Il est clair qu’au début, le réseau social a été créé dans le but de permettre à des étudiants de la prestigieuse Université Harvard de partager les photos de fin d’année avec leurs camarades. Ensuite cela, s’est rependu vers d’autres universités des Etats-Unis pour comme une trainée de poudre contaminer les coins les plus reculés du monde. En 2006, tous les Internautes y ont accès et les sénégalais ne sont pas en reste.
Ils sont aujourd'hui 237.000 facebookeurs sénégalais présents sur le réseau créé par Mark Zuckerberg. Si les uns y sont pour retrouver des amis d’enfance, d’autres nouent des amitiés et font de nouvelles rencontres sans oublier les arnaqueurs qui plument leur proie. Ismaila Diémé a croisé le chemin de ces derniers. Ce trentenaire, rencontré en ville, précisément à l’avenue Peytavin alors qu’il s’adonnait à son commerce d’habits de sport, nous raconte sa mésaventure sur Facebook. La tête rasée, le visage souriant, Ismaila qui a une connexion Internet chez lui ressasse : « Un homme s’est fait passer pour une canadienne pour me gruger. Il m’a vraiment eu au début car je croyais que tout était bien parti mais avec le temps, j’ai eu des soupçons sur sa façon d’écrire. Pour le prendre dans son propre piège, je me suis fait passer pour une femme et je lui ai écrit un poème et il a mordu à l’hameçon. Quand j’en ai parlé à mes frères qui sont au Canada, ils m’ont dit de ne plus faire confiance au premier venu…depuis ce jour, je me méfie de Facebook ». Mais malgré sa mésaventure, Ismaila demeure un féru du réseau social et y passe beaucoup de temps.
Elle n’y passe pas assez de temps mais elle trouve que le réseau est utile dans la mesure où cela lui permet de montrer à son homme combien elle l’aime. Astou Badji, animatrice sur un site sénégalais qui n'hésite pas à publier ses photos les plus attirantes pour appâter son homme, avoue qu’elle a remis à son petit-ami toutes les informations permettant à ce dernier d’accéder à son profil et vice-versa. « C’est juste pour lui prouver que je n’aime que lui », sourit cette petite taille au sourire aguicheur.
Aissatou Dia ne cherche pas à verser dans la provocation. Cela se comprend. Elle est voilée…Mais elle n’en est pas moins une inconditionnelle de ce nouveau médium qui a fait tomber les plus grands dictateurs du Maghreb. Dans une chemise jaune sur un pantalon noir, le voile bien noué, Aissatou révèle que c’est grâce à Facebook qu’elle a retrouvé des amis qu’elle avait perdus de vue depuis sa tendre enfance. Et comme pour montrer qu’elle est exempte à tout reproche, Aissatou jure qu’elle donne accès à tous ses camarades de classe. Vous aurez compris qu’elle est élève dans une école de formation de la place. Jusque-là, le réseau social n’enregistre que des avis favorables mise à part la mésaventure d'Ismaila.
Et cela ne s’arrête pas. Puisque c’est Mama Sow, une Podoroise rencontrée à Sicap Baobab, qui prend la balle au rebond pour faire l’éloge du réseau social. « ca me permet de parler de temps en temps avec les amis », dit cette belle adolescente qui dit avoir fait ses adieux aux bancs en classe de 3e. « Vu que je n’ai pas d’occupation pour le moment, je passe le plus clair de mon temps là-dessus », dit la chômeuse.
Aicha Guèye ne chôme pas. Cette belle nymphe qui semble pressée compte tenu du travail qui n’attend que sa belle plastique pour être vidé fait partie de ces sénégalais qui ne sont pas «en mode facebook ». Pour cause, Aicha Guèye est habitée par la psychose des films qui circulent sur internet dont les acteurs se sont connus sur Facebook. Elle raconte une anecdote : « une femme a fait la connaissance d’un homme sur le réseau social. Le gus lui montrait qu’il respirait la fortune. Et elle a été naïve pour croire à ses sottises. Ils ont tissé une relation amoureuse et son homme lui rendait visite chez elle. Ils se la coulaient douce. Mais ce que la dame ne savait pas, c’est qu’elle se faisait filmer par son nouvel amant. Qui, après avoir pris gout aux flirts en a demandé plus, ce que la femme refusa. Mais c’est à ses frais. Son téléphone sonne, elle décroche, on lui rapporte qu’elle est en train d’enflammer le net avec ses flirts. Le gars venait de publier leurs flirts sur sa page facebook. Elle en a vraiment souffert ». « C’est pourquoi je ne mettrai jamais les pieds dessus », jure Aicha qui prend congé de nous comme pour s’occuper de son stand à la Foire de Dakar. Mais elle glisse avant de partir : « pourtant, la femme avait un copain avant de rencontrer l’homme qui a diffusé ces images sur le net ».
C’est cet état de fait que fustige Aissatou Dia. Notre Ibadou qui semblait amoureuse de Facebook lui trouve quand même un bémol. « C’est vrai que certains l’utilisent à mauvais escient. Des femmes y sont pour collectionner des hommes au même titre que les garçons qui ne font que draguer à longueur de journée ». Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il se susurre qu’il y a des femmes qui y trompent leurs maris. Un certain Amadou Niang ne nous démentira pas. Suffisant pour que Mama Sow, ah la revoilà la podoroise qui lance : « Facebook dafa tass ».
* Facebook dans tous ses états
Ils sont aujourd'hui 237.000 facebookeurs sénégalais présents sur le réseau créé par Mark Zuckerberg. Si les uns y sont pour retrouver des amis d’enfance, d’autres nouent des amitiés et font de nouvelles rencontres sans oublier les arnaqueurs qui plument leur proie. Ismaila Diémé a croisé le chemin de ces derniers. Ce trentenaire, rencontré en ville, précisément à l’avenue Peytavin alors qu’il s’adonnait à son commerce d’habits de sport, nous raconte sa mésaventure sur Facebook. La tête rasée, le visage souriant, Ismaila qui a une connexion Internet chez lui ressasse : « Un homme s’est fait passer pour une canadienne pour me gruger. Il m’a vraiment eu au début car je croyais que tout était bien parti mais avec le temps, j’ai eu des soupçons sur sa façon d’écrire. Pour le prendre dans son propre piège, je me suis fait passer pour une femme et je lui ai écrit un poème et il a mordu à l’hameçon. Quand j’en ai parlé à mes frères qui sont au Canada, ils m’ont dit de ne plus faire confiance au premier venu…depuis ce jour, je me méfie de Facebook ». Mais malgré sa mésaventure, Ismaila demeure un féru du réseau social et y passe beaucoup de temps.
Elle n’y passe pas assez de temps mais elle trouve que le réseau est utile dans la mesure où cela lui permet de montrer à son homme combien elle l’aime. Astou Badji, animatrice sur un site sénégalais qui n'hésite pas à publier ses photos les plus attirantes pour appâter son homme, avoue qu’elle a remis à son petit-ami toutes les informations permettant à ce dernier d’accéder à son profil et vice-versa. « C’est juste pour lui prouver que je n’aime que lui », sourit cette petite taille au sourire aguicheur.
Aissatou Dia ne cherche pas à verser dans la provocation. Cela se comprend. Elle est voilée…Mais elle n’en est pas moins une inconditionnelle de ce nouveau médium qui a fait tomber les plus grands dictateurs du Maghreb. Dans une chemise jaune sur un pantalon noir, le voile bien noué, Aissatou révèle que c’est grâce à Facebook qu’elle a retrouvé des amis qu’elle avait perdus de vue depuis sa tendre enfance. Et comme pour montrer qu’elle est exempte à tout reproche, Aissatou jure qu’elle donne accès à tous ses camarades de classe. Vous aurez compris qu’elle est élève dans une école de formation de la place. Jusque-là, le réseau social n’enregistre que des avis favorables mise à part la mésaventure d'Ismaila.
Et cela ne s’arrête pas. Puisque c’est Mama Sow, une Podoroise rencontrée à Sicap Baobab, qui prend la balle au rebond pour faire l’éloge du réseau social. « ca me permet de parler de temps en temps avec les amis », dit cette belle adolescente qui dit avoir fait ses adieux aux bancs en classe de 3e. « Vu que je n’ai pas d’occupation pour le moment, je passe le plus clair de mon temps là-dessus », dit la chômeuse.
Aicha Guèye ne chôme pas. Cette belle nymphe qui semble pressée compte tenu du travail qui n’attend que sa belle plastique pour être vidé fait partie de ces sénégalais qui ne sont pas «en mode facebook ». Pour cause, Aicha Guèye est habitée par la psychose des films qui circulent sur internet dont les acteurs se sont connus sur Facebook. Elle raconte une anecdote : « une femme a fait la connaissance d’un homme sur le réseau social. Le gus lui montrait qu’il respirait la fortune. Et elle a été naïve pour croire à ses sottises. Ils ont tissé une relation amoureuse et son homme lui rendait visite chez elle. Ils se la coulaient douce. Mais ce que la dame ne savait pas, c’est qu’elle se faisait filmer par son nouvel amant. Qui, après avoir pris gout aux flirts en a demandé plus, ce que la femme refusa. Mais c’est à ses frais. Son téléphone sonne, elle décroche, on lui rapporte qu’elle est en train d’enflammer le net avec ses flirts. Le gars venait de publier leurs flirts sur sa page facebook. Elle en a vraiment souffert ». « C’est pourquoi je ne mettrai jamais les pieds dessus », jure Aicha qui prend congé de nous comme pour s’occuper de son stand à la Foire de Dakar. Mais elle glisse avant de partir : « pourtant, la femme avait un copain avant de rencontrer l’homme qui a diffusé ces images sur le net ».
C’est cet état de fait que fustige Aissatou Dia. Notre Ibadou qui semblait amoureuse de Facebook lui trouve quand même un bémol. « C’est vrai que certains l’utilisent à mauvais escient. Des femmes y sont pour collectionner des hommes au même titre que les garçons qui ne font que draguer à longueur de journée ». Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il se susurre qu’il y a des femmes qui y trompent leurs maris. Un certain Amadou Niang ne nous démentira pas. Suffisant pour que Mama Sow, ah la revoilà la podoroise qui lance : « Facebook dafa tass ».
* Facebook dans tous ses états
Aly Khoudia Diaw, sociologue: "Les jeunes n'ont plus de repères..."
Le sociologue Aly Khoudia Diaw a été sollicité par Leral.net pour donner son avis sur la ruée des jeunes vers le réseau social Facebook. Selon le sociologue, si la jeunesse se réfugie derrières Internet, de surcroit Facebook, c’est parce qu’elle n’a plus de repères. Qui plus est, confrontés à d’énormes difficultés liées au chômage, les jeunes sénégalais sont obligés de recourir ce réseau social pour vider leurs trop plein de frustration. En effet, il est aisément compréhensible que des relations amicales, voire amoureuses se tissent sur Facebook qui est devenu un phénomène de société. Ce, d’autant plus que la société se recroqueville sur elle-même de plus en plus. Et tend de plus en plus vers l’individualisme. Aly Khoudia Diaw est d’avis que les gens préfèrent s’enfermer dans un média anonyme et universel pour faire entendre leurs sentiments, leurs frustrations et éventuellement discuter de leurs problèmes en direct. Et bonjour les mille et une tentations…
Par Abdou Khadir Cissé
Le sociologue Aly Khoudia Diaw a été sollicité par Leral.net pour donner son avis sur la ruée des jeunes vers le réseau social Facebook. Selon le sociologue, si la jeunesse se réfugie derrières Internet, de surcroit Facebook, c’est parce qu’elle n’a plus de repères. Qui plus est, confrontés à d’énormes difficultés liées au chômage, les jeunes sénégalais sont obligés de recourir ce réseau social pour vider leurs trop plein de frustration. En effet, il est aisément compréhensible que des relations amicales, voire amoureuses se tissent sur Facebook qui est devenu un phénomène de société. Ce, d’autant plus que la société se recroqueville sur elle-même de plus en plus. Et tend de plus en plus vers l’individualisme. Aly Khoudia Diaw est d’avis que les gens préfèrent s’enfermer dans un média anonyme et universel pour faire entendre leurs sentiments, leurs frustrations et éventuellement discuter de leurs problèmes en direct. Et bonjour les mille et une tentations…
Par Abdou Khadir Cissé