Trois mois après l’occupation de Tombouctou par les moudjahidines d’Ansar Dine, c’est une ville fantôme qui se présente au premier visiteur. Devant la brutalité des nouveaux maîtres des lieux, les islamistes, tous ceux qui ont pu fuir sont partis.
Amine Touré, un boutiquier, explique : « Les gens qui sont partis, c’était d’abord les Touaregs. Après ils étaient suivis des Arabes. C’est après que les autochtones de Tombouctou, les Songhaïs et les autres communautés noires sont partis ».
Ceux qui sont restés souffrent. L'eau et l'électricité sont rationnées, alors que trois groupes électrogènes sur quatre ne fonctionnent pas. En conséquence, les prix ont augmenté, il en coûte ainsi 450 francs Cfa (69 centimes d'euros) pour un kilo de riz .
Subie aussi, la loi de la charia. C’est sans état d’âme que Sanda Ould Bouamana et ses moudjahidines d’Ansar Dine, s’en sont pris au cimetière Sidi Yahia : « Ici il y avait une porte. Les Tombouctiens disent que si on ouvre cette porte, c’est la fin du monde. C’est pour cela qu’on l’a cassée », veut expliquer le leader islamiste. Pour Ansar Dine, les mausolées érigés par les musulmans d'obédience soufie relèvent d'une idolâtrie bannie par l'islam, et ne sont pas compatibles avec la charia que le groupe radical veut instaurer au Mali.
Un projet dont Tombouctou est censé esquisser les prémices. Dans les rues, les hommes n'ont désormais plus le droit de parler aux femmes. Ni même de fumer une cigarette. Les combats ont cessé, mais les islamistes renforcent leurs positions avec l'arrivée de combattants venus d'Algérie, qui gravitent autour d'Ansar Dine. Face à l'établissement des radicaux, la résignation a gagné la population qui attend, peut-être, l'arrivée d'une force militaire internationale, toujours en débat à la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et à l'ONU, pour débolquer la situation.
Au cimetière des Trois Saints, les fous de Dieu s’en sont donnés à cœur joie sur le mausolée du cheikh Sidi Mahmoud Ben Amar, le plus grand saint de Tombouctou, dont la stèle commémorative a été en bonne partie détruite.
Nostalgique, Yahya Tandina, un Tombouctien resté dans sa ville, se rappelle ses recueillements devant les mausolées, et qualifie les actes des islamistes de crime contre l'humanité.
SOURCE:RFI
Amine Touré, un boutiquier, explique : « Les gens qui sont partis, c’était d’abord les Touaregs. Après ils étaient suivis des Arabes. C’est après que les autochtones de Tombouctou, les Songhaïs et les autres communautés noires sont partis ».
Ceux qui sont restés souffrent. L'eau et l'électricité sont rationnées, alors que trois groupes électrogènes sur quatre ne fonctionnent pas. En conséquence, les prix ont augmenté, il en coûte ainsi 450 francs Cfa (69 centimes d'euros) pour un kilo de riz .
Subie aussi, la loi de la charia. C’est sans état d’âme que Sanda Ould Bouamana et ses moudjahidines d’Ansar Dine, s’en sont pris au cimetière Sidi Yahia : « Ici il y avait une porte. Les Tombouctiens disent que si on ouvre cette porte, c’est la fin du monde. C’est pour cela qu’on l’a cassée », veut expliquer le leader islamiste. Pour Ansar Dine, les mausolées érigés par les musulmans d'obédience soufie relèvent d'une idolâtrie bannie par l'islam, et ne sont pas compatibles avec la charia que le groupe radical veut instaurer au Mali.
Un projet dont Tombouctou est censé esquisser les prémices. Dans les rues, les hommes n'ont désormais plus le droit de parler aux femmes. Ni même de fumer une cigarette. Les combats ont cessé, mais les islamistes renforcent leurs positions avec l'arrivée de combattants venus d'Algérie, qui gravitent autour d'Ansar Dine. Face à l'établissement des radicaux, la résignation a gagné la population qui attend, peut-être, l'arrivée d'une force militaire internationale, toujours en débat à la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et à l'ONU, pour débolquer la situation.
Au cimetière des Trois Saints, les fous de Dieu s’en sont donnés à cœur joie sur le mausolée du cheikh Sidi Mahmoud Ben Amar, le plus grand saint de Tombouctou, dont la stèle commémorative a été en bonne partie détruite.
Nostalgique, Yahya Tandina, un Tombouctien resté dans sa ville, se rappelle ses recueillements devant les mausolées, et qualifie les actes des islamistes de crime contre l'humanité.
SOURCE:RFI