Et si Nicolas Sarkozy avait eu l'idée de donner un petit coup de pouce à son jeune fils Jean, promis à la tête de l'Epad (l'établissement public qui gère le richissime quartier d'affaires de la Défense) en se rendant la semaine dernière au Kazakhstan pour signer une série d'accords commerciaux. Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev investit en effet lui aussi fortement dans l'avenir de sa fille, Dariga Nazarbaeva.
Selon la Revue »Regard sur l'Est », Dariga Nazarbaeva enchaine les postes à haute responsabilité dans la politique et les médias : elle est membre du Parlement ; directrice de deux groupes de média kazakhes, Alma-Média et Khabar ; présidente du Comité d'organisation du Media Forum eurasiatique ; présidente du Congrès des journalistes du Kazakhstan ; membre du conseil d'administration de l'Académie internationale des arts télévisuels ; fondatrice du parti « Assar »… En attendant, peut-être, de succéder un jour à son père à la présidence.
Le cas de Dariga Nazarbaeva n'est pas isolé dans la région : l'homme fort de l'Ouzbékistan, Islam Karimov, a nommé sa fille, Goulnara Karimova, représentante de son pays auprès des Nations unies en Suisse. Un poste qu'elle occupe entre ses activités de créatrice de bijoux haut de gamme et sa vie de chanteuse sous le nom de GooGoosha. (Voir la vidéo)
Selon la Revue »Regard sur l'Est », Dariga Nazarbaeva enchaine les postes à haute responsabilité dans la politique et les médias : elle est membre du Parlement ; directrice de deux groupes de média kazakhes, Alma-Média et Khabar ; présidente du Comité d'organisation du Media Forum eurasiatique ; présidente du Congrès des journalistes du Kazakhstan ; membre du conseil d'administration de l'Académie internationale des arts télévisuels ; fondatrice du parti « Assar »… En attendant, peut-être, de succéder un jour à son père à la présidence.
Le cas de Dariga Nazarbaeva n'est pas isolé dans la région : l'homme fort de l'Ouzbékistan, Islam Karimov, a nommé sa fille, Goulnara Karimova, représentante de son pays auprès des Nations unies en Suisse. Un poste qu'elle occupe entre ses activités de créatrice de bijoux haut de gamme et sa vie de chanteuse sous le nom de GooGoosha. (Voir la vidéo)
De son coté, le président du Tadjikistan, Emomali Rakhmon, a nommé sa fille de 30 ans, Ozoda Rakhmonova, vice-ministre des Affaires étrangères.
Des exemples à la pelle en Afrique
Karim Meïssa Wade est le fils du président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade… et déjà parmi « les 100 personnalités qui feront l'Afrique en 2009 », selon l'hebdomadaire Jeune Afrique. Il est en effet conseiller personnel de son père et président de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique. Il s'est présenté aux municipales à Dakar du 23 mars 2009, mais n'a pas été élu. Pas de panique, il a été nommé Ministre d'Etat chargé des Transports aériens et des Infrastructures.
Autre cas emblématique, celui du Gabon. Après quatre décennies de pouvoir autocratique, Ali Bongo a finalement succédé à son père Omar aux termes d'élections pour le moins controversées. Auparavant, il avait été le représentant personnel de son père, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense.
La soeur ainée d'Ali Bongo, Pascaline, a aussi enchainé les postes politiques : d'abord conseillère de son père, elle est devenue plus tard ministre des Affaires étrangères, avant d'être nommée directrice du cabinet présidentiel.
On peut encore citer au hasard la République démocratique du Congo, où Joseph Kabila Kabange est devenu président après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila.
En Libye, le fils aîné de Mouammar, Mohamed Kadhafi, dirige les télécommunications libyennes, pendant que Seif el-Islam préside la Fondation Kadhafi pour le développement, récemment impliquée dans la libération de 45 membres du Groupe islamique des combattants libyens.
Saadi Kadhafi, footballeur professionnel jusqu'à sa condamnation en 2003 pour dopage, pourrait se consacrer aujourd'hui à diriger une unité d'élite militaire. Quant à Hannibal Kadafi, il se contente de faire couler régulièrement de l'encre dans la rubrique faits divers des journaux.
En Asie, le communisme héréditaire
Kim Jong-Il est le « cher dirigeant » de la Corée du Nord depuis 1994, date à laquelle il a succédé à son père, le « Grand leader » Kim Il-sung, qui lui-même dirigeait le pays depuis 1948… Une particularité qui fait de la Corée du Nord le seul régime communiste héréditaire.
En juin 2008, Kim Jong-Il a fait son choix en désignant son troisième fils pour lui succéder. L'avenir est ainsi déjà tracé pour Kim Jong-un, 26 ans, qui a su se placer comme le favori de son père. Le jeune homme aurait ensuite tenté d'empoisonner son frère ainé pour éviter une rivalité possible.
En Europe, l'Italie un exemple à suivre
Silvio Berlusconi est le vrai puriste en la matière : le mot népotisme trouve en effet son origine dans la langue italienne, et fait référence à la tendance de certains hommes de pouvoir à placer délibérément leurs proches ou leur famille aux postes stratégiques, indépendamment de leurs aptitudes et capacités.
Ainsi, la fille du chef du conseil italien, Marina, préside la Fininvest, une des plus importantes holding financières italienne, fondée en 1961 par Berlusconi. L'établissement contrôle notamment Arnoldo Mondadori Editore, le premier groupe d'édition et de presse d'Italie, ainsi que Mediaset, dont Piersilvio Berlusconi, le fils de Silvio, est vice-président.
De son deuxième mariage, sont nés Barbara, 25 ans, Eleonora, 23 ans, et Luigi 21 ans. L'ainée, Barbara, découvre la vie professionnelle en étant directrice générale de Fininvest.
En Amérique latine, frères, soeurs et cousins…
Après avoir déclaré en 2007 « mon devoir élémentaire consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes », le « comantante » Fidel Castro a cédé les rênes de Cuba à son frère Raul, 78 ans, en février de l'année dernière.
La progéniture du dictateur ne voulait pas du pouvoir : sa fille Alina Fernández a fui Cuba en 1993 pour s'installer à Miami et s'oppose haut et fort à la politique de son père.
De son côté, le chef d'Etat du Venezuela, Hugo Chavez, a propulsé de nombreux membres de sa famille dans des postes politiques et stratégiques. Pour citer quelques exemples, le frère aîné du chef de l'Etat, Adrian Chávez, était ministre de l'Education jusqu'en 2008, tandis que son cousin, Asdrubal Chávez, est vice-président de l'entreprise publique Petroleos de Venezuela.
Son père, Hugo de los Reyes Chávez, gouverneur pendant dix ans de l'Etat de Barinas avait nommé son fils Argenis Chávez secrétaire de l'État de Barinas.
Photos : Raul Castro, Sail a-Islam Kadhafi, Jean Sarkozy, Barbara Berlusconi et Ali Bongo (Reuters)