchie, le 10 février dernier, avec l’arrivée, sur le champ du bloc concerné, du Fpso baptisé Léopold Sédar Senghor. D’après Antoine Félix Diome, « les tubes d’amarrage ont été installés avec succès, la mise en tension du réseau réussie » et le premier baril attendu entre mai et juillet 2024.

Un nouveau concept pour Yakaar/Téranga 

Pour Yakaar/Téranga, situé dans le bloc de Kayar offshore profond, le départ de l’opérateur Bp a changé la donne et poussé Kosmos et l’État du Sénégal a changé de fusil d’épaule quant à la conduite et l’orientation qu’il faut donner à ce projet. « À la suite de la séparation à l’amiable avec l’opérateur Bp, il y a eu une recomposition de l’association et ensemble, avec Kosmos, nous sommes très avancés dans les discussions pour la définition d’un nouveau concept qui vise, conformément aux instructions du Président de la République, deux axes : le « Gas-to-power », destiné à la génération de l’électricité à partir de ces deux champs, mais aussi le « Gas-to-industry » avec la construction et le développement d’unités industrielles, ainsi qu’une véritable cité de l’énergie », a expliqué Antoine Felix Diome.

Le ministre du Pétrole et des Énergies a réaffirmé que ce soit Gta, Sangomar et, demain, Yakaar/Téranga ou toute autre nouvelle découverte, ce que vise l’État du Sénégal à travers l’exploitation de ces ressources, c’est d’améliorer substantiellement les conditions de vie de nos populations. « C’est l’objectif assigné à l’exploitation prochaine de nos ressources en hydrocarbures, dans la plus grande transparence, conformément aux règles contenues dans la loi votée pour encadrer la répartition de ces recettes entre les générations actuelles et celles à venir », a-t-il rappelé.

Elhadji Ibrahima THIAM

ORGANISATION DES PAYS PRODUCTEURS DE PÉTROLE (OPEP)

L’adhésion du Sénégal attendue en juin

Après son adhésion actée au Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf), la semaine dernière, à Alger, le Sénégal pourrait faire son entrée dans le club des pays pétroliers regroupés au sein de l’Opep. La procédure est en « bonne voie », a insisté Antoine Felix Diome lors de sa rencontre avec la presse lundi 4 mars. Il précise même que cela pourrait intervenir à la prochaine réunion de cette organisation en juin en Autriche. « Au mois de juin prochain, à Vienne, doit se tenir une réunion de l’Opep. Nous devrions signer la charte de coopération qui va acter notre adhésion », a avancé le Ministre du Pétrole et des Énergies.

Revenant sur l’adhésion du Sénégal au Gecf, Antoine Felix Diome d’assurer que cela présente plusieurs avantages pour notre pays. « D’abord, l’échange d’expériences, avec l’appui d’experts, nous permettra d’éviter les erreurs que certains pays membres ont eu à faire. Ensuite, cela permettra d’apporter un soutien à tous les pays membres dans leurs droits souverains sur leurs ressources en gaz naturel et sur leur capacité à planifier et à développer leurs ressources, dans la plus grande transparence, au bénéfice exclusif de leurs populations, mais dans un cadre respectueux de l’environnement », a-t-il dit. Elh. I. THIAM

 

EXPLOITATION DES RESSOURCES D’HYDROCARBURES ET PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT

Le Sénégal réaffirme sa doctrine

Le Sénégal compte mettre à profit ses ressources pétrolières et gazières pour booster, par exemple, le taux d’électrification rural. En effet, entre 2012 et 2023, ce taux est passé de 27 % à 61 %, mais il n’en demeure pas moins que des efforts sont encore nécessaires pour atteindre l’accès universel. Le pétrole et le gaz devraient l’y aider, même si, au niveau mondial, une nouvelle philosophie attire l’attention sur l’exigence de protéger la planète et de préserver l’environnement. « C’est vrai, mais comme l’a rappelé le Président de la République lors de la journée d’ouverture de la dernière Cop 28, à Dubaï, « en tant que pays africains, où vivent 600 millions parmi les 800 millions de personnes privées d’électricité dans le monde, on ne peut pas nous demander de choisir entre la protection de l’environnement et notre développement : les deux doivent naturellement aller ensemble », a soutenu avec force Antoine Felix Diome. C’est fort de cette doctrine et assumant sa posture que le Sénégal, a-t-il rappelé, a signé l’accord Just energetic transition partnership (Jetp) avec un groupe de partenaires dont l’objectif est de porter, à l’horizon 2040, le taux de pénétration du mix énergétique de 31 à 40 % et, par ricochet, d’améliorer encore le taux d’électrification rurale.

Elh. I. THIAM



Source : https://lesoleil.sn/evolution-des-projets-petrolie...