Le directeur de Timbuktu Institute, Bacary Samb, a révélé hier, vendredi 5 novembre 2021, le contenu d’une étude réalisée par sa structure, en 2020, sur les facteurs de radication à Kédougou. C’était lors d’un déjeuner avec les éditeurs et responsables des organes de presse, organisé par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, dans le cadre des préparatifs du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité.
Cette enquête signale que la pauvreté est à l’origine de 35% de la radication, le chômage en est pour 30%. Les avantages financiers causent 9% de l’engagement des jeunes dans les mouvements djihadistes. Le rejet des politiques est à l’origine de 5% de ces cas de radicalisation et l’adhésion à l’idéologie djihadistes 5%. S’agissant des pratiques religieuses et locales, ils en sont pour 4% la cause.
Une autre enquête réalisée dans le Sud du pays, en 2018, notamment à Vélingara, fait ressortir quant à elle, que la pauvreté cause 37%, le chômage 35%, l’exclusion sociale 10% des cas de radicalisation des jeunes. L’endoctrinement est à 7% ; l’engagement politique 6% ; la question d’interprétation des textes 5%.
En 2016, une autre enquête de Timbuktu Institute avait, elle aussi, fait ressortir la pauvreté et le chômage (45%) comme les deux principales causes de la radication des jeunes dans la Banlieue de Dakar.
Face donc à ces causes sociales de radicalisation, Bacary Samb juge que les Etats africains, dont le Sénégal, doivent changer d’approche. «Généralement, on confond la lutte contre le terrorisme avec la prévention de l’extrême violence. La lutte contre le terrorisme vise à éliminer les cibles qui peuvent se régénérer. La prévention de l’extrême violence s’attaque aux causes culturelles. Il faudrait être dans cette double approche : ne pas négliger le militaire pour gérer les urgences sécuritaires récurrentes et de ne pas négliger toute la dimension préventive au niveau de l’inclusion sociale, économique des jeunes, lutter contre la marginalisation. En faisant cela, les États vont s’attaquer aux racines du mal», a-t-il soutenu.
Mieux, le Sénégal doit faire du terrorisme une menace pressente, déclare-t-il. «Nous devons prendre nos précautions et de ne pas être dans une forme de déni de la réalité. Mais il faut s’inscrire, dès à présent, dans la prévention qui est très importante. Il faut des politiques préventives claires, en renforçant la sécurité et surtout aller vers la coopération régionale. Les pays doivent mutualiser leurs compétences pour s’attaquer à ce phénomène. Le système préventif fonctionne très bien ; mais le Sénégal ne doit pas se considérer comme un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité».
Aussi notre pays doit-il être vigilant. «Le Sénégal doit assumer une forte politique préventive ouverte, prenant en compte la régionalisation de la menace. Parce qu’il y a la fin des exceptions en Afrique de l’Ouest. Tous les pays doivent avoir à cœur la politique préventive mais aussi collaborer dans les cadres régionaux qui existent. La sécurité requiert une gestion collective», a conclu Bacary Samb.
Sud Quotidien
Cette enquête signale que la pauvreté est à l’origine de 35% de la radication, le chômage en est pour 30%. Les avantages financiers causent 9% de l’engagement des jeunes dans les mouvements djihadistes. Le rejet des politiques est à l’origine de 5% de ces cas de radicalisation et l’adhésion à l’idéologie djihadistes 5%. S’agissant des pratiques religieuses et locales, ils en sont pour 4% la cause.
Une autre enquête réalisée dans le Sud du pays, en 2018, notamment à Vélingara, fait ressortir quant à elle, que la pauvreté cause 37%, le chômage 35%, l’exclusion sociale 10% des cas de radicalisation des jeunes. L’endoctrinement est à 7% ; l’engagement politique 6% ; la question d’interprétation des textes 5%.
En 2016, une autre enquête de Timbuktu Institute avait, elle aussi, fait ressortir la pauvreté et le chômage (45%) comme les deux principales causes de la radication des jeunes dans la Banlieue de Dakar.
Face donc à ces causes sociales de radicalisation, Bacary Samb juge que les Etats africains, dont le Sénégal, doivent changer d’approche. «Généralement, on confond la lutte contre le terrorisme avec la prévention de l’extrême violence. La lutte contre le terrorisme vise à éliminer les cibles qui peuvent se régénérer. La prévention de l’extrême violence s’attaque aux causes culturelles. Il faudrait être dans cette double approche : ne pas négliger le militaire pour gérer les urgences sécuritaires récurrentes et de ne pas négliger toute la dimension préventive au niveau de l’inclusion sociale, économique des jeunes, lutter contre la marginalisation. En faisant cela, les États vont s’attaquer aux racines du mal», a-t-il soutenu.
Mieux, le Sénégal doit faire du terrorisme une menace pressente, déclare-t-il. «Nous devons prendre nos précautions et de ne pas être dans une forme de déni de la réalité. Mais il faut s’inscrire, dès à présent, dans la prévention qui est très importante. Il faut des politiques préventives claires, en renforçant la sécurité et surtout aller vers la coopération régionale. Les pays doivent mutualiser leurs compétences pour s’attaquer à ce phénomène. Le système préventif fonctionne très bien ; mais le Sénégal ne doit pas se considérer comme un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité».
Aussi notre pays doit-il être vigilant. «Le Sénégal doit assumer une forte politique préventive ouverte, prenant en compte la régionalisation de la menace. Parce qu’il y a la fin des exceptions en Afrique de l’Ouest. Tous les pays doivent avoir à cœur la politique préventive mais aussi collaborer dans les cadres régionaux qui existent. La sécurité requiert une gestion collective», a conclu Bacary Samb.
Sud Quotidien