Communauté rurale de Fanaye – photo MD (15/08/12)
Comme le dit l’adage, la répétition fait partie de la pédagogie. Plus, je dirais qu’elle traduit – et c’est souvent le cas – une préoccupation majeure. Ainsi après en avoir parlé sur mon blog, je souhaite à travers cette chronique, rappeler au chef de l’Etat et au ministre en charge des collectivités locales, la situation désastreuse que connait le conseil rural de Fanaye, localité dont le nom est écrit dans les anales de l’histoire politique du Sénégal depuis octobre 2011. Car, la date du 26 octobre 2011 restera à jamais gravée dans la mémoire des habitants de la communauté rurale de Fanaye (département de Podor).
En effet, tout est parti de la décision du conseil rural, lors d’une délibération, d’octroyer 20 000 ha de terre à un investisseur italien, Prince Edward, PDG de la Filiale sénégalaise de la société Senethanol SA, pour un projet de production de bioéthanols. Cependant, mise au fait de ce qui se tramait au conseil rural, une partie de la population (majoritairement composée d’habitants du Village de Fanaye) opposera un niet catégorique à cette volonté du président du conseil, Karasse Kane et ses partisans. Pour alerter les pouvoirs publics, une marche sera organisée le 1ier octobre 2011, le sous-préfet de l’arrondissement de Thillé Boubacar avisé, le préfet de Podor saisi. Mais c’était peine perdu aux yeux des détracteurs du projet.
Ainsi lors d’une session d’orientation tenue le 26 octobre au sein de l’hôtel communautaire, les « insurgés » décident de s’attaquer au président du conseil rural et compagnie pour en découdre avec eux à leur façon. Il s’en suivra alors une bataille rangée entre les protagonistes. Les affrontements feront deux (2) morts et une vingtaine de blessés graves dont certains passeront des semaines, voire des mois dans les hôpitaux de Ndioum et de Saint-Louis. La maison communautaire a également été incendiée et démolie.
En effet, tout est parti de la décision du conseil rural, lors d’une délibération, d’octroyer 20 000 ha de terre à un investisseur italien, Prince Edward, PDG de la Filiale sénégalaise de la société Senethanol SA, pour un projet de production de bioéthanols. Cependant, mise au fait de ce qui se tramait au conseil rural, une partie de la population (majoritairement composée d’habitants du Village de Fanaye) opposera un niet catégorique à cette volonté du président du conseil, Karasse Kane et ses partisans. Pour alerter les pouvoirs publics, une marche sera organisée le 1ier octobre 2011, le sous-préfet de l’arrondissement de Thillé Boubacar avisé, le préfet de Podor saisi. Mais c’était peine perdu aux yeux des détracteurs du projet.
Ainsi lors d’une session d’orientation tenue le 26 octobre au sein de l’hôtel communautaire, les « insurgés » décident de s’attaquer au président du conseil rural et compagnie pour en découdre avec eux à leur façon. Il s’en suivra alors une bataille rangée entre les protagonistes. Les affrontements feront deux (2) morts et une vingtaine de blessés graves dont certains passeront des semaines, voire des mois dans les hôpitaux de Ndioum et de Saint-Louis. La maison communautaire a également été incendiée et démolie.
Salle de réunion – photo MD (15/08/12)
Depuis ces évènements, connus désormais sous le vocable des « évènements de Fanaye », le conseil rural fonctionne presque au ralenti, voire pas du tout.
Face à ce constat, la prise de mesures draconiennes s’impose pour permettre la gestion des affaires urgentes de la communauté rurale. Les élections présidentielles sont passées. Les populations de la CR de Fanaye se sont particulièrement montrées patientes. Un peu plus d’un an, nous avons noté la seule sortie de Monsieur Hamedine Ndiaye, conseiller rural, sur la chaine de télévision WalfTV réclamant la réhabilitation de l’hôtel communautaire car la situation actuelle des locaux ne permet toujours pas le CR de tenir ses réunions et sessions habituelles. Mais ses appels semblent être tombés dans l’oreille d’un sourd car jusque là, rien n’a toujours été fait. De passage au village cet été, je me suis particulièrement intéressé à en savoir plus. Je me suis rendu dans les « désormais anciens locaux de l’hôtel communautaire », pris des photos, interrogé quelques populations qui partagent unanimement la détresse de M. Ndiaye. Sur les réseaux sociaux, les interpellations fusent de partout. « Le blocage de la communauté de Fanaye est devenu insupportable et inacceptable pour les populations, peste un militant de l’APR de la localité. Toute la vie communautaire est bloquée parce que l’Etat du Sénégal ne veut pas prendre ses responsabilités; nous ne l’accepterons pas, menace-t-il sur sa page Facebook.
Face à ce constat, la prise de mesures draconiennes s’impose pour permettre la gestion des affaires urgentes de la communauté rurale. Les élections présidentielles sont passées. Les populations de la CR de Fanaye se sont particulièrement montrées patientes. Un peu plus d’un an, nous avons noté la seule sortie de Monsieur Hamedine Ndiaye, conseiller rural, sur la chaine de télévision WalfTV réclamant la réhabilitation de l’hôtel communautaire car la situation actuelle des locaux ne permet toujours pas le CR de tenir ses réunions et sessions habituelles. Mais ses appels semblent être tombés dans l’oreille d’un sourd car jusque là, rien n’a toujours été fait. De passage au village cet été, je me suis particulièrement intéressé à en savoir plus. Je me suis rendu dans les « désormais anciens locaux de l’hôtel communautaire », pris des photos, interrogé quelques populations qui partagent unanimement la détresse de M. Ndiaye. Sur les réseaux sociaux, les interpellations fusent de partout. « Le blocage de la communauté de Fanaye est devenu insupportable et inacceptable pour les populations, peste un militant de l’APR de la localité. Toute la vie communautaire est bloquée parce que l’Etat du Sénégal ne veut pas prendre ses responsabilités; nous ne l’accepterons pas, menace-t-il sur sa page Facebook.
Bureau du PCR – photo MD (15/08/12)
L’autre attente des « Fanayenabé » est relative à l’aspect judiciaire de l’affaire. Après des autopsies, le verdict médical avait indiqué que c’était l’arme du président du conseil rural (PCR) qui avait permis de tirer sur les victimes. Depuis une totale opacité caractérise la gestion du dossier. Le PCR, avec son droit de présomption d’innocence que je lui dois, vaque toujours à ses occupations sans se soucier de ce qui s’est passé, au grand dam des familles des victimes. D’ailleurs, à l’occasion du premier anniversaire des évènements, le collectif de soutien aux familles a réaffirmé son souhait de voir toute la lumière faite par la justice du pays à laquelle il a réitéré sa confiance.
Pourtant, l’actuel président du Sénégal, Macky Sall, avait exprimé toute sa solidarité aux habitants de Fanaye et avait fait de cet épisode une préoccupation personnelle. Lors d’une conférence de presse tenue le 29 octobre 2011, au lendemain des évènements, Macky Sall a condamné jusqu’à la dernière énergie l’attitude qu’a été celle du gouvernement tout au long de cette histoire de 20 000 ha. Il avait d’ailleurs interpellé l’Etat à interrompre le « projet.
Maintenant qu’il a les reines de conduite du Sénégal entre les mains, le sort de Fanaye semble être jeté aux oubliettes. Pourtant, par le soin de l’actuel gouvernement, le projet a été déplacé à quelques encablures de Ross Béthio. C’est dire que le dossier est suivi. Mais face à une population docile et aussi patiente que celle de ces villages, le pouvoir peut se permettre ses habituelles lenteurs. C’est pour celà que je pense qu’au-delà de la nécessité de réhabilitation de l’hôtel communautaire, il est impératif d’installer une délégation spéciale pour gérer les affaires courantes de la CR. A un an des élections locales, une commission de pardon et de réconciliation conduite conjointement par la délégation spéciale et les chefs coutumiers de la localité est plus que jamais nécessaire. Car elle jouerait un rôle déterminant dans la prévention des risques de vengeance entre mouvances politiques, entre villages et entre familles lors des campagnes électorales, dont je doute la tenue à Fanaye, voire pendant le magistère du prochain conseil.
Mamadou Diop senenews.com
Pourtant, l’actuel président du Sénégal, Macky Sall, avait exprimé toute sa solidarité aux habitants de Fanaye et avait fait de cet épisode une préoccupation personnelle. Lors d’une conférence de presse tenue le 29 octobre 2011, au lendemain des évènements, Macky Sall a condamné jusqu’à la dernière énergie l’attitude qu’a été celle du gouvernement tout au long de cette histoire de 20 000 ha. Il avait d’ailleurs interpellé l’Etat à interrompre le « projet.
Maintenant qu’il a les reines de conduite du Sénégal entre les mains, le sort de Fanaye semble être jeté aux oubliettes. Pourtant, par le soin de l’actuel gouvernement, le projet a été déplacé à quelques encablures de Ross Béthio. C’est dire que le dossier est suivi. Mais face à une population docile et aussi patiente que celle de ces villages, le pouvoir peut se permettre ses habituelles lenteurs. C’est pour celà que je pense qu’au-delà de la nécessité de réhabilitation de l’hôtel communautaire, il est impératif d’installer une délégation spéciale pour gérer les affaires courantes de la CR. A un an des élections locales, une commission de pardon et de réconciliation conduite conjointement par la délégation spéciale et les chefs coutumiers de la localité est plus que jamais nécessaire. Car elle jouerait un rôle déterminant dans la prévention des risques de vengeance entre mouvances politiques, entre villages et entre familles lors des campagnes électorales, dont je doute la tenue à Fanaye, voire pendant le magistère du prochain conseil.
Mamadou Diop senenews.com