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Exclusif! Mc Lida: "Beaucoup de Sénégalais avaient cru que j'étais mort depuis longtemps..."

LERAL.NET Il était presque resté dans les oubliettes, mais la cérémonie du "Tube de l'année" l'a ressuscité en lui rendant un grand hommage. Lui, c'est Mc Lida, premier rappeur de l'histoire du Sénégal. L'enfant du Ndiambour est devenu au fil des temps, en plus de sa casquette d'artiste, un fashion designer et un promoteur de spectacle à New-York où il vit depuis plus d'une décennie. Dans cet entretien, il retrace son histoire dans le rap.


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Février 2013 à 12:00 | | 3 commentaire(s)|

Exclusif! Mc Lida: "Beaucoup de Sénégalais avaient cru que j'étais mort depuis longtemps..."
Quelles sont les raisons de votre présence à Dakar ?

Je pense qu’il y a trois raisons qui peuvent l’expliquer. La première, c’est l’honneur que DJ Nicolas m’a fait et qui relève d’une grande importance. C’est comme un militaire qui est parti à la retraite puis honoré par l’armée. C’est une occasion qui n’arrive pas tous les jours. La deuxième, je suis venu parce que plus de la moitié de la population du Sénégal pensent que je suis mort, depuis longtemps. Les gens m’avaient confondu avec un lutteur qui a pris mon nom et qui est mort. Ils ont pensé que c’était moi. Beaucoup l’ont confirmé, mais j’ai laissé faire durant des années sans le démentir. Maintenant que je suis là, chacun peut juger par lui-même. La troisième, c’est que je suis venu faire une évaluation du pays, parce que j’entends beaucoup parler des progrès que le Sénégal est en train de faire. Je pense qu’on doit revenir investir, et j’y crois. Bientôt, je ne dis pas que je reviendrai en vacances, mais pour m’installer définitivement. On voit des choses magnifiques et quand vous demandez à qui cela appartient, on vous dit que cela appartient à un étranger. Je pense que ce n’est pas normal, c’est pourquoi il faut que tout le monde revienne pour investir dans son pays. Je pense que le Sénégal ne fait plus partie des pays du tiers monde. Mieux vaut commencer avant qu’il ne soit tard.

Comment avez-vous noué le contact avec Dj Nicolas ?

D’après ce qu’il m’a expliqué, il y a des gens qui lui ont signifié qu’il a pris une bonne initiative et que s’il incorpore un hommage à Mc Lida dans son programme, ça serait un évènement exceptionnel. Il m’a appelé à New-York pour me signifier qu’il va me rendre hommage. Je lui ai dit volontiers d’autant plus que beaucoup de rumeurs racontent que je suis fou voire mort. Je me suis dit que c’est une occasion pour que tout le monde sache que je me porte bien, sinon, cela confirmerait davantage les rumeurs. Mais, avant, je n’étais pas très content, quand on parlait du rap au Sénégal, on dirait qu’on essayait de m’éviter. Alors que je fais partie de l’histoire du rap sénégalais et personne n’y peut rien, parce que les témoins sont encore en vie. Donc, je n’ai pas besoin d’aller plus loin.

Vous êtes resté quatorze ans dans le mutisme, qu’est ce qui explique cela ?

Il y a un moment où j’étais découragé du hip-hop. Parce que, quand j’ai commencé le rap, il n’y avait pas de télés ni de radios à part la Rts. Notre temps était très dur, on payait parfois des animateurs pour qu’ils balancent nos chansons à la radio. Si vous passez chez un journaliste ou animateur, si vous ne le payez pas, vous ne passez pas à la télé. Et je fais partie de ces gens-là. Parfois ils vous rabaissent et cela peut vous décourager. Il faut aussi savoir que mon premier album a été censuré, je me rappelle. Mais c’étaient des histoires infondées. En ce moment, j’étais encore jeune et il y avait des gens qui racontaient que je faisais partie d’une famille de marabouts, la plupart d’entre eux sont des proches qui faisaient leur devoir de grand- frère. Et je comprends, car ça arrive dans toutes les familles. Cela fait partie de ce qui m’a découragé. Mais croyez-moi, le talent y est toujours, je suis capable de faire un peu de tout, pas seulement du rap. Je crois à tout ce que je fais.

Nous allons replonger dans l’histoire, dans quel contexte Mc Lida est entré dans le mouvement hip hop d’autant plus que vous êtes le premier à le vulgariser au Sénégal ?

C’est une ancienne histoire, c’était le moment des matinées du Sahel avec les Edouardo et autres, c’était aussi l’époque des Funk, disco, Motown. Moi j’étais un grand mélomane et on allait jusqu’à mémoriser les mélodies sans pour autant comprendre la signification des paroles. Moi, j’avais ce don-là. Quand j’étais en Italie, j’avais composé une chanson en wolof qui s’appelle « Teubalmateup » avec l’expression « teubeul mateub mba Ndiaga teub mba Matar teub mateub gnou dadié » et autres expressions. C’est un album de quatre morceaux que j’ai dupliqué en plusieurs exemplaires de cassettes. Et quand je suis arrivée avec, au Sénégal, la douane m’a intercepté juste à l’aéroport. A ce moment je ne savais même pas qu’il fallait payer des taxes. Finalement, on m’a fait payer un montant. C’est moi qui les écoulais à Sandaga, chez Talla Diagne et au marché Kermel. Ça faisait marrer les Baol-Baols qui me prenaient pour un clown. A chaque fois que je finissais, j’allais chez El Hadj Ndiaye de Studio 2000 pour faire des duplications. C’est ainsi qu’au fur et à mesure qu’Ambroise Gomis a fini par m’inviter à la télé et les gens ont commencé à s’intéresser à moi. Après cet album, j’ai sorti « Mc Number One » et petit à petit le boom a commencé.

Racontez-nous votre collaboration avec le Positive Black Soul.

C’est « Peace Unity !», c’est le premier morceau où j’ai pris un microphone pour chanter… c’était l’époque de la guerre du Golfe avec Sadam Hussein. Quand on a fait ce morceau, j’ai été contacté par des Italiens. J’ai refait, par la suite une version remix que les gens ont beaucoup apprécié. Parfois, quand je passais dans la rue, je les entendais chanter. Je me souviens, on était parti au studio d’Aziz Dieng, d’ailleurs, je ne sais s’il est toujours à Dakar. Mais retenez que c’était quelqu’un de très rigoureux en matière de musique, qui n’hésite pas à vous jeter hors de son studio si vous n’êtes pas dans le tempo. C’est là-bas qu’on a sorti Peace Unity. A cette époque c’est lui qui possédait un studio à part El Hadj Ndiaye. C’est eux qui peuvent vous expliquer l’histoire de Mc Lida. Certes les jeunes producteurs ne me connaissent pas, mais les anciens ne peuvent pas m’oublier. Aziz Dieng est le premier à utiliser un ordinateur pour faire les arrangements au Sénégal. En ce moment, on ne savait pas c’était quoi un ordinateur. S’il le confirme, je ne peux le nier. En tout cas, je le respecte, c’est quelqu’un qui connait la musique, donc je dis maximum de respect aussi à PBS.


Exclusif! Mc Lida: "Beaucoup de Sénégalais avaient cru que j'étais mort depuis longtemps..."
Apparemment c’était vraiment délicat de faire du rap ?

Ce qui fait que c’était difficile, c’est qu’on n’était pas nombreux et il n’y avait pas de guerre ou clash entre rappeurs, même s’il y avait un peu de scènes de jalousie, mais cela m’était indifférent parce que je ne venais au Sénégal que pour des prestations après je retournais en Italie. C’était ça la difficulté et c’était plus cool que maintenant. Je remarque maintenant qu’il y a beaucoup de concessions dans le mouvement hip-hop.

Aujourd’hui le Sénégal est composé de plus de 2000 groupes de rap, que pensez-vous de ces mouvements. Est-ce la même réalité aux Usa ?

Je suis content pour le travail que les rappeurs font ici. Qu’ils sachent que je suis leur fan number one, même s’il est vrai qu’il fut un moment où je ne les écoutais plus. Mais cela fait trois ans que je les écoute à nouveau. Je les suis à travers les médias, franchement ils ont fait le maximum. Mais il faut qu’on fasse attention et ne pas se fier chaque fois aux médias qui relatent qu’on est le troisième pays du rap dans le monde. Il faut qu’on se base sur la qualité et non la quantité. Moi, je n’ai jamais aimé la quantité. Plus de 2000 groupes, j’estime que c’est un peu exagéré et c’est une insulte. Je pense qu’on ne devrait pas le dire ouvertement, c’est dangereux. Vous savez, il n’y a pas plus facile que de trouver une ordure. Qui cherche de l’ordure, la trouve. C’est de la poubelle, le nombre ce n’est pas important. Ce que je vois aux Usa, et je peux le jurer sur le Saint Coran, pour vous dire que New York n’a pas plus de 100 groupes de rap. Mais avec 12 millions de Sénégalais on a plus de 2000 groupes. Je suis sûr qu’aux États-Unis au moment où je vous parle, ils n’ont pas atteint ce chiffre-là. Donc il vaudrait mieux qu’on continue à faire de la recherche, j’apprécie le rap sénégalais mais qu’on ne m’évoque pas cette histoire de 2000 groupes de rap.

Quelle appréciation faites-vous du le clash que font les rappeurs aujourd’hui ?

Vous savez il y avait une période où rap rimait avec clash, c’était l’époque des Tupac Shakur. Ce qui fait que certains d’entre eux ont été éliminés, parce qu’ils passaient tout leur temps à s’injurier. C’était une période où si vous payez un cachet à un bon rappeur pour qu’il chante une autre musique qui n’est pas du rap, soit, il va avoir honte de l’accepter soit vous risquez de vous faire éliminer. A cette époque, si tu fais du bling bling on te taxe d’homosexuel. Donc il faut qu’ils sachent qu’aux Usa, c’est révolu. Il n’y plus de clans. Je suis désolé qu’on ne se rende pas compte que c’est du passé. Actuellement, ce n’est plus le même contexte. Nous sommes dans l’ère du bling bling et de l’argent, des techno house, tout le monde fait de la techno house, que ça soit les Jay-z, Akon, et autres.

Comment voyez-vous l’avenir du rap ?

Que les gens ne se fâchent pas contre moi. Je pense sincèrement que c’est pour les jeunes. Personnellement je préfère laisser la place aux jeunes, c’est mieux. Aujourd’hui si vous arrivez à y gagner votre vie, moi je dirais que c’est un miracle surtout au niveau du Sénégal. Même dans les autres pays, le rap ne rapporte plus de l’argent, on le mixe avec le tempo DJ comme le fait David Guetta pour bien s’en sortir. Mais si vous faites du 100% rap, rarement, vous vous en sortez. Je pense qu’il y en a qui en font un passe-temps, c’est bien.

On a l’impression que le rap ne vous dit plus rien...

C’est une question de mathématique. A mon âge, je ne peux plus vivre de rap surtout galsen. Parmi les gens qui y évoluent à ce moment, plus de 90%, d’entre eux je peux être leur papa. Ce n’est pas une question de honte, ainsi va la vie. Donc à un moment donné, il faut te rechercher une autre voie, je ne veux pas qu’on me taxe de « Mag bou niak fayda » surtout s’agissant des jeunes qui, au moment où on chantait, tétaient le sein de leur maman. Et aujourd’hui, vous voulez les concurrencer ? Personnellement, ça me fait honte. Cependant, je souhaite bonne chance à ceux qui ont opté d'être au même niveau qu’eux.

Est-ce vraiment la retraite ?

Si vous voulez. Le problème est que, ce n’est pas une affaire de talent car j’ai rappé en chinois mais c’est pour faire des publicités. C’est ce que je fais, mais le talent est toujours là, le physique aussi, c’est aujourd’hui que je suis plus jeune qu’avant, d’après ce qu’on raconte. Il faut qu’on sache que cela relève de ma décision personnelle. Pour moi, c’est révolu.

Quels conseils donnez-vous aux jeunes rappeurs ?

Je leur conseille de fournir plus d’efforts et qu’ils abandonnent les histoires de clans parce que ce qu’ils font c’est bien.

Qu’est-ce que cela vous fait qu’on te hommage de ton vivant ?

C’est comme un militaire qui est parti à la retraite et que le Président te donne une décoration, c’est une reconnaissance que le Sénégal m’a faite. Si on vous honore un jour, dites-vous que vous pouvez mourir tranquillement. En tout cas, je dis merci à Nicolas et à tous les Sénégalais, car c’est tout le Sénégal qui m’a honoré. Ce qui va permettre à mes compatriotes de savoir que je suis le premier rappeur du Sénégal. Que les gens n’hésitent pas à le dire, celui qui peut avoir des preuves qu’il aille demander à El Hadj Ndiaye ou à Aziz Dieng voire le Bsda. Ils peuvent vous confirmer que je suis le premier à amener au Sénégal un album de rap légalisé. Et quand je dis premier, bien sûr c’est ce qui est légalisé

Maintenant qu’est ce que vous faites concrètement à New York ?


Je fais du fashion design, je suis styliste en même temps que promoteur de spectacle. Je fais partie des gens qui amènent les stars américaines dans les pays comme le Japon, la Malaisie, la Chine etc. Mais j’ai réservé 10% à la chanson, c’est ce que je fais en Chine, mais pour des publicités ou pour des enfants chinois. Ils apprécient mes chansons surtout « Timbdon » qui est un terme même si tu n’es pas chinois te plaira. Il y a des chansons qui sont bonnes à écouter pour les enfants, c’est ce que je fais maintenant. Actuellement j’ai deux projets pour les enfants hospitalisés. Timbdon que je fais sur Chinese talent show vu par plus trois millions de personnes, c’est lors d’un casting avec plus de 1000 candidats et que j’ai était retenu.

Interview réalisée par Cheikh Coka Camara



1.Posté par SOLUTION le 12/02/2013 16:34 | Alerter
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2.Posté par Pisco 70 le 13/02/2013 13:30 | Alerter
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Douuuuuuuuuuuuuuullllllllllllllllllllll rekkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk!!!!!!!!!!!!!!!

3.Posté par MAMAD le 13/02/2013 16:29 | Alerter
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chiiiiiiiiiiiiiiiitttttttttttiiiiiiiiiiiiiiiiiittttttttttttttttiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

sa ma rapper fo rérrone no je me rappel radio la done koth saye son pour enregistré di diaye connaisseur nak bou amé guel bou diar gualé heurou thianne c mon adolescence
temps yi dakar nékhé sath souniou oto baye yi déme aye semaine culturel ou y avais rien de culturel ke du powoune tate légui souniouy dome di fayoul sou niouy wadiour
té ko thi mbéthe bou wowé police gua fanani cachot
ça me fais super plaisir de revoir MC LIDA
wa leral nak yagu na léne khass mé tay vous m'avez agréablement surpris bayi léne
takhawalou katt yi téy post genre yi

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