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Famine dans le monde rural, Casamance, Energie, Déficit budgétaire: Macky Sall entre urgences et ruptures

Rédigé par leral.net le Vendredi 30 Mars 2012 à 11:49 | | 0 commentaire(s)|

Juguler la famine qui pointe dans le monde rural à cause d’un déficit de la production céréalière de plus de 35% comparativement à l’année dernière, subvenir urgemment à l’intendance qui fait cruellement défaut, de l’armée en « campagne » en Casamance, continuer à fournir de l’électricité sans faire du « takkaal », réduire d’au moins deux points cinquante le déficit budgétaire pour se conformer aux critères de convergence de l’Uemoa. La priorité « incompressible » de Macky Sall : trouver d’ici à juin au plus tard, 300 milliards de Fcfa au moins.


Famine dans le monde rural, Casamance, Energie, Déficit budgétaire: Macky Sall entre urgences et ruptures
La situation dans le monde rural est inquiétante avec un déficit de la production céréalière de plus de 35% comparativement à l’année dernière. Il y a des risques de famine au niveau de plusieurs régions de l’intérieur. L’Etat devra débourser une trentaine de milliards de nos francs en urgence et solliciter rapidement auprès des partenaires au développement et/ou pays amis un montant égal pour arriver à juguler la disette. Autrement le Sénégal pourrait renouer avec les émeutes de la faim d’ici la fin de l’année. Une situation qui semble même plus préoccupante que celle déjà connue en 2008 qui avait entraîné des révoltes principalement urbaines et obligé le gouvernement d’alors à mettre 10 milliards de Fcfa de subvention pour les vivres de soudure.

Une somme certes, inférieure à celle investie dans le même temps dans le « tunnel » de Soumbedioune pour les besoins de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) qui a coûté plus de 11 milliards de Fcfa avait confié l’entreprise qui l’a réalisé. Une excavation « couverte » dont les initiateurs ont avoué sans sourciller qu’elle était plus décorative qu’utilitaire.

A cette urgence pour le nouvel homme fort du pays contre la disette, s’ajoute concomitamment et de manière aussi incompressible, celle de doter son armée en armes adéquates et en munitions et surtout à subvenir rapidement à l’intendance de campagne de sorte à réarmer le moral des troupes, rétablir la « hiérarchie » des rapports de force sur le terrain en faveur de l’armée nationale, sécuriser davantage les populations, libérer les otages militaires et obliger le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) ou ceux qui s’en réclament à retourner à la table de négociation avec le soutien et l’appui, il est vrai, des pays frères et voisins que sont la Gambie, la Guinée Bissau et la… Mauritanie. Déjà des voix s’élèvent partout dans le pays et principalement dans la région méridionale pour que la question casamançaise passe en premier parmi les urgences à régler par le pouvoir de « Bokk Yakaar ».

Mais celui-ci devra également s’occuper à trouver les moyens de fournir de l’électricité en continue aux Sénégalais des villes et des campagnes, en approvisionnant en fioul la Senelec. Il lui faudra pour se faire trouver une centaine de milliards de Fcfa d’ici à juin prochain s’il ne veut pas revoir les soulèvements de l’électricité qui ont failli emporté avant l’heure le pouvoir libéral défait le 25 mars dernier et qui risqueraient gravement d’écourter son état de grâce si tant est qu’il en disposerait.

Que dire maintenant des obligations communautaires ? Le déficit budgétaire de l’année dernière qui a atteint 6,5% du Pib devrait être ramené à 4% cette année pour se conformer aux critères de convergences de l’Uemoa, soit deux points cinquante à résorber. Le gouvernement du Premier ministre de « transition ? » de Macky Sall qui sera certainement connu au plus tard lundi 2 avril prochain, s’attèlera par conséquent à trouver sans s’endetter à nouveau quelques 170 milliards de nos francs pour répondre et réduire en même temps l’inflation qui frise actuellement les 3,4% et qui hypothèque grandement le panier de la ménagère.

Dans une telle situation, diminuer les denrées de premières nécessités ne serait-ce que de 10% relève d’une véritable gageure. A moins que les partenaires au développement ne fassent encore une prime à la Démocratie pour un pays qui se glorifie de son triple A en la matière, en lui fournissant aides, subventions et prêts concessionnels.

Le monde scolaire avec ses revendications salariales menace aussi de plomber l’envol du nouveau régime. Il devra trouver plus de 80 milliards de nos francs au moins pour répondre positivement à la requête des enseignants tous corps confondus. Une situation qui ferait que la masse salariale représenterait désormais 50% du budget national. Soit la moitié de la production des 14 millions de Sénégalais affectée à moins de 100 mille d’entre eux ! La tâche n’est assurément une sinécure pour le pouvoir rentrant qui en a pourtant une autre qui ne saurait également attendre, celle de nettoyer les écuries d’Augias.

Sudonline