Bonjour Selly, on sait que vous avez fait des études juridiques un peu poussées mais on aimerait bien savoir comment vous est venue la passion pour la mode ?
Disons que j’ai toujours aimé dessiner, tous les métiers de l’art m’intéressaient, la mode etc. Je n’ai pas fait essentiellement des études de droit, j’ai commencé par une classe préparatoire ensuite par une licence en administration gestion, j’ai commencé un master en droit privé, et en suite j’ai décidé de me réorienter en mode. Donc je suis allée m’inscrire dans une école de mode, une école de Fashion and Business. Officiellement je suis chef de produit des industries de la mode, autrement dit, je gère un produit de mode, de sa création à sa commercialisation.
b[Certains vous nomment « Le petite Fée » d’autres vous qualifient comme la grande styliste de la jeune génération. Qu’est-ce que cela vous fait ? Et pourquoi Seraka ?
]b
Je l’ai lu dans un article de 2008 paru sur un site web, mais ça ne me fait pas grande chose. S’agissant de Seraka, c’est le surnom qu’on m’appelait depuis que j’étais petite qui signifie Selly Raby Kane. Je pense que c’est le nom qui est le plus proche de mon travail. Parce que je fais des choses que j’aimerai porter, qui représentent mon univers propre.
b[Parlez-nous un peu de vos collections
]b
Je fais une collection par an depuis quatre ans. Et A partir de cette année, j’ai commencé à en faire plus parce que je me suis ouverte aux Etats-Unis, j’ai commencé à plus me mettre dans le calendrier de la mode mondiale. Tout ce que j’ai fait jusque-là, était le fruit de mes rencontres pendant les années de mes lectures, de la musique que j’écoutais, des univers que je découvrais, ce qui me donnait envie d’aller vers un thème précis. Par exemple l’année dernière, je m’étais beaucoup intéressée au Street-Art surtout avec plein d’artistes d’ici comme Diabloss et autres. Le thème de l’année dernière, c’était celui de la rue, ça a coïncidé avec tout ce qui s’est passé dans le pays, toutes ces choses-là, qui ont mûri et finalement qui ont pour terrain, la rue.
D’où puisez-vous votre inspiration ?
C’est ce que je vous dis, mon inspiration ce n’est pas quelque chose de palpable. En tout cas, chez moi ce sont des choses que je vois, des gens que je rencontre, qui inspirent des croquis. Au final, je me suis rendue compte que je me suis plongée dans un univers et de cet univers-là, que je colle un nom.
Cette année qu’est-ce qu’on aura l’occasion de découvrir ?
Pour cela, je vais garder le secret (rires). Mais sachez qu’il y aura beaucoup de recherches dans les matières, je crois que j’irai encore plus loin dans l’assemblage des matières, des matériaux que j’utiliserai. Je ne me fixe aucune limite de toute façon.
Justement quel genre de matériaux utilisez-vous ?
Je suis un grand fan de « jean » de «Bazin », de « cuir » de plastique. Je ne suis pas une personne qui se limite dans les matières. Il n’y a pas de limite pour moi dans la création des vêtements. En tout cas, je ne cloisonne pas le textile ou les matières que j’utilise.
Qu’en pensez-vous du retour du wax ?
Le wax a toujours été là. Peut-être que le fait que d’autres le portent, comme des « stars », le relance d’une certaine manière. Mais j’en pense rien de particulier. Un tissu, il est beau, on le porte si on a envie de le porter.
Quatre ans de carrière dans la mode, c’est quand même peu et intéressant, mais on envie de savoir au moins, quelles sont vos plus grandes fiertés ?
C’est compliqué comme question! Je pense que c’était un projet, des choses n’étaient pas censées se passer comme ça, mais elles se sont passées de cette façon. J’ai choisi la mode de façon très spontanée et finalement je me suis dite que c’est ce chemin que je vais emprunter. Je suis fière de poursuivre ce projet-là et de le faire avancer, je le fais avec sérieux, et de savoir que certes c’est de la création. Voilà, il faut penser à la productivité, il faut vivre de son produit, du métier qu’on a choisi.
A votre avis, que manque-t-il dans l’industrie de la mode sénégalaise, africaine en général?
Je ne connais pas les réalités africaines, mais ce que je sais du Sénégal, c’est qu’on n’a pas vraiment d’alternatives d’industrialisation, de productions sérieuses. Si aujourd’hui on nous demande de produire par exemple 2000 pièces en une certaine durée, ça risque d’être compliqué d’avoir exactement le même produit dans les tailles différentes etc. S’il doit y avoir quelque chose de compliquer, ça doit être cela.
Disons que j’ai toujours aimé dessiner, tous les métiers de l’art m’intéressaient, la mode etc. Je n’ai pas fait essentiellement des études de droit, j’ai commencé par une classe préparatoire ensuite par une licence en administration gestion, j’ai commencé un master en droit privé, et en suite j’ai décidé de me réorienter en mode. Donc je suis allée m’inscrire dans une école de mode, une école de Fashion and Business. Officiellement je suis chef de produit des industries de la mode, autrement dit, je gère un produit de mode, de sa création à sa commercialisation.
b[Certains vous nomment « Le petite Fée » d’autres vous qualifient comme la grande styliste de la jeune génération. Qu’est-ce que cela vous fait ? Et pourquoi Seraka ?
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Je l’ai lu dans un article de 2008 paru sur un site web, mais ça ne me fait pas grande chose. S’agissant de Seraka, c’est le surnom qu’on m’appelait depuis que j’étais petite qui signifie Selly Raby Kane. Je pense que c’est le nom qui est le plus proche de mon travail. Parce que je fais des choses que j’aimerai porter, qui représentent mon univers propre.
b[Parlez-nous un peu de vos collections
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Je fais une collection par an depuis quatre ans. Et A partir de cette année, j’ai commencé à en faire plus parce que je me suis ouverte aux Etats-Unis, j’ai commencé à plus me mettre dans le calendrier de la mode mondiale. Tout ce que j’ai fait jusque-là, était le fruit de mes rencontres pendant les années de mes lectures, de la musique que j’écoutais, des univers que je découvrais, ce qui me donnait envie d’aller vers un thème précis. Par exemple l’année dernière, je m’étais beaucoup intéressée au Street-Art surtout avec plein d’artistes d’ici comme Diabloss et autres. Le thème de l’année dernière, c’était celui de la rue, ça a coïncidé avec tout ce qui s’est passé dans le pays, toutes ces choses-là, qui ont mûri et finalement qui ont pour terrain, la rue.
D’où puisez-vous votre inspiration ?
C’est ce que je vous dis, mon inspiration ce n’est pas quelque chose de palpable. En tout cas, chez moi ce sont des choses que je vois, des gens que je rencontre, qui inspirent des croquis. Au final, je me suis rendue compte que je me suis plongée dans un univers et de cet univers-là, que je colle un nom.
Cette année qu’est-ce qu’on aura l’occasion de découvrir ?
Pour cela, je vais garder le secret (rires). Mais sachez qu’il y aura beaucoup de recherches dans les matières, je crois que j’irai encore plus loin dans l’assemblage des matières, des matériaux que j’utiliserai. Je ne me fixe aucune limite de toute façon.
Justement quel genre de matériaux utilisez-vous ?
Je suis un grand fan de « jean » de «Bazin », de « cuir » de plastique. Je ne suis pas une personne qui se limite dans les matières. Il n’y a pas de limite pour moi dans la création des vêtements. En tout cas, je ne cloisonne pas le textile ou les matières que j’utilise.
Qu’en pensez-vous du retour du wax ?
Le wax a toujours été là. Peut-être que le fait que d’autres le portent, comme des « stars », le relance d’une certaine manière. Mais j’en pense rien de particulier. Un tissu, il est beau, on le porte si on a envie de le porter.
Quatre ans de carrière dans la mode, c’est quand même peu et intéressant, mais on envie de savoir au moins, quelles sont vos plus grandes fiertés ?
C’est compliqué comme question! Je pense que c’était un projet, des choses n’étaient pas censées se passer comme ça, mais elles se sont passées de cette façon. J’ai choisi la mode de façon très spontanée et finalement je me suis dite que c’est ce chemin que je vais emprunter. Je suis fière de poursuivre ce projet-là et de le faire avancer, je le fais avec sérieux, et de savoir que certes c’est de la création. Voilà, il faut penser à la productivité, il faut vivre de son produit, du métier qu’on a choisi.
A votre avis, que manque-t-il dans l’industrie de la mode sénégalaise, africaine en général?
Je ne connais pas les réalités africaines, mais ce que je sais du Sénégal, c’est qu’on n’a pas vraiment d’alternatives d’industrialisation, de productions sérieuses. Si aujourd’hui on nous demande de produire par exemple 2000 pièces en une certaine durée, ça risque d’être compliqué d’avoir exactement le même produit dans les tailles différentes etc. S’il doit y avoir quelque chose de compliquer, ça doit être cela.
Nous avons remarqué que beaucoup de stylistes ont beaucoup de talent mais pas la fibre commerciale. Est-ce qu’il faut bien s’entourer ?
Je pense que déjà, il faut savoir ce qu’on veut exactement. Est-ce qu’on est là dans un métier pour que les gens sachent qu’on sait faire des choses ou est-ce qu’on est là pour justement créer une entreprise et vivre de son talent ? Ce sont deux choses différentes. Quand on est là pour montrer qu’on sait créer des vêtements, c’est toute autre démarche que quand, aujourd’hui, on veut commercialiser son produit. Dans ce type d’entreprise créative, il y a le styliste, le chef de produit, le directeur marchandising…il y a des gens à tous les postes et ce sont des postes différents. Aujourd’hui on ne peut pas demander à quelqu’un de se concentrer à 100% dans la création et à 100% dans la commercialisation du produit, c’est deux métiers différents. Il faut choisir des gens qui font ce genre de travail. Ce n’est pas une question d’entourage, mais de recrutement. Il faut recruter des gens. C’est comme dans une entreprise où il faut recruter un comptable, un DRH…Il y a des gens qui savent vendre. Si aujourd’hui, ils décident de vous vendre quelque chose, vous l’achetez. N’oubliez pas que le vêtement c’est un produit.
Parlons maintenant de votre côté fun. Est-ce que vous avez un style propre à vous ?
Je pense qu’un style vestimentaire est éclectique et je m’inscris dans ce même cadre. Je ne me fixe pas de limite, dès fois je me rase la tête, parfois je me tresse, je mets des chaussures de punk…
Vous êtes aussi sollicitée dans le milieu du cinéma. Etes-vous vraiment actrice?
Je ne suis pas actrice disons que je travaille comme costumière, j’ai travaillé comme directrice artistique sur le film qui a été fait à la décharge publique de Mbeubeuss. Je ne l’ai jamais pensé. Selon moi, le métier d’acteur, c’est du sérieux, c’est des cours, c’est une discipline. On ne peut se lever un jour et dire qu’on est acteur. Ce n’est pas que je ne me sente pas dedans, mais je ne sais pas le faire.
Vous avez le profil d’un mannequin, est-ce que vous êtes tentée par le podium ?
Je n’ai jamais été mannequin, je n’ai pas les mensurations d’un mannequin. Je pense qu’il faut être beaucoup plus grand que ça pour l’être. Alors que je mesure environ 172cm..
Que pensez du mannequinat au Sénégal d’autant plus que c’est un métier mal vu?
Dans mon métier, les mannequins sont juste des personnes incontournables. On fait un vêtement et on espère que ce vêtement soit bien porté par des gens qui connaissent bien leur métier. Je pense qu’aujourd’hui il ne faut pas faire d’amalgame. Il y a des gens qui ont décrété qu’ils sont des mannequins et qui ont été choisis par les gens de ce métier pour porter des vêtements et insuffler la vie aux vêtements, donc c’est deux catégories de personnes différentes. Maintenant comme dans tout métier, certains n’appartiennent pas vraiment à ce corps de métier et d’autres ne le sont pas,
On a aussi constaté que bon nombre de mannequins sont exploités par des stylistes ? Est-ce vraiment votre cas ?
Qui moi ? Je n’en fais pas partie, je sais qu’un jour je vais mourir et je rendrai compte, donc je paie mes mannequins.
Que diriez-vous à vos admirateurs ?
Je leur dis merci, et que je vais continuer à faire toujours de la recherche, à innover et à montrer le vrai visage de Dakar. Je sais que dans tout Dakar, il y a des gens qui font un travail magnifique. Je sais également que je ne suis pas la plus douée, mais l’objectif, c’est de montrer le visage de Dakar.
Interview réalisée par Cheikh Camara (Coka)
Je pense que déjà, il faut savoir ce qu’on veut exactement. Est-ce qu’on est là dans un métier pour que les gens sachent qu’on sait faire des choses ou est-ce qu’on est là pour justement créer une entreprise et vivre de son talent ? Ce sont deux choses différentes. Quand on est là pour montrer qu’on sait créer des vêtements, c’est toute autre démarche que quand, aujourd’hui, on veut commercialiser son produit. Dans ce type d’entreprise créative, il y a le styliste, le chef de produit, le directeur marchandising…il y a des gens à tous les postes et ce sont des postes différents. Aujourd’hui on ne peut pas demander à quelqu’un de se concentrer à 100% dans la création et à 100% dans la commercialisation du produit, c’est deux métiers différents. Il faut choisir des gens qui font ce genre de travail. Ce n’est pas une question d’entourage, mais de recrutement. Il faut recruter des gens. C’est comme dans une entreprise où il faut recruter un comptable, un DRH…Il y a des gens qui savent vendre. Si aujourd’hui, ils décident de vous vendre quelque chose, vous l’achetez. N’oubliez pas que le vêtement c’est un produit.
Parlons maintenant de votre côté fun. Est-ce que vous avez un style propre à vous ?
Je pense qu’un style vestimentaire est éclectique et je m’inscris dans ce même cadre. Je ne me fixe pas de limite, dès fois je me rase la tête, parfois je me tresse, je mets des chaussures de punk…
Vous êtes aussi sollicitée dans le milieu du cinéma. Etes-vous vraiment actrice?
Je ne suis pas actrice disons que je travaille comme costumière, j’ai travaillé comme directrice artistique sur le film qui a été fait à la décharge publique de Mbeubeuss. Je ne l’ai jamais pensé. Selon moi, le métier d’acteur, c’est du sérieux, c’est des cours, c’est une discipline. On ne peut se lever un jour et dire qu’on est acteur. Ce n’est pas que je ne me sente pas dedans, mais je ne sais pas le faire.
Vous avez le profil d’un mannequin, est-ce que vous êtes tentée par le podium ?
Je n’ai jamais été mannequin, je n’ai pas les mensurations d’un mannequin. Je pense qu’il faut être beaucoup plus grand que ça pour l’être. Alors que je mesure environ 172cm..
Que pensez du mannequinat au Sénégal d’autant plus que c’est un métier mal vu?
Dans mon métier, les mannequins sont juste des personnes incontournables. On fait un vêtement et on espère que ce vêtement soit bien porté par des gens qui connaissent bien leur métier. Je pense qu’aujourd’hui il ne faut pas faire d’amalgame. Il y a des gens qui ont décrété qu’ils sont des mannequins et qui ont été choisis par les gens de ce métier pour porter des vêtements et insuffler la vie aux vêtements, donc c’est deux catégories de personnes différentes. Maintenant comme dans tout métier, certains n’appartiennent pas vraiment à ce corps de métier et d’autres ne le sont pas,
On a aussi constaté que bon nombre de mannequins sont exploités par des stylistes ? Est-ce vraiment votre cas ?
Qui moi ? Je n’en fais pas partie, je sais qu’un jour je vais mourir et je rendrai compte, donc je paie mes mannequins.
Que diriez-vous à vos admirateurs ?
Je leur dis merci, et que je vais continuer à faire toujours de la recherche, à innover et à montrer le vrai visage de Dakar. Je sais que dans tout Dakar, il y a des gens qui font un travail magnifique. Je sais également que je ne suis pas la plus douée, mais l’objectif, c’est de montrer le visage de Dakar.
Interview réalisée par Cheikh Camara (Coka)