Bonjour Madame Dias, parlez-nous de vous en quelques lignes ?
En quelques mots, pour ce qui me concerne, je suis la sœur ainée de Barthelemy, mariée, 37 ans, maman de 2 garçons, juriste de formation et DRH de profession.
Un des prémices de la violence a été l'attaque de la mairie de votre frère par des nervis appartenant au PDS, il se trouve actuellement en prison pour l'assassinat supposé de Ndiaga Diouf, quels sont vos sentiments par rapport à tout ça ?
En effet, le 22 décembre 2011, plus de 200 nervis ont attaqué avec des armes à feu la mairie de Mermoz sacré cœur, dirigée par Barthelemy. Cette agression nous a bien entendu tous surpris et constitue un acte d'une extrême gravité. Au-delà de la personne de Barthelemy DIAS, il s'agit de l'attaque d'une institution de la République, la Mairie étant un démembrement de l'Etat. Sans revenir dans le détail sur les éléments factuels de ce dossier, il me parait important de clarifier certains points. Dans les heures suivants l'attaque, nous avons été informés par des éléments de la Présidence de la République que les commanditaires se trouvaient être au plus haut sommet de l'Etat. L'attaque aurait été commanditée, selon nos sources, par le Président Wade, son fils Mr Karim Wade avec la complicité de Mr Ablaye Faye, administrateur du PDS. Les noms des organisateurs nous ont été communiqués dans le même temps, en l'occurrence il s'agirait d'un certain BRO, d'un certain Ablaye DIENE, dit INS. Le film de l'attaque montre uniquement Barthelemy armé, et pourtant l'expertise faite sur ce film démontre très clairement que Barthelemy a fait usage de son arme après un tir de feu émanant d'un des nervis. Il me semble que n'étant pas arrivés à éliminer physiquement Barthelemy lors de cette attaque, les organisateurs auraient vraisemblablement poursuivi leur forfait en éliminant physiquement un des nervis aux fins d'imputer ce meurtre à Barthelemy. Je dois avouer que n'eut été la vigilance de mon père, Mr Jean-Paul Dias, nous aurions sans aucun doute eu un second nervi assassiné. En effet, le 24 décembre 2011, alors que Barthelemy était en garde à vue au commissariat central, l'une des plus hautes autorités de police, nous a expliqué en présence d'un des avocats, à 2 heures du matin, que le dossier de Barthelemy allait être complexe, puisque la police venait d'être informée du décès d'un second nervi. Ce dernier aurait craint de se soigner et avait succombe à ses blessures, selon les dires de cette autorité policière. Nous leur avons clairement expliqué que l'Etat sénégalais ne pourrait pas imputer au seul citoyen Barthelemy DIAS, tous les décès du mois de décembre 2011 dans l'unique but d'écarter Barthelemy de la scène politique. De manière curieuse, nous n'avons plus jamais entendu parler de ce 2nd décès. Cette même autorité policière, convaincue qu'il s'agissait d'un dossier uniquement politique, me proposait de me transmettre le numéro de portable de Mr Karim Wade afin que j'appelle ce dernier pour régler ce dossier, ce que j'ai refusé catégoriquement. Il ne faisait des lors plus aucun doute que l'enquête policière ne serait pas menée en toute indépendance et que le dossier était actionné depuis la Présidence. Pour ma part, je remercie le tout puissant d'avoir sauvé la vie de mon frère lors de cette attaque, puisqu'en consultant le rapport de l'expert et le film en séquence, j'ai pris conscience que ce tir de feu orienté vers Barthelemy aurait pu lui couter tout simplement sa vie. Qu'en est-il de mes sentiments ? Je nourrissais à l'époque un sentiment de colère et de mépris à l'endroit des plus hautes autorités de l'Etat, dont l'irresponsabilité a conduit à la mort du jeune Ndiaga DIOUF. Nous ne pouvons que regretter cette mort, d'autant que nous avons la conviction qu'il s'agit d'un assassinat fomenté par les organisateurs de cette attaque. Aujourd'hui avec la défaite du Président Wade, le sentiment qui m'anime est celui de grande satisfaction mais aussi de sérénité face à l'avenir de mon pays. Au-delà de tout, je reste convaincue que nul ne peut s'opposer à la volonté divine, la véritable justice n'étant pas celle des hommes.
Quel est actuellement l’état psychologique de votre frère ?
Arrivée à Dakar en début de semaine, j'ai rendu visite à Barthelemy et l'ai trouvé dans un état d'esprit positif. Barthelemy est d'un courage qui force l'admiration. Il est ravi comme nous tous de la défaite du Président Wade lors du second tour de l'élection présidentielle et regarde avec confiance l'avenir du Sénégal. Il a d'ailleurs offert cette semaine un repas festif à tous ses codétenus de la maison d'arrêt de Reubeuss avec un gâteau sur lequel était inscrite en woloff la défaite du Président Wade. Barthelemy s'est battu avec acharnement pour mettre un terme à la dévolution monarchique que préparait le Président Wade. Ce dernier l'a isolé du paysage politique pensant ainsi faire une campagne électorale sereine au terme de laquelle il aurait été victorieux. Le peuple sénégalais dans sa majorité en a décidé autrement et cela est bien la preuve que nul ne peut "arrêter la mer avec ses bras". La population sénégalaise étant en majorité constituée de jeunes, il s'agit de la victoire du peuple sénégalais certes, mais surtout celle de la jeunesse sénégalaise.
Etes-vous convaincus de son innocence ?
Il ne fait aucun doute que Barthelemy a été victime de ce complot et n'est en aucun cas à l'origine du meurtre du jeune nervi. Ceux qui ont assassiné ce jeune homme répondront de leur forfait, il appartient à la justice de faire son travail. Je ne m'étendrai pas sur le rapport balistique qui est un des éléments de preuve de ce dossier et dont les grandes lignes ont été reprises dans la presse. Compte tenu du fait qu'il s'agit d'un complot politique, il est évident que si l'arme de Barthelemy avait tué ce jeune homme, l'Etat se serait empressé de faire dire à la police et à la justice, toutes deux à sa solde à l'époque, que Barthelemy était l'auteur du meurtre. Toutes les preuves auraient sans doute été transmises avec rapidité à la presse. L'on se souvient encore des déclarations irresponsables de Mr Ousmane Ngom, ministre de l'Intérieur à l'époque, Mr Souleymane Ndéné Ndiaye, premier ministre à l'époque, tous deux avocats, et qui se sont permis d'entraver le secret de l'instruction en confirmant que Barthelemy n'était pas en situation de légitime défense. D'où tenaient-ils les éléments d'enquête ? L'intervention la plus grave aura été sans aucun doute celle du Chef de l'Etat, qui lors d'une interview donnée à RFI a fait un aveu de taille. Le Président expliquait clairement comment l'attaque s'était deroulée, reconnaissant que des "éléments de sa garde s'étaient rendu chez le Maire Barthelemy DIAS pour le dissuader de faire sortir ses partisans à l'occasion du meeting du 23 décembre..." Les sorties regrettables des plus hautes autorités de l'Etat, sont la preuve de l'innocence de Barthelemy.
Vous êtes très certainement en contact avec les avocats de Barthelemy et tout récemment une requête a été introduite auprès de la CEDEAO ; certains disent que votre frère sera bientôt libre, qu'en pensez-vous ?
Les avocats de Barthelemy dont je salue l'engagement dans ce dossier, ont en effet introduit une requête bien argumentée au sein de la Cour de Justice de la CEDEAO. L'objet de la saisine de la cour africaine n'était pas de juger l'affaire, mais plutôt de faire respecter les Droits de l'Homme, en l'occurrence de redonner a Barthelemy sa liberté de circuler. Barthelemy est un représentant de l'Etat, il remplit toutes les conditions de représentativité qui lui permettent d'être libre et de rester à la disposition de la justice le temps de l'enquête, d'autant plus que les commanditaires ont bénéficié eux, de cette liberté. La Cour de justice de la CEDEAO, n'a malheureusement pas donné de suite favorable à notre requête, considérant que l'enquête était en cours au Sénégal et que des nervis avaient été arrêtés. Qu'en est-il des commanditaires et des organisateurs toujours en liberté ? Comment mettre en comparaison, un Maire, autorité de l'Etat versus une demi-douzaine de nervis arrêtes, alors que 200 d'entre eux continuent de circuler librement ? La Cour a préfère occulter ces éléments. Des informations qui nous sont parvenues, les juges de cette instance étaient en fin de mandat, et ont préfèré répondre à l'appel des sirènes monétaires de l'Etat sénégalais plutôt que de dire le droit. Ce qui est regrettable, c'est qu'au-delà de ne pouvoir faire confiance entièrement à la justice sénégalaise, nous ne pouvons faire confiance à l'équité et à la dignité d'autres africains. Vous avez donc des instances qui existent grâce aux finances publiques de nos pays, mais dont la crédibilité est relative. La décision de la CEDEAO a été rendue vendredi 23 mars, 2 jours plus tard, le dimanche 25 mars, le Président perdait le pouvoir. Nous espérons désormais que la justice sénégalaise se sente plus libre, qu'elle prenne ses responsabilités et dise le Droit. Il est urgent que Barthelemy retrouve sa liberté afin de poursuivre sa mission auprès de ses concitoyens, au service de ses administrés et son engagement politique dans la perspective des prochaines élections législatives. La justice se dit au nom du peuple et j'ai la certitude que le peuple sénégalais dans sa majorité attend la libération de Barthelemy, en atteste les nombreux messages de sympathie que nous recevons depuis plus de 3 mois.
Que pensez-vous de l’attitude du parti socialiste face à la défense de Barthelemy Diaz ?
Sur ce point, je m'abstiendrai de faire un commentaire. Ceci étant, a titre tout à fait personnel, j'exprime ma profonde gratitude aux collègues Maires de Barthelemy, Messieurs Jean-Baptiste DIOUF, Maire de Grand Dakar, ainsi que Alioune NDOYE, Maire du Plateau pour leur soutien constant.
Le travail de senrevolution sur la vidéo de la fusillade a démontré l'existence d'autres tireurs, quel en est votre point de vue ?
Je salue cet éclairage apporte par senrevolution et qui vient conforter le rapport de l'expert en image et son que nos avions également missionne sur ce dossier. Le rapport de cet expert démontre clairement l'existence de plusieurs tireurs autres que Barthelemy. Le nervi qui a tiré sur Barthelemy portait un maillot sportif avec la mention du chiffre 4, au dos. Je suis rassurée de savoir que d'autres patriotes se sont également investis dans ce dossier afin d'éclairer le peuple sur la réalité des faits. Soyez en remerciés sincèrement.
Pensez-vous que le pouvoir en place voulez mettre votre frère hors d'état de nuire compte tenu de son leadership sur la jeunesse ?
Au-delà de la volonté de mettre mon frère Barthelemy hors d'état de nuire, j'ai l'intime conviction que le pouvoir sortant cherchait à l’éliminer physiquement. Nous avons souvent été informés par certains proches du Président Wade, que le seul qui l'empêchait de dormir s'appelait Barthelemy DIAS. Le Président Wade avait semble-t-il une peur "bleue" de Barthelemy et considérait qu'il constituait un des obstacles majeurs a l'arrivée de son fils Karim Wade au pouvoir.
Quelles sont vos impressions sur le déroulement du premier tour des élections présidentielles avec le ballottage favorable à Mr. Macky Sall ?
La victoire du Président Macky Sall au 1er tour est le fruit de son investissement, celui de ses militants depuis 3 ans et de sa coalition Macky 2012. Au second tour, la volonté du peuple sénégalais est venue conforter l'espoir suscite par le President Macky Sall, et aussi mettre un terme à 12 années de mépris et d'arrogance. Les attentes du peuple sont énormes et nous attendons d'avoir des résultats probants. Nous avons élu un président jeune, et espérons qu'il s'entoure de compétences tout aussi jeune, pour qu'enfin des perspectives réelles s'ouvrent à la majorité de la population qui se trouve être la jeunesse. J'en appelle pour ma part, a la générosité de nos parents et grands-parents, qui après avoir occupés de multiples portefeuilles ministériels, des responsabilités de toute nature au sein de l'appareil d'Etat, pourraient apporter leurs conseils et non gouverner. Nous espérons tous que la photo du perron de l'avenue L. S. Senghor, soit enfin constituée de visage neufs, jeunes, expérimentés et compétents. Oui à la jeunesse et à la maturité au sein du gouvernement, Oui à la séniorité pour partager leur expertise dans des positions de conseil.
Que pensez-vous d'initiatives comme senrevolution.com ?
Il s'agit d'une initiative qu'il convient d'encourager, puisque l'un des objectifs est d'informer, d'éclairer les populations via le web. Comme le dit si bien, Barthelemy DIAS, lui-même, le rôle des politiques est d'éveiller les consciences, mais c'est également le rôle de tout mouvement citoyen qui s'engage. Votre engagement est tout à fait noble et je vous encourage à le poursuivre.
Quel message lancez-vous à votre frère et au peuple sénégalais ?
A Barthelemy, je souhaiterai tout d'abord lui dire toute ma fierté. Il a joué un rôle déterminant pour le départ du Président Wade et en cela il a la reconnaissance de la jeunesse. Je voudrais lui dire de conserver sa générosité de cœur qui est sa grande protection, sa droiture, sa fidélité, et son engagement désintéressé. Qu'il demeure fier, courageux, détermine, persévérant et toujours proche du peuple dans son action politique. Au peuple sénégalais, j'adresse toutes mes félicitations pour sa maturité, son courage, sa détermination et encourage tous les sénégalais à s'impliquer davantage. L'abstention aux élections devrait se réduire considérablement et cela nécessite que chacun se sente concerne pour ce qui est du destin de notre pays. A titre personnel, j'ai quitté l'Inde où je réside pour aller voter à Paris où j'étais inscrite, nous ne devons pas attendre des autres qu'ils se chargent de notre devoir civique. Notre voix a une valeur et c'est une réalité, nos dirigeants savent désormais que nous les élisons et que faute de résultats nous sommes en mesure de mettre un terme à leur mandat. Nous pouvons être FIERS d'être sénégalais, le monde entier est admiratif. Je ne pourrai terminer sans m'incliner devant la mémoire de nos frères qui ont perdu leur vie durant cette campagne électorale, présenter mes sincères condoléances à leur famille et dire qu'à mon sens le Sénégal leur est redevable.
SOURCE:senrevolution.com
En quelques mots, pour ce qui me concerne, je suis la sœur ainée de Barthelemy, mariée, 37 ans, maman de 2 garçons, juriste de formation et DRH de profession.
Un des prémices de la violence a été l'attaque de la mairie de votre frère par des nervis appartenant au PDS, il se trouve actuellement en prison pour l'assassinat supposé de Ndiaga Diouf, quels sont vos sentiments par rapport à tout ça ?
En effet, le 22 décembre 2011, plus de 200 nervis ont attaqué avec des armes à feu la mairie de Mermoz sacré cœur, dirigée par Barthelemy. Cette agression nous a bien entendu tous surpris et constitue un acte d'une extrême gravité. Au-delà de la personne de Barthelemy DIAS, il s'agit de l'attaque d'une institution de la République, la Mairie étant un démembrement de l'Etat. Sans revenir dans le détail sur les éléments factuels de ce dossier, il me parait important de clarifier certains points. Dans les heures suivants l'attaque, nous avons été informés par des éléments de la Présidence de la République que les commanditaires se trouvaient être au plus haut sommet de l'Etat. L'attaque aurait été commanditée, selon nos sources, par le Président Wade, son fils Mr Karim Wade avec la complicité de Mr Ablaye Faye, administrateur du PDS. Les noms des organisateurs nous ont été communiqués dans le même temps, en l'occurrence il s'agirait d'un certain BRO, d'un certain Ablaye DIENE, dit INS. Le film de l'attaque montre uniquement Barthelemy armé, et pourtant l'expertise faite sur ce film démontre très clairement que Barthelemy a fait usage de son arme après un tir de feu émanant d'un des nervis. Il me semble que n'étant pas arrivés à éliminer physiquement Barthelemy lors de cette attaque, les organisateurs auraient vraisemblablement poursuivi leur forfait en éliminant physiquement un des nervis aux fins d'imputer ce meurtre à Barthelemy. Je dois avouer que n'eut été la vigilance de mon père, Mr Jean-Paul Dias, nous aurions sans aucun doute eu un second nervi assassiné. En effet, le 24 décembre 2011, alors que Barthelemy était en garde à vue au commissariat central, l'une des plus hautes autorités de police, nous a expliqué en présence d'un des avocats, à 2 heures du matin, que le dossier de Barthelemy allait être complexe, puisque la police venait d'être informée du décès d'un second nervi. Ce dernier aurait craint de se soigner et avait succombe à ses blessures, selon les dires de cette autorité policière. Nous leur avons clairement expliqué que l'Etat sénégalais ne pourrait pas imputer au seul citoyen Barthelemy DIAS, tous les décès du mois de décembre 2011 dans l'unique but d'écarter Barthelemy de la scène politique. De manière curieuse, nous n'avons plus jamais entendu parler de ce 2nd décès. Cette même autorité policière, convaincue qu'il s'agissait d'un dossier uniquement politique, me proposait de me transmettre le numéro de portable de Mr Karim Wade afin que j'appelle ce dernier pour régler ce dossier, ce que j'ai refusé catégoriquement. Il ne faisait des lors plus aucun doute que l'enquête policière ne serait pas menée en toute indépendance et que le dossier était actionné depuis la Présidence. Pour ma part, je remercie le tout puissant d'avoir sauvé la vie de mon frère lors de cette attaque, puisqu'en consultant le rapport de l'expert et le film en séquence, j'ai pris conscience que ce tir de feu orienté vers Barthelemy aurait pu lui couter tout simplement sa vie. Qu'en est-il de mes sentiments ? Je nourrissais à l'époque un sentiment de colère et de mépris à l'endroit des plus hautes autorités de l'Etat, dont l'irresponsabilité a conduit à la mort du jeune Ndiaga DIOUF. Nous ne pouvons que regretter cette mort, d'autant que nous avons la conviction qu'il s'agit d'un assassinat fomenté par les organisateurs de cette attaque. Aujourd'hui avec la défaite du Président Wade, le sentiment qui m'anime est celui de grande satisfaction mais aussi de sérénité face à l'avenir de mon pays. Au-delà de tout, je reste convaincue que nul ne peut s'opposer à la volonté divine, la véritable justice n'étant pas celle des hommes.
Quel est actuellement l’état psychologique de votre frère ?
Arrivée à Dakar en début de semaine, j'ai rendu visite à Barthelemy et l'ai trouvé dans un état d'esprit positif. Barthelemy est d'un courage qui force l'admiration. Il est ravi comme nous tous de la défaite du Président Wade lors du second tour de l'élection présidentielle et regarde avec confiance l'avenir du Sénégal. Il a d'ailleurs offert cette semaine un repas festif à tous ses codétenus de la maison d'arrêt de Reubeuss avec un gâteau sur lequel était inscrite en woloff la défaite du Président Wade. Barthelemy s'est battu avec acharnement pour mettre un terme à la dévolution monarchique que préparait le Président Wade. Ce dernier l'a isolé du paysage politique pensant ainsi faire une campagne électorale sereine au terme de laquelle il aurait été victorieux. Le peuple sénégalais dans sa majorité en a décidé autrement et cela est bien la preuve que nul ne peut "arrêter la mer avec ses bras". La population sénégalaise étant en majorité constituée de jeunes, il s'agit de la victoire du peuple sénégalais certes, mais surtout celle de la jeunesse sénégalaise.
Etes-vous convaincus de son innocence ?
Il ne fait aucun doute que Barthelemy a été victime de ce complot et n'est en aucun cas à l'origine du meurtre du jeune nervi. Ceux qui ont assassiné ce jeune homme répondront de leur forfait, il appartient à la justice de faire son travail. Je ne m'étendrai pas sur le rapport balistique qui est un des éléments de preuve de ce dossier et dont les grandes lignes ont été reprises dans la presse. Compte tenu du fait qu'il s'agit d'un complot politique, il est évident que si l'arme de Barthelemy avait tué ce jeune homme, l'Etat se serait empressé de faire dire à la police et à la justice, toutes deux à sa solde à l'époque, que Barthelemy était l'auteur du meurtre. Toutes les preuves auraient sans doute été transmises avec rapidité à la presse. L'on se souvient encore des déclarations irresponsables de Mr Ousmane Ngom, ministre de l'Intérieur à l'époque, Mr Souleymane Ndéné Ndiaye, premier ministre à l'époque, tous deux avocats, et qui se sont permis d'entraver le secret de l'instruction en confirmant que Barthelemy n'était pas en situation de légitime défense. D'où tenaient-ils les éléments d'enquête ? L'intervention la plus grave aura été sans aucun doute celle du Chef de l'Etat, qui lors d'une interview donnée à RFI a fait un aveu de taille. Le Président expliquait clairement comment l'attaque s'était deroulée, reconnaissant que des "éléments de sa garde s'étaient rendu chez le Maire Barthelemy DIAS pour le dissuader de faire sortir ses partisans à l'occasion du meeting du 23 décembre..." Les sorties regrettables des plus hautes autorités de l'Etat, sont la preuve de l'innocence de Barthelemy.
Vous êtes très certainement en contact avec les avocats de Barthelemy et tout récemment une requête a été introduite auprès de la CEDEAO ; certains disent que votre frère sera bientôt libre, qu'en pensez-vous ?
Les avocats de Barthelemy dont je salue l'engagement dans ce dossier, ont en effet introduit une requête bien argumentée au sein de la Cour de Justice de la CEDEAO. L'objet de la saisine de la cour africaine n'était pas de juger l'affaire, mais plutôt de faire respecter les Droits de l'Homme, en l'occurrence de redonner a Barthelemy sa liberté de circuler. Barthelemy est un représentant de l'Etat, il remplit toutes les conditions de représentativité qui lui permettent d'être libre et de rester à la disposition de la justice le temps de l'enquête, d'autant plus que les commanditaires ont bénéficié eux, de cette liberté. La Cour de justice de la CEDEAO, n'a malheureusement pas donné de suite favorable à notre requête, considérant que l'enquête était en cours au Sénégal et que des nervis avaient été arrêtés. Qu'en est-il des commanditaires et des organisateurs toujours en liberté ? Comment mettre en comparaison, un Maire, autorité de l'Etat versus une demi-douzaine de nervis arrêtes, alors que 200 d'entre eux continuent de circuler librement ? La Cour a préfère occulter ces éléments. Des informations qui nous sont parvenues, les juges de cette instance étaient en fin de mandat, et ont préfèré répondre à l'appel des sirènes monétaires de l'Etat sénégalais plutôt que de dire le droit. Ce qui est regrettable, c'est qu'au-delà de ne pouvoir faire confiance entièrement à la justice sénégalaise, nous ne pouvons faire confiance à l'équité et à la dignité d'autres africains. Vous avez donc des instances qui existent grâce aux finances publiques de nos pays, mais dont la crédibilité est relative. La décision de la CEDEAO a été rendue vendredi 23 mars, 2 jours plus tard, le dimanche 25 mars, le Président perdait le pouvoir. Nous espérons désormais que la justice sénégalaise se sente plus libre, qu'elle prenne ses responsabilités et dise le Droit. Il est urgent que Barthelemy retrouve sa liberté afin de poursuivre sa mission auprès de ses concitoyens, au service de ses administrés et son engagement politique dans la perspective des prochaines élections législatives. La justice se dit au nom du peuple et j'ai la certitude que le peuple sénégalais dans sa majorité attend la libération de Barthelemy, en atteste les nombreux messages de sympathie que nous recevons depuis plus de 3 mois.
Que pensez-vous de l’attitude du parti socialiste face à la défense de Barthelemy Diaz ?
Sur ce point, je m'abstiendrai de faire un commentaire. Ceci étant, a titre tout à fait personnel, j'exprime ma profonde gratitude aux collègues Maires de Barthelemy, Messieurs Jean-Baptiste DIOUF, Maire de Grand Dakar, ainsi que Alioune NDOYE, Maire du Plateau pour leur soutien constant.
Le travail de senrevolution sur la vidéo de la fusillade a démontré l'existence d'autres tireurs, quel en est votre point de vue ?
Je salue cet éclairage apporte par senrevolution et qui vient conforter le rapport de l'expert en image et son que nos avions également missionne sur ce dossier. Le rapport de cet expert démontre clairement l'existence de plusieurs tireurs autres que Barthelemy. Le nervi qui a tiré sur Barthelemy portait un maillot sportif avec la mention du chiffre 4, au dos. Je suis rassurée de savoir que d'autres patriotes se sont également investis dans ce dossier afin d'éclairer le peuple sur la réalité des faits. Soyez en remerciés sincèrement.
Pensez-vous que le pouvoir en place voulez mettre votre frère hors d'état de nuire compte tenu de son leadership sur la jeunesse ?
Au-delà de la volonté de mettre mon frère Barthelemy hors d'état de nuire, j'ai l'intime conviction que le pouvoir sortant cherchait à l’éliminer physiquement. Nous avons souvent été informés par certains proches du Président Wade, que le seul qui l'empêchait de dormir s'appelait Barthelemy DIAS. Le Président Wade avait semble-t-il une peur "bleue" de Barthelemy et considérait qu'il constituait un des obstacles majeurs a l'arrivée de son fils Karim Wade au pouvoir.
Quelles sont vos impressions sur le déroulement du premier tour des élections présidentielles avec le ballottage favorable à Mr. Macky Sall ?
La victoire du Président Macky Sall au 1er tour est le fruit de son investissement, celui de ses militants depuis 3 ans et de sa coalition Macky 2012. Au second tour, la volonté du peuple sénégalais est venue conforter l'espoir suscite par le President Macky Sall, et aussi mettre un terme à 12 années de mépris et d'arrogance. Les attentes du peuple sont énormes et nous attendons d'avoir des résultats probants. Nous avons élu un président jeune, et espérons qu'il s'entoure de compétences tout aussi jeune, pour qu'enfin des perspectives réelles s'ouvrent à la majorité de la population qui se trouve être la jeunesse. J'en appelle pour ma part, a la générosité de nos parents et grands-parents, qui après avoir occupés de multiples portefeuilles ministériels, des responsabilités de toute nature au sein de l'appareil d'Etat, pourraient apporter leurs conseils et non gouverner. Nous espérons tous que la photo du perron de l'avenue L. S. Senghor, soit enfin constituée de visage neufs, jeunes, expérimentés et compétents. Oui à la jeunesse et à la maturité au sein du gouvernement, Oui à la séniorité pour partager leur expertise dans des positions de conseil.
Que pensez-vous d'initiatives comme senrevolution.com ?
Il s'agit d'une initiative qu'il convient d'encourager, puisque l'un des objectifs est d'informer, d'éclairer les populations via le web. Comme le dit si bien, Barthelemy DIAS, lui-même, le rôle des politiques est d'éveiller les consciences, mais c'est également le rôle de tout mouvement citoyen qui s'engage. Votre engagement est tout à fait noble et je vous encourage à le poursuivre.
Quel message lancez-vous à votre frère et au peuple sénégalais ?
A Barthelemy, je souhaiterai tout d'abord lui dire toute ma fierté. Il a joué un rôle déterminant pour le départ du Président Wade et en cela il a la reconnaissance de la jeunesse. Je voudrais lui dire de conserver sa générosité de cœur qui est sa grande protection, sa droiture, sa fidélité, et son engagement désintéressé. Qu'il demeure fier, courageux, détermine, persévérant et toujours proche du peuple dans son action politique. Au peuple sénégalais, j'adresse toutes mes félicitations pour sa maturité, son courage, sa détermination et encourage tous les sénégalais à s'impliquer davantage. L'abstention aux élections devrait se réduire considérablement et cela nécessite que chacun se sente concerne pour ce qui est du destin de notre pays. A titre personnel, j'ai quitté l'Inde où je réside pour aller voter à Paris où j'étais inscrite, nous ne devons pas attendre des autres qu'ils se chargent de notre devoir civique. Notre voix a une valeur et c'est une réalité, nos dirigeants savent désormais que nous les élisons et que faute de résultats nous sommes en mesure de mettre un terme à leur mandat. Nous pouvons être FIERS d'être sénégalais, le monde entier est admiratif. Je ne pourrai terminer sans m'incliner devant la mémoire de nos frères qui ont perdu leur vie durant cette campagne électorale, présenter mes sincères condoléances à leur famille et dire qu'à mon sens le Sénégal leur est redevable.
SOURCE:senrevolution.com