Leral.net - S'informer en temps réel

Fée pour les planches

Rédigé par leral.net le Lundi 21 Juillet 2014 à 16:49 | | 3 commentaire(s)|

L’OBS – D’apparence fragile et posée, elle incarne la grâce. La regarder jouer, juste un moment de grâce. Deuxième épouse du comédien Mame Cheikhou Guèye (Sa Nekh) dans la série «Bour Guéweul», Fatou Kiné Guèye a tout pour elle. A seulement 22 ans, elle fait déjà mouche sur le monde du septième art…


Fée pour les planches
Entre les planches de la mode et de la comédie, cela ne se joue résolument pas à grand-chose. Du culot, du pep, de l’inspiration, des mimes, une gestuelle, le tout avec une bonne dose de dérision. La transition est vite trouvée, pour passer d’un mannequin quelconque à une comédienne adulée. Fatou Kiné Guèye est avant tout une passionnante interprète…



Mannequin… 22 ans en arrière, elle naissait dans le populeux quartier de la Médina où elle a fait ses humanités. Inscrite à l’école, elle suit un cursus scolaire normal jusqu’en classe de troisième (3e) secondaire. Un échec à l’examen du Bfem va la pousser à réveiller un vieux démon qui sommeillait en elle. Passionnée par la mode depuis sa tendre enfance, Fatou Kiné n’hésitera pas à raccrocher sa besace d’élève pour accrocher son sac à main, persuadée que les bancs n’étaient pas son truc. Elle entame alors un nouveau tournant de sa vie, à la recherche de cette petite flamme qui la fera briller. Et cela a failli arriver, au détour d’une rencontre avec le podium des reines de beauté. Après avoir mis en stand-by ses études, elle intègre une agence de mannequinat, Elite. La donzelle participe ainsi au prestigieux concours de beauté international, Elite Model Look Sénégal. Elle promène son joli minois d’une noirceur d’ébène qui s’élève sur une dégaine svelte et délicate sur l’estrade du King Fahd Palace. Arrivée en quart de finale, elle chute malencontreusement de son piédestal. La couronne ne sera pas au rendez-vous. Ses rêves auréolés de gloire se réduisent à néant. Après quelques passages dans l’émission «Style et mode», la miss déchue, honore un dernier rendez-vous avec la mode, puis se retire. Elle choisit les «Cauris d’or» pour ses adieux aux planches, mais ce n’était qu’un au revoir… Du moins…



Défaitiste… Fatou Kiné croyait en avoir fini avec sa quête de gloire, mais c’était sans compter avec sa bonne étoile. «J’ai décidé d’arrêter le mannequinat, parce que ce métier ne répondait pas à mes attentes. C’est certes quelque chose qui me passionne depuis toujours mais, au bout du compte, je n’y ai pas trouvé mon compte», consent-elle un brin défaitiste. Elle se résigne à renouer avec les études et se forme à l’assistanat de direction. Son diplôme en poche, elle est embauchée dans une société de la place. Deux ans durant, la jeune fille met en pratique ses qualifications. Et puis un beau jour, elle envoie tout promener et s’enferme chez elle. «Tout ce qui doit me retarder, je préfère le laisser de côté. Quitte à ne rien faire», souligne-t-elle. De nature casanière, elle n’a pas de mal à se faire à sa nouvelle résolution. Sans a priori, ni contrainte, elle attend patiemment la porte qui s’ouvrira. Elle ne croyait pas si bien faire. Quelque temps après, elle est contactée via un proche collaborateur du réalisateur Leuz, Papis Sané. Celui-ci lui parle d’un casting pour une comédie où son profil est recherché. L’idée lui plait assez, mais Kiné ne va pas plus loin. Il a fallu que le scénariste Ahmed Fall Diagne entre dans la danse pour la convaincre de contacter Leuz. Le lendemain, elle entre enfin en contact avec ce dernier qui lui demande de passer dare-dare à son agence. Ce fut le début de leur collaboration, mais aussi, de sa transition vers d’autres planches. Celles de la comédie…



Autodidacte… Elle obtient un rôle et pas des moindres, dans la série «Bour Guéweul» qui, au bout de quelques semaines, sera un succès. C’est la «niarël» (deuxième épouse) du désopilant Mame Cheikhou Guèye, alias Sa Nekh. Jusque-là, inconnue du grand public, elle apprend, en autodidacte, à donner des répliques tranchantes à ses collègues. Même si elle n’a pas encore l’aura de ces grandes comédiennes, dans le champ des caméras, elle joue avec un professionnalisme extrême. Fini le trac des premiers jours, le syndrome de la voix effarouchée est bien loin derrière. Tout comme ses appréhensions : «J’avais peur de ne pas pouvoir tenir le rôle, mais après quelques prises, j’ai su qu’à force de persévérance, je pouvais m’en sortir.» Allez donc savoir où est-ce qu’elle puise ses ressources pour jouer, à merveille, le rôle d’une deuxième femme ? Sans doute parce qu’elle a, elle-même, grandi dans une famille polygame. Sa propre mère est une «niarël». Voilà qui est clair ! En outre, ce qui ne l’est pas, c’est la suite des événements. Pour le moment, «je préfère laisser faire les choses. Je me suis découverte à travers la série, un talent caché, mais je ne sais pas encore où cela va me mener. Les choses évolueront naturellement et ça donnera ce que ça donnera». Tout aussi normalement, elle poursuit son train-train quotidien. Seulement, elle ne passe plus inaperçue. La nouvelle comédienne laisse des traces, partout où elle passe. La chouchou de «Bour Guéweul» se dit quand même une solitaire. Autrement dit, elle fait partie du club très fermé des célibataires. Malgré son nouveau statut de célébrité, les mâles ne se pressent pas à sa porte. C’est elle qui le dit ! Vérité ou subtilité, donnons notre langue au chat… Mais avis aux amateurs, Kiné est un fin cordon bleu, une fée du logis, une âme généreuse, discrète… Toutefois, polygame s’abstenir…

MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU