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Exploitation d’or et misère à Kédougou: La société Endeavour Mining au sommet de l’industrie, "insensible" aux maux des autochtones

Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Septembre 2023 à 22:48 | | 0 commentaire(s)|

La région de Kédougou souffre d’une pauvreté extrême. La dégradation des conditions de vie et de subsistance des populations, est perceptible. Alors que cette localité dispose de ressources minières et de grands gisements aurifères, dont les autochtones profitent moins. Pourtant, la société Endeavour Mining au sommet de l’industrie, bien présente dans cette zone, cible une production annuelle de plus de 400 000 onces d'or par an, pour un coût tout inclus (AISC), de premier plan. Mais, cette société au coeur de l’exploitation de l’or de Kédougou, ne semble pas s’inscrire dans une dynamique d’alléger la souffrance des populations autochtones.


Kédougou est connue pour ses ressources aurifères et l'exploitation de l'or devait jouer un rôle important dans l'économie de la région. Malgré la présence de l'or, exploitée par de grandes firmes industrielles, dont la société Endeavour Mining, la pauvreté reste un défi majeur pour de nombreuses communautés de Kédougou. Plusieurs facteurs contribuent à la persistance de la pauvreté dans les zones aurifères de Kédougou. Dans cette localité, le manque d’eau et d’électricité inquiète les communautés autochtones.

Alors qu’après sa fusion avec Teranga Gold, le Président directeur général, de la société Endeavour Mining, Sébastien de Montessus, avait, lors de son séjour au Sénégal, visité les installations de la mine de Sabodala. Il avait également rencontré les communautés vivant autour de la mine, notamment les chefs de différents villages. Mais depuis lors, rien n’a changé. Les rares personnes engagées dans l’exploitation de l’or, travaillent régulièrement dans de pénibles conditions. D’autres, devant profiter de cet or, sont laissés pour compte. Alors, regrette-t-on, l'exploitation de l'or dans la région de Kédougou est, peut-être une entreprise dangereuse et souvent informelle. Les populations, dont la majorité est constituée de mineurs, travaillent souvent dans une précarité totale. Cela limite leurs revenus et expose les travailleurs à des risques sanitaires et sécuritaire.

Manque d'eau potable, d'électricité et services de santé


Malgré la richesse de son sous-sol, les populations de Kédougou ont un accès limité aux infrastructures de base, telles que l'eau potable, l'électricité et les services de santé. Ce manque affecte la qualité de vie et la santé des habitants. Il en est de même pour la redistribution des revenus de l’exploitation aurifère, très contestée. Les populations font face à une inégalité dans la distribution des bénéfices.

« Ces bénéfices ne sont pas toujours équitablement répartis entre les travailleurs, les entreprises minières et les communautés locales. Cela entraîne des inégalités économiques et sociales », se plaint-on. Et, il a été regretté la dégradation de l'environnement, qui se manifeste par la déforestation et la pollution de l'eau. Sans protection aucune, ces autochtones dépourvus de moyens de subsistance,

Des observateurs ont relevé le fait que l’or non monétaire est devenu la principale exportation du Sénégal. Il représente 19 % de toutes les exportations, principalement à destination de la Suisse depuis 2019. Et, l'essentiel de cette extraction se déroule à Kédougou, faisant de ce métal précieux, un pilier de l'économie locale. Kédougou abrite une vingtaine de sociétés minières, dont deux, en exploitation effective, ainsi que des milliers d'orpailleurs artisanaux et clandestins. Ce même Kédougou abrite en même temps, une misère incroyable et des lamentations ébouillantées sur la gouvernance de ses ressources minières.

Taux de chômage élevé

Malgré sa richesse en or, Kédougou fait face à un taux de chômage élevé de 26,3 %, bien au-dessus de la moyenne nationale de 15 %. Les causes de cette situation sont diverses. Elles partent du manque de main-d'œuvre qualifiée pour répondre à la demande croissante sur le marché du travail, aux enjeux complexes de la gouvernance.

Les revendications des habitants de Kédougou vont au-delà de l'emploi direct dans les mines. Ils cherchent également à obtenir une part plus importante des retombées économiques pour leur région. Malgré d'énormes quantités d'or extraites, il y a peu de signes de richesse partagée localement.

Essence de l'extraction aurifère du Sénégal

Avec ses multiples sites d’exploitations d’or, Kédougou ne devrait nullement être une région qui enregistre un seuil de pauvreté énorme. Mais, les politiques d’exploitation des industriels ne semblent pas prendre en compte les préoccupations des populations. Dramatique, dirait-on. Puisque le vécu des autochtones est entièrement avilissant. Alors que Sabodala, une des plus grandes mines aurifères du pays, opérée par Teranga Gold Corporation, est nichée au coeur. Ce joyau de l'industrie aurifère sénégalaise, incarne l'essence de l'extraction aurifère dans le pays.

Gestion plus responsable des ressources naturelles

Les populations de Kédougou réclament de manière urgente, une gestion plus responsable des ressources naturelles, qui doit être une priorité pour les gouvernants. Ces derniers sont invités à faire de sorte que l'or soit un véritable atout pour la région et ses habitants. Les autorités étatiques, recommande-t-on, doivent éviter que l’or soit un cauchemar environnemental et social. « La prospérité économique doit s'accompagner d'une prospérité partagée, pour que tout le monde puisse bénéficier de cette richesse minière précieuse. Quand des femmes de Kédougou ne portent même pas de bague en or», conclut-on.

Et, l’Etat doit davantage aider à mieux éradiquer la pauvreté des populations de Kédougou. Ces populations, peinant à joindre les deux bouts, se plaignent d’un manque de considération des autorités étatiques. Si rien n’est fait pour résoudre les difficultés localement vécues, ces populations, très frustrées, pourraient constituer une menace regrettable pour les industries exploitantes, qui ne se soucient pas du tout de leur devenir. Difficile, disent-elles, de voir cette localité continuer à vivre le calvaire, lié à un manque d’eau, d’infrastructures de santé et d’électricité. Alors que les industries extractives de l’or convoient au quotidien vers l’étranger, des quantités importantes de l’or, tirées de leur sous-sol natal.

A retenir que la seule compagnie minière Endeavour Mining, active dans l’exploitation de l’or dans trois pays ouest-africains, a publié un bilan de production pour le premier trimestre de 2021. Ses actifs à l’époque ont livré 357 000 onces au cours de la période. Soit une hausse de 14 % en glissement annuel.