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Exposition multimédia du festival des arts nègres : Entrez dans la legende des musiques noires !

Une exposition virtuelle retrace l’épopée des musiques noires dans le monde. Elle est présentée à la Maison de la culture Douta Seck, rénovée dans le cadre du festival des arts nègres. Visite guidée.


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Décembre 2010 à 09:13 | | 0 commentaire(s)|

Exposition multimédia du festival des arts nègres : Entrez dans la legende des musiques noires !
C’est une installation inédite qu’offre le festival des arts nègres à la Maison de la culture Douta Seck. Tout est interactive à l’exposition virtuelle sur Les musiques noires dans le monde. Le visiteur se voit remettre un smartphone (un portable possédant des fonctions d’assistance numérique) et un casque pour interagir avec l’ensemble des espaces. Grâce à cette tablette numérique, on peut écouter les musiques noires anciennes et contemporaines et visualiser des images sur les différents écrans placés sur les murs. On va à la découverte des cinq salles dédiées à des thématiques musicales et spécifiées par des couleurs différentes. Ça vaut le détour.

La salle jaune est le box d’entrée consacré aux monuments sacrés des musiques noires. C’est un panthéon où l’on rend hommage à vingt-et-une légendes noires parmi les plus grands musiciens du 20e siècle. ‘Un choix très dur qui s’est fait sur une centaine de musiciens’, fait savoir Marc Benaïche, directeur de Mondomix. Mais, l’impact de ces musiciens, jugés engagés, sur une musique ou sur une époque a finalement facilité la sélection.

Parmi eux, il y a les afro-américains, Michael Jackson, le roi de la pop, les stars du jazz et du blues, Marvin Gaye, Louis Armstrong, Miles Davis, Jimi Hendrix, Ray Charles, James Brown, Nina Simone, la Sud africaine, Miriam Makéba, mama africa, le Malien Ali Farka Touré, le seul Sénégalais, Youssou Ndour, etc.

Ces icones sont placés sur des tubes en colonnes de verre symbolisant des temples antiques. En appuyant sur le numéro correspondant à l’artiste, on a la possibilité d’écouter et de suivre par vidéo des documentaires de trois minutes racontant des anecdotes et leur vie.

En avançant on se retrouve dans un kaléidoscope géant de six écrans positionnés selon les grandes aires géographiques de l’Afrique : Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. Cette salle appelée ‘Mama africa’ rend hommage à Miriam Makéba. Elle renferme les musiques traditionnelles et modernes de chaque région d’Afrique des années 50 à 80. Le mélomane peut écouter la musique arabe, la rumba et le cha cha, rythme du centre du continent. Des Pharaons à Barack Obama

Un focus particulier est fait sur le Sénégal. L’exposition montre l’intervention des griots wolofs ou guéwel avec leurs sabars, lors des différentes cérémonies familiales. On n’oublie pas le rôle joué par la griotte de Senghor, Yandé Codou Sène dans l’extériorisation de la musique polyphonique sérère. A Saint-Louis et à Dakar, les styles jazz, afro-cubain et rythm n’blues ont transformé les traditions et inspiré Aminata Fall, Labah Soseh, l’Orchestre Baobab, etc.

Place alors à l’étape la plus sombre de l’exposition. Ici, on est en face d’une installation métallique. Elle évoque la naissance d’une atlantique noire avec la rencontre tragique entre l’Afrique et l’Europe à travers la traite négrière. C’est la naissance de l’identité noire véhiculée par la musique. Le visiteur traverse un couloir noir représentant le trajet des navires négriers où des visages d’ancêtres le scrutent du regard. Les vers du Sénégalais Birago Diop ‘les morts ne sont pas morts, ils sont… ’, accompagnent le visiteur. L’avant-dernière étape est consacrée aux rites et rythmes sacrés noirs. Les images sont diffusées par un écran à 360° pour évoquer la transe. En soufflant sur une bougie, on découvre à travers la vidéo les musiques spirituelles et sacrées d’Afrique.

La fin de l’exposition virtuelle est réservée aux musiques noires des Amériques. L’aventure du blues et du jazz y est contée à travers des légendes. ‘Le blues est le témoin de la migration de milliers de familles du Mississippi fuyant le racisme du Sud pour le détroit ou Chicago… ’, Raconte-t-on dans cette exposition. L’installation, à travers des documentaires, projette sur écran l'histoire de cette musique noire.

Sur la ligne rouge en face des écrans, 64 dates témoignent de la présence et du combat du peuple noir à travers l’histoire, de l’an 1000 avant JC, du temps des Pharaons à l’élection de Barack Obama ...

Le prolongement de cet espace débouche sur Global Mix qui expose les musiques noires contemporaines : hip hop, reggae, techno, dance, coupé décalé, etc. Ici, on se veut plus pratique. On peut être initié au Djing grâce à une platine virtuelle.

Le graffeur, Docta, vous aide à faire des graf' sur un Iphone de deux mètres de base avec écran multitouches. ‘Le dessin est numérique, mais reste un graffiti’, explique Docta. On peut zoomer, utiliser des pinceaux, rouleaux, changer de couleurs sans se salir la main. ‘Tous ces effets, on ne les a pas, c’est un plus’, se réjouit Docta, fier de voir que son art évolue. Cette exposition sur Les musiques noires dans monde n’est pas élitiste. ‘Elle est accessible à ceux qui ne savent pas lire ou écrire ’, a soutenu Marc Benaïche, directeur de Mondomix, mercredi à l’ouverture.

Fatou K. SENE
source Walfadjri

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