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FÊTE DU TRAVAIL - Le Syndicat Autonome de la Recherche Agricole et Agroalimentaire évoque « la décennie de crise multiforme et multi-échelle qui frappe l’ISRA »

Rédigé par leral.net le Lundi 1 Mai 2023 à 23:20 | | 0 commentaire(s)|

FÊTE DU TRAVAIL - Le Syndicat Autonome de la Recherche Agricole et Agroalimentaire évoque « la décennie de crise multiforme et multi-échelle qui frappe l’ISRA »
 Le SARAA a fêté le 1er mai par une grogne. Dans leur résolution à la suite de leur assemblée générale, les travailleurs de l’ISRA ont dénoncé une crise qui frappe leur institution depuis plus de 10 ans. « L’ISRA, un outil cinquantenaire, au cœur de la souveraineté alimentaire, fait face depuis plus d’une décennie à une crise multiforme et multi échelle. D’abord une précarité financière car, depuis plus de 10 ans, l’ISRA reçoit le même budget de transfert de l’État (environ 4,5 milliards) qui permet à peine de couvrir les salaires. Malgré ce déficit, ce budget a subi de nombreuses ponctions depuis 2017, d’un total de 2 444 511 497 plongeant l’institut dans un cycle infernal de retards de salaire, d’absence de versements de charges salariales, etc…
 
 Ensuite , il y a l’absence de financement de la recherche par l’État. En effet, un financement théorique a été accordé après adoption du Plan Stratégique de Développement en 2018, adossé à un contrat de performance signé pour la période 2018-2020 avec les ministères de l’Economie et des Finances et de l’Agriculture et de l’Equipement Rural, avec un budget final de 16 419 000 000 FCFA en 2020. Aucun versement n’a été porté à notre connaissance. La recherche se mène toujours grâce à la capacité des chercheurs à copter des fonds des bailleurs ».
 
Les syndicalistes de signaler que ces limites financières leur causent énormément de tort. «  Elles affectent considérablement : - la capacité de prise en charge réelle et totale de pans importants dans la recherche stratégique publique en lien avec les objectifs de souveraineté alimentaire, - le fonctionnement des infrastructures de recherche surtout dans certaines zones du Sénégal, comme en atteste la lente agonie de plusieurs centres régionaux de l’ISRA et même de centre national d’envergure, -  la carrière du personnel et son renforcement de capacité, - le versement régulier des charges salariales, les cotisations IPRES, FNR, Caisse de Sécurité sociale, la perte de plusieurs avantages sociaux, - la stabilité de l’institut même avec le départ de chercheurs pas toujours remplacés ».
 
Ils évoquent aussi la faiblesse de la gestion scientifique confiant que le schéma de gestion scientifique se base sur un directeur scientifique (DS) appuyé par 5 chargés de mission, un responsable de suivi évaluation, un responsable de la formation. « La charge de travail des collaborateurs du DS, qui sont en fait des chercheurs, est telle qu’ils n’assurent  l’animation scientifique que dans le cadre de la préparation des journées annuelles du Comité Scientifique et Technique.
Au même moment, la gestion administrative est dotée d’un vrai dispositif pour les ressources humaines, la passation des marchés: le chef de centre administratif est avec un adjoint dans chaque unité, centre et grand laboratoire, la DS est juste dotée de 7 collaborateurs. Ce qui fait que l’ISRA perd sa compétitivité dans la recherche de fonds en étant dans la réaction plus que dans l’anticipation, mais également dans la valorisation, capitalisation de ses résultats dans le sens large du terme. »
 
Ils ont aussi parlé de la gestion administrative qui, disent-ils, est désuète, fonctionnant à plusieurs vitesses, dépassant ses prérogatives en plus d’une politique de gestion administrative qui entraîne une démotivation du personnel. En effet, elle se base, selon les syndicalistes, sur un manuel de procédures de gestion administrative et financière désuète, vieux de plus de 10 ans. « Cette situation entraine des incompréhensions entre l’administration et l’équipe technique de recherche.
 
 
SYNDICAT AUTONOME DE LA RECHERCHE  
AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE
 
Ainsi, au moment où la gestion décentralisée et dématérialisée semble être de mise dans plusieurs entreprises modernes, on assiste à une tendance à :
• la centralisation des achats (semences, engrais, etc.) aux conséquences multiples sur les activités,
• la centralisation du paiement des factures d’électricité, eau, téléphone, internet, entrainant des blocages, avec des conséquences directes sur le fonctionnement basique ;
 
• la centralisation des signatures qui rallonge les procédures ;
• l’absence d’organigramme de l’ISRA, se déclinant dans les centres, enlevant presque toute autorité au directeur du centre d’où les nombreux dysfonctionnements et/ou retards dans l’exécution des projets ;
• l’imposition des indemnités de tout ordre qui démotive le personnel ; 
• le blocage des contrats de prestataires sur des raisons arbitraires, entrainant des blocages dans la mise en œuvre des activités de recherche.
 
Ces nombreuses difficultés ont entrainé ces 3 dernières années une vague de départ des chercheurs et assimilés. Avec ses nombreuses difficultés, un vent d’espoir a soufflé sur l’institut après le conseil des ministres du 30 mars 2022 où le Chef de l’Etat a instruit la révision des textes régissant l’institut. Il aura fallu 8 mois à l’ISRA pour transmettre les projets de texte au MAERSA. Le contenu du plan de transformation de la recherche, également transmis, reste un secret pour les chercheurs censés l’exécuter.
 
Pour ce qui concerne les revendications, les syndicalistes ont été assez précis. « Depuis 10 ans le SARAA réclame : - une augmentation substantielle des ressources financières allouées à l’ISRA, ainsi que des fonds, en vue d’une meilleure prise en charge des programmes de recherches stratégiques en lien avec les objectifs de souveraineté alimentaire, - une part du budget de la campagne agricole pour la prise en charge des questions de recherches de souveraineté nationale et le relèvement du plateau technique de l’ISRA.
 
Ils réclament aussi « le renforcement de la direction scientifique avec un personnel dédié et une organisation lui permettant d’être compétitive, le renforcement  des moyens humains, financiers et techniques de la Direction Scientifique pour mieux faire face à la coordination scientifique que requièrent les activités stratégiques, de partenariat et de recherche, la mise  en place des « unités » chargée du partenariat, de la formation, du suivi évaluation, de la valorisation, la révision des procédures d’achat, de marché, pour plus d’efficacité, la mise en place d’un dispositif adéquat de renforcement quantitatif et qualitatif du personnel de recherche (Chercheurs et techniciens) afin de pallier le déséquilibre entre le personnel de recherche et le personnel d’appui, l’amélioration de la performance des chercheurs, le recrutement  des chercheurs pour avoir une masse critique dans les domaines prioritaires et spécifiques à chaque centre; “Habiller” les chercheurs avec du personnel d’appui dédié, l’accompagnement  des jeunes chercheurs et assimilés en début de carrière en instaurant le mentorat, l’effectivité des voyages d’étude tels que stipulé dans le règlement d’établissement en cours, la mise en place d’ un budget spécifique dédié au renforcement de capacités des agents d...

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