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FORUM INTERNATIONAL AFRIQUE DÉVELOPPEMENT : La Zlecaf, un catalyseur de l’investissement en Afrique


Rédigé par leral.net le Lundi 2 Septembre 2024 à 00:00 | | 0 commentaire(s)|

La 7ème édition du Forum international Afrique développement (Fiad), qui a porté sur le thème « Ici, on investit », s’est tenue les 27 et 28 juin à Casablanca au Maroc, avec un accent particulier sur le rôle de la ZLECAF comme catalyseur.
FORUM INTERNATIONAL AFRIQUE DÉVELOPPEMENT : La Zlecaf, un catalyseur de l’investissement en Afrique
Les rideaux sont tombés sur la 7ème édition du Forum international Afrique développement (Fiad) qui s’est tenue du 27 au 28 juin à Casablanca au Maroc sur le thème « Ici, on investit ». L’objectif à travers ce forum était de permettre aux investisseurs et opérateurs économiques de prendre la pleine mesure des opportunités d’affaires dans les pays de présence du groupe Attijariwafa bank. « Nous avons eu plus de 2000 participants et plus de 5000 B to B. Nous allons travailler maintenant à la concrétisation de ces rencontres en opportunités d’affaires », explique Sokhna Maïmouna Diop, directrice générale adjointe de CBAO groupe Attijariwafa bank, en charge de l’exploitation, qui a conduit la délégation sénégalaise. Selon elle, le Forum a tenu toutes ses promesses. En effet, il se voulait   un catalyseur des opportunités d’affaires sur le continent.

A son terme, « Le forum nous a permis de mettre en relation des clients, des investisseurs et des représentants des gouvernements. Le travail démarre maintenant pour nous, puisqu’après ces prises de contacts, nous allons travailler à concrétiser ces relations et à les transformer en courant d’affaires et en business dans nos pays de présence », confirme sa collègue Madeleine Dieng, chargée de la supervision des succursales.

Il faut noter la forte participation des clients de la CBAO et des investisseurs d’une manière générale et des officiels. A la tête d’entreprises sénégalaises évoluant dans divers secteurs d’activité, ces clients ont profité des séances de B to B pour nouer des relations d’affaires. « On a vu parmi les participants de notre délégation des clients qui souhaitent entrer sur des marchés africains pour pouvoir échanger avec des opérateurs locaux et explorer la possibilité de créer de la valeur sur le continent renseigne Sokhna Maimouna Diop.
 
Marché de l’investissement

Comme à chaque édition, l’un des temps forts de l’événement a été le Marché de l’investissement avec 11 pays à l’honneur dont le Sénégal. L’idée est de leur offrir une plateforme pour promouvoir leurs stratégies de développement et présenter aux plus de 2 000 chefs d’entreprises et décideurs politiques de 30 pays du continent présents à ce forum, les opportunités à saisir et une idée du climat des affaires. Les opportunités d’investissement qu’offre la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ont été au cœur des échanges.

D’après le Secrétaire général de la Zlecaf, le Sud-africain Wamkele Mene, avec un meilleur accès au capital, à la technologie et à l’expertise, les entreprises africaines peuvent améliorer leur productivité et leur qualité, et se rendre ainsi plus compétitives sur le marché de la Zlecaf. « Le potentiel des chaînes de valeur africaines réside dans l’augmentation de la productivité, l’approfondissement de l’intégration économique et le renforcement de la résilience aux chocs économiques », souligne M. Mene.

La marge est énorme indique -t-il, puisqu’en 2019, la participation du continent aux chaînes de valeur régionales n’était que de 2,7 %, nettement inférieure à celle d’autres régions, comme l’Asie, où elle s’élève à 47 %. Les pays africains exportent principalement des matières premières et se consacrent à des tâches peu qualifiées, ce qui limite les avantages du commerce.
Avec l’entrée en vigueur de la Zlecaf, qui est la plus vaste zone de libre-échange au monde, « l’Afrique est bel est bien à un tournant majeur de son histoire », souligne le président du groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani. Pour tirer profit des opportunités qu’offre ce marché, il a insisté sur la nécessité d’opérer une rupture de paradigme, afin de prendre en charge les nombreux défis qui interpellent le continent, en s’appuyant sur des politiques à la fois « disruptives et inclusives, des investissements stratégiques et une allocation optimisée des ressources ».

 

FORUM INTERNATIONAL AFRIQUE DÉVELOPPEMENT : La Zlecaf, un catalyseur de l’investissement en Afrique
D’ailleurs, en marge du Fiad, le groupe Attijariwafa bank et le Secrétariat de la Zlecaf ont signé un protocole daccord visant à accélérer les impacts de la Zlecaf, afin de faciliter le commerce et linvestissement sur le continent.

Ainsi, les deux parties promettent de coopérer en vue de mobiliser des ressources, d’identifier et d’accompagner la mise en œuvre de projets dans les secteurs prioritaires comme l’infrastructure, l'énergie, l'agriculture, l'agro-industrie, l'automobile, l’industrie pharmaceutique, les transports et la logistique.

Les deux parties se sont également engagées à soutenir les sociétés commerciales africaines (African Trading Companies) qui facilitent et stimulent le commerce intra-africain, dans la perspective de promouvoir la participation des femmes et des jeunes entrepreneurs à la Zlecaf, et par conséquent favoriser davantage la création d'emplois et de projets. A ce titre, ils comptent s’appuyer sur le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank, comme plateforme d’échange Sud-Sud au profit de la communauté des entrepreneurs africains. Pour le président directeur général du groupe Attijariwafa bank, cette convention est une opportunité unique pour tirer parti des synergies créées par cette coopération renforcée « En découvrant les capacités actuelles de la Zlecaf, nous devenons conscients de l'apport considérable de cette initiative pour le développement économique de l'Afrique. Cette zone de libre-échange a le potentiel de transformer profondément les échanges commerciaux intra-africains, en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires, et en stimulant les investissements directs étrangers », dit-il.

De son côté, le Secrétaire général de la Zlecaf a rappelé « la nécessité de renforcer également les canaux de communication sur les opportunités d'affaires sur le continent, et la priorisation des projets d'infrastructures fédérateurs aptes  à contribuer à l'accélération des mouvements de personnes et capitaux ».

Développer les chaines de valeur

La Zlecaf offre l’opportunité de développer les chaines de valeur sur le continent. Par exemple, l’Afrique produit actuellement 1,2 million de véhicules par an, un chiffre qui devrait atteindre 5 millions d’ici 2030. Le continent a donc l’opportunité unique de créer un marché africain pour le secteur automobile, permettant à chaque pays de participer à la chaine de valeur des composants à défaut de pouvoir produire des véhicules. M. Mene a souligné que la Zlecaf, ratifiée par 47 pays, joue un rôle crucial dans l’intégration du marché africain, visant à surmonter la fragmentation héritée de la colonisation. Le « Protocole sur l’investissement » établit un régime réglementaire harmonisé pour le traitement et la protection des investisseurs.

Ce protocole est vital pour attirer des investissements dans les infrastructures et les secteurs manufacturiers, essentiels dans la  construction des chaînes de valeur régionales et stimuler le commerce intra-africain. Le groupe Attijariwafa bank, présent dans 27 pays dont 15 en Afrique et ses 12 millions de clients, entend contribuer au développement durable et inclusif de l’Afrique, en jouant son rôle de catalyseur productif des échanges intra-africains d’une part, et en mobilisant les financements et en s’érigeant en pont entre les opérateurs africains d’autre part.

« A l’horizon 2050, l’Afrique atteindra 2 milliards d’habitants dont plus de la moitié aura moins de 25 ans. Cela pose évidemment des défis en termes d’accès à l’éducation, à la santé, au numérique, mais cela donne aussi un certain nombre d’opportunités à nos opérateurs pour pouvoir accompagner cette croissance démographique et économique à travers la transformation de nos produits agricoles, la souveraineté alimentaire, l’accès à l’énergie et à l’eau potable et tout simplement l’émergence de nos pays… », souligne Sokhna Maïmouna Diop.

FORUM INTERNATIONAL AFRIQUE DÉVELOPPEMENT : La Zlecaf, un catalyseur de l’investissement en Afrique
Partenariat entre CBAO groupe Attijariwafa bank  et l’Apix

L’un des temps forts de la participation sénégalaise a été la signature d’un mémorandum d’entente (MoU) entre l’Apix et la CBAO. Le document paraphé par le directeur général de l’Apix, Bakary Séga Bathily, et le directeur général sortant de CBAO Mounir Oudghiri, porte sur un cadre de coopération dans le domaine de la promotion des investissements. Selon M. Bathily, ce cadre permettra de faciliter l’accès au financement pour les entreprises sénégalaises et marocaines qui investissent au Sénégal.

Pour M. Oudghiri, la CBAO groupe Attijariwafa bank ne voulait pas rater ce « moment historique » et cette « nouvelle ère de prospérité » qui s’ouvre au Sénégal avec le démarrage de l’exploitation du pétrole. « Cette convention traduit notre confiance, en tant qu’acteur financier, aux opportunités d’investissement au Sénégal », dit-il. « L’objectif pour CBAO, c’est vraiment d’être plus proche de l’Apix, afin que cette dernière puisse saisir les enjeux de l’accompagnement sur le plan financier et les intégrer aux projets qui seront soumis au guichet unique. Ce serait une manière d’aider à être bancables et attractifs pour les banques », précise Sokhna Maïmouna Diop.
 
De nouveaux investissements marocains

Les entreprises marocaines envisagent de nouveaux investissements au Sénégal. En effet, lors d’un entretien avec le directeur général de l’Apix, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (Cgem) M. Chakib Alj lui a présenté son projet qui porte sur la réalisation d’une unité industrielle de production d'emballages, pour une substitution aux importations en provenance du Maroc avec en perspective la création de 200 emplois dans un premier temps. M. Alj a de ce point de vue, fait part au patron de l’Apix des contraintes liées à la réalisation de son projet au Sénégal et qui sont relatives à l’accès au foncier. A l’issue de la rencontre Bakary Séga Bathily s’est engagé à lever les contraintes à la réalisation du projet avec un suivi rapproché.

Le directeur général de Apix a également passé en revue avec son homologue, le directeur général de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (Amdie), les axes de collaboration entre les deux institutions. Les deux parties ont promis ainsi d’organiser prochainement des journées du Sénégal au Maroc et du Maroc au Sénégal. Enfin, le directeur général du groupe Lesieur Cristal et Pdg de Oleosen, M. Brahim Laroui, a présenté au Directeur général de l’Apix un projet de création d’une unité industrielle dans le port minéralier de Bargny. Durant son séjour on le voit, Bakary Séga Bathily a multiplié les contacts avec les investisseurs intéressés par les opportunités d’investissement au Sénégal. « Le Sénégal est l’un des pays les plus attractifs en Afrique de l’Ouest », explique M. Bathily .

En effet, selon le rapport 2023 de la Cnuced, le Sénégal est le pays de la sous-région qui attire le plus d’investissements directs étrangers (2,6 milliards de dollars). Ce qui le place à la première place en Afrique de l’Ouest et dans le top 5 en Afrique. Le démarrage de l’exploitation du pétrole a renforcé l’attractivité du pays. « Avec le pétrole et le gaz, l’objectif maintenant c’est de réduire le coût de l’électricité, pour ainsi entrer dans une ère d’industrialisation. Parce que souligne M. Bathily, la disponibilité de l’énergie est un facteur de production important pour l’attractivité d’un pays ».

L’objectif, a-t-il rappelé, est désormais de faire du secteur privé local le moteur de l’investissement. En effet, ces dernières années, sur 6 000 milliards de FCfa injectés dans l’économie sénégalaise, les 4 000 milliards l’ont été par l’Etat, alors que les investissements privés ne dépassent pas 1 800 milliards. L’Apix envisage également de lancer, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, le concept des « Coopératives agricoles de la Diaspora ».  Il s’agit non seulement de faciliter le « retour économique » des Sénégalais de l’extérieur, mais aussi de booster davantage les investissements dans le secteur agricole, avec une projection de création de plus de 10 000 emplois directs et indirects et une augmentation de la production agricole de 15 % d’ici 2025.

Le Fonsis veut mobiliser l’investissement privé

Le directeur général du Fonds souverain d’investissements stratégiques du Sénégal (Fonsis) était également au Fiad pour « vendre » aux investisseurs quelques projets stratégiques du Sénégal. « Le Fonsis recherche constamment des partenaires privés qui peuvent être intéressés par des projets que nous structurons, parce que l’ambition c’est de pouvoir mobiliser massivement l’investissement privé dans des secteurs stratégiques afin d’alléger la pression sur le budget de l’Etat », explique Babacar Gning.

Le Fonsis travaille ainsi à « dérisquer » un certain nombre de projets en réalisant toutes les études techniques, financières et environnementales afin de les rendre attractifs pour les investisseurs privés. C’est ainsi que le Fonsis a pu attirer des investisseurs privés dans une dizaine de projets solaires, notamment dans le cadre de l’initiative Scaling Solar, rappelle M. Gning. Le dernier co-investissement en date concerne la construction d’une centrale solaire pour alimenter le Brt en énergie propre. «

Le Fonsis apporte son concours à ce changement de paradigme à travers deux axes. Le premier, comme je l’ai dit, en « dérisquant » les projets. Le deuxième, en mettant en place un capital investissement qui permet d’accompagner les Pme qui ont des difficultés pour avoir des financements bancaires classiques », précise M. Gning.

Fidèle à l’esprit du Fiad, la CBAO groupe Attijariwafa bank entend être un catalyseur de ces investissements au Sénégal, notamment dans le secteur des hydrocarbures, « parce qu’en plus d’approfondir notre portefeuille sur le secteur, l’objectif visé est de renforcer le contenu local des Pme-Pmi sur la chaine de valeur des hydrocarbures, pour un meilleur impact sur le plan local », souligne Sokhna Maïmouna Diop.

C’est ainsi que dans le prolongement du Fiad, une mission multisectorielle du Club Afrique Développement est attendue au Sénégal, les 19 et 20 juillet, justement sur le thème des opportunités d’investissement dans le secteur des hydrocarbures. L’objectif est de pouvoir attirer un certain nombre d’investisseurs et d’opérateurs et de leur présenter les opportunités qu’offre ce secteur au niveau du Sénégal. « Nous attendons des opérateurs de l’ensemble des pays de présence du groupe Attijariwafa bank à qui nous allons présenter ces opportunités. Il y aura aussi des opérateurs locaux sénégalais associés à des projets d’exploitation de ces hydrocarbures », précise Sokhna Maïmouna Diop. Une façon de joindre l’action à la parole, mais aussi de donner suite au FIAD.
Lejecos Magazine



Source : https://www.lejecos.com/FORUM-INTERNATIONAL-AFRIQU...

La rédaction